Ou l'histoire d'un grand Secret...

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L'église Marie-Madeleine, le chemin de croix - Rennes-le-Château Archive

L'église Marie‑Madeleine       5/11
Le chemin de croix

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

   L'église Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus grande fierté de Bérenger Saunière. Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et de métaphores que Saunière, Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité. Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec Nicolas Pavillon et la baronnie des Hautpoul, ou celui du 19e siècle avec Bérenger Saunière, sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.

 

   Comment un prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ? Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si couteuses ? Car le résultat ne peux laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné par la fresque de la Montagne Fleurie.

 

    Surtout elle représente un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis 50 ans tentent vainement de décoder son message...

 

 

 

 

Les stations du chemin de croix

   L'une des plus fascinantes imageries de Bérenger Saunière dans l'église Marie‑Madeleine est certainement le chemin de croix. Il a suscité de nombreux écrits et une multitude d'interprétations, toutes aussi surprenantes les unes que les autres.

 

   Un fait est certain : ces stations ne sont pas parole d'évangile. Et pour s'en rendre compte, il suffit de relever les innombrables anomalies ou les curiosités qui les composent. Cet inventaire suffirait‑il à comprendre son sens caché ? Non, car l'ingéniosité du concepteur est beaucoup plus subtile qu'un simple rébus. S'il est relativement facile de détecter quelques curiosités, il est très difficile de les interpréter. Car il semble que le codage utilisé ne soit pas mathématique comme certains auteurs le croient, mais plutôt basé sur des idées et des allégories, des concepts qui ne sont pas modélisables par un esprit scientifique.

 

   L'analyse doit se faire en appréciant tous les détails : les paysages, les personnages, la direction des regards, la position des corps, les gestes, les vêtements, les couleurs, sans parler des jeux de mots qui sont suggérés...

 

   Il est impossible de présenter un inventaire de toutes les lectures possibles. Mais pour vous aider à entrevoir la finesse du langage j'ai choisi de présenter les stations en soulignant les détails les plus insolites connus à ce jour.

 

 

Les 14 stations du chemin de croix

 

Station 1 :
Jésus est condamné à mort

Station 2 :
Jésus prend sa croix

Station 3 :
Jésus tombe pour la première fois

 

Station 4 :
Jésus rencontre Marie

Station 5 :
Jésus est aidé par Simon
Station 6 :
Véronique essuie le visage de Jésus

 

Station 7 :
Jésus tombe pour la seconde fois

Station 8 :
Jésus parle aux femmes de Jérusalem

Station 9 :
Jésus tombe pour la troisième fois

 

Station 10 :
Jésus est dénudé

Station 11 :
Jésus est cloué sur la croix

Station 12 :
Jésus meurt sur la croix

 

Station 13 :
Jésus est descendu de la croix

Station 14 :
Jésus est mis au tombeau

 

   L'interrogation récurrente à propos de l'église de Saunière est que l'on n'a toujours pas de preuve à propos de l'auteur de ces symbolismes : Saunière, Boudet, les deux à la fois, ou la participation d'autres prêtres. De nombreux détails indiquent toutefois que la présence de Boudet est incontournable. En fait, plus on étudie l'agencement et les différentes décorations et plus on à l'impression de découvrir une illustration de son livre "La Vraie Langue Celtique"

 

   Nous savons aujourd'hui que le chemin de croix a été commandé, comme le statuaire, à la maison Giscard, société Toulousaine très connue dans la fourniture d'objets de culte. Nous savons également que ce n'est pas une commande spéciale, excepté pour le diable bénitier et Saint Antoine Ermite. Saunière et/ou Boudet n'ont donc pas pu guider directement l'artiste dans sa réalisation. Ceci pourrait indiquer également que s'il y a un message, il a été dans la majorité des cas ajouté très subtilement par la suite, en utilisant des couleurs ou des détails précis.

