Voici certainement l'un des symboles les plus célèbres et les plus remarqués de
Rennes‑le‑Château :
la Tour Magdala. Connue à travers le monde pour les interrogations qu'elle suscite, la
silhouette de la construction de
Bérenger Saunière est devenue une véritable icone pour
l'énigme. Elle
domine le plateau et la vallée des Bals des Couleurs, fière de poser devant l'incompréhension de tous ses visiteurs. |

La Tour Magdala, véritable icone pour l'énigme des
deux Rennes
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Faisons un tour d'horizon |
Bérenger Saunière
démarra la construction de l'édifice en même temps que la Villa Béthania en mai 1901.
D'architecture néogothique, la Tour Magdala fut terminée en
1906 avec la pose des planchers par
Oscar Vila, comme l'atteste certaines factures.
Mais le plus curieux est que la Tour forme l'un des angles d'un carré imaginaire de dimension 8x8 et qui rappelle immanquablement un immense échiquier, la
Tour Magdala et la Tour de l'Orangeraie
formant les deux seules pièces du jeu. La Tour Magdala peut ainsi être considérée comme un élément de cet échiquier, sa base
occupant exactement une case.
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L'angle diamétralement opposé à cet échiquier virtuel est occupé par la Tour de l'Orangeraie et possède les mêmes propriétés.
Saunière baptisa la tour du nom de
Magdala en l'honneur de
Marie‑Madeleine. Mais en toute rigueur, ce nom aurait dû être
Magdalena. En
effet, Bérenger Saunière, érudit et malicieux, fit un jeu de mot en utilisant la racine
Magdale
qui en hébreu ancien signifie "Tour". Cette petite astuce de vocabulaire révèle une personnalité complexe de
Bérenger Saunière qui s'amusait semble‑t‑il à semer la confusion et le doute en jouant en permanence avec les mots et les
allégories... On connaît aussi ce jeu au travers de son complice et confrère,
Henri Boudet, et de son livre "La Vraie Langue
Celtique".
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La Tour Magdala, tour de pierre solidement attachée au Domaine par un bloc rocheux en
limite de plateau, était le lieu de
recueillement privilégié pour Saunière. Il aimait s'isoler dans sa bibliothèque pour lire ou travailler sur sa collection de timbres
et de cartes postales.
Son entrée est accessible depuis le Belvédère en suivant un chemin de ronde, sorte de terrasse
qui domine le plateau. La vue y est extraordinaire et la nuit, par temps clair, on peut observer les feux de chaque village.
Curiosité
Le nombre total de créneaux de l'édifice :
22... Ce nombre est très symbolique pour Saunière : nous le retrouvons régulièrement sur le Domaine comme à l'intérieur de la Tour Magdala
avec le nombre de
marches, dans la Tour de l'Orangeraie (nombre de marches), ou avec le le belvédère
(2 x 11 marches)
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Les fenêtres, toutes de forme ogivale, sont percées de trilobés. Le dessin en forme de trèfle fait
référence dans la symbolique religieuse chrétienne à la trinité : le Père, le Fils et le Saint‑Esprit.
Sur un côté de la tour est gravé le nom
MAGDALA
en lettres onciales rappelant ainsi le style d'écriture utilisé dans
les parchemins
Dès que l'on franchit l'entrée une pièce carrée nous accueille. C'est dans cette salle que
Bérenger Saunière installa une bibliothèque en chêne massif sur mesure... un luxe pour l'époque.
Et c'est toujours cette même bibliothèque de bois noble que l'on peut admirer aujourd'hui en visitant les
lieux. Une cheminée de briques servait de chauffage durant les hivers très rudes. |
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La bibliothèque est
aujourd'hui vide, mais il faut l'imaginer à l'époque de Saunière, remplie d'ouvrages plus ou moins rares et réputés qui
ornaient les rayons. A son décès, l'ensemble de sa bibliothèque et les collections furent rachetés par une librairie Britannique.
La Tour Magdala était le refuge de Saunière, notamment durant les années difficiles avec sa
hiérarchie. Il aimait s'isoler dans sa bibliothèque et ranger scrupuleusement ses albums de timbres dont il était
particulièrement fier. Elle était en effet en possession de plusieurs milliers de timbres du monde entier.
Collectionneur de nombreuses revues, il embaucha un relieur qui s'installa à demeure à
Rennes‑Le‑Château pour travailler sur ses différentes brochures.
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L'entrée de la Tour Magdala et sa cheminée
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Le mystère du point rouge |
En entrant dans la Tour Magdala, il est important de remarquer le dallage au sol.
L'ensemble des motifs forment un carré exact de belle dimension composé de 8 x 8 carreaux, soit 64 carreaux
délimité par une frise extérieure. Encore une fois, on retrouve l'environnement de l'échiquier et de ses 64 cases (8 x 8).
Enfin chaque carreau présente un cercle et une étoile à 8 branches.
Mais ce n'est pas tout,
puisque
le carré de la Tour Magdala (le sol échiquier) est lui aussi assimilable à une case d'échiquier formé par le
Parc et sur lequel est posé les deux tours: la Tour Magdala et la Tour de l'Orangeraie.
Tous les
passionnés et les chercheurs connaissent ce détail étrange. Il
fait partie de la mythologie castel rennaise. Pour ceux qui ne
l'aurait pas encore remarqué, il existe dans le carrelage de
la Tour Magdala une anomalie très importante :
l'un des carreaux porte un
point rouge et
par chance il est encore visible
aujourd'hui.
S'agit‑il d'un défaut
de fabrication ou d'un repère codé ? L'analyse montre que cette tâche rouge a été élaborée avec le motif du carreau, la peinture
faisant partie de l'émail. Ce défaut a donc
été produit à la fabrication, intentionnellement ou non. Encore plus surprenant, l'artisan carreleur n'a pas rejeté le carreau
défectueux et l'a au contraire cimenté dans un endroit visible et particulier de la pièce.
Car ce détail serait passé complètement inaperçu s'il s'était retrouvé dans un emplacement quelconque. Or, il est posé à un endroit
précis du carré, juste en face
de l'échauguette, dans le coin Sud de la tour. |

