L'église
Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus
grande fierté de
Bérenger Saunière.
Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et
de métaphores que Saunière,
Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité.
Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de
plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des
Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec Nicolas Pavillon et la baronnie des
Hautpoul, ou celui du 19e siècle
avec Bérenger Saunière,
sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.
Comment un
prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ?
Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si couteuses ? Car le résultat
ne peux laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la
preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails
difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné
par la
fresque de la Montagne Fleurie.
Surtout, elle représente un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis
50 ans tentent vainement de décoder son message... |
Les Saints et leur disposition |
La disposition des statues dans l'église
Marie‑Madeleine n'a
pas été faite au hasard. Elle semble soigneusement calculée.
Certaines se font face alors que d'autres sont isolées, mais
ce qui est surprenant c'est qu'elles semblent aller par
paire. En fait, le regard de l'une appelle le regard de
l'autre.
La plupart des statues ont été placées entre
deux stations du chemin de croix.
Et de la même manière qu'elles se font face, les stations du
chemin de croix sont aussi en vis à vis. Une première
remarque est donc que statues et chemin de croix doivent
être probablement interprétés par groupes de deux.
D'ailleurs, le plan au sol aide à rendre
plus claire la lecture.
Mais avant de commencer toute analyse, il est
nécessaire de présenter chaque saint présent. Car chaque élément joue un rôle
dans l'imagerie et le symbolisme que Saunière
et Boudet
ont voulu mettre en place.
L'église comprend 9 statues principales, dont
5 dans la nef. Ainsi, on trouve depuis l'entrée à gauche
et dans le sens des aiguilles d'une montre :
Le diable du bénitier
et les 4 anges
Saint Jean Baptiste
Sainte Germaine de
Pibrac
Saint Antoine Ermite
Saint Joseph
Sainte Mère Marie
Saint Antoine de Padoue
Sainte Marie Madeleine
Saint Roch
Elles ont toutes été commandées par
Bérenger Saunière
à l'entreprise
Giscard de Toulouse. Toutes, excepté le diable Asmodée qui est une commande très spéciale, sont issues du catalogue Giscard.
Mais ce n'est par pour autant qu'il faut prétendre qu'elles
ne comportent aucun message particulier. Certaines
ont visiblement subies des petites
modifications, imperceptibles pour nos yeux de candide,
mais terriblement révélateur pour un Homme d'église averti.
Enfin, comme nous le verrons ci‑dessous, leur position et
leur symbolique n'ont pas été choisies au hasard.
|
L'église Marie-Madeleine aménagée par Bérenger
Saunière
|
Saint Jean‑Baptiste
Saint Jean‑Baptiste se tient debout,
au‑dessus de Jésus et le baptise. Il est vêtu à la romaine,
ce qui est pour le moins étrange. Selon les descriptions
bibliques, il était toujours vêtu très sommairement. Un
ruban est drapé au‑dessus de la croix qu’il tient dans la
main gauche. Les lettres Alpha et
Omega, apparaissent sur le socle et rappellent les parchemins.
Le plus intéressant est que Jésus
a adopté presque exactement la même position que celle du
diable près de la porte, mais en miroir. De plus, à l'instar
du Diable à l'entrée de l'église,
Jésus regarde vers le sol. Attitude singulière pour un tel
personnage recevant le Baptême de la part du dernier
prophète chrétien.
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Saint Jean‑Baptiste et Jésus
|
Est‑ce que Bérenger Saunière ou
Boudet
souhaitaient informer le visiteur en l'invitant à
regarder vers le sous‑sol de l'église ? Ou bien est‑ce une
indication sur la méthode de lecture de
l'échiquier représenté par le dallage ?
On fête Saint Jean-Baptiste à
deux dates : le 24
juin, jour de sa naissance, et le 29 août, date adoptée aux
environs de 1801, pour commémorer sa décollation.
|
Sainte Germaine de
Pibrac
Cette statue représente
Sainte Germaine de Pibrac. Bien qu’elle fût
bergère et vécût dans la plus grande pauvreté, elle apparaît
ici richement vêtue. Les moutons et son tablier fleuri de
roses sont ses attributs classiques.
