Jean‑Jacques Henri Boudet
Né le 16 novembre 1837 à Quillan
Mort le 30 mars 1915 à Axat
Son existence
fut tout aussi mystérieuse que celle de Bérenger Saunière,
mais sa discrétion l'a rendu insaisissable.
Voici l'histoire du second curé du Razès,
complice dans l'ombre de Saunière.
Son empreinte est partout
et nulle part,
mais une chose est certaine :
il nous a laissé un message que l’on commence tout juste à
découvrir et dont la subtilité et l'intelligence
rivalisent avec sa complexité...
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Henri Boudet
(photo présumée)
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Sa vie et ses comportements étranges |
Voici certainement dans l'affaire de
Rennes‑Le‑Château, l'un des plus mystérieux personnages qui
soient. Alors que Bérenger Saunière
est perçu comme un homme extraverti et d'un important
charisme, Henri Boudet, qui fut durant 42 ans
curé de Rennes‑Les‑Bains, était un homme discret dont on
sait peu de choses.
Pourtant, sa vie fut tout aussi insolite et paradoxale.
Jean‑Jacques Henri Boudet naquit le
17 novembre 1837
à 3 heures du matin (et non le 16,
une erreur qui s'est propagée depuis Gérard de Sède) à Quillan dans l'Aude,
de Pierre‑Auguste et Marie Antonia.
Son père dirigeait la fonderie de Quillan, une grande
manufacture de boulets de canon et autres projectiles
militaires.
Sa mère, Marie Antonia, décédée en
1895, est enterrée dans le cimetière de
Rennes‑les‑Bains auprès de sa sœur Antoinette (Adélaïde)
morte un an plus tard. Malgré l’importante situation du
père, la famille n’était pas riche et vivait très
simplement.
Son frère
Edmond naquit en
1840 et décéda le
5 mai
1907. Il fut notaire à Axat durant 21 ans, une petite ville au sud‑est de
Rennes‑les‑Bains. Il est également l'auteur de la carte et
des dessins publiés dans un livre très étrange écrit par son
frère Henri Boudet : "La
Vraie Langue Celtique et le Cromlech de Rennes‑les‑Bains".
Constatant que dès son plus jeune âge,
Henri Boudet était d’une intelligence supérieure, l’abbé Émile François Cayron, un ami de
la famille, décida de financer son éducation. Très vite,
Henri Boudet ressentit l'appel à une vie cléricale et il
entra au séminaire de Carcassonne où il étudia au petit, puis
au grand séminaire.
Élève brillant de l'abbé Cayron, il obtint une licence d'anglais et il fut nommé
prêtre lors des fêtes de Noël, le 21 décembre 1861, à l'âge de 24 ans.
C'est
Mgr Alexandre Roullet de la
Bouillerie, évêque de Carcassonne entre
1855 et 1873 qui l'affectera à des cures successives. Six jours après sa nomination, le 1er janvier 1862,
Henri Boudet fut donc nommé vicaire à Durban jusqu'au 16 juin 1862, soit pour une durée de six mois.
Le 17 juin de cette même année
1862, il fut envoyé à l'abbaye de
Caunes‑Minervois située à quelques kilomètres de Notre Dame du Cros,
pour y exercer son ministère en tant que vicaire. Il y restera 4 ans et
demi, du 16 juin 1862 au 30 octobre 1866. Or
cette étape est importante pour Boudet qui
ne le sait pas encore puisqu'à cette époque
ND du Cros est occupé depuis 1854
par un abbé très impliqué dans l'énigme, l'aumônier
Gaudéric Mêche
et qui y restera pratiquement jusqu'à sa mort en
1864.
En novembre 1866, il fut transféré
comme curé desservant à la paroisse de
Festes‑Saint‑André du 1er novembre 1866
au 15 octobre 1872 à quelques kilomètres de Limoux.
ND de Marceille n'est pas
loin et c'est sans doute durant ces années qu'il rencontra
Henri Gasc alors chanoine
du sanctuaire, d'autant que Mèche et
Boudet se connaissaient déjà.
