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Les pierres tombales Blanchefort - Rennes-le-Château Archive

La dalle et la stèle de Blanchefort
Deux pierres gravées fondatrices

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

Présentation de la tombe

   L'année 1891 fut pour Bérenger Saunière une période cruciale, car c'est lors de ses travaux dans son église de Rennes‑le‑Château qu'il fit des découvertes importantes.

 

   La nuit, il s'enferme dans le cimetière avec Marie Dénarnaud et tous deux s'activent autour d'une tombe. Il s'agit apparemment de la sépulture de Marie de Nègre d'Ables, épouse de François d'Hautpoul, Marquis de Blanchefort, seigneur de Rennes‑le‑Château. Cette noble dame aurait disparu le 17 janvier 1781 comme l'indique l'épitaphe de sa stèle. Ce jour de l'année, 17 janvier est d'ailleurs hautement symbolique puisqu'on le retrouve régulièrement autour de l'énigme...

   La tombe de la Marquise de Blanchefort serait composée d'une dalle (pierre en grés horizontale) et d'une stèle (pierre en grés verticale).


La stèle de
la Marquise de Blanchefort
(Pierre tombale verticale)

 (reconstitution musée
Terre de Rhedae)

 

   Or, pour des raisons obscures, non seulement Saunière aurait transporté ces deux pierres à l'extrémité opposée du cimetière, mais il se serait acharné au burin et aurait mis une énergie débordante à effacer le texte en polissant patiemment les pierres.

   Heureusement, un relevé fut réalisé par un auteur local, Eugène Stublein, bien avant l'arrivée de Bérenger Saunière à Rennes‑le‑Château en juin 1885. Par la suite, plusieurs versions furent publiées selon les auteurs.

 


La stèle de Blanchefort
et ses inscriptions

(Pierre tombale verticale)
Version de la S.E.S.A. 1906

 


La dalle de Blanchefort
et ses inscriptions

(Pierre tombale horizontale)
Version "L'Or de Rennes"
par Gérard de Sède 1967

 

Les relevés

   Nous disposons aujourd'hui des relevés qu'auraient effectués Ernest Cros (archéologue amateur 1862‑1946) et Eugène Stublein (auteur local né à Alet en 1832, mort aux Sauzils en 1899) et la S.E.S.A. (Société d'Étude Scientifique de l'Aude).

 

   Depuis, différents auteurs se sont penchés sur le sujet et notamment Gérard de Sède qui présenta la stèle et la dalle dans son premier livre.

   L'auteur nous précise que ces pierres, avant d'être volontairement dégradées par Bérenger Saunière, auraient retenu l'attention d'un membre de la Société d'Étude Scientifique de l'Aude (S.E.S.A.) : Eugène Stublein. Ce serait grâce à cet auteur local que nous connaissons la reproduction des pierres qu'il aurait recopiées par la technique du frottement de crayon sur une feuille de papier et présenté dans un ouvrage intitulé "Les Pierres Gravées du Languedoc". Cet ouvrage paru en 1884 à Limoux, est curieusement resté introuvable.

Relevés d'Eugène Stublein d'après "Les pierres gravées du Languedoc"
parus à Limoux en 1884

et présentés dans le premier livre de Gérard de Sède
 

 

Une stèle bien mystérieuse

 

   Ce livre de Stublein étant inconnu, certains chercheurs conclurent imprudemment que les inscriptions tombales étaient des faux modernes sans valeur. Or, un autre fait devait être pris en compte : le relevé de la stèle fut également reproduit dans un Bulletin de la Société d'Études Scientifiques de l'Aude" (S.E.S.A.) t.XVII, écrit par M. Elie Tisseyre et paru en 1906 sous le titre : "Excursion du 25 juin 1905 à Rennes‑Le‑Château" .

 

   En fait, les récentes recherches montrent que la stèle a été publiée pour la première fois dans ce fameux bulletin de la S.E.S.A. de 1906

 

   L'objectif était, au travers de cet additif intégré dans le bulletin, d'attirer l'attention de quelques intellectuels et chercheurs sur cette curieuse inscription. Les autres versions qui suivirent ne seraient que des copies ou des faux.

 

Ci‑contre la version de la stèle telle qu'elle fut publiée dans

 

le bulletin de la S.E.S.A. de 1906

 

 

 

 

(Cliquez sur l'image pour apprécier
la définition du dessin)

 

   Si nous n'avons aucune trace physique de la stèle, il n'en serait pas de même pour la dalle. Mais attention, nous n'avons aucune preuve aujourd'hui qu'il s'agit bien de la dalle de Blanchefort. En fait, nous n'avons aujourd'hui aucune preuve que ces pierres tombales eurent une existence réelle, leur histoire étant très confuse...

