L'église
Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus
grande fierté de Bérenger Saunière.
Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et
de métaphores que Saunière,
Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité.
Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de
plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des
Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec Nicolas Pavillon et la baronnie des
Hautpoul, ou celui du 19e siècle
avec Bérenger Saunière,
sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.
Comment un
prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ?
Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si coûteuses ? Car le résultat
ne peut laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la
preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails
difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné
par la
fresque de la Montagne Fleurie.
Surtout, elle représente un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis
50 ans tentent vainement de décoder son message...
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L'église Marie‑Madeleine,
fierté de Bérenger Saunière |
Le jardin du calvaire et les grottes |
Courant
janvier 1891,
Bérenger Saunière
demande l'autorisation au conseil municipal de
Rennes‑Le‑Château de clôturer à ses frais la place publique
devant son église.
Le
21 juin
de la même année, au cours d'une mission de dévotion
envers Notre Dame de Lourdes, le petit jardin de la Vierge
est inauguré et une statue commémoratrice est posée sur le
pilier carolingien de
l'ancien autel qui a été installé en
ce lieu. Or un fait curieux va attiser la curiosité des chercheurs : le pilier
placé à l'envers. Cette erreur semble pourtant volontaire.
Il faut d'ailleurs remarquer que les cas d'inversion tout au long de
l'énigme sont extrêmement nombreux...
Comment un prêtre de la trempe de
Bérenger Saunière
qui a travaillé de nombreuses années à la restauration de
son église aurait‑il pu commettre une telle erreur ?
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ND de Lourdes
posée sur l'un
des piliers inversé de l'ancien autel
|
Le calvaire et la plaque commémorant la visite de Mgr Billard le 6 juin 1897 |
On y trouve également le R.P. Mercier
Lazariste de ND de Marceille |
La construction du jardin
au calvaire prit environ
6 ans et son inauguration eut lieu le
6 juin 1897 en présence de
Mgr Billard à l'occasion d'une visite épiscopale.
La Dalle des
Chevaliers fut posée en haut des marches, face vers le ciel.
Le pilier servant de support à la Croix porte des
inscriptions religieuses sur chaque côté.
Face avant :
CHRISTUS VINCIT
(Que le Christ soit vainqueur)
O CRUX AVE
(O Croix salut)
Sur le côté droit :
CHRISTUS IMPERAT
(Que le Christ commande)
IN CRUCE
(Dans la Croix)
Sur le côté gauche :
CHRISTUS REGNAT
(Que le Christ règne)
IN CRUCE
(Dans la Croix)
Sur la
face arrière :
CHRISTUS A.O.M.P.S DEFENDIT
Face arrière, dans un cadre gravé :
AIMONS SALUONS
RESPECTONS NOTRE CROIX
|
C'est aussi lors de cette
journée très festive que l'évêque put constater les travaux
de rénovation de
l'église Marie‑Madeleine. Or, contrairement à un
mécontentement qui aurait pu se comprendre compte tenu de
l'ampleur des sommes engagées et dépensées,
Mgr Billard
félicita le curé de la paroisse. Est‑il venu vérifier la bonne utilisation de quelques fonds ?
A t‑il été invité pour officialiser ce que nous appellerions
aujourd'hui une recette de fin de travaux ?
Une plaque commémorative de
l'événement existe toujours. Elle est visible au pied du
calvaire et on peut y lire les noms de
Mgr Arsène Billard
et du
R.P. Mercier Lazariste. Voici donc
l'une des rares
traces écrites qui relie Bérenger Saunière aux lazaristes et
donc à
Notre Dame de Marceille.
Le R.P. Mercier faisait effectivement partie de la communauté lazariste présente à cette époque
dans le sanctuaire limouxin.
Le R.P.
Jean Jourde n'est pas loin...
Le jardin attenant à l'église ressemble à
beaucoup de jardins de nos paroisses françaises et rien ne
semble anormal lorsque l'on s'y promène. Mais pour apprécier
toute la
subtilité symbolique de ces prêtres codeurs, il faut prendre
un peu de hauteur et observer attentivement. |
Le jardin et son calvaire ‑ Une géométrie
curieuse et étonnante |
Le jardin est directement
accolé à l'église et paraît respecter une curieuse géométrie.