 

   On peut d'ailleurs retrouver un chemin de croix équivalent dans un autre endroit du sud‑ouest de la France, à Rocamadour, haut lieu de pèlerinage depuis le moyen âge. Il est intéressant de noter que le chemin de croix de Rocamadour est de la même époque et de la même facture : Giscard de Toulouse. Les stations ressemblent à celles de Rennes‑Le‑Château mais certaines sont nettement différentes comme la station 14Rocamadour la station 14 est une grotte représentant la mise au tombeau).

 

Sens inverse de lecture

 

   Très tôt, le chemin de croix de l'église Marie Madeleine a suscité beaucoup de commentaires et d'interprétations depuis de nombreuses années, mais qu'a‑t‑il de si extraordinaire ?

 

   Il faut tout d'abord remarquer que c'est Gérard de Sède le premier qui signala le sens inhabituel du chemin de croix. En effet dans l'église Marie‑Madeleine il se lit dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Il faut savoir que  le chemin de croix est traditionnellement disposé dans le sens de lecture, de gauche à droite. Mais attention, contrairement aux dires de certains auteurs, il n'existe pas de règle et d'autres églises présentent également ce sens inversé. Il suffit d'ailleurs de se reporter aux "Avertissements" publiés par le pape Clément XII en 1731.

 

Station 1
Un animal étrange

 

   Beaucoup d'anomalies ou de détails surprenants ont été révélés en comparant les stations de Rennes‑Le‑Château avec d'autres dites conventionnelles.

 

 

   On remarquera ici, l'enfant à côté de Ponce Pilate qui pose son pied sur une sorte de tabouret et derrière un étrange animal à tête de lièvre assis à ses côtés.


Station 1

 

Station 3 ‑ L'extrémité de la croix

 

   Voici une station où naquit une belle polémique entre chercheurs : l'extrémité de la croix qui touche le sol a t‑elle un aspect différent du reste de la croix ? Il est vrai que lorsque l'on examine ce détail dans la pénombre de l'église ou sur une photo prise au flash on ne remarque rien. Mais sur une photo prise à infra rouge une question se pose. Pourquoi cette partie de la croix comporte une texture différente ? Gérard de Sède donna le premier une interprétation : "Jésus déplace une lourde pierre".


A vous de juger ...


Station 3


Détail de la station 3 pris à infra rouge

 

Station 8 ‑ Tissu écossais ?

 

   Un détail surprenant est visible à la station 8. Un jeune enfant dans les bras d'une femme est langé dans un plaid aux couleurs Écossaises. Une autre femme vêtue de noir baise le genou de Jésus. Curieux anachronisme que ce tissu. Il est clair que ce détail écossais a très bien pu être ajouté par la suite puisqu'il ne demande qu'un peu de couleur. Mais quel message se cache derrière ce symbole ?

 

  Pour beaucoup, cette image est une allusion au "fils de la veuve selon le rite Écossais", marque de la franc‑maçonnerie de rite Écossais, qui ne l'oublions pas se dit d'obédience Templière.

 

Pourquoi alors représenter cet enfant ?


Station 8

 

   Pour Gérard de Sède, les maçons sont les enfants de la Veuve et l'enfant représente donc un maçon écossais initié aux grades bleus... Mais ceci n'est pas juste : la caractéristique des grades «écossais» est de se positionner «au dessus» de la maçonnerie bleue. Il y a donc ici une incohérence. En fait de nombreux auteurs sont convaincus aujourd'hui que Saunière n'a eu aucun lien avec la franc‑maçonnerie.

 

Station 10 ‑ Les 3 dés

 

   On voit ici des soldats romains jouant aux dés la tunique de Jésus. De nombreux auteurs ont fait remarquer la disproportion des dés en bas à gauche par rapport à la scène générale et aux personnages. Cette exagération est bien sûr volontaire pour permettre à l'observateur d'associer facilement la station à l'iconographie chrétienne, le jeu de dés étant une étape traditionnelle du chemin de Croix. Or cette surdimenssion permet aussi de lire très nettement les 3 dés qui sont aussi 3 chiffres : 3, 4 et 5

 

De nombreuse interprétations sont possibles...
En voici trois :
 


Station 10

   Sur les deux premiers dés on lit 3 et 4
d'où 7 (3+4) et sur le troisième 5. Ceci donne 75, un nombre classique que l'on retrouve notamment sur le calvaire du
Christ d'Antugnac
.

