La dalle de Blanchefort semble être,
par son aspect, plus ancienne que
la stèle du même nom, mais
ce n'est sans doute qu'une illusion. N'oublions pas qu'elle
fait partie de ce que l'on appelle communément "Les pierres gravées du Languedoc" et qu'elle fut
probablement conçue à la même époque.
Tout comme la stèle,
sa lecture est complexe, ce qui permet aussi de multiples
interprétations. D'autant que, selon la légende, la dalle et
la stèle formaient la sépulture de la
Marquise de Blanchefort.
Il faut donc considérer l'ensemble.
L'aspect général de la
dalle est plutôt hermétique, et seuls quelques mots
pris séparément sont interprétables. Pourtant, lorsque l'on
possède une certaine connaissance de l'énigme, il est
indéniable qu'une cohérence existe.
Le décodage passe donc
certainement par une analyse globale des pierres gravées.
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La dalle de Blanchefort
(Pierre tombale horizontale)
version "L'or de Rennes" publié par Gérard de Sède en 1967
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Son texte se compose de
lettres latines et grecques. Des graphiques viennent s'y
ajouter comme les deux croix pattées, une boucle entourant le
monogramme
P‑S, une double flèche et un symbole rappelant
un poulpe ou une araignée.
L'analyse des parchemins nous a
habitué à considérer aussi bien le fond que la forme. Si
chaque mot possède sa signification propre, leur disposition et le
contexte sont tout aussi importants. Les graphismes jouent
aussi un rôle significatif dans la technique de
décryptage, pouvant mener à des constructions géométriques
étonnantes comme pour la stèle. La dalle contient d'ailleurs
certainement
plusieurs messages imbriqués et de différentes
natures.
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Le texte P‑S
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Le graphique P‑S en haut de la dalle est un symbole
connu puisqu'on le retrouve sur le petit parchemin au bas du
manuscrit, comme pour indiquer une signature ou les initiales de l'auteur.
Cependant, le symbole placé en haut de la
dalle semble indiquer toute autre chose. La boucle qui
entoure les lettres
P‑S paraît vouloir inviter l'observateur à prendre
quelque chose qui se trouve avant le "S" et à le
placer devant le "P", ou l'inverse.
Curieusement, si on prend la lettre précédant "P" et
la lettre précédant "S" on obtient le mot "OR".
Mais cette abréviation P‑S est déconcertante. S'il
existe des abréviations latines telles que SPQR, EMV ou
PR, aucune ne prend un tiret. Ces deux lettres
pourraient signifier "P" vers "S" ou
"P" moins "S".
Si on la considère comme une abréviation, PS
pourrait
signifier traditionnellement "Posteritati
Sacrum",
c'est‑à‑dire "A la postérité". Au
XIIIe siècle "PS PRAECUM"
était utilisé pour dire "je prie pour vous"
.
Il est également
important de rappeler que
PS existe aussi sur
la pierre Coume Sourde,
mais sans le tiret et associé au texte
PRAECUM. Ceci
rejoint la formule "PS PRAECUM" utilisée au
XIIIe siècle. De plus, comme sur la pierre de Coume Sourde où le
PS est joint à
PRA‑ECUM, la dalle de Blanchefort relie les deux
composants par une flèche à doubles extrémités. On remarquera
d'ailleurs le tiret en plus dans PRAE‑CUM sur la
dalle.
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Le texte PRAE‑CUM
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Le texte PRAE‑CUM situé au bas de la pierre
semble être étroitement lié à P‑S
grâce à
la flèche verticale. Mais contrairement à la pierre Coume Sourde
où PRAECUM en un seul mot ne veut rien dire, PRAE‑CUM
peut avoir un sens :
PRAE signifie "Avant" ou "Devant", et
CUM signifie "Avec".
PRAE‑CUM se traduit aussi
par "Prières" dans la tradition chrétienne
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Les mots
RÉDDIS, RÉGIS, CÈLLIS, ARCIS
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Les mots
RÉDDIS, RÉGIS, CÈLLIS, ARCIS sont comme
pour le reste extrêmement énigmatiques.
Placés au centre de la dalle, ils semblent former un
seul bloc coupé en deux par la double flèche.
Il faut noter également
que les 4 mots finissent par
IS, que les deux mots de la
première colonne comportent 6 lettres, et que les 2 autres
mots comportent 5 lettres.
Considérés comme des mots latins séparés, ils offrent des
possibilités intéressantes :
RÉDDIS
Le mot provient du verbe "Reddere" qui
signifie remettre ou rendre quelque chose, qui avait été
pris ou emprunté, répéter ou réciter, reproduire par
imitation, représenter ou réfléchir, retourner à, répondre,
remettre en une autre langue, donner quelque chose qui est
dû, repayer, livrer, rendre compte, offrir, accorder une
enquête judiciaire, rendre justice, prononcer une sentence.