Sainte Germaine naquit en France vers
1579.
Fille d'un modeste laboureur, elle s’appelait en fait Germaine Cousin et
était originaire de Pibrac
près de Toulouse. Dès son plus jeune âge, elle fut
atteinte de scrofules tuberculeuses et atrophiée d'une main.
Elle perdit également sa mère et sera humiliée par sa
belle‑mère et ses proches. Dès l’âge de neuf ans, on lui confia
un troupeau de moutons à garder, ce qui lui permit de se
réfugier dans la prière. A cause de son extrême piété, elle
fut méprisée par les villageois, mais elle restait toujours
aimable et n'hésitait pas à donner du pain aux pauvres.
|
Sainte Germaine de Pibrac
|
La sainte est célèbre pour avoir accomplie
trois
miracles. Un jour, alors qu'elle voulut traverser un
ruisseau en crue, les paysans qui l'observaient virent les
eaux s'ouvrirent devant elle. Elle put ainsi traverser au
sec. Une autre fois, alors qu'on l’accusa d’avoir volé du
pain pour nourrir les pauvres, elle fut forcée d’ouvrir son
tablier. A la surprise générale, celui‑ci contenait une
brassée de roses en fleurs.
Son père ébranlé, interdit sa femme de frapper Germaine. Il
lui demanda également de réintégrer la maison à la place de
la remise où elle avait l'habitude de dormir. Elle refusa.
Un jour de
1601, son père la trouva morte sur son lit. Elle avait
22 ans. Elle fut enterrée dans
l'église de Pibrac
et peu à peu tout le monde oublia l'existence de sa
sépulture. Traditionnellement, on attribue la date de sa
mort au 17 janvier mais celle‑ci n'est pas historiquement
vérifiée. Cette date provient en fait d'une confusion
faite avec
Sainte Roseline
morte le
17 janvier
1329.
Il faut dire que Sainte Roseline possède une
biographie très proche de Sainte Germaine de Pibrac.
D'autres saintes aux roses existent d'ailleurs comme Sainte
Elisabeth de Hongrie
ou Sainte Rosalie…
On retrouve aussi Sainte Germaine dans
la fresque haut relief. On la fête le 15 juin...
Un mystère entoure aussi
Sainte Germaine de Pibrac
après sa mort.
En 1644, alors que le sacristain se préparait à organiser
des funérailles en creusant une fosse, il tomba sur un corps
enseveli dont la fraîcheur le stupéfia. Même les fleurs que
la morte tenait étaient à peine fanées. La difformité de sa
main et les cicatrices des ganglions au cou, permirent de
confirmer qu'il s'agissait de Germaine Cousin. Son
corps fut déposé dans un cercueil de plomb et déposé dans la
sacristie où il fut oublié encore 16 ans.
Le 22 septembre 1661, le vicaire général de l’archevêque de Toulouse,
Jean Dufour, vint à Pibrac. Étonné de voir ce cercueil dans
la sacristie, il le fit ouvrir et découvrit un corps dans un
état de fraîcheur anormal. Il creusa tout autour de là où le
corps avait été trouvé. Les morts enterrés au même endroit
n'étaient plus que des squelettes. Devant ce miracle, le
vicaire général demanda la canonisation de Germaine en 1700. Finalement, elle fut canonisée en
1867.
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Saint Antoine Ermite
Comme toutes les autres statues,
Saint Antoine est richement vêtu.
Il porte la longue barbe des ermites
et une corde à noeuds lui sert de
ceinture. Les trois nœuds symboliques rappellent les vœux de
pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Dans sa main gauche, il tient
un livre fermé contenant sans doute les Saintes-Ecritures. De la main
droite, il tient un bâton se terminant par un T (Tau) et une
clochette. Un cochon est accroupi à ses pieds. Ce sont les
attributs classiques de Saint Antoine de Tau.
