Ou l'histoire d'un grand Secret...

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La fresque 4 - Rennes-le-Château Archive

L'église Marie‑Madeleine       10/11

La fresque gauche

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

   Les images offertes par la fresque de la Montagne Fleurie sont sans doute les plus belles surprises visuelles de ces dernières années dans le monde des deux Rennes. Non seulement cette découverte était inattendue, mais sa richesse et son imagerie émerveillent encore.

 

   L'étude commença en juin 2007 avec Jean Brunelin et à partir d'une très belle idée : photographier en haute résolution le bas relief Marie‑Madeleine sous l'autel. Des détails étranges étant perceptibles, il fut naturel d'aller voir également de plus près la fresque et ses peintures d'un autre siècle. Très vite, une cascade de surprises nous convainquit de l'importance de la composition. Nous n'étions pas en présence d'une simple décoration religieuse un peu trop voyante, mais plutôt devant un témoignage important, déposé discrètement à la fin du 19e siècle et destiné aux générations futures et aux curieux.

Sur le mur arrière de la paroisse, au‑dessus du confessionnal
une fresque haut‑relief impressionnante

 

   Entre 2007 et 2008, un travail d'inventaire et de recherche commença alors. Chacun à son tour nous étions émerveillés de mettre à la lumière des images plus belles les unes que les autres. Ce travail a d'ailleurs été le déclencheur d'un livre "Le Secret dans l'art ou l'art du Secret" que j'eus le plaisir d'écrire et de publier en mai 2008.

   A‑t‑on déchiffré totalement cette fresque ? Certainement pas ? Il reste encore beaucoup d'étude qu'il faut corréler avec d'autres indices. Mais une chose est maintenant certaine. Cette œuvre a été laissée délibérément pour quelques curieux qui sauront détecter les anomalies et les traduire.

   Qui est à l'origine de ce message ? Bérenger Saunière ? Henri Boudet ? Jean Jourde ? Une organisation religieuse ? Les Lazaristes? Difficile à affirmer puisque les preuves n'existent pas, mais les faits sont là. Ces images nous ont été laissées en héritage. Il existe toutefois quelques indices qui suggèrent des pistes sérieuses.

   Serons‑nous assez responsables et assez mûrs pour accepter ce message ? Pourrons‑nous le comprendre et le respecter ? Je me suis souvent posé cette question, car c'est de notre patrimoine historique et sacré qu'il est question...

 

 

 Je remercie l'équipe municipale de Rennes‑le‑Château 2008 de m'avoir accordé l'autorisation de photographier cette fresque dans les meilleures conditions possible. Ce travail que je livre aujourd'hui est le résultat de nombreuses heures d'étude et de recherche.
C'est pourquoi tout le matériel photographique et ces études sont protégés

Copyright © RLC Archive ‑ Jean‑Pierre Garcia et Jean Brunelin

 

 

 

Une faune étrange


La peinture latérale gauche

 

   Contrairement à la peinture latérale droite, l'atmosphère à gauche est plus chaude. Elle est aussi plus printanière ou plus automnale. Le paysage présente quelques fleurs et les arbustes sont parés de rouge et d'ocre. La couleur orangée du ciel montre qu'il s'agit de l'aube ou de l'aurore et le relief est ici plus accidenté. À gauche, perché sur un promontoire rocheux, un splendide château domine la vallée. Il faut admirer les détails et leur précision comme ceux concernant les fenêtres sur les tours de l'édifice... on peut même les compter.

 

   Comme pour la fresque droite, cette partie réserve d'autres surprises. Il suffit de la regarder avec méthode pour qu'elle devienne très bavarde...


En travaillant la juxtaposition des 2 parties du décor mural, voici un paysage saisissant
© rennes‑le‑chateau‑archive.com ‑ Montage photo Jean Brunelin

 

   Ce montage suit le même principe que celui appliqué au jumelage des tableaux de Rennes‑les‑Bains. En rassemblant les deux moitiés de décor et les pierres centrales, on obtient un paysage saisissant... Un dolmen apparaît au centre du paysage. Les peintures murales prennent alors une tout autre dimension. Nous avons peut‑être là un nouveau panoramique à prendre en compte.

