L'église
Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus
grande fierté de Bérenger Saunière.
Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et
de métaphores que Saunière,
Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité.
Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de
plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des
Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec
Nicolas Pavillon et la baronnie des
Hautpoul, ou celui du 19e siècle
avec Bérenger Saunière,
sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.
Comment un
prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ?
Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si couteuses ? Car le résultat
ne peux laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la
preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails
difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné
par la
fresque de la Montagne Fleurie.
Surtout, elle est un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis
50 ans tentent vainement de décoder son message... |
L'église Marie‑Madeleine de Bérenger Saunière,
aujourd'hui
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L'église Marie‑Madeleine, son histoire
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Au préalable,
il faut savoir que Rennes‑le‑Château regroupait deux
chapelles. L'une, la chapelle Saint‑Pierre, était
située à l'Est, près du château. Il ne reste aujourd'hui que
quelques murs et elle aurait été détruite en
1362 lors
d'un incendie. La seconde visible aujourd'hui est située à l'Ouest et longe la rue
de Capelo près du cimetière. Elle était certainement la
chapelle privée des Seigneurs de
Hautpoul avant de devenir l’église
paroissiale. Elle est dédiée à
Marie‑Madeleine
et
elle
fut
consacrée à son origine en
1059.
Il est
intéressant de citer ici, en guise d'élément historique, l'abbé Bruno de Monts
qui sans le vouloir apporte un mystère au mystère :
En 1185, il est
fait mention dans un inventaire des Frères de la
Milice du Temple de Salomon de Jérusalem, donc
les Templiers, d'une église à Rennes. Les
Templiers avaient, en effet, des possessions
dans le "Comitatu de Rennes"
Extrait de
"Bérenger Saunière à Rennes‑Le‑Château" de
l'abbé Bruno de Monts page 9 |
Il existe
aussi un autre élément historique puisque dans un registre
paroissial de Rennes‑le‑Château de
1694 à
1726,
il est mentionné l'inhumation de deux personnages dans le
sous‑sol de l'église : Dame Anne Delsol
en
1705 et
Noble messire Henry du Vernet
en
1724,
... "au
tombeau des Seigneurs qui est auprès du balustre".
Ceci étant attesté par un document, il est évident que
l'église comporte une crypte et un caveau assez grand pour
loger au moins deux sépultures. Cette évidence est d'autant plus intéressante que pendant longtemps certains détracteurs doutaient
de la présence d'un sous‑sol. La possibilité que
Saunière découvrit un ou plusieurs tombeaux ne fait donc aucun doute.
Les arcatures
lombardes permettent de dater l'église autour du XIe siècle, mais
son aspect extérieur de structure
romane fournit une autre estimation au environ
du IXe siècle. L'architecture révèle en effet une
facture plus ancienne et accrédite la longue histoire du
village de Rennes‑le‑Château.
Bérenger Saunière
la donc certainement connue dans un piteux état. L'église comtale
se trouvait très certainement protégée par le mur d'enceinte
du château et la première mention a été retrouvée dans un
inventaire des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem en 1185.
De l’extérieur, le bâtiment est plutôt
insignifiant et ressemble à de nombreuses autres églises de
village de la région, mais derrière son porche sophistiqué
se cachent des secrets pour qui sait les décrypter.
Après la
supposée découverte des
parchemins par Saunière lors
des premières restaurations de la paroisse, le prêtre
entreprit un réaménagement systématique et en profondeur
de l’église. Le projet complet du Domaine dura 11 ans et le coût est
estimé à 3,5 millions de francs‑or ce qui
correspond de nos jours à environ
12 875 millions d'euros. Cette somme aurait permis de faire
construire 8000 nouvelles églises. Il faut rappeler
que le salaire de Bérenger Saunière s'élevait à
75 francs‑or de l'époque par mois.
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L'église Marie‑Madeleine
avant la restauration vers 1885 |
Pour ce projet,
Saunière
fit appel aux meilleurs artisans de son époque et il déploya
d'immenses efforts pour y intégrer une symbolique et des
allégories parfois occultes. À l'intérieur, une multitude de signes apparaissent sur
des peintures ou sur le statuaire. Cette église fut présentée comme
l'aboutissement de son œuvre, mais pour apprécier la mesure
du projet, il faut en réalité prendre en compte tout le
Domaine.
