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Le Serpent Rouge 3 - Rennes-le-Château Archive

Le Serpent Rouge                   3/3
L'opuscule

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

   LE SERPENT ROUGE est un petit dossier comprenant des sujets apparemment dissociés comme une généalogie des rois mérovingiens, deux cartes de la France à cette époque, un plan de l'église Saint‑Sulpice de Paris avec les saints des chapelles, et surtout un opuscule composé de 13 strophes dans un style rappelant Rimbaud ou Cocteau.

 

   Ce dossier fut déposé à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) le 15 février 1967 et non le 17 janvier comme certains auteurs le laissent trop souvent entendre. Il fut enregistré le 20 mars sous la cote 4° LK7 50490 et sous une forme microfilmée (microfiche M‑9197). Ce document a été timbré et posté en date du 20 mars 1967. Cette antériorité est importante en raison des trois auteurs présumés : Pierre Feugère, Louis Saint‑Maxent et Gaston de Koker. Chacun des trois prétendus auteurs est un personnage réel, mais tous trouvent la mort entre le 15 février et le 20 mars. L’indication que le véritable auteur tente de faire passer est que les trois auteurs ont été assassinés ou se sont suicidés après avoir terminé et fait enregistrer ce texte. En vérité, l'auteur a probablement recherché dans les rubriques nécrologiques les décès par suicide. Il aura fini par trouver ces trois personnes, et user de leurs noms afin que tous les croient auteur de cet étrange texte.

 

   Bien que le dossier en lui‑même fournisse de nombreux renseignements, la partie la plus importante est certainement l'opuscule ésotérique qu'il faut replacer dans son contexte pour espérer l'interpréter et le décoder. Ce texte aux porte a pour titre "Le Serpent Rouge" et donna naturellement le nom au dossier Plantard.

 

   Longtemps recherché dans son intégralité, "Le Serpent Rouge" est aujourd'hui disponible à la Bibliothèque nationale de France et chacun peut mener librement ses investigations. Il faut toutefois reconnaître qu'une certaine compréhension de l'affaire est indispensable pour espérer naviguer dans le puzzle castel rennais.

 

 

 

L'opuscule

    La partie la plus importante du Serpent Rouge de Plantard est un opuscule ésotérique constitué de 13 strophes correspondant chacune à un signe du zodiaque. Le 13ème signe peu connu est celui du Serpentaire (Ophiuchus) situé entre le Scorpion et le Sagittaire. Le poème peut être résumé par le parcours allégorique d'un personnage qui parle à la première personne et qui commence son voyage au Verseau pour le terminer au Capricorne. Son voyage culmine un 17 janvier, date hautement symbolique...

 

   Le texte allégorique et hermétique traite dans sa première partie et sans le préciser ouvertement, de la région de Rennes‑le‑Château. Il fut cité pour la première fois dans la bibliographie du livre de Gérard de Sède "Le trésor maudit de Rennes‑Le‑Château" et le texte est supposé délivrer un message que seul un lecteur averti ou initié pourrait utiliser.

 

   Le poème est considéré aujourd'hui comme un élément original, authentique et fondateur de l'énigme. Parmi les 13 strophes allégoriques, les connaisseurs reconnaîtront des allusions à différents thèmes classiques et extrêmement clairs comme le bénitier de l'église de Rennes‑le‑Château, les Bergers d'Arcadie, ou les tableaux de Signol et de Delacroix dans l'église Saint‑Sulpice de Paris...

 

   Sa date de conception est estimée au alentour de 1915 et compte tenu des allusions à "La Vraie Langue Celtique" de Boudet, on peut affirmer que Le Serpent Rouge est postérieur à 1886.

 

      LE SERPENT ROUGE

 

        Comme ils sont étranges les manuscrits de cet Ami, grand voyageur de l'inconnu, ils me sont parvenus séparément, pourtant ils forment un tout pour lui qui sait que les couleurs de l'arc‑en‑ciel donnent l'unité blanche, ou pour l'Artiste qui sous son pinceau, fait des six teintes de sa palette magique, jaillir le noir.

 

 

        Cet Ami, comment vous le présenter ? Son nom demeura un mystère, mais son nombre est celui d'un sceau célèbre. Comment vous le décrire ? Peut‑être comme le nautonier de l'arche impérissable, impassible comme une colonne sur son roc blanc, scrutant vers le midi, au‑delà du roc noir.

 

 

        Dans mon pèlerinage éprouvant, je tentais de me frayer à l'épée une voie à travers la végétation inextricable des bois, je voulais parvenir à la demeure de la  BELLE  endormie en qui certains poètes voient la REINE d'un royaume disparu. Au désespoir de retrouver le chemin, les parchemins de cet Ami furent pour moi le fil d'Ariane.

 

 

        Grâce à lui, désormais à pas mesurés et d'un œil sur, je puis découvrir les soixante‑quatre pierres dispersées du cube parfait que les Frères de la BELLE du bois noir échappant à la poursuite des usurpateurs, avaient semées en route quant ils s'enfuirent du Fort blanc.

