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Ou l'histoire d'un grand Secret...

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L'église Marie-Madeleine, le jardin - Rennes-le-Château Archive

L'église Marie‑Madeleine       11/11
Le jardin du calvaire et les grottes

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

   L'église Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus grande fierté de Bérenger Saunière. Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et de métaphores que Saunière, Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité. Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec Nicolas Pavillon et la baronnie des Hautpoul, ou celui du 19e siècle avec Bérenger Saunière, sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.

 

   Comment un prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ? Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si coûteuses ? Car le résultat ne peut laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné par la fresque de la Montagne Fleurie.

 

    Surtout, elle représente un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis 50 ans tentent vainement de décoder son message...

 

 

 

 

L'église Marie‑Madeleine, fierté de Bérenger Saunière

 

Le jardin du calvaire et les grottes

   Courant janvier 1891, Bérenger Saunière demande l'autorisation au conseil municipal de Rennes‑Le‑Château de clôturer à ses frais la place publique devant son église.

 

    Le 21 juin de la même année, au cours d'une mission de dévotion envers Notre Dame de Lourdes, le petit jardin de la Vierge est inauguré et une statue commémoratrice est posée sur le pilier carolingien de l'ancien autel qui a été installé en ce lieu. Or un fait curieux va attiser la curiosité des chercheurs : le pilier placé à l'envers. Cette erreur semble pourtant volontaire. Il faut d'ailleurs remarquer que les cas d'inversion tout au long de l'énigme sont extrêmement nombreux...

   Comment un prêtre de la trempe de Bérenger Saunière qui a travaillé de nombreuses années à la restauration de son église aurait‑il pu commettre une telle erreur ?


 

ND de Lourdes

posée sur l'un des piliers inversé de l'ancien autel

 


Le calvaire et la plaque commémorant la visite de Mgr Billard le 6 juin 1897

On y trouve également le R.P. Mercier
Lazariste de ND de Marceille

    La construction du jardin au calvaire prit environ 6 ans et son inauguration eut lieu le 6 juin 1897 en présence de Mgr Billard à l'occasion d'une visite épiscopale.

   La Dalle des Chevaliers fut posée en haut des marches, face vers le ciel. Le pilier servant de support à la Croix porte des inscriptions religieuses sur chaque côté.

 

Face avant : CHRISTUS VINCIT (Que le Christ soit vainqueur)
O CRUX AVE (O Croix salut)

Sur le côté droit : CHRISTUS IMPERAT (Que le Christ commande)
IN CRUCE (Dans la Croix)

Sur le côté gauche : CHRISTUS REGNAT (Que le Christ règne)
IN CRUCE (Dans la Croix)

Sur la face arrière : CHRISTUS A.O.M.P.S DEFENDIT
Face arrière, dans un cadre gravé :
AIMONS SALUONS RESPECTONS NOTRE CROIX

 

   C'est aussi lors de cette journée très festive que l'évêque put constater les travaux de rénovation de l'église Marie‑Madeleine. Or, contrairement à un mécontentement qui aurait pu se comprendre compte tenu de l'ampleur des sommes engagées et dépensées, Mgr Billard félicita le curé de la paroisse. Est‑il venu vérifier la bonne utilisation de quelques fonds ? A t‑il été invité pour officialiser ce que nous appellerions aujourd'hui une recette de fin de travaux ?

 

   Une plaque commémorative de l'événement existe toujours. Elle est visible au pied du calvaire et on peut y lire les noms de Mgr Arsène Billard et du R.P. Mercier Lazariste. Voici donc l'une des rares traces écrites qui relie Bérenger Saunière aux lazaristes et donc à Notre Dame de Marceille. Le R.P. Mercier faisait effectivement partie de la communauté lazariste présente à cette époque dans le sanctuaire limouxin. Le R.P. Jean Jourde n'est pas loin...

 

   Le jardin attenant à l'église ressemble à beaucoup de jardins de nos paroisses françaises et rien ne semble anormal lorsque l'on s'y promène. Mais pour apprécier toute la subtilité symbolique de ces prêtres codeurs, il faut prendre un peu de hauteur et observer attentivement.

