Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Les méridiens et le Razès - Rennes-le-Château Archive

Les méridiens et leurs mystères    2/5
Les méridiens et Rennes‑le‑Château

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

   Il existe, parmi les sujets de
recherche sur Rennes‑le‑Château,
des thèmes récurrents.
Celui concernant les méridiens
revient régulièrement.


À la fois simple et complexe,
cette notion est de manière évidente
 liée à l'énigme. Leurs histoires
touchent aussi des domaines
comme l'alchimie, l'occultisme
ou les alignements topographiques.


Surtout, il existe une histoire officielle
qui aurait commencé au XVIIe siècle
sous Louis XIV
, mais l'étude montre
que le sujet est bien plus complexe
que ce que l'on veut bien
nous faire croire...



Les méridiens historiques
et occultes de la France

   Méridien 0, méridienne verte, méridien de Saint‑Sulpice, de Bourges, méridien de Paris, sont autant de lignes virtuelles peu connues du grand public. Et pour cause, la communication est particulièrement trompeuse, car tout n'est pas dit. L'affaire des méridiens, car il s'agit d'une affaire dans l'énigme, touche la géographie secrète et sacrée de la France, un sujet très peu médiatisé, mais que l'accessibilité aux nouveaux outils de cartographie permet de mettre en valeur.

 

    De nombreuses erreurs perdurent également de façon cyclique, comme croire que le méridien 0 traverserait exactement le tombeau des Pontils, ou que la cathédrale de Bourges se trouverait sur le méridien de l'église Saint‑Sulpice de Paris. On peut même lire que la petite chapelle abritant la sépulture de Jean Cocteau serait placée sur ce même méridien, alors qu'elle est située à plusieurs kilomètres. Ces erreurs colportées par de nombreux auteurs entraînent inévitablement des confusions difficiles à corriger avec le temps. Tout ceci favorise une tradition culturelle qui se propage sous la forme de rumeurs année après année, sans aucune vérification élémentaire.

 

   Le dossier présenté ici ne se veut ni parfait, ni exhaustif. Le sujet est bien trop riche. Il essaie néanmoins de démystifier certains préjugés et de tordre le cou à des affirmations tenaces. Il n'en demeure pas moins que l'affaire des méridiens reste remplie de mystères. Mais comme souvent dans cette énigme, les anomalies ne sont pas là où on les attend. Ce serait bien trop simple...

 

 

 

 

Le méridien de Saint‑Sulpice

   Le méridien de Saint Sulpice est né d'un instrument astronomique particulier, le gnomon, installé dans l'église Saint‑Sulpice de Paris. Il fut construit à la demande de Jean‑Baptiste Languet de Gergy (1675‑1750), curé saint sulpicien de 1714 à 1748. Languet de Gergy voulut d'abord établir avec précision le temps astronomique afin de faire sonner les cloches au moment le plus opportun dans la journée. Pour cela, il chargea l'horloger anglais Henry Sully de construire le gnomon. Un autre objectif officiel était de déterminer l'équinoxe de mars et ainsi la date exacte de la Pâque. En effet, cette fête chrétienne qui commémore la Résurrection du Christ doit être célébrée le dimanche suivant la première pleine lune, après l'équinoxe de printemps, entre le 22 mars et le 25 avril. C'est entre autres pour cette raison que le méridien prit plus tard un sens ésotérique. Cette ligne particulière faite de laiton cuivré et que l'on nomme aussi "Ligne Rose" ou "Rose Line" a donc un rapport étroit avec la Résurrection de Jésus.

 

   Dans le langage des oiseaux, le méridien de Paris, du fait de sa couleur cuivrée et rouge, a donné aussi les noms : "Rousse Ligne", voire "Roux Sillon" (Languedoc Roussillon). Le nom "Rose ligne" amène aussi à Roseline qui est le prénom de Sainte Roseline, fêtée le 17 janvier en même temps que la fête de Saint‑Sulpice.

 

   La particularité du gnomon de Saint‑Sulpice est qu'il mesure la hauteur du soleil à midi en projetant sur le sol, puis sur un obélisque, l'image du Soleil. Chaque jour ensoleillé, un cercle de lumière apparaît donc à midi sur cette bande de laiton et s'étale au fil des jours sur toute la longueur du transept.