   Franck Daffos dans "Le secret dérobé" nous fait aussi remarquer que si l'on regarde depuis Rennes‑le‑Château au cap 345° (Nord 360° et Est 90°), on tombe pile sur Notre Dame de Marceille.


Les 3 dés sont nettement lisibles

   Enfin, c'est peut être le décodage le plus simple et le plus naturel.
Les 3 dés forment un triangle dont les proportions sont 3,4,5... des proportions qui sont celles du Triangle sacré d'Isis et que l'on retrouve dans la géométrie du Domaine
.

 

Station 14 ‑ Révélation ?

 

   Cette station est de loin la plus insolite : La mise au tombeau de Jésus se déroule sous une superbe pleine lune qu'éclaire le ciel ! Pourquoi ?

 

   Dans la version biblique admise également par les historiens, la mise au tombeau de Jésus se déroula en fin d'après‑midi et non la nuit.

  

    Comment Bérenger Saunière, prêtre dans l'âme et doté d'une connaissance parfaite de l'histoire religieuse, aurait‑il laissé passer une telle erreur ?

Sans doute pour attirer notre attention sur l'heure de la mise au tombeau. Mais, est ce une mise au tombeau ou bien la sortie de corps du Christ du tombeau ?


Station 14

 

   Un autre détail est étonnant : la montagne qui se profile à l'horizon ressemble au Bugarach. Cette montagne, que l'on peut voir parfaitement de Rennes‑le‑Château, est le plus haut mont des Corbières . Pourquoi ce détail ? Quel message a voulu nous laisser Bérenger Saunière ?

 

Allons plus loin ...

 

   Trois détails sont également remarquables dans la station 14. Bien sûr je devine que nombreux sont ceux qui qualifieront ceci de pures coïncidences. Mais jugez plutôt :

 

Lien arcadien ?

 

   Comme le souligne Franck Daffos dans son livre "Le secret dérobé", le personnage qui porte le Christ par les pieds dans la station 14 ressemble étrangement au berger agenouillé peint par Nicolas Poussin. La couleur des cheveux, la couleur et la forme du vêtement, la corpulence, sont identiques.  Les deux personnages sont d'ailleurs barbus.

Saunière et/ou Boudet semblent déployer d'immenses efforts pour relier la station 14 au tableau "Les bergers d'Arcadie (II)" de Nicolas Poussin ...


Détail des bergers d'Arcadie de Poussin

 

Lien avec Saint Antoine l'ermite et Joseph Chiron ?

 

   Franck Daffos nous donne aussi un autre indice remarquable ainsi qu'une identité : Le personnage qui porte le Christ par les aisselles dans la station 14 ressemble trait pour trait à la statue de Saint Antoine l'ermite présent dans la même église. La ressemblance est réellement frappante.

 

   Or cette ressemblance va plus loin car elle rappelle aussi le Père Joseph Chiron, qui fut entre autre ermite à St Antoine de Galamus...
(voir "Le secret dérobé" de Franck Daffos aux éditions "L'Œil du Sphinx")
  

 

   Mais que veut‑on nous suggérer ici ?

  La coïncidence semble en effet pratiquement nulle lorsque l'on compare les trois effigies.

  Ceci renforce l'idée que Saunière et/ou Boudet veulent relier la station 14 à Saint Antoine l'ermite, aux bergers d'Arcadie et à Joseph Chiron.

   Tous ces éléments sont, on le sait aujourd'hui, reliés d'une façon ou d'une autre à l'énigme...


Détail de la station 14
Joseph Chiron en arrière plan ?

 


Saint Antoine ermite dans
l'église de Rennes‑le‑Château
 


Le Père Joseph Chiron
dit Père Marie

et ermite de Galamus

 

Lien avec le Serpent Rouge ?

