Ou l'histoire d'un grand Secret...

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L'église Marie Madeleine, le bénitier - Rennes-le-Château Archive

L'église Marie‑Madeleine       2/11
Les anges du bénitier et Asmodée

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

   L'église Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus grande fierté de Bérenger Saunière. Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et de métaphores que Saunière, Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité. Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec Nicolas Pavillon et la baronnie des Hautpoul, ou celui du 19e siècle avec Bérenger Saunière, sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.

 

   Comment un prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ? Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si couteuses ? Car le résultat ne peux laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné par la fresque de la Montagne Fleurie.

 

    Surtout elle représente un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis 50 ans tentent vainement de décoder son message...

 

 

 

 

Le diable Asmodée... Gardien des trésors...

   Voici le personnage symbole de Rennes‑le‑Château. Dès que l'on franchit le porche de l'église Marie‑Madeleine, on est accueilli sur la gauche par un bénitier porté par un diable grimaçant bien mystérieux et qui ne laisse personne indifférent. Pour tous les chercheurs et les passionnés, il représente un classique de l'imagerie ésotérico‑mystique de Bérenger Saunière.

   Le premier regard porte immanquablement vers le bas du bénitier où se trouve un diable hideux et inquiétant que Gérard de Sède a tout de suite associé à Asmodée, le gardien des trésors du Temple...

 

Pour découvrir l'entrée de l'église de Saunière en 360°

(Une version QuickTime déjà installée est indispensable)

 

   Ce qui frappe dans la sculpture c'est la posture incroyablement inconfortable du diable Asmodée. Il n’est ni agenouillé, ni debout, ni accroupi. Il se prépare à se lever ou à s'asseoir et se serait retrouvé dans cette position douloureuse, écrasé par le poids du bénitier.

 

   Sa main gauche paraît relever son vêtement pour faire apparaître son genou droit. Quant à sa main droite, elle fait un geste étrange, comme si elle voulait former la lettre O ou montrer un cercle.

 

  En fait, il faut savoir qu'en son temps, Bérenger Saunière avait prévu de placer un trident dans la main afin de rendre le personnage plus vrai. D'ailleurs, ce trident faisait à l’origine partie de la statue, mais il fut retiré par la suite, sans doute pour éviter de blesser les paroissiens...  


Asmodée dans une posture inconfortable, écrasé par le bénitier...

 

   Le diable grimace de manière hideuse. Il porte sur son visage une expression d’intense douleur dû à l’inconfort extrême causé par sa position. Quiconque tenterait de prendre cette posture la trouverait très rapidement insoutenable. 

  Sa tunique de soie verte est très belle et luxueuse comme d'ailleurs tout le statuaire. Il porte à la taille une ceinture dorée qui paraît être un anneau d’or plutôt qu’une lanière de cuir ou de tissu.

   Le diable porte des fonts baptismaux sur ses épaules. Il faut d'ailleurs noter que ces fonts sont représentés par une coquille géante rappelant étrangement les deux bénitiers de l'église Saint‑Sulpice à Paris.

    Asmodée, grimaçant de douleur sous le poids du bénitier est presque à genoux, comme assis sur un siège invisible. Il est alors troublant de faire la relation avec un étrange fauteuil appelé justement par la tradition populaire "le Fauteuil du Diable".

 

   Or ce "Fauteuil du diable" existe... Taillé d'une seule pièce dans une roche, il se trouve non loin de la Source du Cercle, tout près de Rennes‑les‑Bains...

 

Coordonnées GPS :  42° 54' 43.80"  N    2° 18' 60"  E

Altitude : 375 mètres

 


Le fauteuil du diable près de Rennes‑les‑Bains

 

   De nombreuses théories de codage circulent portant sur les caractéristiques anatomiques de ce diable, mais aucune d’entre‑elles n’a apporté une contribution importante à l’éclaircissement du mystère.

 

   Une énigme supplémentaire est celle des inscriptions étranges ressemblant à des coups de griffes. Elles sont visibles sur l'aile gauche du diable. Peut‑on réellement penser que ces marques soient là par accident ? Peut‑on croire que l'artisan et Bérenger Saunière aient pu ne pas les remarquer ?

