Les images offertes par la fresque de
la Montagne Fleurie
sont
sans doute les plus belles surprises visuelles de ces dernières années
dans le monde des deux Rennes.
Non seulement cette découverte était inattendue, mais sa richesse et son
imagerie émerveillent encore.
L'étude commença en
juin 2007 avec
Jean Brunelin et à partir d'une très
belle idée : photographier en haute résolution le
bas relief Marie‑Madeleine sous l'autel. Des détails
étranges étant
perceptibles, il fut naturel d'aller voir également de plus près la
fresque et ses
peintures d'un autre siècle. Très vite, une cascade de
surprises nous convainquit de l'importance de
la composition. Nous n'étions pas en présence d'une simple décoration
religieuse un peu trop voyante, mais plutôt devant un témoignage
important, déposé
discrètement à la fin du
19e siècle et destiné aux générations futures et aux curieux.
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Sur le mur arrière de la paroisse, au‑dessus du
confessionnal, une fresque impressionnante |
Entre
2007
et 2008, un
travail d'inventaire et de recherche commença alors. Chacun à son tour nous étions
émerveillés de mettre à la lumière des images plus belles les unes que les autres. Ce travail a d'ailleurs été le
déclencheur d'un livre "Le Secret dans l'art ou l'art du
Secret" que j'eus le plaisir d'écrire et de publier en
mai 2008.
A‑t‑on déchiffré
totalement cette fresque ? Certainement pas ? Il reste encore
beaucoup d'étude qu'il faut corréler avec d'autres
indices. Mais une chose est maintenant certaine. Cette œuvre
a été laissée délibérément pour quelques curieux qui sauront
détecter les anomalies et les traduire.
Qui est à l'origine
de ce message ?
Bérenger Saunière ?
Henri Boudet ?
Jean Jourde ? Une
organisation religieuse ? Les Lazaristes? Difficile à affirmer puisque les
preuves n'existent pas, mais les faits sont là. Ces images
nous ont été laissées en héritage. Il existe toutefois
quelques indices qui suggèrent des pistes sérieuses.
Serons‑nous assez
responsables et assez mûrs pour accepter ce message ? Pourrons‑nous le comprendre
et le respecter ? Je me suis souvent posé cette question, car c'est de notre
patrimoine historique et sacré qu'il est question...

Je
remercie l'équipe municipale de Rennes‑le‑Château 2008 de
m'avoir accordé l'autorisation de photographier cette
fresque dans les meilleures conditions possible. Ce
travail que je livre aujourd'hui est le résultat de
nombreuses heures d'étude et de recherche.
C'est pourquoi tout le matériel photographique et ces études sont protégés
Copyright © RLC Archive ‑ Jean‑Pierre Garcia et Jean
Brunelin |

La peinture latérale droite de la fresque |
Contrairement à la peinture
gauche, l'atmosphère
droite est
plus froide, plus hivernale. Le paysage ne présente aucune
fleur et seules quelques végétations possèdent encore leurs
feuilles. La couleur orangée du ciel montre qu'il s'agit de
l'aube ou de l'aurore. Dans un relief légèrement vallonné, un village en ruine ou incendié est visible au
loin. Plus avant, un personnage courbé semble visiter les
lieux.
Le détail le plus frappant est visible en bas,
au premier plan. On
y voit un chapiteau corinthien. Il fut depuis
le début de l'affaire associé au haut de
colonne du
balustre dans lequel le carillonneur
Antoine
Captier découvrit une petite fiole. Ce sera le seul détail
intrigant de la fresque que les chercheurs repèreront en plus de 50 ans d'interrogations...
Pourtant, la fresque
qui semble
si difficile à décoder et muette ne demande qu'à communiquer.
Car il suffit de l'observer attentivement
pour qu'elle devienne très bavarde...
Un exercice étonnant consiste à
rapprocher les deux peintures en éliminant le rond de bosse. Cela permet de comparer plus facilement les ambiances dégagées par les
deux paysages. Le constat est évident. Ces deux campagnes diffèrent aussi bien par les couleurs
dominantes que par les scènes représentées. À gauche, c'est le
printemps ou l'automne, à droite c'est l'entrée ou la sortie de l'hiver.
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Les deux
peintures latérales sont très différentes
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Le village
ruiné
La fresque résulte d'un vrai travail d'artiste et chaque détail compte. Au loin, posées sur une légère
colline, quelques bâtisses semblent abandonnées et en ruine. Est‑ce la conséquence d'un pillage ? D'un incendie ? Est‑ce un village
abandonné ? Ce hameau existe‑t‑il encore ? Serait‑ce Coustaussa et son château en ruines ? Le
village de Montferrand au‑dessus de
la bergerie Paris ? Personne n'a su encore authentifier ce lieu avec certitude. |

Le village en ruine ‑ Mais de quel
village s'agit‑il ?
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Un personnage
bien mystérieux
Légèrement vers l’avant du tableau on
aperçoit un personnage portant un chapeau, un parapluie
sombre et des sabots. La paysanne semble courber l'échine et
se pencher avec curiosité sur un buisson. |