Chaque mobilier possède une place bien précise. Un triangle
équilatéral inversé domine la structure. Une grille, aujourd'hui
remplacée, ferme ce triangle comme pour bien montrer son
importance. En son centre se trouve le calvaire. Mais nous
verrons que toute cette mise en scène n'est pas due aux
fantaisies artistiques du jardinier
Saunière. Ces
plans, comme d'ailleurs ceux du Domaine, ont été réfléchis et
travaillés pour passer un message bien précis et attirer la
curiosité. |
Le petit jardin devant l'église Marie Madeleine. Au centre le calvaire |
Le positionnement et l'inversion du
pilier carolingien sont des éléments déconcertants, surtout lorsque l'on connaît
les nombreuses autres inversions observées autour de
l'affaire de Rennes. Un exemple qui montre cette symétrie
subtile est celui de la
Dalle des
Chevaliers qui a été découverte par
Saunière face gravée contre terre devant l'autel.
Après l'avoir dégagée de la paroisse, il la déposa à l'extérieur, sa face gravée vers
le haut, au pied du calvaire.
Et si on prend du recul sur
l'ensemble du jardin, on peut remarquer un autre fait troublant : on retrouve la forme de l'église dans
la construction géométrique du jardin en appliquant une
simple translation de son plan.
Ainsi, la
fresque de la Montagne Fleurie devient à l'extérieur le mur où est adossé ND
de Lourdes, le confessionnal devient le pilier
inversé,
l'allée centrale de l'église devient le chemin qui mène au
calvaire, l'autel devient le calvaire.
La
Dalle des Chevaliers découverte par Saunière devant l'autel face
contre terre se retrouve donc par symétrie devant le calvaire
face vers le ciel.
|
Le contour
exact de l'église Marie‑Madeleine
est retrouvé dans son jardin... Rien n'est dû au hasard |
Tout ceci montre une rigueur et une logique
implacable qui rejette toute idée de coïncidence ou de loi du hasard. Dans ce contexte, on peut
facilement imaginer l'importance de
cette grille posée par Saunière, élément à priori inutile, mais qui ferme
d'un trait ce triangle équilatéral. En fait, il faut
encore prendre du recul et englober dans l'analyse le
Domaine tout entier pour enfin comprendre
sa géométrie.
On est alors
émerveillé par l'ampleur des travaux et surtout par la volonté
d'y intégrer une symbolique précise que la
Géométrie sacrée vient sublimer. |
Les grottes artificielles |
La première
grotte... La plus connue
L'une des
activités de Saunière vers
1891 a été d'édifier une
fausse grotte à partir de pierres récupérées dans la région.
La rumeur populaire prétendit qu’il partait tous les
matins avec
Marie Dénarnaud,
une hotte sur les épaules, pour aller récupérer des roches sur le bord
du ruisseau des Couleurs, près de "La grotte du Fournet",
aujourd'hui appelée "La grotte Marie‑Madeleine".
Il est sûr aujourd'hui qu'une grande partie des pierres fut en
réalité livrée par un artisan, et nous allons voir que compte
tenu du volume de l'édification, il est difficile de croire que
Saunière ait entrepris seul ces travaux...
|
La première grotte et son banc codé
(grotte reconstruite en 1999)
|
Le banc et son
inscription
sont
par contre d'origine |
Pour beaucoup, Saunière aurait
construit une seule grotte, mais en réalité il y en avait trois,
sans compter les rocailles qui se trouvaient à gauche de la grotte. La première caverne, la plus connue, est
fermée et ronde. Elle est située sur le bord ouest du
jardin au calvaire et elle abrite un banc étrange
avec au‑dessus une
petite niche.
La seconde grotte, plus petite, n'existe plus aujourd'hui,
mais il reste des pierres délimitant sa base. Elle était située
sur la pointe sud du jardin triangle,
accolée à la première.