 

 

        Rassembler les pierres éparses, œuvrer de l'équerre et du compas pour les remettre en ordre régulier, chercher la ligne du méridien en allant de l'Orient à l'Occident, puis regardant du Midi au Nord, enfin en tous sens pour obtenir la solution cherchée, faisant station devant les quatorze pierres marquées d'une croix. Le cercle étant l'anneau et couronne, et lui le diadème de cette REINE du Castel

 

 

        Les dalles du pavé mosaïque du lieu sacré pouvaient être alternativement blanches ou noires, et JESUS, comme ASMODEE observer leurs alignements, ma vue semblait incapable de voir le sommet où demeurait cachée la merveilleuse endormie. N'étant pas HERCULE à la puissance magique, comment déchiffrer les mystérieux symboles gravés par les observateurs du passé. Dans le sanctuaire pourtant le bénitier, fontaine d'amour des croyants redonne mémoire de ces mots: PAR CE SIGNE TU le VAINCRAS.

 

 

        De celle que je désirais libérer, montaient vers moi les effluves du parfum qui imprégnèrent le sépulcre. Jadis les uns l'avaient nommée : ISIS, reine des sources bienfaisantes, VENEZ A MOI VOUS TOUS QUI SOUFFREZ ET QUI ETES ACCABLES ET JE VOUS SOULAGERAI, d'autres : MADELEINE, au célèbre vase plein d'un baume guérisseur. Les initiés savent son nom véritable : NOTRE DAME DES CROSS.

 

 

        J'étais comme les bergers du célèbre peintre POUSSIN, perplexe devant l'énigme :  "ET IN ARCADIA EGO..."! La voix du sang allait‑elle me rendre l'image d'un passé ancestral. Oui, l'éclair du génie traversa ma pensée. Je revoyais, je comprenais ! Je savais maintenant ce secret fabuleux. Et merveille, lors des sauts des quatre cavaliers, les sabots d'un cheval avaient laissé quatre empreintes sur la pierre, voilà le signe que DELACROIX avait donné dans l'un des trois tableaux de la chapelle des Anges. Voilà la septième sentence qu'une main avait tracée : RETIRE MOI DE LA BOUE, QUE JE N'Y RESTE PAS ENFONCE. Deux fois IS, embaumeuse et embaumée, vase miracle de l'éternelle Dame Blanche des Légendes.

 

 

        Commencé dans les ténèbres, mon voyage ne pouvait s'achever qu'en Lumière. A la fenêtre de la maison ruinée, je contemplais à travers les arbres dépouillés par l'automne le sommet de la montagne. La croix de crète se détachait sous le soleil du midi, elle était la quatorzième et la plus grande de toutes avec ses 35 centimètres! Me voici donc à mon tour cavalier sur le coursier divin chevauchant l'abîme.

 

 

        Vision céleste pour celui qui me souvient des quatre œuvres de Em. SIGNOL autour de la ligne du Méridien, au chœur même du sanctuaire d'où rayonne cette source d'amour des uns pour les autres, je pivote sur moi‑même passant du regard la rose du P à celle de l'S, puis de l'S au P... et la spirale dans mon esprit devenant comme un poulpe monstrueux expulsant son encre, les ténèbres absorbent la lumière, j'ai le vertige et je porte ma main à ma bouche mordant instinctivement ma paume, peut‑être comme OLIER dans son cercueil. Malédiction, je comprends la vérité, IL EST PASSE, mais lui aussi en faisant LE BIEN, ainsi que CELUI de la tombe fleurie. Mais combien ont saccagé la MAISON, ne laissant que des cadavres embaumés et nombres de métaux qu'ils n'avaient pu emporter. Quel étrange mystère recèle le nouveau temple de SALOMON édifié par les enfants de Saint VINCENT.

 

 

        Maudissant les profanateurs dans leurs cendres et ceux qui vivent sur leurs traces, sortant de l'abîme où j'étais plongé en accomplissant le geste d'horreur : "Voici la preuve que du sceau de SALOMON je connais le secret, que de cette REINE j'ai visité les demeures cachées. "A ceci, Ami Lecteur, garde toi d'ajouter ou de retrancher un iota ... médite, Médite encore, le vil plomb de mon écrit contient peut‑être l'or le plus pur.

 

 

        Revenant alors à la blanche colline, le ciel ayant ouvert ses vannes, il me sembla près de moi sentir une présence, les pieds dans l'eau comme celui qui vient de recevoir la marque du baptême, me retournant vers l'est, face à moi je vis déroulant sans fin ses anneaux, l'énorme SERPENT ROUGE cité dans les parchemins, salée et amère, l'énorme bête déchaînée devint au pied de ce mont blanc, rouge en colère.

 

 

        Mon émotion fut grande,  "RETIRE MOI DE LA BOUE" disais‑je, et mon réveil fut immédiat. J'ai omis de vous dire en effet que c'était un songe que j'avais fait ce 17 JANVIER, fête de Saint SULPICE. Par la suite mon trouble persistant, j'ai voulu après réflexions d'usage vous le relater un conte de PERRAULT. Voici donc Ami Lecteur, dans les pages qui suivent le résultat d'un rêve m'ayant bercé dans le monde de l'étrange à l'inconnu. A celui qui PASSE de FAIRE LE BIEN !