 

   La ligne est donc très précisément orientée Nord‑sud symbolisant le méridien en ce lieu.

   A ne pas confondre avec un autre ancien méridien, celui de l'Observatoire de Paris qui est l'ancien méridien de Paris (aussi appelé Méridien 0).

 

   La Ligne Rose de Saint‑Sulpice passe par la croisée du transept et correspond au méridien de longitude :

 

2° 20' 05.49" E


 

Le méridien et le gnomon au fond

   Le gnomon est constitué de deux œilletons, l'un à 25,98 m du sol, d'un pouce de diamètre qui était utilisé vers le solstice d'hiver et les équinoxes. L'autre installé à 24,36 m de hauteur comportait une lentille convergente de 80 pieds de foyer qui permettait d'étudier la tache de lumière pratiquement sans pénombre au solstice d'été.
    La lumière du Soleil passe à travers une petite ouverture de section circulaire disposée dans le vitrail sud du transept, à une hauteur de 25 m, formant sur le sol une petite tache de lumière elliptique qui croise la ligne méridienne chaque fois que le Soleil culmine à midi vrai. Le soleil croise différentes parties du méridien selon l'époque de l'année, en fonction de sa hauteur dans le ciel à midi. Sur la ligne méridienne figure un disque « d'or » qui localise la position du soleil aux équinoxes. Il est situé juste en face de l'autel. À l'extrémité sud de la ligne méridienne se trouve une plaque carrée en marbre, qui correspond à la position du Soleil au plus haut à midi (64° 35′ à l'emplacement de Saint‑Sulpice), le jour du solstice d'été, vers le 21 juin.
    À l'autre extrémité de la ligne méridienne se trouve un obélisque, qui est éclairé près de son sommet lorsque le Soleil est au plus bas à midi (17° 42′ à l'emplacement de Saint‑Sulpice), le jour du solstice d'hiver. Si l'obélisque n'existait pas, l'image solaire frapperait le sol horizontal dans une zone située à 20 m environ au‑delà du mur de l'église.

 


La croisée du Transept est située à   48° 51' 03.28" N    et    2° 20' 05.49" E
et définit la Ligne Rose qui est le méridien de Saint‑Sulpice

 

Saint‑Sulpice et Paris, deux méridiens,
deux objectifs différents...

 

   Le méridien de Saint‑Sulpice et celui de Paris sont très proches (environ 300 m) et c'est sans doute la raison pour laquelle ces deux lignes sont souvent confondues. Pourtant d'un point de vue scientifique, leurs fonctions ont été très différentes.

 

   A l'église de Saint‑Sulpice, l'objectif était de connaître très précisément l'heure solaire et donc l'instant du midi en un point géographique précis. D'autres églises utilisent ce procédé.

 

   Le méridien de Paris servit par contre à tirer une ligne puis un tracé géométrique sur toute la France. Les résultats de ces travaux furent importants puisque le rayon de courbure de la Terre une fois mesuré permit de définir le mètre étalon.

 

   En résumé, le méridien (le gnomon) de Saint‑Sulpice donne l'heure de midi et le méridien de l'Observatoire de Paris offre un référentiel géographique (méridien 0).

 

Le méridien de Saint‑Sulpice n'est pas très éloigné du méridien de l'Observatoire de Paris

 

Ils sont en fait écartés
d'environ 300 m

 

Le méridien de Bourges

   Il existe un autre méridien que l'on confond souvent avec celui de Saint‑Sulpice ou avec celui de l'Observatoire de Paris. C'est celui qui passe par la cathédrale de Bourges. Il est vrai que cette méridienne a aussi de quoi étonner. Non seulement elle est aussi matérialisée par une bande de cuivre, mais elle est proche de la Ligne Rose de Saint‑Sulpice (4908 m) et donc du Méridien de Paris.

 

   Une autre particularité est que Bourges est liée à l'église Saint‑Sulpice puisque Saint Sulpicius était archevêque de Bourges au VIe siècle. Il mourut le 17 janvier 647, jour de l'année hautement symbolique dans l'affaire de Rennes...

 

   Ajoutons aussi que Bourges, ancienne capitale, est considérée comme la ville du centre de la France (le cœur de France) et qu'elle fut réputée pour avoir hébergé un alchimiste célèbre Jacques Cœur.