 


Le jardin et son calvaire ‑ Une géométrie curieuse et étonnante

 

     Le jardin est directement accolé à l'église et paraît respecter une curieuse géométrie. Chaque mobilier possède une place bien précise. Un triangle équilatéral inversé domine la structure. Une grille, aujourd'hui remplacée, ferme ce triangle comme pour bien montrer son importance. En son centre se trouve le calvaire. Mais nous verrons que toute cette mise en scène n'est pas due aux fantaisies artistiques du jardinier Saunière. Ces plans, comme d'ailleurs ceux du Domaine, ont été réfléchis et travaillés pour passer un message bien précis et attirer la curiosité.

 


Le petit jardin devant l'église Marie Madeleine. Au centre le calvaire

 

   Le positionnement et l'inversion du pilier carolingien sont des éléments déconcertants, surtout lorsque l'on connaît les nombreuses autres inversions observées autour de l'affaire de Rennes. Un exemple qui montre cette symétrie subtile est celui de la Dalle des Chevaliers qui a été découverte par Saunière face gravée contre terre devant l'autel. Après l'avoir dégagée de la paroisse, il la déposa à l'extérieur, sa face gravée vers le haut, au pied du calvaire.

 

   Et si on prend du recul sur l'ensemble du jardin, on peut remarquer un autre fait troublant : on retrouve la forme de l'église dans la construction géométrique du jardin en appliquant une simple translation de son plan.

 

   Ainsi, la fresque de la Montagne Fleurie devient à l'extérieur le mur où est adossé ND de Lourdes, le confessionnal devient le pilier inversé, l'allée centrale de l'église devient le chemin qui mène au calvaire, l'autel devient le calvaire. La Dalle des Chevaliers découverte par Saunière devant l'autel face contre terre  se retrouve donc par symétrie devant le calvaire face vers le ciel.

 


Le contour exact de l'église Marie‑Madeleine
est retrouvé dans son jardin... Rien n'est dû au hasard

 

   Tout ceci montre une rigueur et une logique implacable qui rejette toute idée de coïncidence ou de loi du hasard. Dans ce contexte, on peut facilement imaginer l'importance de cette grille posée par Saunière, élément à priori inutile, mais qui ferme d'un  trait ce triangle équilatéral. En fait, il faut encore prendre du recul et englober dans l'analyse le Domaine tout entier pour enfin comprendre sa géométrie.

   On est alors émerveillé par l'ampleur des travaux et surtout par la volonté d'y intégrer une symbolique précise que la  Géométrie sacrée vient sublimer. 

 

Les grottes artificielles

La première grotte... La plus connue

 

   L'une des activités de Saunière vers 1891 a été d'édifier une fausse grotte à partir de pierres récupérées dans la région. La rumeur populaire prétendit qu’il partait tous les matins avec Marie Dénarnaud, une hotte sur les épaules, pour aller récupérer des roches sur le bord du ruisseau des Couleurs, près de "La grotte du Fournet", aujourd'hui appelée "La grotte Marie‑Madeleine". Il est sûr aujourd'hui qu'une grande partie des pierres fut en réalité livrée par un artisan, et nous allons voir que compte tenu du volume de l'édification, il est difficile de croire que Saunière ait entrepris seul ces travaux...  


La première grotte et son banc codé

(grotte reconstruite en 1999) 


Le banc et son inscription

sont par contre d'origine

 

   Pour beaucoup, Saunière aurait construit une seule grotte, mais en réalité il y en avait trois, sans compter les rocailles qui se trouvaient à gauche de la grotte. La première caverne, la plus connue, est fermée et ronde. Elle est située sur le bord ouest du jardin au calvaire et elle abrite un banc étrange avec au‑dessus une petite niche.

 

   La seconde grotte, plus petite, n'existe plus aujourd'hui, mais il reste des pierres délimitant sa base. Elle était située sur la pointe sud du jardin triangle, accolée à la première.

 

   La troisième, encore visible, est ouverte et forme une arche au‑dessus du grand portillon. Le passage pouvant être fermé par une grille offre une perspective sur la première grotte située au fond du jardin.


