Le Christ au lièvre
2/2 ou lorsque deux tableaux ne
font qu'un...
Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand
secret
De même que
le célèbre
tableau de Saint‑Antoine
est associé à ND de Marceille,
celui qui fut curieusement appelé "Le Christ au lièvre"
renvoie à
l'église de Rennes‑les‑Bains
et à la mythologie des deux Rennes. Suite à sa révélation
par Gérard de Sède, il fascina pendant
très longtemps les chercheurs pour son côté
énigmatique et son histoire obscure liée à Henri Boudet. La destinée de cette
toile semble
d'ailleurs étrangement liée à une autre peinture moins connue,
et
pourtant très visible dans la même église : "La Crucifixion".
Ces deux
tableaux dont nous mesurons aujourd'hui leur importance sont à
eux seuls une énigme qui s'inscrit parfaitement dans
l'histoire globale de l'affaire, surtout depuis qu'un
procédé d'unification des deux toiles a été découvert. Ce
rapprochement graphique très concret que l'on appelle "le
jumelage des tableaux de Rennes‑les‑Bains" permet aujourd'hui
d'observer ces oeuvres sous un nouvel éclairage.
Une chose est sûre,
ces deux tableaux représentent un indice complet, un
héritage codé que les prêtres du Haut‑Razès ont laissé aux
générations futures; un message à la fois allégorique et
précis qu'il faut dorénavant intégrer...
Je tiens à remercier ici Franck Daffos de m'avoir fait
partager
sa découverte à propos de l'unification des deux tableaux de
Rennes‑les‑Bains,
un jumelage que j'eus la joie de réaliser par infographie
et qui fut présenté sur le site RLC Archive
dès le lendemain de la découverte.
Nous avons vu dans
l'étude précédente que
Henri Gasc, aumônier
à
ND de Marceille
de
1838 à 1872, était aussi artiste peintre à ses heures
perdues. Nous savons aussi que Gasc, dépositaire
d'un fabuleux secret par son prédécesseur
Gaudéric Mèche,
était
littéralement obsédé par le legs de son
savoir.Comment
poursuivre cette œuvre sans la divulguer ?Pourrait‑je
un jour trouver un successeur digne de ma confiance et
suffisamment intelligent pour ne pas sombrer dans la
cupidité ?Ces questions, Gasc a dû se les
poser à maintes reprises. On
imagine alors aisément que l'arrivée d'Henri Boudet, jeune
ecclésiastique talentueux et dévoué, fut
sans aucun doutepour lui une bénédiction.
Mais pour satisfaire cette obsession
de léguer aux générations futures son secret,
Gasc dut se surpasser en intelligence.
Et pour dissimuler et transmettre
cette connaissance, il eut recours au codage
symbolique et allégorique appliqué à un domaine qu'il
connaissait bien : la passion du Christ.
Gasc étant avant tout un homme d'Église,
et il
utilisa tous les moyens que lui offrait sa formation
ecclésiastique pour coder ses messages. Et quoi de plus
naturel pour un
aumônier artiste que d'utiliser son don pictural dans l'art
du secret ?
L'Église chrétienne est une école de la symbolique où la
peinture a toujours été largement utilisée dans ce sens.
Peindre une toile pour y cacher quelques idées secrètes ou
subversives était certes un exercice périlleux, mais
souvent utilisé par de nombreux artistes depuis la
Renaissance.
Vous trouverez donc ici deux beaux exemples
de l'ingéniosité dont fit preuve Gasc pour préparer
son legs. Il aura fallu attendre tout de même 150 ans
pour que certains chercheurs s'intéressent à ces toiles. Ce n'est pas si mal après tout ...
La Pietà dit "le Christ au lièvre"
signé par J..B.B. Rouch en 1825
puis Henri Gasc
"La Crucifixion" signé par Henri
Gasc en 1842
Première révélation :
Le Temple de Salomon mis en relief
Dans la perspective où les
deux tableaux de
Rennes‑les‑Bains furent élaborés par Henri Gasc, il est
clair qu'ils sont potentiellement porteurs de messages
allégoriques subtils. Pour s'en rendre compte, prenons
"la
Crucifixion" de Pieusse (versionoriginale) et la copie
réalisée par Gasc
puis comparons...