 

   Il existe aussi une légende des Indiens Delaware dans le Wyoming qui associent la marque des griffes de l’ours au diable. Aurait‑ton ici un rapport avec cette ancienne légende... La griffe de l'ours sur le diable ? C’est aussi la légende de la Devils Tower (la tour du diable), site sacré pour les indiens et qui a constitué le principal décor du film de Spilberg « Rencontre du troisième type ». Ce site a aussi un rapport avec le Bugarach...


Les inscriptions étranges
sous l'aile du diable


Les mystérieuses griffes
sous l'aile

 

Les quatre anges et le signe de croix

   Légèrement en arrière et au dessus du diable Asmodée se trouve un groupe de quatre anges richement vêtus.

   Chacun exécute une partie du signe de croix, mais observez‑bien ; alors que l’ange qui se trouve dans la position la plus élevée semble regarder au loin, celui qui est agenouillé pointe de sa main gauche le bas du bénitier, ou plus exactement deux éléments particuliers : en premier un texte, et juste en dessous, Asmodée.

 

L'inscription donne le ton du message :

 

PAR CE SIGNE
TU
LE VAINCRAS

 

Mais qui faut‑il vaincre ? Il suffit alors de baisser les yeux pour comprendre...


Les quatre anges du bénitier
font un signe de croix

   Le signe doit servir à combattre le démon Asmodée qui est aussi gardien des trésors du Temple...

 

Cette formule a en réalité été détournée de sa version originale :

« Par ce signe tu vaincras », ce qui représente une preuve flagrante de la volonté de codage. De plus, ces quelques mots étant à l'entrée de la paroisse, ils s'adressent à tous les visiteurs. Il n'y a donc aucun désir de dissimuler l'anomalie, son but étant bien d'interpeller et d'attirer les curieux à approfondir. Il est remarquable de voir que le procédé fonctionne à merveille depuis maintenant de nombreuses décennies.

 

   « PAR CE SIGNE TU VAINCRAS » proviens de la traduction d'une locution latine : "In hoc signo vinces", elle‑même traduite du grec ancien. Dans la chrétienté, cette formule fait référence à la légende de la vision de Constantin le Grand et peut être de toute son armée. Selon le récit, une croix rouge apparut effectivement dans le ciel avant la bataille contre Maxence, le 28 octobre 312 au pont de Milvius près de Rome. La victoire de Constantin décida d'après la légende de l'avenir du Christianisme.


Constantin et la croix dans le ciel "In hoc signo vinces" par Raphael, Vatican

   Constantin le Grand (274‑337 de notre ère), fondateur de Constantinople (devenue Istanbul) fut le premier gouverneur romain à se convertir au christianisme. En l’an 312 de notre ère, au soir de la bataille du pont de Milvia contre son rival Maxence, le Christ lui apparut en rêve et lui ordonna d’écrire les deux premières lettres de son nom sur le bouclier de chacun de ses soldats (XR) (hi rho). Le jour suivant, Constantin aperçut une croix superposée au soleil, accompagnée des mots "In Hoc Signo Vinces" (Par ce signe tu vaincras). L’issue de la bataille fut que Constantin défia Maxence.

 

Toujours selon la légende, Constantin choisit la phrase "In hoc signo vinces" comme devise et la vision de la croix serait en fait celle du chrisme, un symbole avant tout Chrétien.

 

Le chrisme (☧) est formé de deux lettres P et X signifiant officiellement le mot latin « PAX », ou paix. Mais en réalité, la symbolique est beaucoup plus ancienne que le christianisme, et peut être retracée au‑delà des périodes Araméenne et sumérienne. Elle plonge ses racines profondes jusqu'à l'Égypte antique, plusieurs millénaires avant l'ère de Christ.

 

   Notons que la locution PAR CE SIGNE TU LE VAINCRAS comporte 22 lettres... un nombre hautement symbolique pour Saunière).  

 

L'inscription BS

   Comme si les quatre anges n’invitaient pas déjà assez à la curiosité, une nouvelle énigme se trouve sur le bénitier.

 

   Juste en dessous de l’inscription un médaillon porte deux lettres noires sur fond rouge : BS. En dessous, deux salamandres au corps et à la tête de dragons sont réunies par la queue et par un anneau placé au sommet d’une pomme de pin. Des flammes semblent surgir tout autour d’elles.   

