Si vous
ouvrez un dictionnaire et que vous cherchez la définition du
mot "géométrie" vous trouverez une formule ressemblant à
celle‑ci :
"Branche des mathématiques qui étudie les propriétés de l'espace"
Et en poursuivant, vous découvrirez une liste de spécialités
comme : la géométrie analytique, euclidienne ou non, affine, pure,
algébrique, différentielle, vectorielle, 3D et même virtuelle...
Pourtant celle qui entoure notre vie, celle qui modèle notre
monde, celle qui fit rayonner les artistes de tout temps, celle
qui fit rencontrer les mathématiciens et les philosophes, celle
qui aida les hommes à dialoguer avec leurs dieux, cette
géométrie que l'on nomme sacrée
est non citée. Cette science a‑t‑elle été évacuée de nos manuels
scientifiques pour son côté ésotérique et insaisissable ? Ou
tout simplement, notre perception du monde ne serait‑elle plus
capable de décoder ce type de langage ?
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Les jardins de Versailles |
L'énigme de Rennes nous rappelle malgré tout
l'importance de la Géométrie sacrée et son caractère
incontournable. Car elle est tout simplement l'une des disciplines qu'il faut
maîtriser si l'on veut espérer comprendre et décoder certaines
pistes.
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Pourquoi ce thème et quel est son rapport
avec
Rennes‑le‑Château ?
Les passionnés et les chercheurs qui ont exploré l'affaire
dans ses grandes lignes le savent bien.
La géométrie
est omniprésente dans les secrets du Razès et pour de
multiples raisons. En voici
quelques exemples :
L'abbé
Boudet
nous invite au
travers de son
Cromleck et
de sa
croix
celtique
à raisonner sur la base de cercles et de
croix.
Le
Serpent Rouge
demande
au lecteur d'user de
l'équerre et du compas,
de tracer une ligne, un
cercle :
Rassembler les pierres
éparses,
œuvrer de l'équerre et
du compas
pour les remettre en ordre
régulier, chercher
la ligne
du méridien en allant de
l'Orient à l'Occident, puis
regardant du Midi au Nord,
enfin en tous sens pour
obtenir la solution
cherchée, faisant station
devant les quatorze pierres
marquées d'une croix.
Le cercle
étant l'anneau et
couronne, et lui le diadème
de cette REINE du Castel |
Nicolas Poussin
élabora les
Bergers d'Arcadie
sur des concepts
géométriques et topographiques complexes. Ce
n'est d'ailleurs pas le seul peintre à avoir
utilisé ces notions. D'autre part, le fond
montagneux désigne 3 sommets, le Cardou, le
Bézu et la Pique Grosse qui forment un
triangle sacré, un Triangle d'Or.
Toutes les
études et les essais de décryptages des
parchemins
dits de Saunière et des
pierres gravées
aboutissent à des tracés géométriques aux
propriétés remarquables.
Le
Domaine de
Bérenger Saunière
est construit sur une base géométrique
sacrée très stricte.
Certains
codes sont élaborés sur des alignements
topographiques destinés à montrer une
direction comme l'alignement des
pierres dressées vers
Notre Dame de Marceille.
Les
alignements découverts par
Henry Lincoln dans le Haut Razès
mettent en évidence des droites, des
cercles, des pentacles et des formes
géométriques étonnantes... Un exemple est
celui du
Cercle des églises.
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Je n'ai pas la prétention de dresser
ici un panorama exhaustif de cette science qui est la
Géométrie Sacrée. Il n'y en a pas. Je ne tomberais pas
non plus dans de l'ésotérisme de pacotille. De nombreux
auteurs ont déjà sombré sur cet écueil. Je me contenterai de
fournir uniquement quelques clés indispensables à connaître,
pour comprendre plus facilement les mécanismes, les règles
et les contraintes que de nombreux artistes ont dû respecter
dans leur art durant des siècles. Mais c'est aussi des
notions qu'il faut connaître lorsque l'on aborde
Rennes‑le‑Château et ses dérivés symboliques. Les codeurs
ont utilisé cette forme de langage et pour s'en convaincre
il suffit de survoler le Domaine de Saunière (voir
la géométrie sacrée du
Domaine)
Si ceci nous paraît aujourd'hui
complexe et peu connu, il faut savoir que la
Géométrie Sacrée était pour nos ancêtres
érudits, une forme de langage avec le divin tout à fait
naturelle. Notre civilisation, hyper médiatisée et
rationnelle, a malheureusement perdu ces concepts
indispensables à la compréhension de nos racines et de notre
monde...
