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Ou l'histoire d'un grand Secret...

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L'église Marie-Madeleine - Rennes-le-Château Archive

L'église Marie‑Madeleine       1/11

Le porche et le tympan

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

   L'église Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus grande fierté de Bérenger Saunière. Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et de métaphores que Saunière, Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité. Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec Nicolas Pavillon et la baronnie des Hautpoul, ou celui du 19e siècle avec Bérenger Saunière, sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.

 

   Comment un prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ? Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si couteuses ? Car le résultat ne peux laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné par la fresque de la Montagne Fleurie.

 

    Surtout, elle est un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis 50 ans tentent vainement de décoder son message...


L'église Marie‑Madeleine de Bérenger Saunière, aujourd'hui

 

 

 

L'église Marie‑Madeleine, son histoire

   Au préalable, il faut savoir que Rennes‑le‑Château regroupait deux chapelles. L'une, la chapelle Saint‑Pierre, était située à l'Est, près du château. Il ne reste aujourd'hui que quelques murs et elle aurait été détruite en 1362 lors d'un incendie. La seconde visible aujourd'hui est située à l'Ouest et longe la rue de Capelo près du cimetière. Elle était certainement la chapelle privée des Seigneurs de Hautpoul avant de devenir l’église paroissiale. Elle est dédiée à Marie‑Madeleine et elle fut consacrée à son origine en 1059.

 

   Il est intéressant de citer ici, en guise d'élément historique, l'abbé Bruno de Monts qui sans le vouloir apporte un mystère au mystère :

 

   En 1185, il est fait mention dans un inventaire des Frères de la Milice du Temple de Salomon de Jérusalem, donc les Templiers, d'une église à Rennes. Les Templiers avaient, en effet, des possessions dans le "Comitatu de Rennes"

 

Extrait de "Bérenger Saunière à Rennes‑Le‑Château"

 de l'abbé Bruno de Monts page 9

 

   Il existe aussi un autre élément historique puisque dans un registre paroissial de Rennes‑le‑Château de 1694 à 1726, il est mentionné l'inhumation de deux personnages dans le sous‑sol de l'église : Dame Anne Delsol en 1705 et Noble messire Henry du Vernet en 1724, ... "au tombeau des Seigneurs qui est auprès du balustre". Ceci étant attesté par un document, il est évident que l'église comporte une crypte et un caveau assez grand pour loger au moins deux sépultures. Cette évidence est d'autant plus intéressante que pendant longtemps certains détracteurs doutaient de la présence d'un sous‑sol. La possibilité que Saunière découvrit un ou plusieurs tombeaux  ne fait donc aucun doute.

 

  Les arcatures lombardes permettent de dater l'église autour du XIe siècle, mais son aspect extérieur de structure romane fournit une autre estimation au environ du IXe siècle. L'architecture révèle en effet une facture plus ancienne et accrédite la longue histoire du village de Rennes‑le‑Château. Bérenger Saunière la donc certainement connue dans un piteux état. L'église comtale se trouvait très certainement protégée par le mur d'enceinte du château et la première mention a été retrouvée dans un inventaire des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem en 1185.

 

   De l’extérieur, le bâtiment est plutôt insignifiant et ressemble à de nombreuses autres églises de village de la région, mais derrière son porche sophistiqué se cachent des secrets pour qui sait les décrypter.

 

   Après la supposée découverte des parchemins par Saunière lors des premières restaurations de la paroisse,  le prêtre entreprit un réaménagement systématique et en profondeur de l’église. Le projet complet du Domaine dura 11 ans et le coût est estimé à 3,5 millions de francs‑or ce qui correspond de nos jours à environ 12 875 millions d'euros. Cette somme aurait permis de faire construire 8000 nouvelles églises. Il faut rappeler que le salaire de Bérenger Saunière s'élevait à 75 francs‑or de l'époque par mois.