Sa dernière affectation eut lieu
le 16 octobre 1872, lorsqu’il fut nommé curé de
Rennes‑les‑Bains par Mgr Leuillieux, évêque de Carcassonne et prédécesseur
de Mgr Arsène Billard. Il
remplaça
l'abbé Jean Vié décédé le 31 août de la même
année. Le village comptait alors 447 habitants.
Démissionnaire le 30 avril 1914 suite à quelques différents avec l'équipe communale, l'abbé Boudet
également malade, se
retira à Axat où y décèdera le 30 mars 1915 à l'âge de 78 ans,
entouré par les bons soins de sa belle‑sœur. Il fut remplacé à Rennes‑les‑Bains
par
l'abbé Rescanières mort prématurément.
C'est l'abbé Duvilla, curé doyen d'Axat, qui conduisit la cérémonie funèbre.
Le curé Duvilla
sera nommé à Couiza en 1917, et deviendra par la suite l'instigateur du curieux monument aux morts de la grande guerre 1914
/ 1918, conçu par le sculpteur
Giscard, ancien fournisseur de l'abbé Saunière.
Un homme de
lettres et un scientifique
Henri Boudet était un homme
calme, chétif, humble, curieux,
discret, mystique, parlant peu, et surtout érudit. Il
maîtrisait parfaitement le grec,
le latin, l'anglais et le saxon. C'était tout
simplement un homme de lettres de renommée
nationale.
Sa bibliothèque était remplie de livres rares.
Homme plein d'énergie, actif, doté d'une grande observation, l'abbé Boudet était passionné de photographie et possédait un
laboratoire, un loisir rare et cher pour l'époque. Il aimait aussi l'apiculture et affectionnait plusieurs ruches qu'il
entretenait dans le grenier du presbytère.
Comme beaucoup de prêtre de son époque,
c'était un royaliste convaincu. Il recevait ses invités pour des
déjeuners simples, mais servis dans des couverts
d'argent massif. Paradoxalement, il avait la
richesse de s'offrir le luxe, mais il vivait
pauvrement.
Sa servante était aussi sa sœur
Antoinette, décédée en 1896.
L'abbé Boudet était aussi connu pour ses dons cachés qu'il utilisait pour soulager la
population. Il pratiquait en effet la médecine et n'hésitait pas à se déplacer au chevet d'un malade, parfois à des fermes
éloignées pour prodiguer les premiers soins. Réputé pour ses dons de guérisseur, il pratiquait la phytothérapie et
plusieurs témoignages confirment avoir été soulagés par ses soins et par son magnétisme.
De
1872 à 1880,
l’abbé était réputé pour ses marches infatigables et il
profitait des visites à ses ouailles pour parcourir sans
arrêt le territoire. "Je garde ma tendresse pour l’hiver, le moment où Ia verdure ne dissimule plus les pierres qui dominent le
paysage" disait‑il. Après souper, durant la nuit, il
consignait le résultat de ses observations. C'est très
probablement à cette période qu'il passa tout son temps à la
recherche de la cache originelle, celle qui alimenta sans doute il y a
longtemps, la seconde cache de
ND de Marceille.
En 1888, l'abbé Boudet
s'inscrivit comme membre de la Société des Arts
et des Sciences de Carcassonne
en même temps qu'Etienne Dujardin‑Beaumetz,
alors artiste peintre à Limoux. Contrairement à une
idée reçue, l'abbé Boudet ne fut jamais membre de la
S.E.S.A.
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Les postes que Henri Boudet a exercés
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Il resta
curé de Rennes‑les‑Bains pendant
42 ans et cette affectation fut sa dernière qui dura jusqu'au
30 avril 1914, date à laquelle il donna sa démission. Sa
maladie qui le rongeait trop l'empêchait d'exercer
correctement son ministère.
Il avait 77 ans.
En 1914, fatigué et malade, il se retira à Axat
dans la maison de sa belle sœur Céleste, son frère
Edmond étant mort 7 ans plus tôt. Une ancienne chambre de
bonne fut aménagée en chapelle pour que le prêtre puisse y
donner régulièrement sa messe. Le mal incurable d'un cancer
intestinal finira par l'emporter dans d'atroces souffrances le
30 mars 1915 à l'âge de
78 ans, 11 mois et demi après sa démission.