Certains signes sautent
aux yeux, d'autres sont plus discrets, voire codés. Il est
clair que la volonté est ici de laisser un message pour la postérité et pour les
générations futures, un message qui ne doit être compris que par des initiés ou par des curieux très avertis.
Toutefois, il ne faut pas croire qu'il
suffit d'analyser tous les symboles pour avoir les réponses.
D'ailleurs, il n'est pas certain que
Bérenger Saunière soit
l'unique auteur de ce projet.
Si on attribue habituellement au prêtre
la décoration et la rénovation, d'autres prêtres sont dans son entourage proche et savent se faire très discrets. Un personnage essentiel a
lui aussi laissé son empreinte. Il s'agit de l'abbé Henri Boudet en poste à Rennes‑les‑Bains. Également en possession d'une richesse aux
origines non déterminées, Boudet est l’auteur de plusieurs ouvrages aussi bien
complexes qu'étranges comme son livre culte "La Vraie Langue Celtique".
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Vue arrière de l'église et son
mystérieux petit
cimetière
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Une hypothèse veut que la
plus grande partie intérieure de l’église soit le fruit de
l’imagination d’Henri Boudet. Nous savons qu'il
excellait dans l'art de la cryptologie du fait de son
héritage fournit par Henri Gasc. Il fut donc certainement un guide spirituel
essentiel pour
Saunière, mais pour dire quoi ? Boudet
voulait‑il lui aussi transmettre un secret ?
Tout se passe
comme si Boudet mit à la disposition de
Saunière des informations nécessaires à la
réalisation d'un codage très sophistiqué. De son côté,
Saunière éprouvait une profonde affection
pour Boudet et des indices montrent
qu’ils étaient proches, unis dans un même projet. Une photo prouve d'ailleurs ce rapport à la
fois étroit et discret. On y voit Bérenger Saunière en compagnie de quatre autres abbés dont son frère
Alfred Saunière et Henri Boudet.
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Plan général de la
paroisse aujourd'hui
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Le porche et l'entrée de l'église
Marie‑Madeleine se trouve au bout d'un petit chemin qui
longe le jardin.
Deux pans de toit appuyés sur deux piliers de
pierre protège le bas‑relief et les sculptures décoratives
qui se trouvent au‑dessus d'une lourde porte en chêne massif.
Le tympan impressionne par
ses gravures chargées de textes latins. Il se
présente comme un livre ouvert par lequel le visiteur doit commencer
sa lecture. Est‑il besoin de mettre à l'épreuve le paroissien curieux ? S'agit‑il d'une mise en
garde...
Le tympan est un bel
exemple de la complexité des messages laissés par Bérenger Saunière. Tout est ici symboles, suggestions, jeux de mot et allégories...
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L'entrée et son tympan
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Au sommet du tympan se trouve une croix et une bannière portant l’inscription suivie d'une croix
templière :
In Hoc Signo Vinces
Une traduction
se trouve à l’intérieur de l’église, au pied des
4 anges, juste au
dessus du diable Asmodée :
« PAR CE SIGNE
TU
LE
VAINCRAS »
Mais la traduction n'est pas conforme puisque le
texte correspondant est en fait celui‑ci :
« Par ce signe tu vaincras »
Ce qui est très différent...
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Le tympan
et le porche
de l'église Marie‑Madeleine
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La formule
"In Hoc Signo Vinces"
fait référence à la
vision de Constantin et de toute son
armée. Selon la légende, une croix apparut dans le ciel avant la bataille contre
Maxence, le 28 octobre 312 au pont de
Milvius près de
Rome. La victoire de Constantin
décida de l'avenir du christianisme. |
Constantin le Grand
(274‑337 de notre ère),
fondateur de Constantinople (devenu Istanbul)
Il fut le
premier gouverneur romain à se convertir au christianisme.
En l’an 312, au soir de
la bataille du pont de Milvia contre son rival Maxence, le
Christ lui apparut en rêve et lui ordonna d’écrire les deux
premières lettres de son nom sur le bouclier de chacun de
ses soldats (XR) (hi rho).