"La Crucifixion" de Pieusse
(version originale)
"La Crucifixion" de Rennes‑les‑Bains
signé
par Henri Gasc 1842
Une différence est
facilement visible en examinant les deux paysages en bas à gauche.
La ville de Jérusalem sur la version de départ s'est
simplifiée en deux édifices.
En isolant certaines
constructions de la ville sainte, il est aisé de comprendre que
Gasc
a voulu attirer l'attention
sur un lieu et un symbole. Mais de quoi s'agit‑il ?
Détail extrait de "La Crucifixion"
par Henri Gasc
Détail extrait du tableau original
"La Crucifixion" de l'église de Pieusse
La ville étant
Jérusalem, cette mystérieuse pyramide tronquée est tout
simplement le Dôme du Rocher appelé à tort la
mosquée d'Omar I.
Le Dôme fut construit en l'an 691
ap. J.‑C. sur le Rocher de la Fondation,
là où le roi Salomon choisit de construire le premier Temple.
Jérusalem ‑ La mosquée d'Omar
est bâtie sur
le Temple de Salomon
Quelle était
l’intention cachée du
chanoine de ND de Marceille, Henri Gasc, lorsqu’il peignit une
représentation isolée du
Dôme du Rocher ?
Cette modification est non seulement injustifiée par
l'Histoire, l'ancienne ville de Jérusalem existant déjà du temps de
Jésus, mais également incompréhensible dans la démarche d'un copiste.
Seule possibilité : Gasc voulait par ce clin d'oeil
laisser un message et attirer
l'attention sur le Temple de Salomon et
donc sur ses trésors légendaires. Il
faut aussi noter que le Dôme du Rocher est construit tout
près du Saint‑Sépulcre suposé être le
tombeau du Christ.
À
la vue de documents du XVIIe siècle qu'Henri
Gasc aurait découvert
avec Gaudéric Mèche dans la crypte
secrète de
ND de Marceille,
voulait‑il signifier par la copie d’un tableau de maître
du 17e
siècle que l’on
pouvait lier le Temple de Salomon à la
région de Rennes‑les‑Bains ?
Seconde révélation :
Les tableaux de Rennes‑les‑Bains ne font qu'un
Dans cette affaire riche en symboles et en
messages anciens, il est clair que chaque nouvelle piste a
beaucoup de chance d'engendrer de nouvelles surprises. Je le dis souvent, une découverte est souvent liée à un
hasard de circonstance et non exclusivement à un nombre
d'heures de réflexion. J'en veux pour preuve cette seconde
révélation qui n'est que le fruit d'un hasard heureux...
Le tableau de "la Crucifixion"
dans
l'église de Rennes‑les‑Bains est passé inaperçu auprès de la totalité des chercheurs à
cause de son caractère religieux très classique. Pourtant, il faut se remémorer qu'Henri Boudetà la fin de son
ministère à
Rennes‑les‑Bains, avait absolument tenu à laisser
sa paroisse décorée uniquement de deux toiles :
La Pietà
et la Crucifixion. Or,
il suffit de lire
La Vraie Langue Celtique pour admettre que ce prêtre
érudit avait l'obsession de l'héritage et de la transmission
d'une connaissance. Tout était mûrement réfléchi chez l'abbé
Boudet. Se
pourrait‑il que ces deux œuvres soient liées entre
elles par un lien secret et ne soient en fait que les deux parties d’un même
message ?
Mon pèlerinage dans le Razès durant
l'été 2006 fut très riche en nouveautés et les
recherches entreprises avec Franck Daffos
à Notre Dame de Marceille
puis à
l'église de Pieusse
contribuèrent certainement à cette découverte inespérée.
Car c'est en publiant quelques jours plus tard les photos
des tableaux de Rennes‑les‑Bains que l'inspiration
survint... Il est vrai que la photo de "la Crucifixion"
dont disposait Franck avait malheureusement subi un
flash trop violent, écrasant ainsi un bon quart du
tableau.
Ma
première disposition jamais réalisée jusqu’alors
des deux toiles sur le site RLC Archive, côte à côte et
correctement éclairées, suffit à Franck Daffos
pour me communiquer son intuition. Et notre
échange d'un soir par téléphone me permit de comprendre ce
qu'il avait imaginé : tenter de réunir les deux tableaux par
infographie pour ne faire qu'une image. Il ne m’a fallu
ensuite que quelques minutes pour agencer
correctement les deux pièces du puzzle…
Je dédie bien sûr cette découverte à mon ami Franck Daffos
sans qui rien ne serait arrivé...