 


L'église Marie‑Madeleine avant la restauration vers 1885

 

   Pour ce projet, Saunière fit appel aux meilleurs artisans de son époque et il déploya d'immenses efforts pour y intégrer une symbolique et des allégories parfois occultes. À l'intérieur, une multitude de signes apparaissent sur des peintures ou sur le statuaire. Cette église fut présentée comme l'aboutissement de son œuvre, mais pour apprécier la mesure du projet, il faut en réalité prendre en compte tout le Domaine

 

   Certains signes sautent aux yeux, d'autres sont plus discrets, voire codés. Il est clair que la volonté est ici de laisser un message pour la postérité et pour les générations futures, un message qui ne doit être compris que par des initiés ou par des curieux très avertis.

 

   Toutefois, il ne faut pas croire qu'il suffit d'analyser tous les symboles pour avoir les réponses. D'ailleurs, il n'est pas certain que Bérenger Saunière soit l'unique auteur de ce projet. Si on attribue habituellement au prêtre  la décoration et la rénovation, d'autres prêtres sont dans son entourage proche et savent se faire très discrets. Un personnage essentiel a lui aussi laissé son empreinte. Il s'agit de l'abbé Henri Boudet en poste à Rennes‑les‑Bains. Également en possession d'une richesse aux origines non déterminées, Boudet est l’auteur de plusieurs ouvrages aussi bien complexes qu'étranges comme son livre culte "La Vraie Langue Celtique".

 


Vue arrière de l'église et son mystérieux petit cimetière

 

   Une hypothèse veut que la plus grande partie intérieure de l’église soit le fruit de l’imagination d’Henri Boudet. Nous savons qu'il excellait dans l'art de la cryptologie du fait de son héritage fournit par Henri Gasc. Il fut donc certainement un guide spirituel essentiel pour Saunière, mais pour dire quoi ? Boudet voulait‑il lui aussi transmettre un secret ?

 

    Tout se passe comme si Boudet mit à la disposition de Saunière des informations nécessaires à la réalisation d'un codage très sophistiqué. De son côté, Saunière éprouvait une profonde affection pour Boudet et des indices montrent qu’ils étaient proches, unis dans un même projet. Une photo prouve d'ailleurs ce rapport à la fois étroit et discret. On y voit Bérenger Saunière en compagnie de quatre autres abbés dont son frère Alfred Saunière et Henri Boudet.

 

Plan général de la paroisse aujourd'hui

 

 

Le porche et le tympan

  Le porche et l'entrée de l'église Marie‑Madeleine se trouve au bout d'un petit chemin qui longe le jardin.
 

   Deux pans de toit appuyés sur deux piliers de pierre protège le bas‑relief et les sculptures décoratives qui se trouvent au‑dessus d'une lourde porte en chêne massif.

 

   Le tympan impressionne par ses gravures chargées de textes latins. Il se présente comme un livre ouvert par lequel le visiteur doit commencer sa lecture. Est‑il besoin de mettre à l'épreuve le paroissien curieux ? S'agit‑il d'une mise en garde... 

 

   Le tympan est un bel exemple de la complexité des messages laissés par Bérenger Saunière. Tout est ici symboles, suggestions, jeux de mot et allégories...

L'entrée et son tympan

 

   Au sommet du tympan se trouve une croix et une bannière portant l’inscription suivie d'une croix templière :

 

In Hoc Signo Vinces

 

Une traduction se trouve à l’intérieur de l’église, au pied des 4 anges, juste au dessus du diable Asmodée :

 

« PAR  CE  SIGNE

TU  LE  VAINCRAS »

 

Mais la traduction n'est pas conforme puisque le texte correspondant est en fait celui‑ci :

 

 « Par ce signe tu vaincras »

 

Ce qui est très différent...

Le tympan et le porche
de l'église Marie‑Madeleine

   La formule "In Hoc Signo Vinces" fait référence à la vision de Constantin et de toute son armée. Selon la légende, une croix apparut dans le ciel avant la bataille contre Maxence, le 28 octobre 312 au pont de Milvius près de Rome. La victoire de Constantin décida de l'avenir du christianisme.

 

Constantin le Grand

(274‑337 de notre ère), fondateur de Constantinople (devenu Istanbul)

 

Il fut le premier gouverneur romain à se convertir au christianisme.

   En l’an 312, au soir de la bataille du pont de Milvia contre son rival Maxence, le Christ lui apparut en rêve et lui ordonna d’écrire les deux premières lettres de son nom sur le bouclier de chacun de ses soldats (XR) (hi rho).