"Réddis" est aussi le mot latin qui signifie "Rennes" et
donc le nom primitif de Rennes‑le‑Château ou de
Rennes‑les‑Bains.
RÉGIS
Le mot provient du latin "Rex ‑ Régis"
qui signifie chef, roi ou prince, un prêtre qui offre les
sacrifices, un chef inconstitutionnel, un despote, un tyran.
Il peut être utilisé en conjonction avec d'autres mots comme
"Rex Deorum ‑ Jupiter", "Rex Stygius ‑ Pluto". Il signifie
alors un membre d'une famille royale, un homme ou un chef
d'entreprise très riche. S'il est utilisé en conjonction
avec un nom de fleuve, il signifie un cours d'eau très
important.
CÈLLIS
Proviens du mot "cella ‑ cellae",
qui signifie cave, cellier, magasin. Il signifie aussi
donner, commander, acheter des objets pour la maison,
l'alvéole d'une ruche, un grenier, une niche destinée à
accueillir une image divine. Dans le cas qui nous occupe, la
signification pourrait être une cave funéraire, une crypte.
ARCIS
Il a pour origine le mot "arx ‑ arcis"
qui signifie "forteresse", "citadelle", "place forte". Il
peut aussi être utilisé dans le sens de faire une montagne
d'une taupinière, le haut des cieux, un refuge, un rempart,
une protection, un quartier général, un chef‑lieu. Ce mot
peut aussi être rapproché d'Arques qui est une commune très
proche de Rennes‑le‑Château.
De toutes ces définitions,
il est clair qu'il existe un grand nombre d'interprétations. L'une des plus intéressantes est
la suivante :
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RÉDDIS
Rennes
|
RÉGIS
Royale ou rois
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CÈLLIS
Crypte ou cave
|
ARCIS
Forteresse
ou Arques
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Diverses interprétations :
Rennes royale dans la crypte
d'Arques
La forteresse de Rennes dans la crypte royale
Entre Rennes et Arques la cave des rois
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Le texte grec
E T I N A PX A
ΔI A E Γ Ω
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Le texte grec de la
dalle possède aussi des informations substantielles et d'une
grande portée. Sur la colonne de droite, aucun sens ne se
dégage clairement et la colonne de gauche pourrait être du mauvais
latin.
Par contre, si l'on
considère les deux colonnes ensemble, les lettres
dissimulent une expression d'une portée considérable. Les
caractères correspondent en effet à la transcription en
alphabet grec d'une expression latine fort connue. Il faut
simplement savoir que :
-
Le P
grec (Rho) correspond au
R
latin
-
Le X
grec correspond au
K (C dur) latin
-
Le
Δ
(Delta) grec correspond au
D latin
-
Le
Γ
(Gamma) grec correspond au
G latin
-
Le
Ω
(Omega) grec correspond au
O latin
On peut alors établir la traduction
suivante :
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E |
T |
I |
N |
A |
P |
X |
A |
Δ |
I |
A |
E |
Γ |
Ω |
E |
T |
I |
N |
A |
R |
C |
A |
D |
I |
A |
E |
G |
O |
On découvre alors une expression célèbre : |
E T I N
A R C A D I A E G O |
L'expression qui peut se traduire par "Je suis en
Arcadie" est notamment inscrite dans les tableaux du
peintre français
Nicolas Poussin
(1594‑1665)
"Les Bergers d'Arcadie"
(Version 1 et 2) et plus exactement sur une face verticale
du tombeau peint.
Autre coïncidence,
la première colonne peut également se lire
ET IN ARC
ou encore "Et à Arques". Or, il faut se rappeler
que le tombeau des Bergers d'Arcadie dans sa seconde
version, a été mis en scène au lieu‑dit "Les Pontils"
près d'Arques, formant
le tombeau des Pontils.
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Le nombre romain LIXLIXL
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Au bas de la pierre, à
droite, se trouve une suite de caractères qui rappellent
fortement des chiffres romains. Or si on analyse le nombre
ainsi formé il s'avère être une petite merveille
numérologique :
En formant les groupes : LI
XLI XL, on obtient les nombres
51, 41, 40. Or cette interprétation est tout à
fait fascinante car elle rejoint
Boudet et sa ville
thermale :
La ville de Rennes‑les‑Bains s'appelle ainsi car elle
possède des sources thermales que les Romains appréciaient
déjà. Il existe trois sources importantes et que Boudet cite
dans son livre : Le "Bain‑Fort" dont la température
est 51°C, le "Bain de la Reine" dont la
température est 41°C, et enfin le "Bain‑Doux" dont la
température est 40°C. Si ceci est une coïncidence,
elle est sans aucun doute remarquable, d'autant que ces
températures peuvent être aussi interprétées comme des
angles.