 


La cathédrale de Bourges a aussi sa ligne méridienne

 

   Contrairement au gnomon de Saint‑Sulpice destiné à mesurer la date exacte de Pâque, le méridien de Bourges date de 1757 et servit de cadran solaire.

 

   Les méridiennes présentes dans de nombreuses églises des villes ou des villages d’Europe permettaient de donner l’heure locale du midi solaire. La nécessité d’une heure de midi commune ne se fit sentir qu’après l’essor des horloges mécaniques. La précision des horloges des églises se faisait alors au moyen de ces méridiennes.


Le méridien de Saint Sulpice (en rose) est distant de 4908m de
celui de la cathédrale de Bourges (en bleu)

 

Les méridiens et l'énigme du Razès

Pourquoi les méridiens sont si importants
dans l'affaire de Rennes‑le‑Château  ?

 

     La notion de méridien est une constante. On la retrouve dans différents indices et elle a un objectif : servir de référence et de repère géographique.  C'est aussi un moyen virtuel de relier Paris au Razès comme s'il fallait montrer par des lignes virtuelles que ces deux régions sont intimement liées.

 

   Le méridien est sous‑entendu dans la phrase clef issue du grand parchemin :
 

BERGÈRE PAS DE TENTATION
QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI
PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU
J'ACHÈVE CE DAEMON DE GARDIEN
A MIDI POMMES BLEUES

Le midi solaire a ceci de particulier que le soleil est à son zénith, c'est‑à‑dire qu'il se trouve sur le méridien d'observation.

   Le méridien de l'église Saint‑Sulpice de Paris est encadré par les deux tableaux de Signol au N inversé.

 

   Le concept de méridien est cité deux fois dans le Serpent Rouge :
 

   Rassembler les pierres éparses, œuvrer de l'équerre et du compas pour les remettre en ordre régulier, chercher la ligne du méridien en allant de l'Orient à l'Occident, puis regardant du Midi au Nord, enfin en tous sens pour obtenir la solution cherchée,

 

   Vision céleste pour celui qui me souvient des quatre œuvres de Em. SIGNOL autour de la ligne du Méridien, au chœur même du sanctuaire d'où rayonne cette source d'amour des uns pour les autres, je pivote sur moi‑même passant du regard la rose du P à celle de l'S, puis de l'S au P...

Il faut d'ailleurs noter que l'un des méridiens, celui qu'il faut chercher, commence par une minuscule et que le Méridien de Saint‑Sulpice est noté avec une majuscule. Ceci prouve qu'il y a au moins deux méridiens importants.

   Le méridien est cité dans la dalle de Coume Sourde. Sur le côté face de la pierre, on peut lire :  IN MEDIO LINEA UBI M SECAT LINEA PARVAT

Ce qui peut se traduire par :

 

AU MILIEU DE LA LIGNE OU M (Méridien) COUPE LA PETITE LIGNE

 

   Les méridiens de Saint‑Sulpice et de l'ancien Observatoire de Paris traversent le Razès non loin du tombeau des Pontils et de la bergerie Paris.

 

   Henri Boudet en parle de façon détournée en parlant de l'Observatoire de Paris

 

   De façon très discrète, les Bergers d'Arcadie II de Poussin semblent liés au méridien de Paris

 

Les méridiens et le Serpent Rouge

     Aussi bien le méridien de Saint‑Sulpice que celui de l'Observatoire, tous deux possèdent des liens avec l'affaire de Rennes et c'est pour cela qu'ils sont souvent confondus. En fait il semble que les deux lignes soient importantes et le Serpent Rouge le confirme puisqu'il nous amène très clairement sur le méridien de Saint‑Sulpice tout en finissant par une allusion à Charles Perrault, le frère de l'architecte de l'Observatoire.