Saint Antoine
naquit
en Égypte à Qeman (Fayyoum), près d’Heracléopolis, vers le milieu du
IIIe siècle. Sa famille était aisée, et lorsque ses
parents moururent alors qu'il avait 18 ans, il hérita de leur fortune. Un jour, alors
qu’il se trouvait à l’église, il entendit les mots: « si
tu veux être parfait, va et vends tout ce que tu possèdes »
|
Saint Antoine Ermite
|
Pensant
que ces paroles lui étaient destinées, il se débarrassa de
tous ses biens terrestres et entra en religion.
Il commença par mener une vie
d’ascète, et en observant les vies d’autres ascètes, il
affina sa philosophie. Il prit ensuite résidence dans une
tombe où, dit‑on, il dut se battre pratiquement à mort
contre des démons et des bêtes sauvages.
Ces épisodes sont restés célèbres au travers des artistes et
notament
Téniers le Jeune qui peignit d'innombrables toiles
sur les tentations de Saint Antoine.
Après environ 15 ans de cette vie, à
l’âge de 35 ans, il se retira alors dans un fort
abandonné près de Der el Memum, où il vécut dans un
isolement complet pendant 25 ans. Pendant ce temps,
il ne porta le regard sur aucun autre être humain. On lui
jetait de la nourriture par‑dessus les murs.
A mesure que les années passaient, des
pèlerins vinrent rendre visite à cet étrange reclus et, au
fil du temps, une petite colonie d’adeptes se constitua non
loin de là. Bien qu’il ne vît jamais ses visiteurs, il céda
cependant à leur prière de devenir leur guide spirituel, et
vers 305 il abandonna sa retraite. Sa réputation et
le nombre de ses adeptes augmenta et un monastère fut fondé
dans le voisinage. On dit souvent qu’il a été le fondateur
du monachisme chrétien. Après avoir passé quelque temps à
prêcher ses nouvelles ouailles, il retourna à une vie de
réclusion et trouva une grotte près de la Mer Rouge, dont il
fit sa demeure et où il resta 45 ans.
Saint Antoine dit le Grand ou
Antoine d'Égypte aurait donc vécu de l'an 251
à
356. Il mourut à l'âge de
105 ans entre les bras de ses
deux disciples Macaire et
Amathas, le
17 Janvier 356.
Saint Antoine fait partie aussi du mythe du
17 janvier
|
Anomalies et
anachronismes |
Depuis très longtemps l'attribut
canonique de Saint Antoine Ermite est un cochon.
C'est pourquoi, on observe la présence de l'animal au pied de Saint
Antoine Ermite dans l'église Marie-Madeleine. Rien
d'anormal.
Or, ce qui est surprenant et unique dans
le cas de ce statuaire, c'est qu'ici, l'animal est
muni de défenses.
Ce cochon est donc très particulier,
puisqu'il a été transformé en un sanglier
de manière intentionnelle et symbolique... Pourquoi ?
|
Le cochon est muni de défenses
C'est donc un sanglier...
|
Saint-Antoine
et son cochon |
L'apparition du
cochon aux côtés de Saint Antoine à la fin du
XIVe siècle coincide avec la fondation de
l'Ordre hospitalier des Antonins, consacré au soins des
victimes de la peste. A cette époque, les Antonins
laissaient errer librement leurs cochons qui se
nourissaient d'ordures. La tradition chrétienne fit
accompagner Saint Antoine d'un cochon.
Saint-Antoine est depuis patron des charcutiers et des
brossiers.
Dans l'imagerie populaire classique, le cochon de Saint-Antoine ne comporte
pas de défense puisqu'il s'agit d'un cochon domestique.
(voir ci-contre)
L'église Marie-Madeleine contient de nombreuses
références au livre culte de
Boudet et le cas du Saint
Antoine Ermite est un bon exemple.
Pour comprendre la symbolique du sanglier, il faut donc se
reporter
à son livre culte :
" La
Vraie Langue Celtique " |
En effet, un passage traitant
d'un sanglier serait passé complètement inaperçu s'il
n'y avait pas un nom qui
fait écho à l'énigme :
Arcadie.