Les chiffres romains peuvent
également être combinés comme suit :
LIX LIX L = 59, 59, 50 or 59 + 59 + 50 =
168
Si l'on réarrange les chiffres on obtient
681, un nombre bien connu de l'énigme qui est
révélé dans le décodage du
grand parchemin (PAX 681)
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Les symboles A PX et ΔI
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Voici encore une belle démonstration
de cryptage :
Si on observe les deux groupes de lettres autour des croix
pattées, on est étonné de leur disposition. Ceci attire
notre attention pour nous souffler encore deux messages:
A P X
La formule peut s'écrire
PAX en
latin et
ARC en grec.
Mais si on considère que
A PX
représente un nombre grec on obtient :
( A = 1) + ( P = 80 ) + ( X = 600 ) =
681
ce qui permet de
retrouver le fameux nombre des deux Rennes. De plus la formule
PAX 681 rappelle une partie de la phrase décodée
du grand parchemin de
Saunière :
"BERGÈRE PAS DE
TENTATION QUE ..... PAX 681..."
Attention aux confusions entre P et
Pi :
En
numération grecque π désigne
80
et on l'écrit en français
Pi. Mais en grec ancien comme en grec moderne
il se prononce P. De plus le
Pi grec a donné
le
P de l'alphabet
étrusque puis latin,
mais pas le P cyrillique qui vient du
rhô (P) grec.
Enfin la numération grecque est
décimale et additive
donc :
PAX = XPA = APX
Δ I
La formule peut s'écrire DI
en latin et
Delta Iota en grec. Mais de même, si on
considère que le texte représente un nombre grec on
obtient :
( D = 4 ) + ( I = 10 ) =
4 + 10 = 14 mais
aussi 410
14 est le nombre de lettres dans
ET IN ARCADIA EGO
410 est l'année du pillage de Rome par Alaric I, roi
des Wisigoths
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Araignée ou poulpe ?
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Ce graphisme
est de loin le plus mystérieux et de nombreux auteurs ont
essayé de l'interpréter :
Un autre fait remarquable se rapporte
à un passage du
Serpent Rouge :
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Je pivote sur moi‑même passant du
regard la rose du P à celle de l'S,puis de l'S au P... et la
spirale dans mon esprit devenant comme
un poulpe
monstrueux expulsant son encre, les ténèbres absorbent la
lumière, j'ai le vertige et je porte ma main à ma bouche mordant
instinctivement ma paume, peut‑être comme OLIER dans son
cercueil. |
On doit alors se rappeler qu'il y a
également un lien matérialisé par une flèche sur la dalle
associant le P‑S et le
poulpe. Mais ce symbole garde pour l'instant son
secret, de même que l'utilité des points situés entre les pattes
de l'animal. |
Autre coïncidence ? Il se trouve que ce
symbole existe depuis fort longtemps et marque la tradition
primitive...
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Surtout ce dessin met en évidence les différences avec celui de la dalle de
Blanchefort. Le poulpe (animal octopode) a 8 pattes, 6 points entre les pattes et un point médian sous la tête, ce qui donne
8, 6
et 1 =
681
ou
168 |
De même que pour la stèle, la dalle
offre également des surprises géométriques.
En partant du
principe qu'aucune inscription n'est inutile, essayons
d'utiliser les croix pattées.
Traçons une ligne droite passant par
les deux croix pattées. La droite coupe alors la flèche
en un point.
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On peut alors s'apercevoir que ce point
est remarquable. Il est le centre du segment de droite borné
par les 2 croix pattées.
Traçons un cercle ayant pour centre ce
point remarquable et passant par les croix.
Le cercle effleure la courbe du
P‑S, le oméga,
et coupe le
X et le
T.
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Maintenant, traçons
2 droites parallèles à la flèche et coupant
chacune les croix pattées.
Les deux nouvelles droites suivent les
textes grecs et coupent le cercle. On obtient alors deux
nouveaux points.
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Nous possédons maintenant 6 points
sur le cercle qui semblent équidistants. Pour le vérifier,
traçons un segment de droite entre le point près du T
et le point près du oméga.
Si l'on mesure alors les angles formés
par les 3 segments de droite passant par le centre du
cercle, on obtient 60°
Les points sur le cercle sont à
égale distance les un des autres
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Les 6 points équidistants sont
alors la marque d'une étoile à 6 branches appelée également
croix de David ou sceau de Salomon.
On retrouve cette croix
sur
la stèle ou sur certains édifices
de la région du Haut‑Razès portant l'étoile
à 6 branches ...
La dalle a décidément
encore beaucoup de secrets à nous livrer... |
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