      Le jour suivant, Constantin aperçut une croix superposée au soleil, accompagnée des mots "In Hoc Signo Vinces" (Par ce signe tu vaincras).

 

L’issue de la bataille fut que Constantin défia Maxence.

 

   Avant d'explorer plus en détail le tympan, il faut apprécier la qualité des symboles dans leur ensemble. Observez comme le chapiteau protégeant la statue de Marie‑Madeleine au centre rappelle le tabernacle dans l'église.

 

   Les chandeliers traditionnels sont remplacés par des pots fleuris et Marie‑Madeleine n'est plus debout au centre mais sous le tabernacle et en pleurs. Cette ressemblance est encore plus frappante si l'on compare le tympan avec le dernier chapiteau en haut du tabernacle. Saunière avait le sens de la mise en scène, mais est‑ce vraiment lui l'auteur de cette mise en scène ?

 


Le tabernacle dans l'église


Le haut du tabernacle

 

   Au milieu du tympan se trouve une statue et une plaque ovale juste en dessous donne son nom :

 

 Ste MARIA MAGDALENA

 

Il s’agit bien de la représentation de Marie‑Madeleine, la sainte patronne du lieu. Fait intéressant : elle tient horizontalement une croix qui pointe dans la direction 143° sud‑est. De chaque côté des pots de fleurs ornent le relief.

 

   Il faut remarquer ici la finesse des détails et la précision des peintures, preuves d'un travail de grande qualité fourni par les artistes que Saunière recruta.

 

   Amusez‑vous enfin à comparer le chapiteau qui entoure Marie‑Madeleine et les stations du chemin de croix. On pourrait presque imaginer qu'il s'agit d'une 15e station...

Sainte Maria Magdalena


La statue Maria Magdalena sous le porche de l'église vue de dessous
La direction qu'elle pointe avec la croix définit un angle de 56 °
avec le faîte de l'église auquel il faut soustraire

l'angle de l'Est géographique (3°) donnant 53° d'où 143° Sud Est

 

Juste en dessous et en retrait se trouve un cadre oblong, dans lequel est inscrit :

REGNUM MUNDI...

REGNUM MUNDI ET OMNEM ORNATUM SOECULI CONTEMPSI PROPTER ANOREM DOMINI MEI JESU CHRISTI QUEM VIDI QUEM AMAVI IN QUEM CREDIDI QUEM DILEXI

 

   Il faut remarquer les deux premiers mots. Ils sont directement en liaison avec le grand parchemin contenant un certain nombre de petites lettres dont l’ensemble forme les mots REX MUNDI. Ici encore, la relation  avec les parchemins attise la curiosité et oblige à être attentif.

 

Traduction : J’ai méprisé le règne de ce monde et tous les attraits de ce siècle à cause de l’amour de mon Maître Jésus Christ que j’ai vu, que j’ai aimé, en qui j’ai cru et que j’ai choisi.

Terribilis est locus iste... Ce lieu est terrible

 

   Vient ensuite une pierre centrale ressemblant à une clé de voûte et soutenant l’arc principal. Au milieu sont inscrits ces mots :

 

TERRIBILIS   EST
LOCUS   ISTE

"Terrible est ce lieu". Pourquoi écrire une telle phrase à l’entrée d’une église?

 

    L’inscription comporte 22 lettres, nombre hautement symbolique pour Saunière : 22 lettres dans l’inscription "Par ce signe tu le vaincras", 22 lettres dans l'alphabet hébreux, 22 marches conduisant à la tour Magdala, 22 créneaux sur la Tour Magdala, 22 lettres au haut et au bas du document "Le Sot Pêcheur"

 

Ensuite, autour de cette pierre on peut lire deux inscriptions :

 

Inscription à gauche du tympan

 

Inscription à droite du tympan

 

Ce qui donne de gauche à droite :

 

DOMUS  MEA  DOMUS         ORATIONIS VOCABITUR

 

   Traduction : « Ma maison sera appelée maison de prière » Ce sont les paroles prononcées par Jésus lorsqu’il chassa les marchands du Temple, selon l’Évangile de Marc au chapitre 11, verset 17. Mais ce texte est aussi tiré de l'Ancien testament :

 

Esaïe LVI,7 :

 

"...je [l'Éternel] les amènerai sur ma montagne sainte et je les comblerai de joie dans ma maison de prière. Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel; car ma maison sera appelée la maison de prière de tous les peuples."