La troisième,
encore visible, est
ouverte et forme une arche au‑dessus du grand portillon. Le passage
pouvant être fermé par une grille offre une perspective sur la
première grotte située au fond du jardin.
|
La grotte reconstituée aujourd'hui |
Toujours selon
la rumeur populaire, car malheureusement aucune photo ne le
prouve, la grotte au banc aurait protégé une effigie de
Marie‑Madeleine, mais Alain Féral nous dit qu'elle était
plutôt dans la seconde grotte. Le plus intéressant reste son banc où un
détail important est encore présent. |
Le banc et son
inscription
La grotte ronde abrite un banc bien
étrange, et si cette fausse caverne a été reconstruite à
l'identique, le banc
quant à lui est d'origine. Il occupe le fond de la cavité et son
apparence est très spartiate. Pourtant, on peut facilement
deviner sur son assise une inscription en relief. |
Le banc au fond de la grotte ronde et sur
son assise une
inscription cimentée |
Ces signes à
l'intérieur de la
grotte ronde ont été très peu étudiés par les
chercheurs, mais ils sont intéressants par le fait qu'ils n'ont
subi pour l'instant aucune détérioration. Des petits cailloux scellés dans le ciment
forment en effet un cartouche qui occupe toute la longueur
du banc et dans lequel on peut
lire plusieurs symboles et peut être quelques lettres.
L'interprétation est
difficile, car cette suite n'évoque rien
d'évident.
Ces
cailloux sont‑ils une simple décoration ? Un code à décrypter ?
Une localisation ? Et que représente ce banc
dans la grotte ? Serait‑il la représentation d'un
coffre ? D'un tombeau ? À ce
jour, aucune interprétation sérieuse
n'a pu être proposée...
|
L'inscription est dessinée par des petits
cailloux cimentés |
L'inscription après filtrage et traitement
numérique |
L'inscription d'après un relevé calque des
cailloux |
La
seconde grotte, aujourd'hui disparue
Il
est difficile aujourd'hui de deviner qu'une seconde grotte était
présente. Seules quelques
pierres formant ses fondations sont encore présentes. Ces roches
à terre
témoignent néanmoins de la prise au sol importante de l'ancienne construction. La pointe sud du triangle était
littéralement occupée par cette seconde caverne
accolée à la première ; et cette information, nous la tenons d'Alain
Féral qui patiemment prit le temps de relever toutes
les édifications et les curiosités du Domaine.
Alain Féral nous la décrit dans son livre :
"Clef du royaume des morts Rennes le Château"
(éditions Belisane) :
" La seconde grotte, habitée
jadis par une statue de Marie de Magdala, à angle droit de la
première, étant exactement orientée dans l'axe croix du
calvaire‑isoloir. " (extrait Alain Féral
1997) |
La seconde grotte, plus petite, n'existe plus
aujourd'hui
excepté sa base.
Elle était placée à la pointe sud du triangle du calvaire |
La seconde grotte était perpendiculaire et
accolée à
la première
comme le décrit Alain Féral |
Il
existe fort heureusement quelques photos rares datées de
1971. Elles concernent le jardin du calvaire et
les fausses grottes. Car si aujourd’hui on peut admirer
une seule grotte ronde reconstruite en 1999
d’après les directives d’Alain Féral,
l’agencement de cette partie était bien différent du
temps de Saunière… L’une des images montre la grotte au
banc vers 1971 avant sa restauration, mais surtout on
peut voir la partie accolée faite de grosses roches qui
encapsule entièrement la pointe sud du jardin triangle.
Le toit s’est effondré comme pour la première caverne,
mais malgré tout le volume de pierre était encore très
important à cette époque. Que sont devenues ces roches
imposantes que l’on voit encore en 1971 ?
Auraient-elles servi à reconstruire la grotte au banc ?
Si oui, quel dommage que l’on ait démonté un édifice
pour en reconstruire un autre…
On devine ci-dessous le
banc qui existe encore aujourd'hui et le reste de quelques pierres
à l'arrière qui formaient la
grotte ronde. |
La grotte au banc vers 1971
avant sa restauration en 1999 |
Et si l'on
regarde plus à droite, une autre construction apparaît,
plus imposante. Il s'agit des restes de la seconde
grotte dont on voit bien les contours rocheux. Les
pierres sont impressionnantes et il est impossible que
Saunière ait pu les rapporter sur son dos ni même
édifier seul ces agencements... |
Les restes de la seconde
grotte accolée à droite de la première... |
Compte tenu
de la largeur des parois rocheuses, la seconde grotte
devait être volumineuse et pesante... Ces pierres ont aujourd'hui
en partie disparu.