Le jour suivant, Constantin
aperçut une croix superposée au soleil, accompagnée des mots
"In Hoc Signo Vinces" (Par ce signe tu vaincras).
L’issue de la bataille fut que Constantin défia Maxence.
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Avant d'explorer plus en détail le
tympan, il faut apprécier la qualité des symboles
dans leur ensemble. Observez comme le chapiteau protégeant
la statue de Marie‑Madeleine au centre rappelle le tabernacle dans
l'église.
Les chandeliers traditionnels sont
remplacés par des pots fleuris et
Marie‑Madeleine
n'est plus debout au centre mais sous le tabernacle et en
pleurs. Cette ressemblance est encore
plus frappante si l'on compare le tympan avec le dernier chapiteau en
haut du tabernacle. Saunière avait le
sens de la mise en scène, mais est‑ce vraiment lui l'auteur de cette mise en scène ?
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Le tabernacle dans l'église
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Le haut du tabernacle
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Au milieu du tympan se
trouve une statue et une plaque ovale juste en dessous donne
son nom :
Ste MARIA MAGDALENA
Il s’agit bien de la
représentation de Marie‑Madeleine, la sainte
patronne du lieu. Fait intéressant : elle tient horizontalement une croix qui pointe
dans la direction 143° sud‑est. De chaque côté des pots de fleurs ornent le relief.
Il faut remarquer ici la finesse des détails et la précision des peintures, preuves d'un travail
de grande qualité fourni par les artistes que
Saunière
recruta.
Amusez‑vous enfin à comparer le
chapiteau qui entoure Marie‑Madeleine et
les stations du
chemin de croix. On pourrait presque imaginer qu'il s'agit d'une
15e station...
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Sainte Maria Magdalena
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La statue Maria Magdalena sous le porche de
l'église vue de dessous
La
direction qu'elle pointe avec la croix définit un angle de 56 °
avec le faîte de l'église auquel
il faut soustraire
l'angle de l'Est géographique (3°) donnant 53° d'où
143°
Sud Est |
Juste en dessous et en retrait se trouve
un cadre oblong, dans lequel est inscrit : |
REGNUM MUNDI...
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REGNUM MUNDI ET OMNEM
ORNATUM SOECULI CONTEMPSI PROPTER ANOREM
DOMINI MEI JESU CHRISTI QUEM VIDI QUEM
AMAVI IN QUEM CREDIDI QUEM DILEXI |
Il faut remarquer les
deux premiers mots.
Ils sont directement en liaison avec le
grand parchemin contenant un certain nombre
de petites lettres dont l’ensemble forme les mots REX
MUNDI. Ici encore, la relation avec les parchemins attise la curiosité et oblige à être attentif.
Traduction :
J’ai méprisé le règne de ce monde et tous les
attraits de ce siècle à cause de l’amour de mon Maître Jésus
Christ que j’ai vu, que j’ai aimé, en qui j’ai cru et que
j’ai choisi.
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Terribilis est locus iste... Ce lieu est terrible
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Vient ensuite une pierre
centrale ressemblant à une clé de voûte et soutenant l’arc
principal. Au milieu sont inscrits ces mots :
TERRIBILIS
EST
LOCUS ISTE |
"Terrible est ce lieu".
Pourquoi écrire une telle phrase
à l’entrée d’une église?
L’inscription comporte 22
lettres, nombre hautement symbolique pour Saunière :
22 lettres dans l’inscription "Par ce signe tu le
vaincras", 22 lettres dans l'alphabet hébreux, 22 marches conduisant
à la tour Magdala, 22 créneaux
sur la Tour Magdala,
22 lettres au haut et au bas du document "Le Sot Pêcheur"
Ensuite, autour de cette pierre on
peut lire deux inscriptions :
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Inscription à gauche du tympan |
Inscription à droite du tympan
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Ce qui donne de gauche à droite :
DOMUS MEA DOMUS
ORATIONIS VOCABITUR
|
Traduction :
« Ma maison sera appelée maison de prière »
Ce sont les paroles prononcées par Jésus
lorsqu’il chassa les marchands du Temple, selon l’Évangile
de Marc au chapitre 11, verset 17. Mais ce texte est
aussi tiré de l'Ancien testament :
Esaïe LVI,7 :
"...je [l'Éternel] les
amènerai sur ma montagne sainte et je les
comblerai de joie dans ma maison de prière.
Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront
agréés sur mon autel; car ma maison sera appelée
la maison de prière de tous les peuples." |
Et Jésus poursuit : « mais vous en avez fait
une caverne de brigands »
De la même manière que les textes des
deux
parchemins
ont pour origine les
Évangiles, nous trouvons ici
un lien direct avec ceux‑ci : Le texte se trouve
en effet dans chacun des Évangiles suivants :
Mathieu 21:13
Et dicit eis :
Scriptum est :
Domus mea domus
orationis vocabitur : Vos autem illam
speluncam latronum.
|
Marc 11:17
Et docebat dicens
eis : None scriptum est : Quia
domus mea,domus
orationis vocabitur
omnibus Gentibus ? Vos
autem fecistis eam speluncam latronum.
|
Luc 19:46
Dicens illis: Scriptum
est: Quia
domus mea domus
orationis
est. Vos autem fecistis
illam speluncam latronum.
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Ces trois Évangiles se terminent par les mots: "et
vous, vous en avez fait un repaire de voleurs".
Cependant, le mot "spelunca, ‑ae", peut aussi
indiquer une grotte, un élément
important et récurent dans l'énigme.
Ne faut‑il pas y voir ici une allusion
à Notre Dame de Marceille
près de Limoux et qui aurait été détournée de sa fonction
de paroisse puisqu'elle abrita avec la complicité de
Mgr Billard
une cache trésoraire.
D'où l'expression : "Et vous, vous en avez fait un repaire
de voleurs"...
La section suivante du
porche porte une autre inscription, également divisée en
deux sur chaque côté de la voûte :
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HIC DOMUS DEI EST ET PORTA COELI
|
Traduction : " Ici est la maison de Dieu
...
et la porte du ciel ".
La référence biblique originale se trouve
dans la Genèse 28:16‑17 et ce sont les paroles de
Jacob après son combat avec l'Ange :
Cumque evigilasset Iacob de somno,
ait : « Vere Dominus est in loco
isto, et ego nesciebam ».
Pavensque : « Quam
terribilis est, inquit,
locus iste !
Non
est hic
aliud nisi
domus Dei et portacoeli »
|
On comprend ici pourquoi il est
nécessaire dans l'affaire de Rennes d'élargir au maximum sa vision
sur les innombrables indices laissés par l'Histoire puisque nous
avons sur le porche une superbe parabole à
l'église Saint‑Sulpice de Paris, ou plus exactement à
la
chapelle des Saints Anges.
Car pour comprendre, il
faut relier les trois textes ensembles :
TERRIBILIS EST
LOCUS ISTE
HIC DOMUS DEI EST
ET PORTA COELI
|
La traduction de
la référence biblique
Genèse 28 verset 17 n'est autre qu'un
épisode du combat de Jacob et de l'Ange peint par
Eugène Delacroix
dans la chapelle...
"Jacob
s'étant éveillé après son sommeil prononce ces paroles : "Le Seigneur est
vraiment en ce lieu‑ci et je ne le savais pas.
Et tout effrayé, il ajouta : Que ce lieu est
terrible ! C'est véritablement
la maison
de Dieu et la porte du ciel
!" |
|
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Le combat de Jacob
et de l'Ange
par
Eugène Delacroix(1798‑1863)
La scène de Jacob et de l'ange est l'une des trois fresques célèbres de la chapelle des
Saint Anges qu'Eugène Delacroix réalisa entre
1855 et
1861
dans
l'église Saint‑Sulpice
de Paris.
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Juste au dessus de la porte et sous
l’inscription "Terribilis est locus iste",
nous trouvons les armes du
pape Léon XIII (1878‑1903)
suivies de sa devise tirée des maximes prophétiques de
Malachie liée à chaque pape :
"LUMEN IN COELO"
Signifiant « lumière dans le ciel »,
ou si l'on adopte le langage celtique d'Henri Boudet, « lucarne »
en anglais 'skylight'
|
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A titre de comparaison,
voici les armes du pape Léon XIII peintes sur la voûte de
la salle d’étude des Archives Secrètes Vaticanes. |
Enfin de chaque côté du blason central,
nous trouvons deux autres blasons, celui de gauche étant
inévitable puisqu'il s'agit de
Mgr Félix Arsène Billard, évêque de Carcassonne du
17 février
1881 au 3 décembre 1901.