 

  Le méridien est une pièce fondamentale dans le puzzle de Rennes‑le‑Château. Pour s'en convaincre il suffit de lire le Serpent Rouge à la strophe 5 :

 

   Rassembler les pierres éparses, œuvrer de l'équerre et du compas pour les remettre en ordre régulier, chercher la ligne du méridien en allant de l'Orient à l'Occident, puis regardant du Midi au Nord, enfin en tous sens pour obtenir la solution cherchée, faisant station devant les quatorze pierres marquées d'une croix. Le cercle étant l'anneau et couronne, et lui le diadème de cette REINE du Castel

 

Où à la strophe 9 :

 

   Commencé dans les ténèbres, mon voyage ne pouvait s'achever qu'en Lumière. A la fenêtre de la maison ruinée, je contemplais à travers les arbres dépouillés par l'automne le sommet de la montagne. La croix de crète se détachait sous le soleil du midi, elle était la quatorzième et la plus grande de toutes avec ses 35 centimètres! Me voici donc à mon tour cavalier sur le coursier divin chevauchant l'abîme.

 

Mais aussi à la strophe 10 :

 

   Vision céleste pour celui qui me souvient des quatre œuvres de Em. SIGNOL autour de la ligne du Méridien, au chœur même du sanctuaire d'où rayonne cette source d'amour des uns pour les autres, je pivote sur moi‑même passant du regard la rose du P à celle de l'S, puis de l'S au P...

 

Le Méridien de Paris et Boudet

     Il faut lire et relire Boudet et sa Vraie Langue Celtique pour s'apercevoir combien son livre jongle avec les concepts. Car il faut un sacré tour de force pour arriver à citer l'Observatoire de Paris en parlant du Cromleck de Rennes‑les‑Bains, le tout sans éveiller l'attention sur ce fameux méridien de Paris.
 

On peut ainsi apprécier en page 268 :

 

     [...] Les fontaines enfermées dans l'enceinte du Cromleck sont fort nombreuses : trois sont thermales à des degrés divers de température. La source dite du Bain‑Fort, possède une température de + 51 degrés centigrades, tandis que les deux autres, dites de la Reine et du Bain‑Doux, atteignent + 41 et + 40 degrés centigrades.

 

Il est facile d'apprécier la profondeur extrême du siphon amenant à la surface du sol cette eau minéralisée et élevée à ces degrés de chaleur. On sait généralement que la température varie d'une manière fort sensible dans l'intérieur de la terre, suivant les différentes profondeurs auxquelles on peut atteindre. En prenant pour point de départ les caves de l'Observatoire de Paris, qui sont à vingt‑huit mètres au‑dessous du sol, et où le thermomètre marque constamment + 11 degrés centigrades, on trouve en moyenne un degré de plus de chaleur pour chaque trente mètres de profondeur, en pénétrant plus avant dans l'intérieur de la terre. L'eau du Bain‑Fort marquant + 51 degrés centigrades, qui se réduisent à 40, puisqu'il faut retrancher les onze degrés constants marqués par le thermomètre à vingt‑huit mètres au‑dessous du sol, dans les caves de l'Observatoire de Paris, le point de profondeur extrême du siphon serait à peu près à douze cent trente mètres, abstraction faite cependant de toute déperdition de chaleur produite par des causes secondaires et accidentelles. Quant aux sources de la Reine et du Bain‑Doux, leur degré de température accuserait neuf cent trente et neuf cents mètres de profondeur. [...]

 

Extrait de "La vraie langue celtique"

   

   Quel étrange calcul, car il y a une sévère erreur de raisonnement. Si on considère que la température de l'eau du "Bain‑Fort" est de 51° à la surface, comment peut‑elle être de 40° à 28m de profondeur ? Car selon Boudet il faut retrancher 11° puisque c'est la température constante à 28m. Ce raisonnement voudrait dire que l'eau se réchauffe en remontant puisqu'elle aurait 40° à 28m de profondeur puis 51° à sa surface...

 

   Ces déductions absurdes continuent puisqu'à partir de la notion de de plus par 30 m de profondeur Boudet trouve une source à 1230 m. Comment peut‑il arriver à un pareil calcul en partant de 40° à 28 m et en ajoutant tous les 30 m. La connaissance de 1230 m ne peut se déduire que si l'on connaît la température de l'eau à sa source...  Le calcul qu'il fait est en fait 41 x 30 = 1230 m comme si l'eau démarrait à 0° et se réchauffait en remontant, en prenant 1° tous les 30 m...