Il s'agit en fait d'une balise permettant d'alerter un
lecteur curieux et averti. Le sanglier de Saint Antoine est
ainsi un autre moyen d'être alerté et de se plonger dans le
livre...
Voici ce que nous dit Boudet :
Erymanthe, montagne
d'Arcadie, était
l'asile d'un
sanglier dont la
fureur remplissait d'effroi la contrée entière.
[...]
L'histoire du
sanglier d'Erymanthe est la
peinture
fabuleuse des chasses au
sanglier
si chères aux Gaulois.
("La Vraie Langue Celtique" par Henri Boudet ‑ Page
302) |
|
Une étrange relation est ainsi clairement énoncée entre une
"peinture fabuleuse",
"l'Arcadie", et une chasse
au sanglier chère aux Gaulois ou
plus exactement aux Celtes.
L'allusion est
bien trop belle pour être involontaire ou dû au pur hasard. Quelle
est donc cette peinture fabuleuse traitant de l'Arcadie ? Il s'agit évidemment des
Bergers
d'Arcadie
de
Nicolas Poussin, une
toile unique et d'excellence que Boudet relie à l'histoire des
Celtes.
Voir
Boudet et ses écrits
pour l'étude complète...
Bien que pour un observateur classique,
des défenses
sur un cochon peuvent
paraître très banales, pour un ecclésiastique, elles sont
tout à fait anormales et ne correspondent pas à la
tradition chrétienne. En
ajoutant ce détail, il était facilement prévisible d'attirer
quelques
curieux.
D'autant que la
statue comporte un autre secret.
Le visage de ce
Saint Antoine est
unique et ressemble tout particulièrement au Père Joseph Chiron (1789‑1852) qui fut ermite à
l'ermitage Saint Antoine de
Galamus. On le retrouve aussi dans le chemin de croix à
la station 14
(lire "Le secret dérobé" de Franck Daffos)
|
Saint Antoine Ermite
dans l'église Marie-Madeleine |
Joseph Chiron
dit Père Marie
ermite de Galamus
|
La station 14 du chemin de croix
à Rennes‑le‑Château
|
La ressemblance entre la statue de Saint
Antoine et le personnage portant le Christ dans la station
14 est remarquable
|
Saint Joseph
Joseph, père de Jésus, est
représenté ici richement vêtu. Il est placé en face de son
épouse, la Vierge Marie. Historiquement, on connaît très peu
de choses au sujet de Joseph et dans la Bible on le
mentionne à peine. Sa légende de Saint ne commença à se
répandre qu’aux alentours du
XVIIe
siècle.
Néanmoins,
ce qui troubla le public ainsi
que les
chercheurs vient de l'Enfant Jésus qu'il porte à son bras. Car, si l'on observe
en face la statue de la
Vierge Marie, elle porte également un
Enfant Jésus
identique. Sous le regard des paroissiens et des fidèles,
deux Enfants Jésus
identiques se font face.
Le mythe des
deux Jésus, frères jumeaux,
serait-il suggéré ?
|
Saint Joseph et l'Enfant Jésus
|
Saint Joseph se fêtait
auparavant le 19 mars,
mais le pape Pie XII décida qu’on le
commémorerait maintenant le 1er mai. |
La Vierge Marie
Face à
Saint Joseph se trouve représentée la Vierge Marie
et que Saunière a fait nommé "Vierge Mère".
De même que pour
Saint Joseph face
à elle, elle porte dans ses bras
l'Enfant Jésus identique... Comme toutes
les statues de l’église, Marie resplendit dans des vêtement
très élégants et luxueux.
Comme pour Joseph, on sait très peu de
chose au sujet de Marie et les Evangiles y font à peine
allusion. Elle naquit à Jérusalem vers 19 avant l’ère
chrétienne et y mourut vers l’an 46 de notre ère.
