Comme toute grande manufacture, la
prestigieuse maison Giscard avait son
catalogue. Indispensable à toute commande, il permettait de
choisir en toute connaissance le produit le mieux adapté en
fonction de son prix. Les prêtres de la fin du 19e siècle n'échappaient pas à cette procédure. Ils
consultaient ce livret afin d'équiper au mieux leur
lieu de culte ou leur paroisse, et ceci en fonction des moyens accordés par
l'évêché. Or, le cas
Bérenger Saunière
possède très curieusement une
caractéristique supplémentaire : il choisissait
systématiquement les produits classés "Extra riche"
comme dans le cas du
statuaire
ou du
chemin de croix.
C'est ainsi que l'on peut admirer de la maison Giscard la chaire
qui fut choisie décorée
polychrome, et, on le sait moins, la sculpture du
tympan de
l'église avec Marie‑Madeleine portant une croix. Cette
rénovation sera poursuivie par de nombreuses décorations,
dont les fameuses peintures
latérales de
la fresque à la Montagne fleurie.
Le catalogue
présenté ici est une pièce rare originale datée de
1914
et qui fut découverte par hasard lors d'une brocante par
Didier Héricard de Thury. Il est fascinant de penser que
Saunière le consulta très certainement pour choisir son mobilier de culte. On
y trouve bien sûr le fameux modèle de chemin de croix, le
numéro 52 de style roman extra riche
qui fit couler tant d'encre. En effet,
l'un des travaux des chercheurs a été de retrouver le bon modèle de stations
sélectionné par Saunière ainsi que de retrouver la
trace de tous les chemins de croix identiques vendus à cette
époque... Identiques ? Oui, mais à
quelques exceptions près...
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