 

   En fait, comme d'habitude, Boudet fait ici une erreur très grossière pour nous alerter. Car si on observe son style, certains nombres sont en chiffre et d'autres sont en lettres. L'objectif est bien sûr de concentrer le lecteur vers ces 4 nombres 51, 41, 40 et 11 qui doivent avoir une seconde signification. Il faut dire que cette suite possède des propriétés étonnantes :

Serait‑ce un hasard de la numérologie ? Si on aligne les chiffres 51 41 40 11 et qu'on les additionne on obtient 17 un nombre bien connu de l'énigme :

 

 5 + 1 + 4 + 1 + 4 + 0 + 1 + 1  =  17   (Nombre remarquable)

 

   Rappelons aussi que ces trois températures sont retrouvées dans une suite de chiffres romains au bas de la dalle de Blanchefort puisqu'en formant les groupes : LI  XLI  XL
on obtient les nombres : 51, 41, 40

 

   D'autre part, en réorganisant les chiffres et en effectuant la somme des couples on a : 51, 44, 01 ce qui donne : 5+1, 4+4, 0+1 d'où  681 ...   

 

   Il est clair que derrière ces jeux de chiffres, Boudet veut nous faire comprendre l'importance toute particulière du Méridien de Paris, le méridien 0 qu'il faut associer à 681.

 

Le mystère Perrault

     Pour comprendre pourquoi les frères Perrault sont importants dans l'affaire de Rennes, il suffit de lire la dernière strophe du Serpent Rouge car rien n'y est cité au hasard :

   Mon émotion fut grande,  "RETIRE MOI DE LA BOUE" disais‑je, et mon réveil fut immédiat. J'ai omis de vous dire en effet que c'était un songe que j'avais fait ce 17 JANVIER, fête de Saint SULPICE. Par la suite mon trouble persistant, j'ai voulu après réflexions d'usage vous le relater un conte de PERRAULT. Voici donc Ami Lecteur, dans les pages qui suivent le résultat d'un rêve m'ayant bercé dans le monde de l'étrange à l'inconnu. A celui qui PASSE de FAIRE LE BIEN !

     Cette allusion au conteur Charles Perrault est bien sûr destinée à attirer la curiosité du lecteur sur ce personnage et surtout sur son frère, Claude Perrault, architecte de l'Observatoire et donc du méridien de Paris

 

Qui était Charles Perrault ?

 

     Charles Perrault (1628‑1703) est le septième enfant d'une famille aisée de quatre frères. Il fit des études de droit et après une première œuvre burlesque, "Les Murs de Troie"', il entra en 1654 comme commis chez son frère aîné Pierre Perrault, receveur général des finances de Paris. Il fut alors remarqué par ses poèmes "les Odes au Roi". Nommé commis auprès de Colbert en 1663 puis conseiller de Louis XIV, il devint Premier commis des bâtiments du Roi en 1665. En 1671 il entra à l'Académie française et s'opposa à Boileau dans la célèbre querelle des Anciens (à leurs têtes Boileau, partisans des auteurs antiques) contre les Modernes en 1687. Chancelier de l'Académie, il devint bibliothécaire en 1673.


Charles Perrault (1628‑1703)

    Sa célébrité tient aujourd'hui de ses contes de la Mère l'Oye (1697) inspirés de l'imaginaire médiéval légendaire et chevaleresque. L'art de Charles Perrault est d'avoir su reprendre dans une prose faussement naïve des histoires transmises traditionnellement par voie orale et intégrées dans l'inconscient collectif. Il transforma le conte populaire en réalisant un chef‑d'œuvre de la littérature universelle et il sauva de l'oubli huit récits traditionnels, aujourd'hui incontournables comme Cendrillon, le petit Poucet, le petit Chaperon rouge, le Chat botté, etc...

 

     Il est aussi très intéressant de noter à partir de sa biographie, les rapports étroits qu'il eut très probablement avec le pouvoir, les finances royales et Colbert. Il suivit très certainement de près l'affaire d'État du Surintendant des finances Nicolas Fouquet que l'on sait aujourd'hui fortement impliquée dans l'affaire de Rennes.  Était‑il dans quelques confidences de Colbert ou de Fouquet, confidences qu'il sut transmettre à son frère Claude Perrault ?

 

Qui était
Claude Perrault ?