Mais mon objectif ambitieux est aussi
de démystifier ce terme pompeux de "Géométrie Sacrée".
Trop d'auteurs manipulent cercles et pentacles sans
connaître exactement les symboles et les règles
mathématiques qui y sont associés. Pire, dans l'esprit de
beaucoup, la Géométrie Sacrée relève de l'impalpable, de
l'occulte ou de la magie noire. C'est pourtant tout le
contraire. Cette science décrit l'harmonie qui nous entoure
et elle suit des règles mathématiques très précises.
Nicolas Poussin, Maître
en la matière, usa de cette science pour nous laisser dans
les Bergers d'Arcadie un héritage
merveilleux... On ne peut espérer soulever son voile, sans
connaître les outils et les règles qu'il a utilisés.
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Qu'est‑ce que la Géométrie Sacrée ? |
Définitions
Si l'on s'en tient à la définition
d'un dictionnaire, la géométrie est la science mathématique
qui étudie les relations entre points, droites courbes,
surfaces et volumes dans l’espace. La géométrie devient
Sacrée si on lui ajoute une dimension
d'harmonie, des valeurs artistiques et une dimension
divine... En d'autres termes, la
Géométrie Sacrée utilise les concepts de la
géométrie euclidienne simple, mais en mettant en relief
l'harmonie universelle de notre monde.
Mais attention, le terme de
Géométrie Sacrée englobe aujourd'hui tout et n'importe
quoi, car même si elle possède l'attribut de
Sacrée, elle n'en reste pas moins une science
mathématique qui a ses règles strictes, ses théorèmes et ses
axiomes.
Trop d'auteurs utilisent cette géométrie pour donner une
certaine consistance à des thèses plus ou moins ésotériques
et à des constructions arbitraires.
En fait il faudrait plutôt parler de Géométrie harmonieuse
ou de
mathématiques artistiques.
Mais comme d'habitude, lorsqu'un sujet est peu connu ou mal
maîtrisé car complexe, il est exploité et détourné pour
mieux faire passer des idées très différentes. C'est
tellement plus simple...
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La voute étoilée de la cathédrale de
Burgos |
Ses origines et son domaine
On retrouve la
Géométrie Sacrée dans les temps les plus anciens et dans
toutes les contrées du monde. Depuis l'aube du
Ve
millénaire av. J.‑C. l'homme s'est intéressé à cette
science et ceci est nettement visible dans les restes
archéologiques. Elle est intimement intégrée dans
l'antiquité grecque, romaine, égyptienne, chinoise, aztèque,
inca, mais aussi à notre moyen âge avec les bâtisseurs de
cathédrale ou à l'époque de la renaissance occidentale. Elle
touche non seulement l'architecture, mais aussi la peinture,
la sculpture, l'orfèvrerie et même la littérature et la
poésie. La Géométrie Sacrée étant harmonieuse, elle
s'intègre dans toutes les formes de l'art et donc dans notre
conscient et notre subconscient collectif.
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Euclide d'Alexandrie
325 av. J.‑C.
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La Géométrie Sacrée englobe un nombre de
domaines incalculables. En fait, sans le savoir et sans nous
en apercevoir, nous baignons dans un monde régit par une
mathématique harmonieuse et équilibrée. Le métier moderne
appelée "Designer" n'est qu'une mutation de cet art
adapté au monde moderne et aux contraintes économiques.
Mais ce n'est pas tout. Cette science
qui aurait pu être inventée par l'homme pour l'homme se
retrouve en plus dans la nature. C'est la principale raison
pour laquelle les anciens considéraient cette connaissance
comme divine. Avant que l'homme ne découvre la
Géométrie Sacrée, Dieu inventa la nature et
l'harmonie...
La géométrie Sacrée est donc la
science descriptive qui met en lumière l'harmonie de notre
monde. Elle est le reflet de notre conscience d'être. Mais
cette géométrie ne représente qu'une infime partie du réel
problème. Les anciens s'attachaient surtout à l'étude sur un
plan à l'aide de la règle et du compas. Mais il faut
savoir que les volumes ne sont pas non plus épargnés ni la
dynamique, c'est à dire l'étude du mouvement des formes.
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Qui utilisait la Géométrie sacrée ?
Toutes les civilisations anciennes ont
utilisé à des degrés différents cette science. Mais
celle‑ci, demandant des connaissances très particulières en
mathématiques et en géométrie, elle était réservée à une
élite et donc à un pouvoir.