La grotte reconstituée aujourd'hui

   Toujours selon la rumeur populaire, car malheureusement aucune photo ne le prouve, la grotte au banc aurait protégé une effigie de Marie‑Madeleine, mais Alain Féral nous dit qu'elle était plutôt dans la seconde grotte. Le plus intéressant reste son banc où un détail important est encore présent.

 

Le banc et son inscription

 

   La grotte ronde abrite un banc bien étrange, et si cette fausse caverne a été reconstruite à l'identique, le banc quant à lui est d'origine. Il occupe le fond de la cavité et son apparence est très spartiate. Pourtant, on peut facilement deviner sur son assise une inscription en relief.


Le banc au fond de la grotte ronde et sur son assise une inscription cimentée

 

   Ces signes à l'intérieur de la grotte ronde ont été très peu étudiés par les chercheurs, mais ils sont intéressants par le fait qu'ils n'ont subi pour l'instant aucune détérioration. Des petits cailloux scellés dans le ciment forment en effet un cartouche qui occupe toute la longueur du banc et dans lequel on peut lire plusieurs symboles et peut être quelques lettres.

 

   L'interprétation est difficile, car cette suite n'évoque rien d'évident. Ces cailloux sont‑ils une simple décoration ? Un code à décrypter ? Une localisation ? Et que représente ce banc dans la grotte ? Serait‑il la représentation d'un coffre ? D'un tombeau ? À ce jour, aucune interprétation sérieuse n'a pu être proposée...


L'inscription est dessinée par des petits cailloux cimentés

 


L'inscription après filtrage et traitement numérique

 


L'inscription d'après un relevé calque des cailloux 

 

La seconde grotte, aujourd'hui disparue

   Il est difficile aujourd'hui de deviner qu'une seconde grotte était présente. Seules quelques pierres formant ses fondations sont encore présentes. Ces roches à terre témoignent néanmoins de la prise au sol importante de l'ancienne construction. La pointe sud du triangle était littéralement occupée par cette seconde caverne accolée à la première ; et cette information, nous la tenons d'Alain Féral qui patiemment prit le temps de relever toutes les édifications et les curiosités du Domaine.

Alain Féral nous la décrit dans son livre :
"Clef du royaume des morts Rennes le Château" (éditions Belisane) :

  
" La seconde grotte, habitée jadis par une statue de Marie de Magdala, à angle droit de la première, étant exactement orientée dans l'axe croix du calvaire‑isoloir. " (extrait Alain Féral 1997)


La seconde grotte, plus petite, n'existe plus aujourd'hui excepté sa base.
Elle était placée à la pointe sud du triangle du calvaire

 


La seconde grotte était perpendiculaire et accolée à la première
comme le décrit Alain Féral

 

   Il existe fort heureusement quelques photos rares datées de 1971. Elles concernent le jardin du calvaire et les fausses grottes. Car si aujourd’hui on peut admirer une seule grotte ronde reconstruite en 1999 d’après les directives d’Alain Féral, l’agencement de cette partie était bien différent du temps de Saunière… L’une des images montre la grotte au banc vers 1971 avant sa restauration, mais surtout on peut voir la partie accolée faite de grosses roches qui encapsule entièrement la pointe sud du jardin triangle. Le toit s’est effondré comme pour la première caverne, mais malgré tout le volume de pierre était encore très important à cette époque. Que sont devenues ces roches imposantes que l’on voit encore en 1971 ? Auraient-elles servi à reconstruire la grotte au banc ? Si oui, quel dommage que l’on ait démonté un édifice pour en reconstruire un autre…
  

   On devine ci-dessous le banc qui existe encore aujourd'hui et le reste de quelques pierres à l'arrière qui formaient la grotte ronde.

La grotte au banc vers 1971 avant sa restauration en 1999

 

    Et si l'on regarde plus à droite, une autre construction apparaît, plus imposante. Il s'agit des restes de la seconde grotte dont on voit bien les contours rocheux. Les pierres sont impressionnantes et il est impossible que Saunière ait pu les rapporter sur son dos ni même édifier seul ces agencements...