La Pietà dit "le Christ au lièvre"
signé par J..B.B. Rouch en 1825
puis Henri Gasc
"La Crucifixion" signé par Henri
Gasc en 1842
Le point de départ du
raisonnement s’avérait finalement très simple :
Quelles
sont
les
différences entre
"la Crucifixion"
originale de
Pieusse datant du
17e
siècle et la copie que
Gasc en fit en
1842 ?
Réponse : le Temple de Salomon.
Quels sont
ensuite les
points communs entre les deux tableaux (la
copie de "la Crucifixion" et
la Pietà)
mis à part le Christ ? Réponse :
le ciel, l’horizon et un
rocher aux formes étranges.
"La Crucifixion" par Henri Gasc (détail bas)
Peut‑on alors imaginer que
ces deux paysages ne fassent qu'un ?Gascaurait‑il conçu
un codage nécessitant la prise en compte
de deux tableaux, une clé permettant d'extraire un sens
caché ? En
clair, l’un pourrait‑il être le complément
indispensable de l’autre pour comprendre le message ?
Cette méthode n'est pas
sans rappeler une célèbre aventure de Tintin "Le
secret de la Licorne" où
trois maquettes de bateaux sont
nécessaires pour espérer reconstituer la carte d'un trésor !
Le dolmen de la Pietà
En fait, il suffit
d'un peu d’observation pour voir que la pierre en
bas et à droite sur "la Crucifixion" pourrait
être une partie de la pierre dolmen représenté sur la Pietà…Au‑delà de toutes les explications,
un simple montage photo allait me permettre bientôt
d'obtenir un résultat saisissant ...
Sur une découverte de Franck Daffos
Observez comme les deux
tableaux s'accordent parfaitement. Les deux parties rocheuses
forment une pierre dolmen complète et chaque détail trouve sa
continuation à gauche ou à droite. Même le bord de la grotte
droite se poursuit sur le tableau de gauche. En résumé, les deux
paysages de chaque tableau se juxtaposent pour ne former qu'un.
La publication sur
le site RLC Archive du jumelage des deux tableaux de Rennes‑les‑Bains
suscita de nombreuses réactions. Voici
un travail complémentaire qui fut amicalement offert au
site par le chercheur et photographe Jean Brunelin et
que je remercie vivement.
Un habile fondu des deux toiles permet
de transformer le paysage
(par Jean Brunelin)
Le jumelage des deux tableaux a réveillé de
nombreux artistes
Voici un autre travail proposé par un
infographiste passionné.
La peinture obtenue est remarquable
par son réalisme...
S'il est arrivé que
certains chercheurs s’interrogent sur l'existence d'un lien
quelconque entre ces deux toiles, voici un indice qui ne permet
plus de douter. Il est également clair que seul un
concepteur unique a pu imaginer un tel trompe‑l’œil.
Ces deux tableaux étant
définitivement scellés l’un à l’autre par leur
complémentarité absolue, et "la Crucifixion"
étant comme nous le savons signé de la main de Gasc, la
Pietà n'a d'autre
choix que d'être aussi du même artiste.
Un tel travail de
précision est à méditer, car il nous renseigne sur la qualité
et la complexité du message qu’a voulu nous laisser Henri Gasc, aumônier de
Notre Dame de Marceille. On comprend dès lors
pourquoi l’abbé HenriBoudet, en sorte d’hommage filial muet
et après la disparition de Gasc, se devait de réunir les deux
toiles de son mentor comme un dernier défi à la postérité
...
Un exemple de pierre dolmen
Il fallait s'en douter. La révélation
de la pierre dolmen, résultat du jumelage des
tableaux, déclencha beaucoup de passion parmi les
chercheurs et les internautes. Nombreux sont ceux qui
commencèrent à scruter la région des deux Rennes pour tenter de déceler
la forme caractéristique. Voici un bel exemple de pierre
envoyé par un passionné (merci à lui pour sa contribution au site) :
Pour préserver le terrain, nous
resterons
discrets sur son emplacement...