Sa dernière volonté fut d’être enterré
non pas à Rennes‑les‑Bains prés de sa mère et de sa sœur,
mais
auprès de son frère
Edmond Boudet, dans le cimetière d’Axat.
Sa tombe existe encore, et l’on peut y voir sur la dalle la
représentation
d’un petit livre
de pierre
fermé sur lequel sont gravées des lettres mystérieuses.
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Le mémorial dans l'église
de Rennes‑Les‑Bains
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L'abbé Boudet devait être incontestablement une personne
attachante, d'un grand humanisme et de plus appréciée par toute
une population locale. L'un des plus beau témoignage qui nous
reste est certainement cette belle lettre écrite par un ami et
publiée le 10 avril 1915
dans un journal local après la mort du prêtre. Elle témoigne du
dévouement que le prêtre n'aura cessé de donner à
Rennes‑Les‑Bains et à ses habitants. Mais vous y trouverez aussi
quelques perles comme celle‑ci :
"J'aime la pauvreté, elle et moi avons toujours fait bon ménage"
répondit Boudet...
Car
Boudet, avait aussi une face cachée bien mystérieuse. S'il
aimait la pauvreté, il aimait aussi le confort de son siècle et
faisait des dons qui dépassaient de loin le revenu d'un curé de
campagne à cette époque (75 francs or par mois) ... Il faut
rappeler que l'abbé Boudet avait tout comme Saunière un surnom :
"L'abbé aux 13 milliards" conséquence d'une rumeur
populaire sans doute. |
La descendance de
l'abbé Boudet
On considère aujourd'hui
qu'une petite partie seulement des archives de Henri Boudet fut transmise à
sa descendance,
mais qui étaient‑ils ?
Pierre Auguste Boudet (Régisseur) épousa
Jeanne Huillet
Ils eurent 3 enfants :
Henri Boudet,
Edmond Boudet (notaire à Axat) et
Adelaïde
Edmond Boudet épousa
Céleste Labat
Céleste travailla avec sa
sœur Victorine Labat à tenir un hôtel (Saurel‑Labat) à
Axat dont elle était la propriétaire. C'est également Céleste
qui accompagna par ses soins Henri Boudet jusqu'à la fin de ses
jours.
Victorine Labat épousa
Jean Saurel
Ils eurent 2 enfants :
Emile Saurel
et Justine Saurel. Veuve, Victorine et
son fils vécurent avec la famille Boudet.
Emile Saurel épousa
Félicie Izard
Ils eurent 2 enfants :
Alfred Saurel et
Emilie Saurel
Emilie Saurel
épousa
Jean Cathary
en 1936
Ils eurent un fils unique en
1937, Jean‑Claude Cathary
Après sa mort, ses livres et ses
papiers disparurent en partie. Selon Alfred Saurel, une
armoire pleine de papiers fut emportée par un ferrailleur lors
du déménagement de la maison familiale à Axat vers 1950. Mais il semble qu'une autre partie
de ses papiers fut
transmise à ses descendants, Emile Saurel vers 1915, à
Alfred Saurel, à Emilie Saurel et pour finir à Jean‑Claude Cathary. |
Il arrive parfois qu'en parcourant
d'anciennes parutions on retrouve des documents oubliés.
Voici une photo présumée de Henri
Boudet
quelques années avant son décès en 1915.
Cette
image fut aimablement prêtée aux chercheurs par une habitante de
Rennes‑les‑Bains pour publication et elle fut
certifiée exacte par trois personnes dont le conseiller
municipal de Rennes‑les‑Bains.
Le cliché n'étant pas de bonne
qualité, il est présenté ici nettoyé et colorisé.
