C'est le 5 décembre 1911, après sa
condamnation à une
"suspense à divinis" pour
dilapidation et détournement de fonds, que Bérenger Saunière
décida d'aménager une chapelle privée attenante à la
Villa
Béthania. En effet, suite à cette condamnation, le prêtre n'eut
plus le droit de dire les messes dans un édifice religieux ni de
pratiquer les gestes sacrés.
Saunière avait tout simplement compris qu'il allait perdre, face
au tribunal de l'Officialité de Carcassonne. La condamnation
était de toute évidence sa suspension et donc en toute logique
l'interdiction d'accéder à son église comme le Droit
Canon l'exige. |

La chapelle privée aujourd'hui |
Prêtre dans l'âme malgré les apparences, il
ne pouvait se faire une raison de ne plus exercer son
ministère. Or, curieusement les villageois refusèrent
également cette
condamnation qui leur paraissait injuste. Leur réaction fut radicale.
Alors que l'évêché de Carcassonne nomma un nouveau curé à
Rennes‑le‑Château, les villageois boudèrent littéralement ce
nouveau prêtre.
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La chapelle avant sa restauration |

Le tabernacle
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Et pour soutenir
Saunière dans cette épreuve et aussi sans doute
pour montrer leur mécontentement, les habitants venaient écouter la messe que Bérenger Saunière donnait à titre
privé dans sa chapelle, désertant ainsi le lieu de culte
officiel. Nul doute que la tournure de ces
évènements devait être pour Saunière une belle vengeance
contre sa hiérarchie et Mgr de
Beauséjour. |
Munie d'un autel, la petite chapelle
privée
permettait au prêtre de célébrer le culte tout comme au sein
d'une église. Collée à la Villa Béthania, c'est en fait une
véranda qui accueillait les paroissiens, les verres
teintés permettant de retrouver l'ambiance des vitraux
religieux.
La serre fut longtemps laissée
sans vie et les plaques de verre brisées donnaient un air
d'abandon à l'ensemble. Au fil des ans, l'autel commençait à
se recouvrir de mousse et prenait par endroit des teintes
verdâtres. Cette image de ruine faisait piètre figure au
sein du Domaine.
La chapelle privée aujourd'hui
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C'est au cours de l'année 2003
que la décision de restaurer la véranda fut prise par la
municipalité de Rennes‑le‑Château, également propriétaire du
Domaine. La restauration eut lieu au printemps de cette
année et elle permit de rendre le lieu hors d'eau.
L'autel fut parfaitement restauré, lui redonnant l'éclat que
Bérenger Saunière connut. Mais en ce qui concerne
la verrière, les avis sont partagés. Le fond de la chapelle
est décoré de verre peint dans un style assez
moderne, et même si l'effet est relativement esthétique, ce
rendu ne semble pas être celui que Saunière avait voulu donner à
l'époque.
Le toit auparavant réalisé avec des
plaques de couleur unie bleue, verte, rouge, représente
maintenant un ciel étoilé.
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La chapelle privée aujourd'hui |
Voici donc une heureuse
initiative de la commune qui fit l'effort de restaurer
la serre sacrée. Dommage que les caractéristiques
esthétiques de 1911 ne furent pas rigoureusement respectées...
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