 

   L'excursion du 25 juin 1905 à Rennes‑le‑Château faite par les membres de la S.E.S.A. prouverait donc que la dalle, si elle a réellement existé, ne disparut pas lors des travaux de rénovation du cimetière qui firent scandale dans le village en 1895. Elle aurait disparu plus tardivement alors que toutes les constructions du curé étaient terminées. De plus, on peut affirmer que Saunière commença certainement la dégradation de la stèle après ce fameux 25 juin 1905.

   L'Église (1740) se dresse bientôt devant nous : l'intérieur est superbe avec de jolies peintures fraîches et riantes : nous cherchons à découvrir dans ce lieu quelques traces du passé, mais inutilement. Cependant, dans un petit jardin contigu à l'église, un des nôtres a reconnu dans une dalle grossièrement sculptée ou plutôt gravée un ancien vestige qui daterait du Vsiècle ; il est regrettable que cette dalle serve de marche d'escalier et soit exposée dehors à toutes les intempéries. Sa place serait bien mieux à l'intérieur de l'église et remplacerait avantageusement quelque panneau verni.

Nous remarquons encore, dans un autre petit jardin, un socle en pierre supportant une Vierge ; ce socle, très ancien et d'un beau travail, a été retouché sous prétexte de donner à celui‑ci plus de relief, et au contraire l'ouvrier a fait perdre à la sculpture toute note d'art et enlevé le précieux de cette pièce antique.

Une visite au cimetière nous fait découvrir dans un coin une large dalle, brisée dans son milieu, où on peut lire une inscription gravée très grossièrement.

Cette dalle mesure 1m30 sur 0m65.

 

Extrait de l'opuscule d'Elie Tisseyre "Excursion du 25 juin 1905 à Rennes‑Le‑Château" publié par la société d'études scientifiques de l'Aude (S.E.S.A.) en 1906

 

   Si l'on se fit au rapport de la S.E.S.A. de 1906, une dalle brisée en son milieu était visible dans un coin du cimetière avec une inscription gravée. Mais rien ne dit qu'il s'agissait de la dalle déplacée dans l'ossuaire. D'autant que cette dalle n'était pas brisée par le milieu comme on peut le vérifier sur la photo ci‑dessous. D'ailleurs elle n'était pas brisée du tout puisque c'est l'équipe de Charroux qui la soulèvera intacte bien plus tard.

 


La supposée dalle de Blanchefort cassée qui reposait dans l'ossuaire

 

   De nombreux auteurs crurent y voir la stèle de Blanchefort, mais c'est en fait une dalle rectangulaire brisée sur ses deux angles et qui fut ensuite brisée en son milieu. Elle subit d'ailleurs de nombreuses manipulations puisqu'elle termina son parcours au musée de Rennes‑le‑Château en plusieurs morceaux...

 

La dalle une autre pierre gravée pleine de mystère

 

   Une légende raconte que la pierre horizontale de Blanchefort (la dalle) aurait été trouvée par l'abbé Bigou, curé de Rennes‑Le‑Château à partir de 1776, près des Pontils, sur un lieu aujourd'hui célèbre dans l'affaire : le tombeau des Pontils. Il faut rappeler que l'abbé Bigou était le confesseur de Marie de Nègre d'Ables, Marquise de Blanchefort.
   Cette pierre ayant disparu, il ne reste que des relevés et des reconstitutions effectués selon différentes sources. Ceci donne bien sûr des versions différentes :

 

1 ‑ Reconstitution partielle faite par Ernest Cros
2 ‑ Relevé d'origine non connue
3 ‑ Relevé
d'après Eugène Stublein dans son ouvrage " Pierres gravées du Languedoc ", paru à Limoux en 1884 (certainement la référence) et que l'on retrouve dans "L'or de Rennes" de Gérard de Sède 1967
4 ‑ Relevé effectué par la Société d'Etude Scientifique de l'Aude le 25 juin 1905
5 ‑ Relevé d'après une photo infrarouge parue dans la revue ATLAS. La dalle était probablement fausse

 

   Pourquoi autant de versions ? Pour comprendre, il faut remonter le fil de l'histoire selon Gérard de Sède :

   En 1789, l'abbé Antoine Bigou adressa une lettre à l'évêché demandant la mise en lieu sûr d'une dalle se trouvant aux Pontils et en novembre 1789, la dalle fut transportée au cimetière de Rennes‑le‑Château. Il existerait dans les archives de l’Évêché, un document de la main du prêtre portant sur le transfert par Guillaume Tiffou de cette dalle des Pontils près de Serres à Rennes‑le‑Château, en novembre 1789.  Antoine Bigou s'occupa alors de la pierre et la disposa horizontalement sur la tombe de la Marquise de Blanchefort. Cette dalle proviendrait en fait du tombeau des Pontils.