Henri Boudet
(photo
présumée)
Cahier de Rennes‑le‑Château
Edition Bélisane
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On ne sait pas grand chose sur la vie d’Henri
Boudet mais tout le monde est d'accord pour affirmer
qu'elle était curieuse et étonnante. C’était un homme
tranquille et renfermé. Pratiquement aucun document publique
ne subsiste à son sujet, mis à part
ses écrits
déroutants.
Henri Boudet, qui exerça pendant 42
ans à
l'église de Rennes‑les‑Bains,
laissa sur cette petite ville une empreinte indélébile et
son ombre plane en permanence.
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Rennes‑les‑Bains, qui d'ailleurs se
nommait à une époque lointaine "Bains de Rennes" était une
ville appréciée par la bourgeoisie des grandes villes pour
sa station thermale.
Du temps de Boudet la ville se nommait déjà
Rennes‑les-Bains et ceci depuis le milieu du XIXe
siècle comme l'indique Labouisse‑Rochefort dans son livre
"Voyage à Rennes‑Les‑Bains" publié en 1838.
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Rennes‑les‑Bains et sa station
thermale
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Rennes‑les‑Bains et son cours d'eau, la Sals
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Il faut dire que Rennes‑Les‑Bains possède
une situation très particulière. Elle est encaissée entre 6
sommets : le massif de
Blanchefort en haut duquel se trouve les restes du
château du même nom, le roc pointu, le Rocco Negro,
le mont Cardou, le massif du
Serbaïrou, et enfin le
Bugarach. Rennes‑Les‑Bains est traversée par
la Sals (eau salée). On y trouve aussi la source de la Madeleine
et d'anciens thermes romains, preuve d'un riche lointain passé
historique. |

Les anciens thermes romains
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Henri Boudet exerça son sacerdoce dans
un village où la population de passage savait être généreuse
avec le clergé, et son église de Rennes‑Les‑Bains
témoigne de sa discrétion et de sa simplicité
(contrairement à celle de Bérenger Saunière).
Passionné par l'histoire
locale, Henri Boudet était aussi reconnu pour sa compétence
d'historien et d'archéologue. Arpentant sans cesse la
campagne environnante, il ramenait de ses longues
expéditions des fossiles et des minéraux qu'il aimait
collectionner.
Mais il était aussi très attentionné envers la population.
Il n’hésitait pas à parcourir à pieds des kilomètres pour
aller au chevet des malades et leur prodiguer des soins à
base de plantes.
Fin lettré,
Henri Boudet lisait tous les ouvrages qu'il
pouvait découvrir ayant trait à sa région. Il ne manqua pas
de lire "Rhédae la Cité des Chariots" de Louis
Fédié paru en
1880 et dont l'auteur fut membre de la Société
des Arts et des Sciences de Carcassonne. Henri Boudet publia également.
Il adressa de nombreux documents d'études sur l'histoire
languedocienne à différentes Sociétés Savantes de son temps.
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Grâce à ses travaux, Henri
Boudet fut apprécié par son entourage. Passionné par
l'étude des langues et de leurs origines, c'était aussi un
anglophile reconnu.
De cette passion, il publia un livre contre
versé et très étrange : "La Vraie Langue
Celtique et le Cromlech de Rennes‑les‑Bains". Cet
ouvrage est aujourd'hui connu par tous les passionnés de
Rennes‑le‑Château. Nous savons aujourd'hui qu'il contient un
sens caché avec plusieurs degrés de lecture.
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Le mystère d'Henri Boudet ne s'arrête
pas là ! A sa mort, sa dernière volonté fut d’être enterré,
non pas à Rennes les Bains, prés de sa mère et de sa sœur,
mais
auprès de son frère
Edmond Boudet, dans le cimetière d’Axat.
Y avait‑il une complicité importante entre
les 2 frères, jusqu'au point de vouloir préférer le caveau
de son frère à celui de sa mère ? Pourquoi préférer Axat
plutôt que Rennes‑Les‑Bains où il vécut 42 ans ?
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Une explication plausible est que si Henri
Boudet a laissé des signes cryptés dans le cimetière de Rennes‑Les‑Bains, il
ne pouvait prendre le risque de les modifier par son propre
enterrement. Une autre raison est sans doute aussi
d'associer son frère à la délivrance d'un message pour les
générations futures.