Auraient-elles servi à reconstruire
la première grotte ? |
La seconde grotte était
installée sur la pointe sud du triangle du jardin |
Le musée de
Rhedae offre une autre confirmation de cette seconde
grotte totalement ignorée et peu connue. On peut l'apercevoir sur la
maquette de
Féral. Elle recouvrait la pointe du triangle et
venait se fondre à la grotte ronde. C'était certainement
une partie du jardin très impressionnante et sombre dans
laquelle le prêtre pouvait venir se recueillir près de
l'effigie de Marie-Madeleine. |
La seconde grotte à côté de la grotte au
banc recouvrait la pointe du
jardin
Juste derrière le calvaire, les rocailles
(maquette Alain Féral ‑ musée de Rhedae) |
Une chose est
sûre : la rumeur populaire et les auteurs affirmant que
Saunière édifia de ses propres mains une seule grotte en
ramenant du Bal des Couleurs des pierres de rivière dans
sa hotte a bien du plomb dans l’aile… Il n’y avait pas
une, mais trois grottes. L’une était ronde comportant un
banc. La seconde importante était accolée et fermait la
pointe sud du triangle. Quant à la troisième, elle
dessine encore aujourd’hui une arche autour du portillon
et s’aligne avec la première. Ces structures étaient
volumineuses et pesantes, nécessitant un minimum
d’architecture pour que l’ensemble tienne debout. Le
temps aura malgré tout fait effondrer les toitures
artificielles. D'autre part, ces constructions firent
sans aucun doute l’objet d’un chantier particulier et
l’on sait aujourd’hui que des pierres furent livrées par
un artisan…
Le sujet est
important… N’oublions pas que le
Domaine est un
plan et que la pointe sud du jardin au calvaire
montre très exactement les grottes du Bézis. La
présence de ces fausses grottes à cet endroit précis du
Domaine n’a rien à voir avec un quelconque hasard…
(Pour plus d'information
« La Reine d’Or …là où dort le divin » Tome 2) |
La première grotte ronde et la troisième grotte arche à
droite... |
La
troisième grotte... Une arche
La troisième grotte construite avec les mêmes pierres de rivière
est discrète et bien implantée. Elle
est ouverte et forme une arche qui entoure le grand portillon.
Sa situation et son orientation permettent de contempler la grotte
au banc depuis le chemin extérieur parallèle à la
Villa Béthanie. La grille
ferme l'accès et souligne la continuité du triangle
du jardin au calvaire. |
La troisième grotte ouverte en
forme d'arche
Elle ouvre un passage fermé par une grille |
C'est en
1999
que la commune de
Rennes‑le‑Château prit la décision de restaurer
le jardin, et cette rénovation fut réalisée sous la
direction d'Alain Féral. La grotte
ronde qui était totalement effondrée fut reconstruite à l'identique et au même endroit.
Par contre, la seconde grotte fut malheureusement oubliée dans le plan de
restauration.
Une ancienne
carte postale de Saunière montre la grotte d'origine
avec son banc. On voit également au premier plan la troisième grotte en forme
d'arche entourant le grand portillon et parfaitement située
dans l'axe de la grotte au banc.
Les trois grottes sont en
définitive très proches les unes des autres et construites sur
la moitié sud du triangle. Elles rappellent manifestement
d'autres fausses grottes tout aussi symboliques comme celles de
l'église d'Espéraza, celles d'Alet‑les‑Bains dans le
jardin de la mairie, ou
celles de Campagne sur Aude. |
Grottes et rocailles
(ancienne carte postale de Saunière) |
Et pour bien montrer que nous avons à faire avec
plusieurs grottes, la légende imprimée sur l'ancienne
carte postale de Saunière marque le pluriel en ajoutant un "s"
à grotte (grottes et rocailles) preuve
qu'il s'agit bien d'un système de plusieurs grottes... |
Les trois grottes forment un véritable
système qu'il faut
analyser dans son ensemble... |
Un autre
détail étonnant et très peu connu...