Elle fut la première à croire en Jésus et se tint fermement
à ses côtés lors de la Crucifixion vers l’an
30 de notre ère.
|
La Vierge Marie et l'Enfant Jésus
|
Après la mort de Jésus, Marie passa de nombreuses
années à transmettre ses souvenirs au groupe sans cesse
croissant d'adeptes de son fils. Selon les textes les plus
fiables de la Bible, elle passa le reste de sa vie à Jérusalem
et y mourut. La croyance populaire veut qu’à la mort de sa mère,
Jésus Christ vint prendre son corps et son âme pour les emmener
dans les Cieux où elle fut couronnée reine du Ciel et de la
Terre. |
Saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Padoue
est représenté ici dans des vêtements de grande
qualité. Sa taille est ceinte d’une cordelette dans laquelle
est glissé un crucifix. Dans sa main gauche, il tient un
livre ouvert sur lequel se trouve l'Enfant Jésus. Sur
son bras droit tendu repose un grand bouquet de
lys
blancs.
Saint Antoine de Padoue
est probablement l’un des saints les plus connus et
les plus aimés. Pratiquement aucune église n’est estimée
complète sans sa statue.
Il est presque toujours représenté avec
l’Enfant Jésus dans ses bras, ou tenant un lys, un livre, ou
les trois à la fois.
|
Saint Antoine de Padoue
|
Saunière a mis en valeur ses
statues de façon remarquable. Chacune est posée sur un socle
richement décoré. Ici Saint Antoine de Padoue est
porté par quatre anges.
Saint Antoine de Padoue
naquit au Portugal, mais il passa le plus clair de sa
vie en Italie. A l’origine moine augustinien, il devint par
la suite franciscain, sa conversion étant le résultat du massacre des franciscains au Maroc.
Lorsque leurs corps mutilés furent rapatriés, il fut si
bouleversé qu’il décida de devenir martyr lui aussi. On le
nomme parfois : «
le pourfendeur d’hérétiques
», à cause de sa manière simple et parfois miraculeuse
d’enseigner.
Saint Antoine de Padoue était un grand rassembleur de
foule et il connut un très grand succès. Un jour, alors qu’il
prêchait un groupe d’hérétiques qui ne l’écoutaient pas,
dans un geste de mépris, il se mit à prêcher pour des
poissons qui se trouvaient là, et ils parurent l’écouter
avec le plus grand intérêt. En une autre occasion, confronté
à un hérétique, Saint Antoine plaça le Saint‑Sacrement et du
foin sur le sol devant une mule affamée. La mule s’inclina
devant le Saint Sacrement avant de manger le foin. Il est
réputé avoir eu une vision de l’Enfant Jésus.
Notons qu'il est
le
symbole
des objets perdus et retrouvés...
Une notion qui se prête très bien à l'affaire de Rennes.
Il mourut à l’âge de 36 ans, en
1231. On le fête le 13 juin.
|
|
Sainte Marie‑Madeleine
Sainte Marie‑Madeleine
est représentée dans une robe resplendissante.
Elle tient une grande croix rustique dans la main droite,
tandis que de la main gauche, elle tient le vase à parfums
qui devait lui servir à embaumer le corps du
Christ. A ses pieds se trouve un crâne reposant sur
un livre ouvert. Vase, crâne, livre et croix rustique sont
les attributs classiques de Marie-Madeleine.
Sœur de
Saint Lazare et de Sainte Marthe, on la
qualifie souvent de « Pénitente ». Sainte Marie avait
été nommée Madeleine parce que, bien que juive de naissance,
elle vivait dans la ville chrétienne de
Magdala, juste au nord de la Galilée. Les
Evangiles de Saint Luc disent qu’elle était une « pécheresse
notoire » et que 7 démons avaient été chassés de son
corps.
Elle était présente lors de la
Crucifixion, et plus tard près du tombeau vide de Jésus.
|
Sainte Marie‑Madeleine |
14 ans après la mort du Christ, Sainte
Marie‑Madeleine fut jetée par les Juifs dans une embarcation
sans voiles ni rames, avec
Saint Lazare, Sainte Marthe, Saint
Maximin (qui la baptisa), Saint Sidoine
("l’homme né aveugle"), sa servante Sera, et le
corps de
Sainte Anne, la mère de la Bienheureuse Vierge.