A droite, malgré l'érosion de la
pierre, on peut reconnaître les armoiries de
Mgr François‑de‑Sales Albert Leuilleux, évêque de
Carcassonne du 4 mai 1873
au
13 janvier 1881 et qui
fut le prédécesseur de Mgr Billard.
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Le pilier gauche du porche
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Le pilier droit
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Enfin il ne faut pas oublier les 2
pierres sur chaque pilier du porche. Celle de gauche fait
référence à Nicolas Pavillon,
évêque d'Alet en
1637, élève de
Saint Vincent de Paul
et confrère d'Olier
(Voir Franck Daffos ‑ Le secret dérobé).
La pierre de droite
donne
l'année où
Nicolas Pavillon devint dépositaire du secret
de Rennes, un an après la découverte du
berger Paris
en
1645
Pour résumer, nous avons sur le tympan
et le porche quelques clés qui constituent aujourd'hui
des pistes de recherche importantes. Il aura fallut tout de même une centaine
d'années pour l'admettre...
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Le clocher et des signatures... |
Le clocher a aussi sa part de mystère.
En fait, pour qui sait
regarder dans les moindres détails, tout est symbole et
signes curieux. Ils sont autant de petites énigmes à
résoudre.
Si l'on observe le haut du clocher,
côté sud, on peut remarquer une étrange inscription gravée
sur une pierre plate plus blanche que les autres. A l'œil
nu, la gravure est discrète, d'autant qu'il faut lever les
yeux pour l'apercevoir. Mais avec un bon zoom... |
Le haut du clocher sud
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Une inscription...
1740
I G |
On peut deviner une
date : 1740
et deux lettres : I G qui sont peut être
les initiales de l'artisan maçon. Le plus surprenant est la
forme du 4
exagérément incliné comme pour le rapproché d'un tracé qui
rappelle d'autres signes analogues... |
Tout d'abord, il rappelle le signe que l'on
retrouve en haut et à gauche du petit parchemin.
C'est aussi un symbole curieux gravé à la
demande de
Henri Boudet sur le fronton de l'église
de Quillan.
Il faut aussi ajouter à cet inventaire
le fameux signe de croix qu'invitent les 4 anges
à accomplir pour vaincre le diable :
Par ce signe tu le vaincras
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Symbole gravé à la demande de Boudet
sur le fronton de l'église de Quillan
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Si on compare la calligraphie de
l'inscription du clocher avec celle du pilier droit du
porche, il est évident que nous ne sommes pas en présence du
même style.
Le
4 du
1646 sur le pilier est très différent de celui
du clocher. Après tout, il s'agit peut‑être de deux artisans
qui ont œuvré à des époques distinctes...
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Mais si
1646 est
l'année où
Nicolas Pavillon devint dépositaire du secret
de Rennes, un an après la découverte du berger Paris
en
1645, la pierre
1740 I G revêt peut
être elle aussi une signification particulière...
D'ailleurs cette plaque du clocher n'est pas
la seule dans le village. Deux autres pierres similaires se
trouvent sur la façade du presbytère, au dessus de l'entrée
utilisée actuellement par le musée. Et là tout se complique.
Si l'on retrouve bien sur l'une la signature I G, que
signifie le R
disproportionné à droite. Plus curieux, sur la seconde
plaque la date 1727 est surmontée d'une croix et un
point semble marquer l'emplacement d'une virgule ou d'un
repère...
On sait aujourd'hui que des travaux de
restauration du presbytère ont bien eut lieu entre
1725 et 1727. Mais il faut avouer que cet
artisan maçon n'eut aucune constance dans ses signatures...
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Plaque placée à gauche de
l'entrée du presbytère
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Plaque placée à gauche de
l'entrée du presbytère
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Comme d'habitude toute les interprétations
son possibles : caprices de la calligraphie, caprices de
l'artisan, ou codages.
Fallait‑il encore l'inventorier... C'est fait...
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