Ce détail
n'est visible que sur l'ancienne carte postale de
Saunière. La grotte ronde est vue à travers la troisième
grotte qui est parfaitement dans son axe, mais si l'on
zoome, on peut apercevoir une roche qui dépasse nettement
de la partie supérieure, juste au‑dessus du banc.
S'agit‑il d'une représentation d'une pierre levée ?
D'une tour rappelant symboliquement Marie de Magdala ? D'un repère
d'orientation ? D'une allusion à un menhir ?
Cette pierre était‑elle destinée à un repérage pour consolider la géométrie du
Domaine ? |
Sur la grotte ronde, une pierre levée... une petite tour
? |
Alain Féral avait aussi remarqué cette curiosité sans
pouvoir y apporter une explication rationnelle, comme le
prouve sa description faite autour de la grotte ronde : |
"Je contourne le rond‑point du Calvaire, et, suivant
l'allée circulaire bordée de rocailles, aux deux grottes
dont les restes entassés délimitent les formes élaborées
et rapportées sur le terrain par l'abbé Saunière.
La première ayant été jadis
surmontée par son auteur d'une petite tour,
tracée dans l'axe de l'arche rocailleuse du portail
droit et de la rue longeant la Villa Béthania."
Extrait
"Clef du royaume des morts Rennes le Château"
par Alain Féral (éditions Belisane) |
La curiosité ayant été incomprise, elle ne fut pas
reproduite lors de la restauration. Dommage... |
À quoi ressemblaient
les grottes
à l'époque de Bérenger Saunière ?
Nous n'avons aujourd'hui aucune information précise
concernant l'espace et le volume des grottes construites
par Bérenger Saunière. Même la grotte ronde édifiée en
1999 et supervisée par Alain
Féral ne garantit en rien l'emprise extérieure
qu'elle occupait dans le jardin. Édifiées entre
1892 et 1894, elles ne
survécurent pas au temps et s'effondrèrent, générant
certainement un amoncellement de roches qui furent
réutilisées plus tard. Seule la construction autour du
portillon resta intacte.
Nous ne pouvons donc nous fier qu'aux rares photos de l'époque et
les comparer avec le jardin actuel. En observant en
détail ces anciennes images, quelques indications
peuvent apparaître... |
Par chance, une
ancienne carte postale de Saunière offre une vue
générale de la
villa Béthanie, du potager, et d'une partie du
jardin au calvaire. Prise après 1904,
on peut constater que le
Domaine est
terminé, mais la
chapelle privée n'existe pas encore.
Un agrandissement centré sur le jardin au calvaire permet de voir
une masse rocheuse.
Ancienne carte postale de Saunière (vue générale) |
|
Ancienne carte postale de Saunière ‑ Vue
générale (détail)
Agrandissement sur le jardin du
calvaire |
Prenons des
repères. L'image montre la
villa Béthanie à gauche et l'allée qui descend
jusqu'à la ruelle perpendiculaire. Cette ruelle située
en contre‑bas longe le jardin triangle et conduit au
porche de
l'église Marie‑Madeleine vers la gauche. La grotte
arche est en face de l'allée, le long de la ruelle. Les
murs blancs et les deux piliers sont ceux du potager,
devenus aujourd'hui ceux du jardin de Marie.
Prenons maintenant comme repère le pignon de la maison à droite et
de son toit à deux pentes. La pointe du triangle est sur
l'arrête droite de la maison, mais le muret n'est pas
visible puisqu'il est plus bas, caché par le mur du
potager. Les grottes sont situées entre le pignon et la
grotte arche. C'est cette masse très claire que l'on
peut voir sur la photo, éclairée par le Soleil. La
végétation plus sombre était encore très peu abondante. |
Ancienne carte postale de Saunière ‑ Vue
générale (détail)
En couleur, les roches formant les
grottes |
Une autre photo
présente la villa Béthanie
à la fin de sa construction. Le potager n'est pas encore
installé, mais on peut nettement distinguer au fond la
croix du calvaire. L'agrandissement à droite du calvaire
montre la partie sud du triangle.