Cette branche scientifique fut très
vite élitiste et donc secrète. Celui qui domine cet art
domine la création artistique et possède un puissant pouvoir
sur les autres. Il faut donc considérer deux groupes : ceux qui
l'utilisèrent comme les bâtisseurs de
cathédrale, et ceux qui en avaient une connaissance
approfondie comme
Nicolas Poussin
ou
Léonard de Vinci...
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Le Grand Architecte créant le Ciel et la
Terre à l’aide du grand compas
(Bible de Vienne du XIIIe
siècle) |
Aujourd'hui elle est toujours utilisée,
mais souvent sans connaître les fondements symboliques qu'elle
véhicule. Par exemple le
Nombre d'Or est très connu dans
les métiers de l'art, mais qui sait ce qu'est
un
Triangle divin ou combien vaut
une
coudée
royale ? Se rappelle‑t‑on du génial
Fibonacci ? Sait‑on
que le retrouve le Nombre d'Or
même dans notre ADN ? |

Gravure maçonnique
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Pourquoi
utilisait‑on la Géométrie Sacrée ?
Paradoxalement, même si l'on considère
aujourd'hui que nos lointains ancêtres maîtrisaient les
sciences de la terre comme l'astronomie, à des niveaux de
connaissance qui
nous étonnent encore aujourd'hui, il est certain qu'ils ne
disposaient pas de la puissance de calcul qu'un architecte
peut disposer aujourd'hui.
De même tous les outils mathématiques
modernes comme le calcul matriciel, vectoriel ou intégral,
étaient inconnus. La géométrie offre un moyen simple de
construire des chefs‑d'œuvre à l'aide d'outils simples et
adaptés. Le compas en est certainement le plus bel exemple.
Le fait d'utiliser la
Géométrie Sacrée
introduit donc dans la réalisation une dimension
harmonieuse, proche de la nature et donc divine... Mais
c'est aussi un moyen souvent utilisé pour passer un ou
plusieurs messages symboliques, seulement compris par les
initiés. Utiliser la géométrie sacrée c'est entrer en
communication avec Dieu et conserver un niveau de
confidentialité très élevé.
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Plan de l'église du Temple à Londres
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Pourquoi nos ancêtres ont‑ils tant
vénéré cette science ?
Toutes les anciennes civilisations ont
considéré la
Géométrie Sacrée
comme une science divine. De plus étant présente dans la
nature, elle participe à l'équilibre de notre vie
matérielle. On comprend alors d'où provient cette expression
"Dieu est partout et le créateur de toute chose". En
effet la moindre feuille d'un arbre ou le plus petit
coquillage respecte les lois mathématiques dorées et donc
divines.
La
Géométrie Sacrée
peut donc être considérée comme un langage universel,
rigoureux et harmonieux.
L’univers tout entier est construit selon une
harmonie parfaite. Les orbites des planètes autour du soleil
sont structurées par des proportions très précises. Mais
nous retrouvons aussi les mêmes concepts dans les cristaux,
les plantes, les animaux et le corps humain.
Mais comme toute science du progrès
génère ses travers, la géométrie sacrée a drainé au fil des
siècles, des courants de pensée plus ou moins ésotériques
qui ont fait naître différentes sociétés secrètes. La
géométrie est la base sur laquelle s'est construite la
franc‑maçonnerie. Le plus amusant est que très certainement
les nombreux membres de ces sociétés n'avaient aucune
connaissance dans cette science qui demande des études
scientifiques approfondies.
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Les pyramides de Gizeh en Égypte ‑
L'expression même du Nombre d'Or
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Un sujet complexe
Tout le monde a
pu contempler les mille et une étude des
Bergers d'Arcadie
noyées sous des cercles et des pentacles... Mais très peu se
hasardent à faire des démonstrations. Il est très facile de
jouer du compas, mais il est beaucoup moins évident d'établir des
règles, des démonstrations et des postulats.
C'est pour ceci que
Nicolas Poussin
reste incompris. Si aujourd'hui tout le monde est convaincu
de la dimension géométrique extraordinaire de ses tableaux,
personne ne sait expliquer sa méthode de construction ni les
règles qu'il s'imposait. Pire, on ne sait même pas, malgré
une biographie très complète, comment et par qui exactement
il a pu acquérir une telle connaissance réservée à des
initiés.