Ils dérivèrent en traversant la Méditerranée et accostèrent
au sud de la France où Sainte Marie Madeleine selon la
légende passa le
reste de sa vie dans une grotte connue sous le nom de
Sainte‑Baume.
|
Le crâne au pied de
Sainte Marie‑Madeleine
|
Toujours sela légende, des anges lui apportaient quotidiennement la
Sainte Eucharistie qui fut sa seule nourriture. Elle mourut
à l’âge de 72 ans. Juste avant sa mort, Sainte Marie‑Madeleine fut transportée
miraculeusement dans la
chapelle de Saint Maximin, où elle reçut les derniers
sacrements. On la fête le 22 juillet.
Le personnage de Marie-Madeleine est
omniprésent dans l'imagerie de Saunière. On la retrouve dans
la dédicace de son église et dans le nom de sa Tour,
la Tour Magdala.
Appelée également Marie de Magdala, des thèses
sérieuses ont montré que Jésus aurait pu être marié à
Marie de Magdala :
Jésus se trouvait à Béthanie,
dans la maison de Simon le lépreux,
lorsqu’une femme vint vers lui portant une
jarre d’albâtre contenant un onguent des
plus coûteux, qu’elle versa sur sa tête,
alors qu’il était à table. (Mathieu 26:6) |
Dans la tradition juive ainsi que dans de
nombreuses autres cultures de la région, l’onction de la
tête ne pouvait être accomplie que par l’héritière, la
prêtresse royale ou la fiancée du roi. La scène indique donc
ici que la personne oignant la tête de Jésus est en
fait son épouse Marie de Magdala.
Notons
qu'il existe
une autre
Marie‑Madeleine connue sous le nom de
Marie‑Madeleine de Pazzi. Elle naquit à Florence le 2
avril 1566 et mourut le 25 mai 1607. De nos jours, elle est
la patronne de Florence. Elle était fêtée le 25 mai, mais à
présent on la célèbre le 29 mai.
|
Saint Roch
Saint Roch est représenté ici
portant une robe élégante. Selon la tradition, il lève le bas de son vêtement
pour montrer une plaie sur sa cuisse. A ses pieds,
un chien le regarde.
Originaire de Montpellier dans le
Languedoc,
Saint Roch est connu pour avoir soigné les malades
pendant une épidémie de peste en Italie du nord. Pendant ces
temps terribles, on dit qu’il se rendit en divers lieux pour
guérir les victimes par des moyens surnaturels. Plus tard,
il fut lui‑même victime de la maladie alors qu’il se
trouvait à Piacenza, d'où cette plaie qu'il montre
et qui causa sa maladie.
Selon la légende, alors qu'il
était étendu sur le sol, un chien errant vint et le soigna.
Il se remit, mais son apparence changea
tellement lors de son retour dans sa famille qu’on ne le
reconnut pas et les autorités le jetèrent en prison pour
imposture. Il y resta jusqu’à sa mort.
|
Saint Roch
|
Un récit semblable place les
événements en
Lombardie où on le soupçonna d’espionnage et
où il croupit en prison jusqu’à son décès.
De nos jours, en France,
Saint Roch est encore invoqué pour demander sa
protection contre les maladies. On le représente souvent
accompagné d’un chien. Il est fêté le 16 août.
|
Curiosités et quelques analyses
|
On a longtemps
pensé que le décryptage du statuaire était
d'ordre mathématique ou du moins basé sur une logique
scientifique implacable. En fait, compte tenu de ce que l'on
sait aujourd'hui au travers d'autres découvertes comme celle
du
jumelage des deux tableaux de Rennes‑les‑Bains
réalisé par
Gasc, le codage est très subtil et hautement
symbolique. Il est impossible d'en déduire un quelconque
message si on a pas de bonnes bases théologiques et une
forme de pensée proche d'un Homme d'église à l'époque de
Saunière et de Boudet.
Il n'existe pas une seule façon de
décoder, mais sans doute plusieurs qui s'entremêlent et qui
se croisent avec d'autres indices historiques, matériels ou
allégoriques. On pourrait écrire un livre sur le statuaire et sur ses différentes interprétations.