 

   Que peuvent signifier les initiales BS ? Pendant de nombreuses années les auteurs et chercheurs n'ont pas manqué d'imagination pour proposer une solution. Je ne retiendrais que quelques unes qui sont aussi les plus classiques :

BS   comme   Bérenger Saunière
BS   comme   Boudet Saunière
BS   comme   Blanchefort Seigneur
BS   comme   Blanque Sals

  La version Bérenger Saunière semble toutefois la plus naturelle. Après tout, l'église de Rennes‑le‑Château est officiellement sa création et il ne s'en est jamais caché. Mais si l'on choisit Boudet / Saunière, la signification est tout autre. Cette inscription devient alors une indication que Henri Boudet participa à la conception et à la décoration de l'église. Compte tenu des recherches actuelles, il semble bien que cette solution doit être privilégiée... Mais il faut aussi être prudent. Boudet, dans son art de la cryptographie, nous a habitué à peser les mots, les symboles et les doubles sens.

 

   Avec les années certains détails s'estompent et disparaissent. Heureusement, la photo est là pour rétablir la vérité. L'inscription BS que nous voyons aujourd'hui a été malheureusement restaurée sans respecter la typographie d'origine. Or la version originale montre des caractères bien particuliers...

 

   Certains auteurs on vu aussi dans ces symboles le 8ème signe zodiacale du scorpion. Il est vrai que Boudet est né le 16 novembre, signe du Scorpion...

 


 

L'inscription BS telle qu'on pouvait la voir
dans les années 1960‑1970

 

 

Les deux salamandres

 

   Sous le cartouche ovale BS, on peut observer deux salamandres. La salamandre a toujours été considérée comme une créature mythique née du feu, vivant dans le feu et mourant que lorsque les flammes qui l'ont vu naître s'éteignaient. Elle symbolise un reptile maudit dont sa morsure rendrait un homme chauve et serait même mortelle. Les deux queues semblent tenir un anneau déposé au sommet d’une pomme de pin. La position des salamandres proches du diable juste en dessous, pourrait faire allusion à leur origine.

   La salamandre a fréquemment été adoptée comme emblème du courage et de la patience dans la souffrance.   Jean d’Aragon l’a incluse dans sa devise “Durabo” (je souffrirai avec patience), et François Ier de France l’a placée dans la sienne : « Nutrisco et Extinguo » (je nourris et j’éteins) ;  il a été parmi les premiers à prendre cette créature pour emblème un peu partout dans ses châteaux, en particulier dans ceux de Blois et de Chambord. La salamandre a également été utilisée en héraldique, pour signifier la constance et la justice, l’homme qui demeure impassible et indemne dans le feu des tourments.  


La salamandre de François 1er

 

   Pour Paracelse, il dénombre 7 races de créatures sans âme : les génies à forme humaine mais sans âme ni esprit, les géants et les nains. La Terre, par génération spontanée, produit des nains qui gardent les trésors sous la montagne ; l'Eau produit les ondines ; le Feu, les salamandres ; l'Air, les elfes. Ensuite viennent les géants et les nains issus de l'air, mais qui vivent sur la terre.
Hé oui, nous ne sommes pas très loin du Seigneur des Anneaux de Tolkien...

 

   Pour les chrétiens, la salamandre a également une signification particulière, comme on peut le constater dans le "Bestiaire Divin" (écrit vers 1210/1211) de Guillaume le Clerc et qui écrit ce qui suit à propos de la salamandre : 

‘Cette bête (la salamandre) signifie l’homme de raison menant une vie sainte, et qui est si plein de la foi parfaite qu’il éteint sur son chemin le feu de la luxure et la chaleur ardente du vice. Je vous prie de ne pas penser que je vous dis un mensonge.   Le feu qui tourmente les âmes ne peut affecter ceux qui servent bien Notre Seigneur, dans la bonne et parfaite foi.   Ils ne craignent pas les flammes que le diable peut vouloir préparer à leur intention, lui qui est si méchant et si malin.  Dans le feu se sont retrouvés Ananias, Misael et Azarias; ils n’y ont été blessés d’aucune manière, parce qu’ils étaient soutenus par la foi.  Mes maîtres, il n’y a aucun doute là‑dessus:  par la foi et la conviction juste, l’homme est sûr de surmonter toutes les sortes de tourments.  Les Ecritures en témoignent : c’est écrit dans Isaïe, que par la foi les saints ont complètement vaincu le péché et éteint le feu.