En prenant les mêmes repères, on peut également voir une masse
rocheuse entre le pignon et le mur du potager. Elle
forme un dôme nettement visible surmonté de quelques
végétations. La grotte arche est également perceptible. |
|
La villa Béthanie terminée et le calvaire
(détail)
Les grottes sont entre le pignon de la maison à droite et le mur
du potager
En marron ci‑dessous |
La villa Béthanie terminée et le calvaire
(détail) |
Enfin, voici une
image qui présente une vue intéressante. La photo est
prise dans l'allée Béthanie en direction du jardin au
calvaire.
Saunière pose à droite. La grotte arche est
parfaitement visible en bas de l'allée avec son
portillon.
Le pignon de la maison est aussi très visible et l'ouverture sombre
d'une fenêtre permet de situer l'emplacement de la
grotte ronde.
Or en observant la partie en avant plan, une masse rocheuse
identique à celle de l'arche occupe l'espace vers la
droite. |
|
L'allée Béthanie ‑ La grotte arche et sur
la droite un autre ensemble de roches
Ci‑dessous les roches en couleur |
L'allée Béthanie ‑ La grotte arche et sur
la droite un autre ensemble de roches |
Ces images
montrent que la pointe sud du triangle était occupée par
un ensemble rocheux destiné à créer des grottes. Il
semble aussi que cette composition était uniforme allant
de la grotte ronde jusqu'à la grotte arche. Ceci pose
évidemment une question : Saunière a‑t‑il pu construire
seul un ensemble aussi volumineux ? Certainement non.
Ceci pourrait d'ailleurs expliquer pourquoi ce projet
est qualifié de "travaux" sur les notes du prêtre... |
Extrait des notes de Bérenger Saunière ‑
Travaux grotte... |
Peut‑on en déduire quelques pistes ?
Une première hypothèse sérieuse est que le
jardin représente une réalité inversée
intégrant le plan de l'église. On peut alors imaginer qu'il
s'agisse d'une représentation de la paroisse telle que
Saunière l'aurait découverte dans son sous‑sol. Un fait peut
confirmer cette hypothèse : la
Dalle des
Chevaliers qui à l'origine était devant l'autel à
l'intérieur de l'église, et qui fut déplacée à l'extérieur
devant le calvaire comme pour marquer l'inversion.
Pour simplifier, on pourrait dire qu'il
y a eu
une volonté manifeste de conserver à la mémoire et de façon
symbolique le plan de l'église tel qu'il fut
découvert lors de la rénovation, tout comme le ferait un
archéologue lors d'un relevé topographique...
Que signifieraient alors
les formes géométriques
très bien agencées ? Le triangle équilatéral serait dans ces
conditions porteur d'un message, d'une indication, d'une
direction, ou tout simplement d'un plan. Nous aurions alors
un sens de lecture qu'il faut démarrer dans l'église pour
ensuite continuer à l'extérieur. N'oublions pas également
que tout ceci s'inscrit dans un projet bien plus vaste
puisque la construction du
Domaine ne
finira qu'en 1904...
Une chose est sûre :
Bérenger Saunière
n'est pas le concepteur des plans des jardins et du Domaine.
Il suffit d'observer l'intelligence de sa
Géométrie sacrée
particulièrement élaborée pour s'en convaincre.
Nous avons également la preuve que l'église est codée. Le
hasard et la fantaisie artistique sont donc totalement exclus...
Nous savons
aujourd'hui que le Domaine est un plan
de la région des deux Rennes, preuve supplémentaire que
le prêtre ne pouvait être l'unique artisan de ce projet
pharaonique. C'est dans l'année 2011
que l'exploration de la vallée du Bézis débuta, non loin
d'Arques. Nous allions alors découvrir un décor qui à la
manière d'un puzzle allait apparaître peu à peu sous nos
yeux. Un système de cavernes s'imposa, la principale étant
une grotte à banc. Saunière a‑t‑il reproduit dans son jardin
ce système ? Était‑il au courant ? Ou a‑t‑il été un
simple exécutant ? Le Domaine et son décodage viendront confirmer
plusieurs pistes...
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La grotte principale dans le
Bézis et son banc
(photo 2012)
(de gauche à droite Patrick
Merle et Jean‑Pierre Garcia)
image extraite de "La Reine d'Or ...là où dort le
divin" Tome 2 |
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