 

Un œil discret

 

   Le premier détail qui nous interpella sur la fresque gauche fut cet œil, caché derrière la végétation. Sa présence nous invitait  à chercher son propriétaire. Mais il nous signalait également qu'une grande quantité de travail était devant nous.

Il ne fallut que quelques minutes pour trouver le deuxième œil et un peu de réflexion pour trouver son visage. Vous avez deviné ?


Un œil improbable

L'œil est caché sous une feuille

 

   Nos chers curés du Razès ont plusieurs tours dans leur sac, car pour contempler le propriétaire de cet œil, il faut se souvenir de ce jeu d'enfant dans lequel il fallait tourner et retourner une image pour trouver un visage ou un personnage. Ici il s'agit d'un animal particulier très lié à l'énigme...

Vous avez trouvé ?


 

 

La brebis apparait une fois l'image détourée

 

   Il s'agit bien sûr d'une jeune brebis, une allusion sans aucun doute à celle du berger Paris... Admirer le travail de l'artiste qui redoubla d'efforts non seulement pour fondre le dessin dans le paysage, mais aussi pour le peindre à l'envers... Par le jeu des couleurs et des contours, on peut suivre le tour des oreilles, du museau et du cou. Une fois découpée l'image de la brebis est bien visible avec son œil en place.


La brebis à l'endroit (Détail inversé fresque gauche)

 

Un petit personnage dans les arbres

 

   Il fallait le dénicher ce petit personnage perché dans les arbres. Absorbés par la scène générale, il nous est très difficile d'imaginer un dessin dans le dessin. Notre cerveau fait le tri sans que l'on ait conscience et se concentre sur l'essentiel en faisant disparaître tous les détails qui ne cadrent pas avec l'image.

  

  C'est pourtant en examinant un arbuste à droite que j'eus la joie de découvrir ce petit personnage debout et fièrement appuyé contre la pierre centrale. Il est quasiment impossible de le deviner à l'œil nu et seule une image agrandie et inversée permet de le déceler.


Un petit personnage inversé est caché dans les arbres en haut à droite

 

   Son style sort tout droit d'une bande dessinée : pantalon marron avec plis, veste noire et jabot blanc, pochette rouge, visage caricatural, menton et nez effilé. Un chapeau noir complète le tout. L'artiste utilisa son pantalon marron pour le confondre avec deux branches de l'arbuste... Il fallait y penser... Bravo l'artiste...


Le petit personnage (image inversée)

 

 

 Les nouveaux détails apparus avec les derniers clichés montrent que ce personnage n'est pas si inactif qu'il en a l'air. En fait, il montre de son bras droit un lieu ou une direction. La main (cercle bleu) est nettement visible.

 


Image retouchée pour
rehausser le visage

 

La peinture se poursuit sur le rond de bosse

 

   Il fallait s'en douter. Certains décors continuent sur les côtés du rond de bosse. L'artiste a visiblement profité du relief et de toutes les surfaces pour exprimer en couleurs un panorama rocheux et tourmenté. Chacun y verra son paysage, mais avec un peu d'imagination vous apercevrez un cratère, de l'eau et des stalagmites...


Le paysage continue sur le rond de bosse

 

Un sarcophage et un panier

 

   Au‑dessus du petit personnage vu précédemment, un autre détail est perceptible. Un coffre en forme de sarcophage est posé dans la verdure. On devine même au‑dessus un couvercle ou une bâche légèrement soulevée. À côté, un curieux panier en osier trop large semble accompagner l'objet.


Le sarcophage et un panier en osier ? Détail inversé fresque gauche

 

Un ours

 

  Après la brebis et son œil, les recherches qui suivirent consistèrent à rechercher d'autres regards cachés dans les recoins du paysage. L'idée porta ses fruits puisque rapidement je découvris un autre œil, moins visible certes, mais bien présent. Et pour observer son visage, il faut également inverser la peinture.