 

   Il existerait en effet un document à l'évêché relatant le transport de cette dalle du tombeau des pontils à Rennes‑le‑Château par un certain Guillaume Tiffou, en novembre 1789. Le tombeau des Pontils cité dans un ouvrage du XVIIIe siècle de l'abbé Delmas, avait sur sa face nord une pierre verticale qui portait cette devise : "ET IN ARCADIA EGO".

 

   De 1789 à 1895, la dalle se trouvait donc sur la sépulture, dans le cimetière de Rennes‑le‑Château, près du clocher. Puis elle fut, semble‑t‑il, effacée par Saunière en janvier 1895, puis placée par lui‑même sur l’ossuaire qu'il avait fait construire par Elie Bot.

    Une première protestation de Dominique Olivier d'Hautpoul fut faite à la mairie de Rennes en février 1895 pour que la pierre soit remise sur la tombe de son aïeule.

 

   Cette même année, l’abbé Saunière aurait fait graver une nouvelle dalle dont un premier relevé fut effectué sur le terrain par les membres de la Société des Études Scientifiques de l'Aude. La publication ne fut réalisée qu'en 1906 au tome XVII, p.105, du Bulletin de cette même Société (S.E.S.A.)

   Cette nouvelle dalle fut retirée, quelques mois après avoir été placée sur la tombe de la marquise de Blanchefort, lors de la deuxième protestation de Dominique Olivier d'Hautpoul à propos de l’épitaphe.

 

   La dalle gisait alors, brisée en son milieu, dans un coin du cimetière de Rennes. Elle fut ensuite retirée par Ernest Cros et déposée à Ginoles. En 1939, elle sera déplacée à Carcassonne dans une propriété privée où elle se trouve toujours.

 

   M. René Descadeillas semblait d'ailleurs parfaitement renseigné à ce sujet. La dalle n'ayant plus ses inscriptions, Ernest Cros dût se servir du témoignage des habitants de Rennes pour reconstituer le texte.

 

Le relevé d'Eugène Stublein

 

   Heureusement pour les chercheurs, un relevé avait été effectué par Eugène Stublein puis publié à Limoux en 1884 dans son ouvrage "Pierres gravées du Languedoc", ouvrage qui n'a jamais été retrouvé. Le travail de Stublein semble beaucoup plus précis comme s'il avait voulu nous restituer une photo de la pierre incluant jusqu'à ses fissures alors que les braves érudits de la société savante nous ont légué un banal texte relevé à la hâte.

   En effet, en 1883, d'après la S.E.S.A. ni les croix situées dans le texte en grec de part et d'autre de la dalle, ni les lettres de ce même texte, ni les inscriptions PS et PRAE ‑ CUM n'étaient pâtées. D'autre part, d'après ces mêmes personnes et leur relevé, le motif du bas de cette dalle qui ressemble à une araignée ou à un poulpe, ne comportait aucun point entre les pattes. Enfin la ligne verticale du centre de la dalle, fléchée en ses deux bouts par Stublein, apparaît simple sur le relevé de la société savante...


La dalle relevée par Stublein et publiée dans
"l'Or de Rennes" en 1967
par Gérard de Sède

 

Le relevé d'Ernest Cros

 

   Ernest Cros (1862‑1946), propriétaire des bains de Ginoles, essaya donc de reconstituer le texte en interrogeant les habitants du village. C'était après la Première Guerre mondiale.

 

   L'ingénieur parisien passa de nombreuses années entre 1892 et 1917 dans le Razès, et ne manquait pas de fréquenter le petit village de Rennes‑le‑Château où il connut personnellement Saunière. Passionné d'archéologie, il amassa quelques rapports incomplets, et des témoignages des habitants de la région pour essayer de retrouver la version originale de la dalle de Blanchefort. Lorsqu'il visita le cimetière de Rennes‑le‑Château autour de 1912, il accusa Saunière d'avoir fait disparaître l'une des pierres de la tombe de Hautpoul, ou plus précisément d'en avoir effacé l'inscription.