 

   Bien que de nombreux chercheurs considèrent l'opuscule du Serpent Rouge comme un faux construit de toutes pièces par Plantard, il est toujours intéressant de s'y reporter :

 

Revenant alors à la blanche colline, le ciel ayant ouvert ses vannes, il me sembla près de moi sentir une présence, les pieds dans l'eau comme celui qui vient de recevoir la marque du baptême, me retournant vers l'est, face à moi je vis déroulant sans fin ses anneaux, l'énorme SERPENT ROUGE cité dans les parchemins, salée et amère, l'énorme bête déchainée devint au pied de ce mont blanc, rouge en colère. Mon émotion fut grande,  "RETIRE MOI DE LA BOUE" disais‑je, et mon réveil fut immédiat.

 

   Le berger d'Arcadie portant le Christ par les pieds dans la station 14 possède un détail surprenant : il porte des bottes, suggérant ainsi un terrain marécageux dans la scène du tombeau... 

 

La cryptographie visuelle

   Lorsque Saunière aménagea son église il dépensa énormément d'argent, mais il y consacra également énormément de temps et de réflexion. Les statuaires et les décorations bibliques étant très populaires de son temps, il choisit d'embellir l'église avec des représentations religieuses standards de l'époque mais surtout il choisit les plus beaux modèles et les plus luxueux.

 

   On sait que le statuaire et le chemin de croix sont issus d'un même fournisseur Giscard et à partir d'une collection standard à quelques détails près, excepté pour le diable et Saint Antoine l'ermite dont on sait qu'ils revêtent une signification particulière. Mais la subtilité et l'intelligence de Saunière et/ou Boudet ont permis d'y apporter une autre dimension pleine de symboles et d'allusions.

 

   Saunière et/ou Boudet soignèrent le décor dans les moindres détails. Une conclusion évidente est qu'il avait un ou plusieurs messages à faire passer et pour cela ils choisirent entre autre d'utiliser la cryptographie visuelle. De nombreux auteurs ont réfléchis sur le sujet en apportant diverses interprétations mais si l'on raisonne encore une fois avec un peu de bon sens on peut affirmer que les codeurs eurent l'obligation de respecter certaines contraintes évidentes :

 

   Le message ne doit pas être évident au premier regard, ni au second...

 

   Le codage doit être suffisamment complexe de façon que seul un chercheur initié puisse en déduire un indice

 

   Saunière et/ou Boudet ont du utiliser ce qu'ils maîtrisaient le mieux : Le symbolisme religieux, les allégories théologiques et les usages de l'église.

 

   La codification doit être suffisamment subtile pour laisser deviner qu'il y a quelque chose à chercher

 

   Les détails ajoutés à l'imagerie standard doivent pouvoir se faire facilement, et donc sans la nécessité de faire intervenir un artisan. Ceci afin de préserver bien sûr le secret absolu.

 

 

   Nous sommes maintenant certain que Boudet excellait dans l'art de la cryptographie car il fut l'élève de Gasc. Mais Bérenger Saunière bénéficia peut être des conseils de son complice Boudet. Ensemble ils ont donc pu certainement  élaborer une codification subtile qui ne peut être déchiffrée par des moyens conventionnels.

C'est en cela que les stations sont un des plus bel exemple du travail de cryptographie visuel. Enfin 3 degrés de lecture peuvent être envisagés :

 

   A la première lecture chaque station apparaît comme une image conventionnelle biblique et aucun observateur non préparé y verra la moindre curiosité.

 

   A la seconde lecture, et si l'on y regarde de plus près,  les images sont complexes, pleines de détails curieux. La recherche d'un code devient alors tortueuse et difficile. Cette lecture peut montrer qu'il y a quelque chose à chercher mais c'est tout. Ce degré de lecture est une fausse piste destinée à perdre le chercheur.

 

   La troisième lecture est la bonne, celle qui permet en tout cas d'apporter des pièces supplémentaires au puzzle. Mais pour atteindre ce Nirvana, il faudra déployer énormément d'ingéniosité et de ruse et surtout ignorer les éléments de la seconde lecture...