Voici quelques observations simples et évidentes que chacun
peut constater...
Nous savons que les statues, excepté le
diable du bénitier, sont
standards et appartiennent au catalogue de Giscard, mais ce
n'est pas si simple. Si l'on prend Saint Antoine, il est
évident que sa tête est spécifique et qu'elle a été
retravaillée pour ressembler à un personnage précis :
Joseph Chiron. Ceci prouve que des détails
ont été ajoutés, modifiés ou supprimés.
Un autre fait à prendre en compte
est le choix et la position des statues. Leur
agencement semble bien orchestré et chacune guide
l'observateur dans sa quête. Une constatation facile à
observer est que
les statues, comme d'ailleurs
le chemin de croix
sont organisées par deux.
|
Le diable
Asmodée et
Saint Jean Baptiste
Ces deux statues semblent s'opposer, l'une
le diable
Asmodée,
l'autre Jésus. Tous les deux sont agenouillés dans
une position pratiquement identique mais inversée. Notons
également que le diable, Jésus et Saint Jean Baptiste
paraissent tous regarder un même point du sol au centre de
l’église et directement devant le confessionnal.
|
Asmodée, le diable du bénitier |
Saint Jean‑Baptiste et Jésus |
Le socle sur lequel se tient
Saint Jean Baptiste porte les lettres Alpha
et Omega (le début et la fin de toute chose). D'origine
biblique, ces lettres se retrouvent aussi dans les parchemins.
Peut‑être que Saunière/Boudet voulaient simplement dire
qu’ici se trouvent le début et la fin de la lecture du
message après avoir parcouru l'église.
Un autre élément troublant et commun à toutes
les statues est le fait que tous les personnages portent des
vêtement splendides. Pourtant Saint Jean Baptiste est
toujours dépeint dans la Bible comme un homme vêtu
extrêmement simplement, tout comme
Jésus. Ceci est un réel mystère.
De même, la représentation du diable possède
aussi son lot d'hypothèses. De nombreux auteurs pensent
qu'il s'agit d'Asmodée, le gardien mythique du trésor du
Temple du roi Salomon. D'ailleurs son visage, sa
physionomie et sa couleur de peau semble indiquer des
origines orientales. Sa posture est aussi intrigante et tous
les chercheurs sont unanimes pour affirmer qu'elle veut nous
livrer un message.
En effet des allusions à des caractéristiques géographiques
de la région de Rennes‑Le‑Château sont facilement
observables.
|
Le "O" de la main droite
Ses doigts semblent former
un cercle et certains auteurs émirent l'hypothèse d'une référence à la Source du Cercle, une petite source très ancienne
située à la sortie de
Rennes‑les‑Bains. En réalité,
Bérenger Saunière
avait fait placer un trident dans cette main, mais
celui‑ci fut retiré plus tard de peur que quelqu'un se
blesse.
|
La main droite d'Asmodée
|
Le fauteuil du diable
De nombreux auteurs ont émis
l’idée que le diable aurait dû être assis pour pouvoir
prendre une telle position, ou qu'il serait assit sur un siège invisible. En inversant l'assertion, on peut interpréter ceci
comme Le
Fauteuil du Diable. Ce site
existe bel et bien, non loin de
la Source du Cercle près de
Rennes‑les‑Bains.
|
Le fauteuil du diable près de
Rennes‑Les‑Bains |
Le torse du diable
Sur l'un des côtés de son torse,
son muscle pectoral est mal formé : il est plus plat que
l’autre. On pourrait le qualifier de "Plat d'une Côte".
Or cette expression légèrement transformée donne Pla
de la Coste, ce qui est le nom d'un plateau
surplombant Rennes‑les‑Bains.
|
|
La main gauche du diable
Le diable place les
5 doigts de sa
main gauche sur sa cuisse droite comme s'il voulait les
mettre en évidence. Le chiffre 5
serait‑il important ?