Rappelons que si
Edmond Boudet fut effectivement l'auteur de la
carte étrange "Rennes celtique", il est difficile de penser qu'il
n'était pas au courant de quelques secrets.
La dalle mortuaire des frères Boudet est
encore visible aujourd'hui dans le cimetière d'Axat,
discrète, entre deux caveaux imposants. Sa dépouille se
trouve en réalité dans le caveau voisin. Mais des détails sur la
pierre tombale vont alimenter de nombreuses études.
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La tombe d'Henri Boudet et de son
frère à Axat
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Le petit livre de pierre
La curiosité la plus évidente est la
présence
d'un petit livre de
pierre dans le coin inférieur droit de la pierre
tombale. Ce livre qui est représenté fermé comporte
une mystérieuse inscription gravée sur le dessous et
que beaucoup d'auteurs reproduisent comme suit. Mais
en l'examinant de prés, son analyse donne d'autres
résultats...
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La pierre tombale des frères Boudet
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Le petit livre de pierre
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L'autre
message de Boudet
Si beaucoup de chercheurs se sont
attachés à décrypter le petit livre de pierre, très peu ont
remarqués que Henri Boudet
nous a laissé en fait un message au travers d'une référence.
Si l'on observe le texte gravé sur la pierre tombale on peut
lire entre 2 lignes une suite de caractères sous la forme :
Cette abréviation peut se traduire par :
"Ecclésiaste Chap. 1 verset 11" qui est une
référence claire à la bible. Si l'on se réfère à l'ancien
testament on peut lire :
1.11 On ne se
souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui
arrivera dans la suite ne laissera pas de
souvenir chez ceux qui vivront plus tard. |
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Voici un texte plein d'enseignement et qui
ressemble fort à un constat bien pessimiste sur la mémoire
des hommes.
En clair, Boudet
nous dit qu'au fil du temps notre mémoire collective
s'efface irrémédiablement. Serait‑ce un avertissement afin
d'y prendre garde et donc de préserver nos connaissances ?
Bérenger Saunière
et Henri Boudet
ont semble t‑il tout entrepris pour reconstruire des
indices chacun à sa manière.
Saunière et Boudet dans
l'église,
Boudet dans un livre et peut‑être dans son
cimetière de Rennes‑Les‑Bains. Mais la démarche est la même.
Il ont du mettre en place une nouvelle codification qui
pourra franchir encore quelques siècles. La précédente ayant
sans doute un peu vieilli ou simplement effacée avec le
temps.
Cette démarche s'explique alors
pleinement si l'on veut faire attention à l'avertissement
que nous livre le Chap.1 verset 11...
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Le texte gravé sur la dalle
(reproduit avec l'aimable autorisation
des éditions Bélisane)
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Henri Boudet... Lequel est le vrai ? |
Comme si tous les mystères entourant sa vie et son œuvre ne
suffisaient pas, il existe maintenant aussi le mystère de son
apparence physique.
Nous avions
à l'origine une première image (1) parue dans "L'alphabet Solaire"
et fournie par J. Rivière. Ce portrait resta très
longtemps sur le podium et fit le tour non seulement des auteurs,
mais également de la planète Web. Il faut aussi rappeler
que la photo serait garantie authentique puisque qu'elle fut
semble‑t‑il offerte par Boudet lui‑même à la
famille Cros vivant
à Rennes‑les‑Bains. |

(1) Henri Boudet présumé
Extrait de "L'alphabet solaire"
Edition Guy Trédaniel |

(3) Henri Boudet présumé
Extrait de la photo "Réunion de prêtres"
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C'était
sans compter sur une seconde photo (2) montrant un autre Boudet
présumé, beaucoup plus rondouillard. Il faut dire que dans la
tradition populaire, Henri Boudet avait un certain embonpoint.
Cette image fut aimablement prêtée par
une habitante de Rennes‑les‑Bains aux chercheurs pour
publication et elle fut certifiée exacte par trois personnes dont le
conseiller municipal de Rennes‑les‑Bains.