Un personnage étrange |
Mais lorsque l'on regarde en détail le dessin, le doute s'installe.
La
morphologie du petit personnage pourrait aussi indiquer un homme avec un corps plus allongé et plus sec. Quant à ses habits, à
défaut d'une robe de paysanne, il pourrait aussi s'agir d'une soutane fermée par une large ceinture rouge, à moins que le rouge ne
soit que le reflet d'un soleil levant ou couchant. Un chapeau et un parapluie noir pourraient aussi confirmer le statut de prêtre.
Plus mystérieusement, chaque main tient comme un
papier blanc. Fallait‑il deux documents différents pour arriver au but ? S'agit‑il des
parchemins ?
La fresque raconte une histoire, peut‑être celle d'un prêtre qui partit à la recherche d'un
mystérieux dépôt. S'agit‑il de
Bérenger Saunière, d'Henri Boudet, de
Jean Jourde ?
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Le mystérieux personnage et son parapluie
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Le personnage semble observer des objets curieux... |
La fresque est truffée de
détails curieux. Ici, au pied du buisson que contemple le personnage, des objets sont discrètement posés sur le sol. S'agit‑il de
pierres particulières servant à indiquer une piste ? S'agit‑il d'un repère ? |
Un
chapiteau antique
Le seul élément insolite qui fut depuis très
longtemps repéré dans la peinture est ce chapiteau corinthien.
Il fut surtout confondu avec
le balustre de bois qui servait de pied à l'ancienne chaire et que Saunière conserva avec lui après avoir
découvert la petite fiole.
Il n'existe pas d'explication
convaincante sur la présence de cet objet antique, seulement
quelques pistes. Ce type de chapiteau s'appelle aussi une
"Campane", mot
dérivé du latin
campana
signifiant "cloche". C'est en effet le nom que l'on donne en architecture au corps du
chapiteau corinthien qui, dénué de ses feuilles, ressemble à
une cloche inversée. Hasard... Il existe un lieu‑dit au‑dessus de Peyrolles nommé :
"Sarrat de la Campane".
La présence de ce chapiteau
corinthien peut aussi signifier les restes d'un vestige
historique antique. |

Le chapiteau corinthien
au premier plan
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Un coffre dissimulé ?
Il fallut attendre les images numériques détaillées pour découvrir enfin un autre objet. Si on agrandit le chapiteau,
un curieux coffre apparaît derrière. L'artiste usa de son talent
pour le fondre littéralement dans le paysage. L'objet semble être composé de bois et paraît abandonné ou
plutôt abimé. Le manque d'échelle interdit malheureusement toute
déduction concernant sa taille exacte. |

Un coffre étrange derrière le chapiteau corinthien |
La précision des photos
fait d'ailleurs apparaître d'autres détails comme ce
reste de ferrure ou de lanière posé sur son coin inférieur.
Une modélisation 3D
permet de mieux se rendre compte de l'objet représenté : |
Si de nombreux éléments dans
l'église de Saunière
laissent une libre interprétation, cet objet a été incontestablement dessiné.
On ne peut le nier, et c'est
véritablement une pierre de plus dans le jardin des
détracteurs.
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Que peut
représenter ce coffre ?
Si le coffre a été peint avec
une telle précision, c'est qu'il
représente un objet précis et
connu à l'époque. Car il est évident que si le peintre a soigné son
apparence, c'est surtout pour qu'il soit compréhensible et
interprétable par
un observateur avisé.
Une autre piste pourrait être celle‑ci. Au 19e
siècle, le sel pouvait être conservé dans un coffre en bois tel
que celui‑ci. Or en vieux languedocien, cette grosse salière
s'appelait "une saunière" !
Le "Saunier"
étant l'ouvrier qui travaillait le
sel dans le Languedoc sur les
salines du littoral méditerranéen.
Serions‑nous alors en présence d'une simple signature en
forme de rébus et pourquoi ?
Ce n'est pas un secret que Saunière participa à
la décoration. Fallait‑il l'impliquer encore plus ? Nos
prêtres du Razès avaient‑ils peur que ce nom se perde dans
les siècles à venir ? Pourquoi alors ne pas l'avoir noté en
clair ?
Avons‑nous
fait le tour des objets insolites ? Bien au contraire. Un autre
détail plus discret et plus énigmatique se cache sous la "Saunière".
S'agit‑il d'une autre signature ?
Le sel est un élément qui
revient régulièrement dans l'énigme. Nous le trouvons par
exemple dans le
Grand
Parchemin
sous la forme de deux mots "Panis et
Sal". Il existe aussi dans la Sals, une rivière
très salée qui traverse Rennes‑les‑Bains.
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Un autre objet mystérieux sous la "saunière" |
Aiguisez vos yeux... Prenez le
temps de la découverte... Vous verrez au bout de quelques
secondes une forme curieuse aux bords arrondis et brillants. Des
reflets métalliques sont perceptibles, comme pour nous montrer
une ferrure ou une pièce métallique.
Ceci est un exemple
montrant la composition complexe de la peinture. Car pour
espérer aller plus loin, il faut non seulement posséder de très
bonnes photos, mais aussi jouer avec les lumières et les
filtres. Car selon les éclairages incidents, des
détails apparaissent ou non. Certaines études ont nécessité
l'analyse de plusieurs clichés du même détail. |

Une pièce métallique ou une ferrure ? |

N'espérez
pas trouver ici la justification d'une quelconque interprétation. Je laisse le soin
à chacun de suivre ses convictions. L'étude de la fresque fournit une
multitude d'indices qu'il faut ensuite corréler avec d'autres
informations pour arriver à un résultat. Je pourrais bien sûr
évoquer ici une selle, une ceinture, des étriers ou un outil.
Il faut l'admettre ; nous ne disposons pas de suffisamment
d'éléments aujourd'hui pour apporter des réponses convaincantes. Mais le fait de constater que des objets
insolites ont été dessinés intentionnellement constitue déjà
une très belle découverte...
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