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Le motif est au bord du carré
et le point rouge est visible au centre
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Le point rouge est nettement visible dès qu'on l'a repéré au centre de l'étoile |

La Tour Magdala et son point rouge
Dessin extrait de "Clef du royaume des
morts" de A. Féral (Ed Bélisane) |
Le carreau au
point rouge n'est pas placé n'importe où. Il est
situé sur le coin du
carré exactement en face de l'échauguette. |

Le point rouge au milieu de l'étoile |
Ce point n'a pas été rapporté
après la pose du carreau à l'aide d'une peinture ou d'un enduit
rouge, comme s'il l'on devait cacher un quelconque défaut. D'ailleurs pourquoi rouge ? La couleur noire aurait
été beaucoup plus appropriée pour rendre invisible l'anomalie. Mais fallait‑il la rendre invisible ?
En réalité, ce point rouge
devait être facilement perçu, et il a été produit avec le carrelage à
la cuisson. Il fait partie de l'émail et la meilleur preuve est
qu'il est encore visible aujourd'hui après un siècle et malgré les nombreux passages
des visiteurs. Aucune peinture n'aurait pu résister à une telle épreuve...
Il n'existe donc que deux possibilités: soit ce carreau possède
un défaut de fabrication et dans ce cas, pourquoi l'artisan ne l'a‑t‑il pas mis de côté ? Soit il est intentionnel. Ces deux
éventualités sont envisageables, à moins qu'un autre point
équivalent existe dans le Domaine...
Or cet autre point existe, ou plutôt a
existé dans la
Tour de l'Orangeraie... Ces points possèdent‑ils une cohérence ? une logique ? Une
partie de la réponse se trouve dans
la géométrie du Domaine. |

Le point rouge dans la Tour Magdala |
Dans un angle de la pièce carrée, entre deux bibliothèques, une petite ouverture laisse
entrevoir quelques marches d'un escalier en spiral. On se croirait soudainement dans une vieille tour féodale...
L'escalier est construit dans l'échauguette et mène au sommet de la tour. Il est alors important de compter le nombre de marches
et de s'apercevoir que ce nombre est récurent dans le Domaine :
22 ...
Nous avons vu les 22 créneaux. Il y a
aussi les 2 x 11
marches qui mènent du Parc au Belvédère. Il y a maintenant les 22 marches de la Tour Magdala. Ce
nombre est décidemment incontournable dans l'univers ésotérique de Saunière. |
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Assis à l'angle opposé de la porte d'où débouche l'escalier, on peut voir une meurtrière dans
l'épaisseur du mur de l'échauguette.
Là aussi, un détail est surprenant : La fin de la rampe de l'escalier est ornée d'un pommeau en
forme de pomme de pain. Or un étrange alignement peut être constaté: Le pommeau de la rampe s'inscrit parfaitement dans l'espace
de la meurtrière et semble se projeter au loin sur un coté de la falaise de la vallée des Bals des couleurs. Le hasard est étonnant.
Le pommeau s'aligne avec l'entrée d'une grotte visible à l'œil nu : La grotte du Fournet appelée aussi:
La grotte de la
Madeleine !
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Depuis la Tour, une vue exceptionnelle...
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La sortie de l'escalier débouche en haut de la tour par la porte de la tourelle.
De cet emplacement la vue est surprenante ! On y voit l'ensemble du Domaine ainsi qu'une bonne partie du
village. Par beau temps, on peut aussi admirer le Bugarach.
Le regard embrasse le plateau de Rennes‑Le‑Château et la vallée du Bal des couleurs. |
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Vue de la Tour Magdala
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C'est au cours d'une fin de journée d'hiver, le 17 janvier 1917
que Saunière fut prit d'un malaise qui l'emporta quelques jours plus tard. Coïncidence ou fatalité, cet évènement eut lieu un jour
très particulier hautement symbolique, un
17 janvier. Sans le savoir, Saunière entrait alors dans la légende...
Le drame eut lieu alors que le prêtre se dirigeait vers la Tour par le chemin de ronde du Belvédère. Un vent glacial soufflait sur le
plateau. Saisi par le froid, Bérenger Saunière s'écroula subitement dans un état comateux. Dans un ultime effort il réussit à se hisser dans le sas d'entrée et
attendit inconscient les secours durant une heure.
Ce fut Marie Dénarnaud qui donna l'alerte. Transporté au presbytère, il décédera le 22 janvier 1917
à 5h du matin. |

Le lieu où Bérenger Saunière
succomba, saisi par le froid, le 17 janvier 1917 |
La Tour Magdala qui devait s'appeler "La tour de l'Horloge" est sans doute le premier élément
concret de l'ésotérisme de
Bérenger Saunière. Et ce n'est qu'en prenant du recul que l'on peut prendre conscience de l'importance
des
détails accumulés en ce lieu, des détails qui étonnent et qui gênent même les incrédules... |

La Tour Magdala, l'icone des deux Rennes
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