Car le sujet est paradoxal. Alors
qu'un grand nombre d'experts vous expliqueront qu'il n'y a
aucun mystère dans ce tableau de
Poussin, aucun ne saura vous expliquer comment il a
élaboré cette composition rigoureuse et pourquoi.
Restons humbles
La Géométrie Sacrée offre des
outils permettant de comprendre les règles de construction
que s'imposaient les artistes. Mais en aucun cas elle permet
de comprendre le ou les messages véhiculés car il faut lui
ajouter une sémantique. Pour donner une analogie, la
Géométrie Sacrée est comparable à la syntaxe et l'allégorie
à la sémantique. Pour comprendre un texte, il faut maîtriser
sa syntaxe et sa sémantique. Dans un tableau de la
renaissance, ou dans l'architecture d'une cathédrale, il faut
maîtriser sa géométrie harmonieuse et son contexte
symbolique.
Il aussi reconnaître que dans le cas
de
Nicolas Poussin, si nous disposons aujourd'hui de quelques
notions de Géométrie Sacrée, le contexte sémantique des
Bergers d'Arcadie
est un autre problème. Il faut donc rester humble
devant le maître des Andélys.
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Au tout début, il y a le cercle et un centre
Le cercle est une
forme à la fois simple et complexe. Mais comment les anciens
l'on découverte ? Peut‑être tout simplement en observant un
caillou qui tombe dans l'eau. Le choc de la surface crée
alors une onde formant des cercles concentriques. Les
feuilles mortes qui flottent à la surface se soulèvent pour
laisser passer l'onde, mais elles ne s'écartent pas du
centre.
Nous avons alors un premier concept :
le caillou définit un centre qui est un point et les cercles
naissent à partir de ce point.
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Cercles concentriques
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Le centre est
vu comme l'origine, la création de toute
chose, le départ vers le multiple, l'endroit
d'où l'esprit va rayonner.
Le centre est Dieu
Le cercle est le monde
spirituel
créé à partir du centre, le ciel, la
transcendance, l'éternité, l'Aura de Dieu.
Les ronds dans l'eau bougent dans le temps.
Le cercle c'est aussi le temps qui passe ou
l'éternel recommencement. Les feuilles ne
s'éloignent pas mais bougent sur place. Le
monde spirituel enveloppe toute chose sans
la perturber...
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Puis vient le carré...
Le carré est la forme la plus simple en
géométrie et ses propriétés sont évidentes. Construit sur 4
droites , il symbolise l'équilibre et la rationalité.
Le carré intervient dans de nombreuses
figures géométriques comme un élément de base nécessaire à
la construction de formes complexes.
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Le carré, une forme rigide
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Le carré représente la
stabilité, l'équilibre et le rationnel.
Construit sur 4 piliers, il est solide
et ses 4 coins sont associés aux 4
éléments naturels : eau, air, feu,
terre.
Le carré représente l'univers
rationnel qui nous entoure. |
La croix, un élément de liaison
La croix apparaît par l'intersection de 2
droites. Mais c'est aussi cet élément qui aide à la
construction géométrique. Elle permet par exemple de relier
le cercle au carré mais aussi le point.
Tracer une croix est le procédé géométrique
élémentaire permettant de faire apparaître un point. Boudet l'a semble t‑il
bien compris.
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Le carré dans le cercle
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L'arc de triomphe romain
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La croix met en
relation le carré, le cercle et le point et
donc établie une relation entre notre monde
rationnel et Dieu.
Elle indique l'orientation, mais aussi la
liaison entre le monde spirituel (le
cercle), l'univers rationnel (le carré) et
le point (Dieu). C'est aussi la liaison
entre le ciel (le cercle) et la terre (le
carré), entre le temps (le cercle) et
l'espace (le carré), entre l'homme (le
carré) et Dieu (le point).
La croix celtique est typiquement un bon
exemple d'application mais on trouve aussi
cette association dans l'arc de triomphe
romain.
La croix est associée
au chiffre 5 (4 coins du carré et le centre
du cercle)
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La croix celtique de Boudet
Dans l'église de Rennes‑le‑Château
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Croix gravée dans un cercle
Croix celtique du VIIe
siècle
Chapelle Scotts en Irlande
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Les nombres constructibles
Un nombre est dit
constructible si un procédé par la règle et
le compas permet de construire une longueur égale à sa
valeur. Dans l'antiquité, les mathématiciens ne pouvaient
utiliser que la droite et le cercle pour élaborer
leurs théories et leurs démonstrations. Ceci revient à dire
qu'ils ne pouvaient concevoir que l'univers rationnel (le
carré) et le divin (le cercle)
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Exemple de construction
d'un parallélogramme
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Exemple de construction
d'une perpendiculaire
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Un parallélogramme peut être construit
par 3 points quelconques ABC. Le 4e
point D est l'intersection de 2 cercles, l'un de
centre A et de rayon
BC, l'autre de centre
C
et de rayon AB. Le point
D
est dit constructible.