 

    Claude Perrault (1613‑1688) naquit à Paris et fut le troisième fils d'une famille bourgeoise. Deux frères suivront, Nicolas et Charles, mais les frères Perrault, Claude et Charles,  demeureront très liés toute leur vie durant. 

 

   Claude Perrault était un ingénieur infatigable. Il étudia d’abord la médecine à la Faculté de Paris. Docteur en 1641, il exerça pendant près de 25 ans. Parallèlement, Colbert créa l'Académie des Sciences à la fin de l'année 1666.

  


Claude Perrault (1613‑1688)

    Or, à cette époque, Charles Perrault était le commis de Colbert et ses fonctions l'amenaient à gérer tout ce qui concerne l'Art et les sciences. Il put ainsi introduire son frère Claude, scientifique passionné, dans ce petit monde d'intellectuels proche de Louis XIV. Finalement, Claude et Charles Perrault feront tous deux leur carrière au service de Colbert et du Roi.

 

   Claude Perrault se rapprocha de savants célèbres comme Huygens, Roberval (mathématicien), ou Pecquet (médecin). Cet environnement le dynamisa, portant son intérêt sur l'Histoire naturelle, mais aussi sur la physiologie animale et humaine, la physique et l’art des machines.

 

   Il entra à l'Académie des sciences et du Conseil des bâtiments en 1673 et fut chargé par Colbert de traduire "De architectura de Vitruve". Cette étude donnera naissance à un nouveau traité célèbre. Il publia ensuite en 1683 "L'Ordonnance des 5 espèces de colonnes selon la méthode des anciens" provoquant une grande polémique.

 

   On lui doit avec l'aide de Charles Le brun et Louis Le Vau, la colonnade de la façade orientale du Louvre, les plans de l'Observatoire de Paris (1667‑1766),  le Château de Sceau, et l'Arc de triomphe du faubourg Saint‑Antoine qui sera abandonné. Claude Perrault proposa même une reconstitution du Temple de Jérusalem.

 

   A la fois médecin de profession, anatomiste, savant et architecte, le scientifique décédera d'une infection en 1688 à Paris après avoir disséqué un chameau au Jardin des Plantes.


Mansart et Claude Perrault à droite ‑ par Philippe de Champaigne 1656

 

 

La Vierge de l'Observatoire
   Il existe de nombreuses rumeurs sur la découverte d'une petite chapelle sous l'Observatoire de Paris. Cette chapelle aurait abrité une statuette, une Vierge que l'on appelle aussi : "Nostre Dame de dessous terre".

   Ces propos viendraient de Claude Perrault lui‑même dans un rapport qu'il envoya au cabinet du Roi lors de la construction des fondations du bâtiment. Il aurait même évoqué le terme de "caveau illustre".

   Une autre source nous dit que c'est Camille Flammarion qui découvrit également cette statuette, et cette affirmation peut se lire dans :
Le mystère des cathédrales "
de
Fulcanelli.
Voici ce qu'il écrit... 

 

   "Nous contemplâmes, à notre tour, la petite Nostre‑dame dessous terre, symbole de la pierre brute du Grand art, lors d'une mémorable exploration des souterrains, au mois de juillet 1936, en compagnie de trois excellents amis et d'un fonctionnaire à qui nous dûmes cette exceptionnelle faveur. Que tous quatre, ici, soient derechef et Chaleureusement remerciés."

Extrait " Le mystère des cathédrales " de Fulcanelli

 

   Comme dans toute légende ou rumeur, il faut aussi se tourner vers l'Histoire officielle. L'Observatoire fut construit sur des catacombes et les fondations furent noyées dans les tunnels souterrains. Or, il existe un plan des caves élaboré lors des travaux et indiquant l'emplacement exacte d'une Vierge. La statuette est aujourd'hui exposée à l'Observatoire.

 
  Claude Perrault aurait‑il trouvé une petite chapelle avec cette statuette ? C'est fort possible. Les terrains appartenaient à certaines congrégations religieuses qui auraient pu parfaitement utiliser les galeries souterraines comme chapelle et ossuaire.

   Pourquoi alors tant de mystères autour d'une découverte qui finalement semble banale ? Fallait‑il que Claude Perrault justifie l'importance de ce Méridien posé exactement à l'endroit de la Vierge ? Avait‑il peur que l'on déplace cette ligne de référence ?