   C'est à partir de ces témoignages qu'Ernest Cros reproduisit la dalle. Malheureusement ses notes furent perdues et il ne reste qu'un compte‑rendu.

 

   L'inscription de la dalle fut enfin divulguée par Gérard de Sède, ce qui permit de la comparer avec les notes de Cros et d'affirmer que les deux versions étaient d'accord sur ces inscriptions :

 

PS ‑ PRAE ‑ CUM ‑ REDDIS ‑ REGIS ‑ CELLIS ‑ ARCIS

 

Mais la publication ajouta verticalement cette formule composée d'un mélange de lettres grecques et latines : ET IN ARCADIA EGO.

 

Pourtant Ernest Cros mis dans ses notes :


Les gens du pays m'ont dit : " Il y avait d'autres lettres verticales, mais on ne peut pas vous dire ce que cela voulait dire, nous n'y avons jamais rien compris, on nous a dit que c'était du grec ".

 

Puis Ernest Cros fit cette observation :


"Personnellement, je ne pense pas que c'était du grec, mais des signes kabbalistiques templiers".

 

   Lorsque la reproduction d'Eugène Stublein fut publiée dans le premier livre de Gérard de Sède, tout le monde pu constater que c'était bien du grec, ce qui plaça l'opinion d'Ernest Cros en contradiction avec la tradition orale. Ceci renforça l'idée que le relevé d'Eugène Stublein était bien authentique. C'est cette version parue dans "L'Or de Rennes" qui sert de nos jours de référence.

 


Notes d'Ernest Cros

Comment une dalle fut transformée en stèle...

 

   Si l'existence de la dalle et de la stèle en tant qu'indice fondateur n'est plus remise en cause aujourd'hui, des manipulations eurent lieu pour faire croire au public et aux chercheurs que la stèle était bien présente, mais burinée.

 

  Tout commença probablement par une dalle posée dans l'ossuaire et que l'équipe de Robert Charroux décida de soulever. Elle était alors entière et une photo couvre cet évènement.


L'équipe de Robert Charroux essayant de lever la fameuse
dalle alors entière de l'ossuaire


La dalle de l'ossuaire déjà brisée en 1985


La dalle dans l'ossuaire en 1985

    Mais en septembre 1966 une revue de large diffusion, ATLAS, présenta un scoop, une photo de la dalle prise en infrarouge montre des inscriptions rappelant le relevé de Stublein de la dalle de Blanchefort. Toutefois, il est facile de voir qu'il existe de grandes différences entre les deux versions. Pour compléter le tableau, la photo ATLAS montre cette dalle dans l'ossuaire du cimetière. En réalité la photo est un grossier montage, et il est facile de s'en rendre compte en observant les perspectives étranges.

   L'image fait maintenant partie des manipulations les plus criantes de l'affaire. Pourtant de nombreux auteurs se laisseront prendre au jeu et la légende de la dalle de Blanchefort dans l'ossuaire naîtra tout de même...

Photo IR de la dalle parue dans la revue ATLAS (Image truquée)

   En fait, la pierre plate n'était qu'au début de son aventure. Après cette publication, la dalle de béton soulevée par Charroux fut remplacée par un bloc de grès, plus "couleur locale".

 

   Cette nouvelle dalle fut ensuite sciée sur ses angles pour la faire ressembler à la stèle... Nous avons alors devant les yeux de tous les visiteurs de Rennes, une belle stèle dans l'ossuaire. Cette plaisanterie douteuse ne fut en tout cas pas du goût de l'abbé de Monts qui s'empressa de rédiger un article...


La nouvelle dalle en grés sciée devenant une stèle dans l'ossuaire,
mais sans inscriptions (1974)

   Nous sommes alors dans les années 1970 et la légende de Saunière commence à être en pleine effervescence. La photo de cette pseudo stèle retrouvée est bien sûr reprise par les auteurs qui ne manqueront pas de confirmer dans leur récit que Bérenger Saunière a bien buriné la stèle de Blanchefort puisque les fameuses inscriptions "CI GIT..." ne sont pas visibles...

   Une confusion totale règne alors autour des pierres gravées. Vraies et fausses dalles se mêlent provoquant des réactions passionnées. Pour certains elles n'ont jamais existé, pour d'autres, elles disparurent pour être protégées...