Avez‑vous trouvé ?


L'œil de l'ours


L'ours détouré

 

   Un ours est effectivement visible. Il semble sortir de sa cache parmi les roches, une patte posée à l'extérieure. Le trompe‑l'œil est ici remarquable. Non seulement le dessin est à l'envers, mais il se fond complètement dans la roche, se mélangeant avec les alvéoles décrites plus bas. Admirez ce bel œil bleu et sa pupille noire.


Observez et essayez de repérer l'ours. Cherchez son œil puis sa patte...

 

Que nous dit Boudet ?

 

   Il fallait aussi s'y attendre. Boudet accorde une grande importance à l'ours et aux méthodes de chasse. Il faut également apprécier ce beau jeu de mots en rapport avec la fresque "La vallée de la Têt"... S'agirait‑il de la tête de l'ours ? À lire page 214 : 

 

Avant l'arrivée des premiers Celtes, les Pyrénées‑Orientales étaient occupées par les Ibères.

 

Les ours, sujet ordinaire des poursuites de ces intrépides chasseurs, vivaient nombreux dans ces parages. " Le prolongement apparent des Pyrénées, à l'est de leur jonction avec la Montagne Noire et les Cévennes, n'a lieu que par une chaîne latérale qui se détache au fond de la " vallée de la Têt, dans la Cerdagne française, et qui porte le nom spécial d'Albères. " (1) Dans les Albères, – hall, (hâull), habitation, – bear (bér), un ours, – les bêtes fauves trouvaient des retraites profondes, et leur poursuite présentaient assurément des danger considérables, que les Ibères affrontaient avec le courage qui les distinguait. Ces chasseurs d'ours étaient‑ils le même peuple que les Bébriciens, dont la cité principale aurait été Pyrène ? Cela parait certain, si l'on dégage les traditions historiques de tous les ornements fabuleux qui les rendent méconnaissables.

 

Extrait " La Vraie Langue Celtique" 1886 Boudet

 

Des bouquetins

 

  Il faut beaucoup de patience pour espérer trouver un objet ou un animal. Je découvris celui‑ci à la fin de l'année 2008. C'est en explorant le rocher en bas à gauche et que l'on associe habituellement au "Fauteuil du diable", que je vis un petit animal pointant son museau. Une fois repéré il se devine très facilement avec ses cornes sombres, son œil noir et sa robe chamois. Tout indique qu'il s'agit d'un bouquetin, plus exactement d'une mère regardant ses petits dans le creux de la roche.

 

   Le bouquetin comme le cerf ou le chamois sont des animaux qui ont peuplé les Pyrénées et l'Aude il y a des millions d'années comme l'indique cet article très significatif : 

Un nouveau gisement paléontologique à Capra caucasica praepyrenaica : la grotte de l'Arche à Bugarach (Aude, France)

 

   La grotte de l'Arche est un nouveau gisement paléontologique découvert dans les Corbières. Cette cavité a livré une faune de grands mammifères assez abondante et bien conservée. Une première description des restes de faune prélevés en surface est présentée. Une datation est proposée sur la base d'arguments biochronologiques de la fin du stade isotopique 5 au stade 4. L'intérêt du site réside dans l'abondance du bouquetin du Caucase (93% de la faune), Capra caucasica praepyrenaica, rare dans la partie occidentale des Pyrénées.

 

F. Rivals, A. Testu, C. R. Palevol 5 (2006).


Le bouquetin

 

Et que dit Boudet ?

 

   Encore une fois, on peut retrouver dans La Vraie Langue Celtique de Boudet cet animal, preuve que son livre est extrêmement lié à la fresque.
On peut lire à la page 195 :

La description de l'espèce animale, renfermée dans Garumnites, se rapporte moins à l'isard qu'au bouquetin. Les poils de celui ci sont un peu plus longs : les cornes recourbées en arrière sont surtout remarquables : elles sont composées de nombreux anneaux, et la longueur totale en est si considérable chez les vieux mâles, que les extrémités atteignent l'origine de la queue, lorsque leur tête est relevée.