La main n’est pas
posée à plat sur la cuisse, mais légèrement relevée.
|
La main gauche d'Asmodée
|
Des griffes énigmatiques
Un trait remarquable de ce diable est sur
son aile gauche.
5 petites marques qui ressemblent à des
cicatrices ou à des égratignures cicatrisées sont
discrètement gravées. Il n’y aucun doute qu’elles ont
été placées là intentionnellement par l’artisan et,
puisque Saunière était si rigoureux dans ses
instructions, ces marques ont certainement été placées
là parce qu’il l’avait ordonné.
Ces marques au nombre de
5 semblent être dessinées pour attirer
l'attention, car le diable a la main gauche placée sur
sa jambe droite d’une façon qui suggère aussi le chiffre
5.
|
|
Saint Joseph et la vierge Mère
Ces deux statues sont intéressantes du fait qu’elle comportent chacune une représentation identique
de l’Enfant Jésus. Normalement, les églises en ont une,
mais deux et si proches l’une de l’autre est plutôt
inhabituel. D'autre part,
les statues de Joseph et de Marie sont presque le reflet
l’une de l’autre comme pour signaler une symétrie. |
Saint Joseph et l'Enfant Jésus |
La Vierge Marie et l'Enfant Jésus |
Joseph porte des vêtements splendides. Sa
main droite soutient Jésus, mais il tient aussi rassemblés
des plis de ses vêtements. Dans la main droite, il tient
un bouquet de lys que l'on trouve aussi chez Saint Antoine
de Padoue et qui est symbole de pureté associé à Jésus.
Nous avons vu que les regards étaient
importants, emmenant le visiteur à lire chaque personnage
dans un ordre précis. Ici
les deux personnages regardent l’autel qui serait
donc le point important, là où est représenté Marie‑Madeleine dans sa grotte... Jésus tient les deux bras étendus vers l’autel en
signe de bienvenue.
Les deux Enfants Jésus
A gauche on peut observer
Joseph, le "père" terrestre de Jésus et sur la
droite
Marie "Mère" spirituelle qui d'habitude, porte
l'enfant. Mais là où l'église de Rennes‑le‑Château
se démarque des représentations habituelles c'est que Joseph porte
aussi l'Enfant Jésus. Nous nous trouvons donc devant les
"parents" terrestres portant l'un et l'autre
l'Enfant et se faisant face.
Que faut‑il comprendre ? Il est impensable que Bérenger Saunière,
prêtre d'exception, n'ait pas vu l'ambiguïté qu'il allait
soulever. Ce message est donc délibéré, mais quel est‑il ?
L'idée la plus évidente et en même temps la plus audacieuse
est celle de la thèse du frère de Jésus, voir de son
jumeau. Bérenger Saunière aurait utilisé ces statues
pour suggérer une allusion voilée concernant l'idée que Jésus n’aurait
pas été enfant unique mais aurait eu un frère...
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De gauche à droite, la chaire et
Saint Luc, Saint Joseph, l'autel et Marie Madeleine,
Sainte Vierge Marie, Saint Antoine de Padoue. Joseph et
Marie tienne face à face chacun l'enfant Jésus
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La mise en place de ces statues de
style Saint‑sulpicien
n'a pas été faite sans raison. Le croire serait
stupide. |
Le codage de l'église n'en
finira jamais d'étonner.
Si l'on isole les initiales des 5 statues qui entourent
Marie Madeleine et que l'on trace un
M on obtient le mot
mythique
GRAAL :
-
Sainte
G
ermaine
-
Saint
R
och
-
Saint A
ntoine de Padoue
-
Saint
A
ntoine l'ermite
-
Saint
L
uc sur la chaire
De plus ces statues
forment le M autour de la statue de
Marie
Madeleine. Le
M
est d'ailleurs une lettre que l'on retrouve régulièrement
tout au long de l'affaire, comme par exemple sur
les habits de prêtre de Saunière ou sur
la
fresque de Cocteau
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Si l'on extrait les initiales des
cinq saints en dessinant un M
autour de Marie‑Madeleine,
le mot GRAAL apparaît
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