Une perpendiculaire se construit par
2
points quelconques
AB. Les points
C et D sont les
intersections de 2 cercles, l'un de centre
A et
l'autre de centre
B
Les nombres constructibles
peuvent être additionnés (somme de 2 segments), soustraits,
multipliés (par le théorème de Thalès sur les proportions)
ou divisés.
On peut même extraire une racine
carrée par
le théorème de Pythagore.
|
Il suffit de tracer
un cercle de diamètre AB tel que
AB soit la
valeur dont on veut calculer la racine carrée. Selon la
propriété d'un triangle inscrit dans un demi‑cercle, ce
triangle est rectangle en C.
On a donc par le théorème de
Pythagore :

Plaçons le point
H tel que la
perpendiculaire à AB
passe par
C. Si
AH = 1
on a :
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Extraction d'une racine carrée
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La quadrature du cercle
La quadrature du cercle est un problème
classique qui fut longtemps posé comme une énigme par tous
les mathématiciens. La question est de trouver une
méthode géométrique basée sur la règle et le compas
permettant de construire un carré de même surface (ou de
même périmètre) qu'un cercle donné.
Ce problème fait partie des 3 grands
sujets mathématiques de l'antiquité que sont aussi
la
trisection d'un angle et
la duplication d'un cube.
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On trouve dans un ancien document "le
Papyrus Rhind" (1650 av. J.‑C.) l'exposé d'une solution
approximative. Anaxagore de Clazomènes fut le premier
grec qui étudia l'énigme. Plus tard Grégoire de
Saint‑Vincent (1584‑1667), jésuite et mathématicien,
écrivit un ouvrage de mille pages sur le sujet, mais sans le
résoudre. En 1837,
Pierre‑Laurent Wantzel travailla sur les
problèmes impossibles à résoudre à la règle et au compas. Et
en
1882, Ferdinand Von Lindermann démontra
la transcendance de
π
ce qui permit avec les travaux précédents
de démontrer l'absence de solution.
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La quadrature du cercle
Le cercle et le carré ont la même aire
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Nous savons aujourd'hui
que la règle et le compas ne suffisent pas pour créer une
quadrature. Il faut utiliser d'autres outils comme la spirale d'Archimède.
La spirale d'Archimède est la courbe
obtenue par un point qui se déplace uniformément selon une
droite en rotation uniforme autour d'un point. Le sillon de
nos anciens disques vinyles est un bon exemple... Cette
courbe peut être construite mécaniquement.
La construction d'une
quadrature du cercle
nécessite la mise en œuvre de
la racine carrée de
π.
Or, seuls les nombres constructibles
peuvent être tracés
à la règle et au compas.
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La quadrature du cercle
est
une opération fondamentale en Géométrie
Sacrée puisqu'elle consiste à passer du
monde spirituel (le cercle) au monde
terrestre (le carré) et vice versa en
passant par la croix. Cette relation
géométrique, insoluble par la règle et
le compas, mais établie
mathématiquement, représente
un pont
entre le cercle, son centre et le carré,
et donc entre Dieu et les hommes.
Autant dire qu'elle a revêtu pour les
anciens une opération tout à fait
privilégiée et divine. |
Le Rectangle d'Or
Sa forme "parfaite" est étrangement liée au
Nombre d'Or. Il est une des plus belles
démonstrations de ce que nous jugeons de beau et harmonieux.
Si vous demandez autour de vous de dessiner un rectangle
équilibré et esthétique vous verrez que la moyenne des
proportions dessinées tend vers
le Rectangle d'Or, c'est à dire :
a / b = φ (Phi) =
1,6180...
φ étant
le Nombre d'Or
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Le Nombre d'Or, nombre divin
La géométrie sacrée est
rythmée par un nombre exceptionel :
le
Nombre d'Or. Ce
nombre
vénéré par les artistes et les architectes est indissociable de la
nature. Comme nous le verrons plus loin, ses propriétés sont innombrables. Il est noté
φ (Phi)
et c'est un
irrationnel qui vaut :

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