Les bouquetins ont disparu des Pyrénées, ils sont en petit nombre dans les Alpes.

Extrait " La Vraie Langue Celtique" 1886 Boudet

 

Une autre coupe de terrain

 

  Les images du sous‑sol dans la fresque droite ne sont pas les seules. Il existe aussi sur la fresque gauche une autre coupe verticale montrant un réseau sous terrain non loin du château en ruines. Cette construction n'est peut‑être qu'un rébus ou une allégorie à autre chose. Le fait est que le réseau est en tout cas bien visible avec un canal vertical qui se divise en deux...


Un réseau sous terrain...

 

De curieuses alvéoles

 

  Sous la coupe géologique et comme s'il s'agissait d'une continuité, nous pénétrons dans les entrailles de la Terre ou de curieuses alvéoles sont disposées les unes contre les autres. De loin le trompe œil est saisissant puisque que l'on ne discerne que des pierres reflétant la lumière ambiante. De près, il s'agit de tout autre chose. Les parties sombres sont les pleins et les parties claires les creux. Chaque alvéole possède une ouverture constituant ainsi un curieux labyrinthe.

 

   Que contiennent ces alvéoles ? Impossible de le dire. Néanmoins, chacune est différente et l'artiste a clairement voulu les différencier pour nous apporter un témoignage visuel.

 

Derrière les images, d'autres objets...

 

  La fresque est complexe et se présente comme une superposition d'images transparentes. Derrière chaque décor, sous une feuille, contre une pierre, dans une ombre, des objets insolites apparaissent et jouent avec la lumière et les couleurs.

 

   Des objets peuvent en cacher d'autres, plus discrets, plus détaillés et qui se mélangent entre eux. Il est étonnant de voir parfois un détail qui une fois analysé et interprété vient s'inscrire dans un autre, plus large, plus important et qui est passé complètement inaperçu. Il est actuellement impossible de dresser un inventaire complet. Voici un exemple montrant cette complexité.

 

   Près de l'œil de la brebis, d'autres objets se promènent. On aperçoit ici ce qui pourrait être des clés ou des poignées et un petit fermoir... Mais attention, ces détails font partie d'un ensemble plus vaste...

 

Encore d'autres images...

 

  Les images surprenantes ne manquent pas.  Voici une petite sélection parmi les plus étonnantes. Attention aux interprétations...


Un rouleau de tissu parmi un tas d'objets ? Détail d'une alvéole


Une main tenant la tête d'un serpent ? Détail d'une alvéole


Une grenouille ?


Un objet jaune‑vert dans les buissons ...


Une pièce de monnaie ?


Un petit coffre ?

 

 

   La fresque dessinée et installée en 1897 fut probablement conçue vers 1890, quatre ans après la parution de "La Vraie Langue Celtique" publiée par Boudet en 1886. Ce travail n'est pas le résultat d'une improvisation artistique ou d'une quelconque idée de décoration destinée aux paroissiens. Ces images prouvent enfin une fois pour toutes que l'affaire de Rennes‑le‑Château est bien réelle et qu'elle n'est pas issue d'une invention de quelques illuminés comme certains aiment l'écrire.

  

   C'est la concrétisation d'un projet ambitieux qui demanda certainement des heures de réflexion, d'étude et de conception. Alors que sa réalisation murale nécessita peut‑être quelques semaines, sa complexité prouve qu'il ne s'agit pas du travail d'un seul homme. Plusieurs auteurs ont certainement participé à l'ébauche de cette œuvre qui devait parachever le codage de Rennes‑le‑Château. Son objectif est non seulement de protéger la mémoire d'un évènement très particulier qui s'est tenu dans le Haut‑Razès, mais également de confier aux générations futures un témoignage unique et un héritage historique de grande importance.

 

   Ces quelques pages ne montrent qu'un aperçu et beaucoup d'autres études sont encore à venir. La fresque n'a pas livré tous ses secrets. Soyez‑en certain...