 

La dalle, brisée depuis peu
Photo extraite du livre : "Nouveaux Trésors à Rennes‑le‑Château",
de Jean‑Pierre Monteils 1974

La vérité sur Rennes‑le‑Château et Rennes‑les‑Bains.

   Devant les erreurs grossières qui ont été dites ou imprimées sur Rennes‑le‑Château et son curé, l'abbé Saunière sur Rennes‑les‑Bains et son curé l'abbé Boudet ; les paroissiens de Rennes‑les‑Bains ont décidé de réagir. Réunis, le mardi 2 septembre, autour du prêtre qui dessert la paroisse durant la saison, ils ont tiré les conclusions suivantes et ils mettent au défi quiconque de les contredire :

1. La stèle dite dalle ? Grattée par B.S., de Marie de Nègre Dables, dame d'Hautpoul, qui se trouve actuellement au fond de l'édicule, appelé ossuaire, dans le cimetière de Rennes‑le‑Château est un faux ; car elle a été sciée d'une pierre rectangulaire. En effet, les deux morceaux de pierre qui restaient après l'opération ont été "naïvement" laissés sur place, jusqu'au jour où leur présence ayant été signalée, photos à l'appui, dans la presse, ils ont subitement disparu.

 

Article de journal signé par l'abbé de Monts

 

   Pourtant il est assez facile de s'apercevoir que cette fausse stèle n'est pas symétrique.

 

Peu importe, la légende doit vivre coûte que coûte...

 

La fausse stèle posée
dans l'ossuaire


La fausse stèle en 1986

Le temps va faire ensuite son œuvre.

La fausse stèle est d'abord brisée en deux puis en plusieurs morceaux.

 

D'abord photographiée côté pile, puis côté face, les chercheurs eux‑mêmes seront perturbés par ces manipulations déroutantes...

Acte volontaire ou blessure du gel, ceci permettra en tout cas à la pierre plate de poursuivre sa carrière au musée de Rennes‑le‑Château en tant que stèle de Blanchefort... 

   La voici donc installée telle une pierre précieuse, dans une salle du musée. Un cartouche indique "Pierre tombale de Marie de Negre d'Ables Dame d'Hautpoul et Marquise de Blanchefort"

 

   Pendant plus de 15 ans, les touristes et les passionnés défileront ainsi devant cette stèle factice.

   C'est en 2009 que l'usurpatrice fut finalement chassée du musée de Rhedae. La pierre plate, ex stèle, repose désormais dans le jardin du Domaine. Remarquez que le morceau à droite de l'image a été posé à l'envers... Cet épisode est un parfait exemple de malversations et d'intox que l'on peut dénicher dans l'affaire de Rennes...

 

Authenticité des pierres gravées ?

   Avant de commencer l'étude détaillée et le décryptage de chaque pierre, il est fondamental de souligner que, comme d'habitude dans cette affaire complexe de Rennes‑le‑Château, il n'existe aucune preuve sur la véracité de ces pierres, seulement des présomptions et des faits concordants...

 

   Ce qui semble en tous cas évident c'est que la stèle et la dalle de la tombe de la Marquise de Blanchefort ont existé sur le papier, car les nombreuses versions convergent toutes vers un modèle à peu près unique. Toutefois il n'existe pour le moment aucune preuve de leur existence physique.

 

   Sont elles pour autant inintéressantes ? Certes non, car les études récentes montrent que leur publication dans la revue de la S.E.S.A. fut organisée par Boudet ou Jean Jourde. Pourquoi ? Sans doute pour laisser une fois de plus à la postérité quelques éléments de codage... C'est en tout cas une piste de recherche très sérieuse...

 

   Ceci ne remet pas en cause les dégradations opérées par Bérenger Saunière et Marie Dénarnaud dans le petit cimetière. Un compte rendu du conseil municipal rapporte d'ailleurs les plaintes des citoyens et des élus de Rennes‑le‑Château à ce sujet. Mais en aucun cas on peut affirmer que les inscriptions de la dalle et de la stèle étaient présentes selon le modèle que l'on connait aujourd'hui.

 

   Enfin, comme dans le cas des parchemins, la cryptographie et les symbolismes utilisés sur ces pierres sont d'un très haut niveau d'érudition. Ils démontrent parfaitement que si l'existence des pierres est fictive, l'auteur du codage avait une connaissance parfaite de l'affaire et était surdoué dans la géométrie et les langues anciennes, comme l'étaient Boudet et Jean Jourde...