 

   Ceci pourrait signifier que "Par ce signe tu le vaincras" est la manière dont Saunière a exprimé l’idée que "l’on peut surmonter toutes les sortes de tourments et en éteindre le feu par la foi et la victoire sur le péché". 

 

   Il se peut aussi que la salamandre porte une autre connotation : elle a été utilisée en héraldique par le Comte de  Chambord (dont l’épouse avait fait un don à Saunière) et par les comtes d’Angoulême, dont l’illustre ancêtre était François Ier de  France.

 

  Si l’on considère que les opinions politiques de Saunière étaient ouvertement royalistes, alors les salamandres prennent une signification tout à fait particulière, puisqu'elles font référence à la monarchie française. Souvenons nous que lorsque Saunière entra en fonction à Rennes‑le‑Château, des élections eurent lieu et il fit fortement campagne contre les Républicains :

 

   "Les Républicains ! ", a‑t‑il tonné en chaire de vérité   "voilà le diable qui doit être vaincu. Voilà ceux qui devraient fléchir le genou sous le poids de la religion et de ses baptisés.  Le signe de la croix est victorieux et est à nos côtés..."

 

   En disant "à nos côtés" il parlait sans doute du côté des  royalistes.  Les salamandres surmontent justement un diable hideux, ce qui implique que la famille royale triomphe du démon (les républicains). Mais tout ceci n'est qu'hypothèse...

 

   Il est passionnant de voir que certains détails de Rennes sont retrouvés petit à petit sur d'autres sites. C'est tout à fait naturel si l'on considère que la Maison Giscard, le célèbre statuaire toulousain, alimenta la plupart des paroisses de la région du Sud‑ouest de la France durant de nombreuses années.

   C'est ainsi que François Pous, notre passionné globe‑trotter, mis la main en juin 2009 sur ces salamandres dont nous savons maintenant qu'elles ne sont pas uniques. Cette station 14 Giscard d'une église de Haute‑Garonne en est la preuve. La commande de la station fut effectuée en 1899 et donc bien après celle de Rennes‑le‑Château.

 

La station 14 dans
une église du Tarn
(photo F. Pous)

 

 

   On peut observer que le moulage de la partie basse de cette station 14 a littéralement servi au bénitier. Seul l'emplacement du numéro de station a été réservé pour y incruster les supposées initiales des auteurs Boudet / Saunière...

   La salamandre, petit dragon, est un amphibien et non un lézard, doté d’une queue et qui est sortit des marécages à l'époque des dinosaures. Les salamandres, tritons, sirènes, amphiumes et axolotls constituent l'ordre des Caudata (anciennement Urodèles). Beaucoup de salamandres sont très colorées, signalant à leurs prédateurs, qu'elles ont mauvais goût car venimeuses. La plus grande salamandre est la salamandre géante de Chine, suivie de près par la salamandre géante du Japon. Elles peuvent être terrestres, aquatiques, semi‑aquatiques et même arboricoles


La salamandre que l'on peut trouver en Europe

 

   l'une des principales entités de l'élément feu est la salamandre. Dans la mythologie, la salamandre est une représentation symbolique de l'esprit élémentaire du Feu. Elle est capable, d'éteindre ou d'allumer un feu. Elle avait un aspect négatif, on disait que son poison tuait un homme ou empoisonné un arbre fruitier et les fruits si elle marchait dessus. Le feu aussi renvoi à la nature divine, au feu sacrée par le contrôle sur toutes choses, une salamandre peut vous aider à vous contrôler par sa maîtrise et son savoir.  


La salamandre alchimique symbole du feu

 

   La salamandre est un animal mythique qui symbolise le feu et la pureté. Très présente dans les bestiaires du Moyen‑âge, elle représentait aussi la chasteté et l’indestructibilité. Pour les alchimistes, la salamandre est un symbole du feu, élément essentiel à la transmutation du plomb en or. C’est également l’emblème du roi François Ier dont la devise était : « je nourris et j’éteins ».