Les restes de la seconde grotte accolée à droite de la première...

 

    Compte tenu de la largeur des parois rocheuses, la seconde grotte devait être volumineuse et pesante... Ces pierres ont aujourd'hui en partie disparu.
Auraient-elles servi à reconstruire la première grotte ?

La seconde grotte était installée sur la pointe sud du triangle du jardin

 

    Le musée de Rhedae offre une autre confirmation de cette seconde grotte totalement ignorée et peu connue. On peut l'apercevoir sur la maquette de Féral. Elle recouvrait la pointe du triangle et venait se fondre à la grotte ronde. C'était certainement une partie du jardin très impressionnante et sombre dans laquelle le prêtre pouvait venir se recueillir près de l'effigie de Marie-Madeleine.


La seconde grotte à côté de la grotte au banc recouvrait la pointe du jardin
Juste derrière le calvaire, les rocailles
(maquette Alain Féral ‑ musée de Rhedae)

 

   Une chose est sûre : la rumeur populaire et les auteurs affirmant que Saunière édifia de ses propres mains une seule grotte en ramenant du Bal des Couleurs des pierres de rivière dans sa hotte a bien du plomb dans l’aile… Il n’y avait pas une, mais trois grottes. L’une était ronde comportant un banc. La seconde importante était accolée et fermait la pointe sud du triangle. Quant à la troisième, elle dessine encore aujourd’hui une arche autour du portillon et s’aligne avec la première. Ces structures étaient volumineuses et pesantes, nécessitant un minimum d’architecture pour que l’ensemble tienne debout. Le temps aura malgré tout fait effondrer les toitures artificielles. D'autre part, ces constructions firent sans aucun doute l’objet d’un chantier particulier et l’on sait aujourd’hui que des pierres furent livrées par un artisan…

   Le sujet est important… N’oublions pas que le Domaine est un plan et que la pointe sud du jardin au calvaire montre très exactement les grottes du Bézis. La présence de ces fausses grottes à cet endroit précis du Domaine n’a rien à voir avec un quelconque hasard…
(Pour plus d'information « La Reine d’Or …là où dort le divin » Tome 2
)

 


La première grotte ronde et la troisième grotte arche à droite...

 

La troisième grotte... Une arche
  
   La troisième grotte construite avec les mêmes pierres de rivière est discrète et bien implantée. Elle est ouverte et forme une arche qui entoure le grand portillon. Sa situation et son orientation permettent de contempler la grotte au banc depuis le chemin extérieur parallèle à la Villa Béthanie. La grille ferme l'accès et souligne la continuité du triangle du jardin au calvaire.


La troisième grotte ouverte en forme d'arche
Elle ouvre un passage fermé par une grille

 

   C'est en 1999 que la commune de Rennes‑le‑Château prit la décision de restaurer le jardin, et cette rénovation fut réalisée sous la direction d'Alain Féral. La grotte ronde qui était totalement effondrée fut reconstruite à l'identique et au même endroit. Par contre, la seconde grotte fut malheureusement oubliée dans le plan de restauration.
  
Une ancienne carte postale de Saunière montre la grotte d'origine avec son banc. On voit également au premier plan la troisième grotte en forme d'arche entourant le grand portillon et parfaitement située dans l'axe de la grotte au banc.

   Les trois grottes sont en définitive très proches les unes des autres et construites sur la moitié sud du triangle. Elles rappellent manifestement d'autres fausses grottes tout aussi symboliques comme celles de l'église d'Espéraza, celles d'Alet‑les‑Bains dans le jardin de la mairie, ou celles de Campagne sur Aude.

 
Grottes et rocailles
(ancienne carte postale de Saunière)

    Et pour bien montrer que nous avons à faire avec plusieurs grottes, la légende imprimée sur l'ancienne carte postale de Saunière marque le pluriel en ajoutant un "s" à grotte (grottes et rocailles) preuve qu'il s'agit bien d'un système de plusieurs grottes...

 


Les trois grottes forment un véritable système qu'il faut
analyser dans son ensemble...