 

   Et Jésus poursuit : « mais vous en avez fait une caverne de brigands »

De la même manière que les textes des deux parchemins ont pour origine les Évangiles, nous trouvons ici un lien direct avec ceux‑ci : Le texte se trouve en effet dans chacun des Évangiles suivants :

 

Mathieu 21:13

 

Et dicit eis : Scriptum est : Domus mea domus orationis vocabitur : Vos autem illam speluncam latronum.

 

Marc 11:17

 

Et docebat dicens eis : None scriptum est : Quia domus mea,domus orationis vocabitur omnibus Gentibus ? Vos autem fecistis eam speluncam latronum.

 

Luc 19:46

 

Dicens illis: Scriptum est: Quia domus mea domus orationis est. Vos autem fecistis illam speluncam latronum.

 

   Ces trois Évangiles se terminent par les mots: "et vous, vous en avez fait un repaire de voleurs". Cependant, le mot "spelunca, ‑ae", peut aussi indiquer une grotte, un élément important et récurent dans l'énigme.

 

   Ne faut‑il pas y voir ici une allusion à Notre Dame de Marceille près de Limoux et qui aurait été détournée de sa fonction de paroisse puisqu'elle abrita avec la complicité de Mgr Billard une cache trésoraire.
D'où l'expression : "
Et vous, vous en avez fait un repaire de voleurs"...

 

   La section suivante du porche porte une autre inscription, également divisée en deux sur chaque côté de la voûte :

 

HIC DOMUS DEI EST         ET PORTA COELI

 

Traduction : " Ici est la maison de Dieu   ...    et la porte du ciel ".

La référence biblique originale se trouve dans la Genèse 28:16‑17 et ce sont les paroles de Jacob après son combat avec l'Ange :

 

Cumque evigilasset Iacob de somno, ait : « Vere Dominus est in loco isto, et ego nesciebam ».


Pavensque : « Quam terribilis est,  inquit, locus iste ! Non est hic aliud nisi domus Dei et portacoeli »

 

   On comprend ici pourquoi il est nécessaire dans l'affaire de Rennes d'élargir au maximum sa vision sur les innombrables indices laissés par l'Histoire puisque nous avons sur le porche une superbe parabole à l'église Saint‑Sulpice de Paris, ou plus exactement à la chapelle des Saints Anges.

 

Car pour comprendre, il faut relier les trois textes ensembles :

 

TERRIBILIS   EST
LOCUS   ISTE

 

HIC DOMUS DEI EST                   ET PORTA COELI

 

La traduction de la référence biblique Genèse 28 verset 17 n'est autre qu'un épisode du combat de Jacob et de l'Ange peint par Eugène Delacroix dans la chapelle...

 

   "Jacob s'étant éveillé après son sommeil prononce ces paroles : "Le Seigneur est vraiment en ce lieu‑ci et je ne le savais pas. Et tout effrayé, il ajouta : Que ce lieu est terrible ! C'est véritablement la maison de Dieu et la porte du ciel !"

 

Le combat de Jacob
et de l'Ange

 

 

par

Eugène Delacroix(1798‑1863)

 

 

La scène de Jacob et de l'ange est l'une des trois fresques célèbres de la chapelle des Saint Anges qu'Eugène Delacroix réalisa entre 1855 et 1861 dans l'église Saint‑Sulpice de Paris.

 

   Juste au dessus de la porte et sous l’inscription "Terribilis est locus iste", nous trouvons les armes du pape Léon XIII (1878‑1903) suivies de sa devise tirée des maximes prophétiques de Malachie liée à chaque pape :

 

 

"LUMEN IN COELO"

 

 

   Signifiant « lumière dans le ciel », ou si l'on adopte le langage celtique d'Henri Boudet, « lucarne » en anglais 'skylight'

 

   A titre de comparaison, voici les armes du pape Léon XIII peintes sur la voûte de la salle d’étude des Archives Secrètes Vaticanes.