En 2008 une
nouvelle ancienne photo fait son apparition comme par miracle. Elle nous montre
une scène étrange où cinq prêtres semblent se réunir. L'un d'eux
pourrait être Henri Boudet (3). La photo complète est affichée
dans l'album Saunière. |

(2) Henri Boudet présumé vers 1913
(photo offerte par une habitante
de Rennes‑les‑Bains)
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(4) Henri Boudet
selon le livre
"L'œil sur la montagne"
Edition Pégase |
La saga continue puisque nous aurions aujourd'hui un nouveau
candidat et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est très
différent des trois autres. Le visage est sec et effilé, le physique
plutôt mince, des yeux sévères et des oreilles décollées. Autant
dire que sa physionomie est plutôt différente des clichés
précédents.
Heureusement, il existe
une photo qui pourrait confirmer la version (3). L'image a été
prise sur le site des Roulers à
Rennes-les-Bains. Boudet pose aux pieds des
roches tremblantes, une manière sans doute de confirmer l'importance de ce lieu, centre du
Cromleck de Rennes‑les‑Bains selon lui. |

Henri Boudet
aux Roulers ?
(Photo collection J‑C Cathary) |

Très
probablement Henri Boudet
(photo non confirmée) |
Contemporain de Bérenger
Saunière lorsque ce dernier exerçait son ministère à
Rennes‑Le‑Château,
Boudet était le curé d'en bas, et
Saunière
le curé d'en haut. Pourtant, Il n'existe
aucune preuve formelle d'une relation suivie entre les deux
hommes. Mais il est difficile de croire, connaissant
Saunière et son tempérament, qu'ils ne se connaissaient pas.
Pour preuve,
les livres de
comptes de Boudet font apparaître de 1891 à
1893 et de 1895 à
1901 des versements à
Marie Dénarnaud pour une
somme totale de 3 679 431 francs or.
Comment peut‑on alors imaginer que Henri
Boudet et
Bérenger Saunière
ne se connaissaient pas ? Il n'existe aujourd'hui aucun
document connu prouvant leur relation, tout semble avoir été
organisé pour qu'il ne reste aucune trace. Ces deux prêtres étaient dotés d'une
intelligence rare et ont certainement tout fait pour conserver
la discrétion.
Henri Boudet, dont le rôle obscur est
à l'origine de beaucoup d'histoires sur Rennes‑Le‑Château,
fait planer
son ombre tout au long de l'affaire. Pour certains, il
était la tête pensante et Saunière
l'exécutant. Mais comme d'habitude, la vérité
est souvent plus complexe et mitigée. Boudet acquit sans
aucun doute de son
mentor
Henri Gasc, une connaissance dans l'art du cryptage que
Saunière n'a pas eu. On peut donc considérer que si Saunière
supervisa les travaux et la restauration de son église, le
cryptage très technique pourrait venir de Boudet.
Saunière et Boudet étaient en fait des amis
très proches et il n’y a aucun doute qu’ils avaient de
nombreux intérêts en commun. Ils aimaient entre autre se
promener dans leurs régions favorites. Pourtant les deux
prêtres avaient des traits de caractères très différents.
Tandis que Saunière était un extravagant extraverti, adorant l’ostentation, Boudet était un introverti qui
fuyait la publicité. C’est sans aucun doute l’une des
raisons pour lesquelles l’homme et sa fortune sont si
souvent passés inaperçus.
Curieusement, le 3 novembre 1897, ils
furent présents aux obsèques de leur confrère de
Coustaussa, l'abbé Gélis,
assassiné. Mais cette date changea leur comportement, car
ensuite on ne les vit plus jamais ensemble.
On estime que Henri Boudet dépensa
plus de 15 millions de francs or au cours de sa vie.
Tout comme Saunière, il s’était entouré d’objets rares et
précieux et tout comme Saunière il distribua une bonne
partie de ses richesses à ceux qui étaient dans le besoin.
S'ils vécurent tous les deux dans le luxe, ils n’oublièrent
jamais les souffrances de leurs prochains.

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