 

Un autre détail étonnant et très peu connu...

   Ce détail n'est visible que sur l'ancienne carte postale de Saunière. La grotte ronde est vue à travers la troisième grotte qui est parfaitement dans son axe, mais si l'on zoome, on peut apercevoir une roche qui dépasse nettement de la partie supérieure, juste au‑dessus du banc. S'agit‑il d'une représentation d'une pierre levée ? D'une tour rappelant symboliquement Marie de Magdala ? D'un repère d'orientation ? D'une allusion à un menhir ? Cette pierre était‑elle destinée à un repérage pour consolider la géométrie du Domaine ?

 


Sur la grotte ronde, une pierre levée... une petite tour ?

 

    Alain Féral avait aussi remarqué cette curiosité sans pouvoir y apporter une explication rationnelle, comme le prouve sa description faite autour de la grotte ronde :
    "Je contourne le rond‑point du Calvaire, et, suivant l'allée circulaire bordée de rocailles, aux deux grottes dont les restes entassés délimitent les formes élaborées et rapportées sur le terrain par l'abbé Saunière. La première ayant été jadis surmontée par son auteur d'une petite tour, tracée dans l'axe de l'arche rocailleuse du portail droit et de la rue longeant la Villa Béthania."

Extrait "Clef du royaume des morts Rennes le Château"
par Alain Féral (éditions Belisane)
    La curiosité ayant été incomprise, elle ne fut pas reproduite lors de la restauration. Dommage...

 

À quoi ressemblaient les grottes
à l'époque de Bérenger Saunière ?

   Nous n'avons aujourd'hui aucune information précise concernant l'espace et le volume des grottes construites par Bérenger Saunière. Même la grotte ronde édifiée en 1999 et supervisée par Alain Féral ne garantit en rien l'emprise extérieure qu'elle occupait dans le jardin. Édifiées entre 1892 et 1894, elles ne survécurent pas au temps et s'effondrèrent, générant certainement un amoncellement de roches qui furent réutilisées plus tard. Seule la construction autour du portillon resta intacte.
   Nous ne pouvons donc nous fier qu'aux rares photos de l'époque et les comparer avec le jardin actuel. En observant en détail ces anciennes images, quelques  indications peuvent apparaître...

 

   Par chance, une ancienne carte postale de Saunière offre une vue générale de la villa Béthanie, du potager, et d'une partie du jardin au calvaire. Prise après 1904, on peut constater que le Domaine est terminé, mais la chapelle privée n'existe pas encore.
   Un agrandissement centré sur le jardin au calvaire permet de voir une masse rocheuse.

Ancienne carte postale de Saunière (vue générale)


Ancienne carte postale de Saunière ‑ Vue générale (détail) 
Agrandissement sur le jardin du calvaire  

 

    Prenons des repères. L'image montre la villa Béthanie à gauche et l'allée qui descend jusqu'à la ruelle perpendiculaire. Cette ruelle située en contre‑bas longe le jardin triangle et conduit au porche de l'église Marie‑Madeleine vers la gauche. La grotte arche est en face de l'allée, le long de la ruelle. Les murs blancs et les deux piliers sont ceux du potager, devenus aujourd'hui ceux du jardin de Marie.
  
   Prenons maintenant comme repère le pignon de la maison à droite et de son toit à deux pentes. La pointe du triangle est sur l'arrête droite de la maison, mais le muret n'est pas visible puisqu'il est plus bas, caché par le mur du potager. Les grottes sont situées entre le pignon et la grotte arche. C'est cette masse très claire que l'on peut voir sur la photo, éclairée par le Soleil. La végétation plus sombre était encore très peu abondante.

 


Ancienne carte postale de Saunière ‑ Vue générale (détail) 
En couleur, les roches formant les grottes 

 

   Une autre photo présente la villa Béthanie à la fin de sa construction. Le potager n'est pas encore installé, mais on peut nettement distinguer au fond la croix du calvaire. L'agrandissement à droite du calvaire montre la partie sud du triangle.