 

 

   Enfin de chaque côté du blason central, nous trouvons deux autres blasons, celui de gauche étant inévitable puisqu'il s'agit de Mgr Félix Arsène Billard, évêque de Carcassonne du 17 février 1881 au 3 décembre 1901.

 

   A droite, malgré l'érosion de la pierre, on peut reconnaître les armoiries de Mgr François‑de‑Sales Albert Leuilleux, évêque de Carcassonne du 4 mai 1873 au 13 janvier 1881 et qui fut le prédécesseur de Mgr Billard

 


Le pilier gauche du porche


Le pilier droit

 

   Enfin il ne faut pas oublier les 2 pierres sur chaque pilier du porche. Celle de gauche fait référence à Nicolas Pavillon, évêque d'Alet en 1637, élève de Saint Vincent de Paul et confrère d'Olier
(
Voir Franck Daffos ‑ Le secret dérobé).

  La pierre de droite donne l'année où Nicolas Pavillon devint dépositaire du secret de Rennes, un an après la découverte du berger Paris en 1645

 

   Pour résumer, nous avons sur le tympan et le porche quelques clés qui constituent aujourd'hui des pistes de recherche importantes. Il aura fallut tout de même une centaine d'années pour l'admettre... 

 

Le clocher et des signatures...

   Le clocher a aussi sa part de mystère. En fait, pour qui sait regarder dans les moindres détails, tout est symbole et signes curieux. Ils sont autant de petites énigmes à résoudre.

 

   Si l'on observe le haut du clocher, côté sud, on peut remarquer une étrange inscription gravée sur une pierre plate plus blanche que les autres. A l'œil nu, la gravure est discrète, d'autant qu'il faut lever les yeux pour l'apercevoir. Mais avec un bon zoom...

Le haut du clocher sud

Une inscription...
1740
I G

 

   On peut deviner une date : 1740 et deux lettres : I G qui sont peut être les initiales de l'artisan maçon. Le plus surprenant est la forme du 4 exagérément incliné comme pour le rapproché d'un tracé qui rappelle d'autres signes analogues...

   Tout d'abord, il rappelle le signe que l'on retrouve en haut et à gauche du petit parchemin.

   C'est aussi un symbole curieux gravé à la demande de Henri Boudet sur le fronton de l'église de Quillan

   Il faut aussi ajouter à cet inventaire le fameux signe de croix qu'invitent les 4 anges à accomplir pour vaincre le diable : Par ce signe tu le vaincras


Symbole gravé à la demande de Boudet sur le fronton de l'église de Quillan

 

   Si on compare la calligraphie de l'inscription du clocher avec celle du pilier droit du porche, il est évident que nous ne sommes pas en présence du même style.

 

   Le 4 du 1646 sur le pilier est très différent de celui du clocher. Après tout, il s'agit peut‑être de deux artisans qui ont œuvré à des époques distinctes...

 

   Mais si 1646 est l'année où Nicolas Pavillon devint dépositaire du secret de Rennes, un an après la découverte du berger Paris en 1645, la pierre 1740 I G revêt peut être elle aussi une signification particulière...

 

   D'ailleurs cette plaque du clocher n'est pas la seule dans le village. Deux autres pierres similaires se trouvent sur la façade du presbytère, au dessus de l'entrée utilisée actuellement par le musée. Et là tout se complique. Si l'on retrouve bien sur l'une la signature I G, que signifie le R disproportionné à droite. Plus curieux, sur la seconde plaque la date 1727 est surmontée d'une croix et un point semble marquer l'emplacement d'une virgule ou d'un repère...

 

   On sait aujourd'hui que des travaux de restauration du presbytère ont bien eut lieu entre 1725 et 1727. Mais il faut avouer que cet artisan maçon n'eut aucune constance dans ses signatures...

 


Plaque placée à gauche de
l'entrée du presbytère


Plaque placée à gauche de
l'entrée du presbytère

 

   Comme d'habitude toute les interprétations son possibles : caprices de la calligraphie, caprices de l'artisan, ou codages. Fallait‑il encore l'inventorier... C'est fait...

 

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