   En prenant les mêmes repères, on peut également voir une masse rocheuse entre le pignon et le mur du potager. Elle forme un dôme nettement visible surmonté de quelques végétations. La grotte arche est également perceptible.

 


La villa Béthanie terminée et le calvaire (détail)
Les grottes sont entre le pignon de la maison à droite et le mur du potager
En marron ci‑dessous


La villa Béthanie terminée et le calvaire (détail)

 

   Enfin, voici une image qui présente une vue intéressante. La photo est prise dans l'allée Béthanie en direction du jardin au calvaire. Saunière pose à droite. La grotte arche est parfaitement visible en bas de l'allée avec son portillon.
   Le pignon de la maison est aussi très visible et l'ouverture sombre d'une fenêtre permet de situer l'emplacement de la grotte ronde.
   Or en observant la partie en avant plan, une masse rocheuse identique à celle de l'arche occupe l'espace vers la droite.  

 


L'allée Béthanie ‑ La grotte arche et sur la droite un autre ensemble de roches
Ci‑dessous les roches en couleur


L'allée Béthanie ‑ La grotte arche et sur la droite un autre ensemble de roches


    Ces images montrent que la pointe sud du triangle était occupée par un ensemble rocheux destiné à créer des grottes. Il semble aussi que cette composition était uniforme allant de la grotte ronde jusqu'à la grotte arche. Ceci pose évidemment une question : Saunière a‑t‑il pu construire seul un ensemble aussi volumineux ? Certainement non. Ceci pourrait d'ailleurs expliquer pourquoi ce projet est qualifié de "travaux" sur les notes du prêtre...


Extrait des notes de Bérenger Saunière ‑ Travaux grotte...

 

Peut‑on en déduire quelques pistes ?

 

   Une première hypothèse sérieuse est que le jardin représente une réalité inversée intégrant le plan de l'église. On peut alors imaginer qu'il s'agisse d'une représentation de la paroisse telle que Saunière l'aurait découverte dans son sous‑sol. Un fait peut confirmer cette hypothèse : la Dalle des Chevaliers qui à l'origine était devant l'autel à l'intérieur de l'église, et qui fut déplacée à l'extérieur devant le calvaire comme pour marquer l'inversion.

   Pour simplifier, on pourrait dire qu'il y a eu une volonté manifeste de conserver à la mémoire et de façon symbolique le plan de l'église tel qu'il fut découvert lors de la rénovation, tout comme le ferait un archéologue lors d'un relevé topographique...

 

   Que signifieraient alors les formes géométriques très bien agencées ? Le triangle équilatéral serait dans ces conditions porteur d'un message, d'une indication, d'une direction, ou tout simplement d'un plan. Nous aurions alors un sens de lecture qu'il faut démarrer dans l'église pour ensuite continuer à l'extérieur. N'oublions pas également que tout ceci s'inscrit dans un projet bien plus vaste puisque la construction du Domaine ne finira qu'en 1904...

 

   Une chose est sûre : Bérenger Saunière n'est pas le concepteur des plans des jardins et du Domaine. Il suffit d'observer l'intelligence de sa Géométrie sacrée particulièrement élaborée pour s'en convaincre. Nous avons également la preuve que l'église est codée. Le hasard et la fantaisie artistique sont donc totalement exclus...

    Nous savons aujourd'hui que le Domaine est un plan de la région des deux Rennes, preuve supplémentaire que le prêtre ne pouvait être l'unique artisan de ce projet pharaonique. C'est dans l'année 2011 que l'exploration de la vallée du Bézis débuta, non loin d'Arques. Nous allions alors découvrir un décor qui à la manière d'un puzzle allait apparaître peu à peu sous nos yeux. Un système de cavernes s'imposa, la principale étant une grotte à banc. Saunière a‑t‑il reproduit dans son jardin ce système ? Était‑il au courant ? Ou a‑t‑il été un simple exécutant ? Le Domaine et son décodage viendront confirmer plusieurs pistes...  

 


La grotte principale dans le Bézis et son banc (photo 2012)
(de gauche à droite Patrick Merle et Jean‑Pierre Garcia)
image extraite de "La Reine d'Or ...là où dort le divin" Tome 2