Notre Dame de dessous terre
Observatoire de Paris

 

    En lisant Fulcanelli, tout se passe comme si le Méridien de Paris devait être à cet endroit et pas ailleurs. La découverte d'une Vierge sous l'Observatoire n'aurait donc été qu'un moyen de justifier une fois pour toutes la position de la ligne imaginaire.

 

   Il est vrai qu'à cette époque un autre méridien était en concurrence, celui de  l'église Saint‑Sulpice de Paris...

   Les plans de l'observatoire qui sont l’œuvre de Claude Perrault, frère de Charles Perrault, auteur des contes de « Ma Mère l’Oye » porte aussi une symbolique très forte. Il faut rappeler que les deux frères sont affiliés à une société secrète « Angélique » et aussi à la première loge maçonnique pionnière « Les Chevaliers Errants ». Ils ont aussi une vénération pour le 21 juin, date la plus fréquente du solstice d'été, et utilisent ce jour pour déposer soit un recueil de conte, soit une étude. Le 21 juin est aussi le jour où les repères sont pris sur le terrain pour la construction de l'Observatoire. L’ensemble des bâtiments respecte la règle du célèbre Nombre d’Or, en clair tout participe à une symbolique ésotérique très appuyée tournée vers les rythmes solaires. L'Observatoire est en réalité un temple qui de plus eut les faveurs de Louis XIV. Il est vrai que le Roi soleil est la représentation incarnée d’Apollon dans toute sa lumineuse splendeur...

 

 Le puits zénithal, un lieu sacré

 

   il semble que le lieu voulu pour l’implantation de l’Observatoire soit plus pour son sous‑sol que pour l’espace en surface utile aux observations et aux calculs stellaires et solaires. Le sous‑sol choisi est celui de très anciennes carrières, aménagées en catacombes et en une véritable citadelle souterraine aux labyrinthes multiples, bien connues à l’époque par des initiés de différentes tendances ésotériques.

 

   Perrault tenait à ce que l’édifice majeur soit axé sur son puits zénithal et non l’inverse. Il y eut aussi de bien curieuses consolidations des sous‑sols et un rapport royal de l’époque (de C. Perrault au Cabinet privé du Roi ‑A.R. Pierre Coute N’ 678‑orc 71) fait mention de découvertes de cours d’eau souterrains, de ramifications profondes et de caveaux illustres dont les issues furent terrassées et d’autres soigneusement dissimulées pour des raisons de travaux ultérieurs

 

   Autre information : il était clairement noté (doc. R.B.R. Fn XXXII) la formule suivante « l’endigue profond du ru SAYX (anagramme de AXYS ou AXIS... AXE) à présent sous machinerie ». Le mystère continue avec une liste exhaustive d’objets remontés pour les collections royales lors de ces travaux souterrains. Plus insolite encore, il est établi une seconde liste concernant des objets, mobiliers et écritures qui furent « rangés et enfouis » sous les fondations... et de plus par volonté royale ! Une des trois copies de ce royal et insolite document est encore partiellement lisible aujourd’hui. Perrault explique à un certain « Sire Ulisse Charde et ses frères » l’utilité historique de bâtir autour du puits zénithal afin de conserver intact l’accès à la cavité souterraine qui sera connue sous le nom de « Nostre Dame Soubsterre ».

 

   Le lieu noté « antyque Chaspel » était accessible par des escaliers à vis et on pouvait y contempler une petite Vierge retrouvée lors des travaux. La découverte dut choquer, car on affirmera plus tard que ce sont les constructeurs du lieu qui la commandèrent en terre cuite et la déposèrent dans un réduit au niveau des souterrains de l’observatoire. Certains grands alchimistes considérèrent cette crypte comme seule capable d'offrir les moments propices aux différentes phases du Grand Œuvre, un lieu connu sous le vocable de « Pierre brute du Grand Art ». On peut aussi lire (doc R.B.R) que deux ans auparavant, le site souterrain qui deviendra celui de l’Observatoire Royal aurait reçu de prestigieux visiteurs, curieux, et savants, parmi lesquels messieurs Reynaud Levieux, Nicolas Poussin et des notables religieux.

 

   La profondeur du puits zénithal fut fixée à 28 mètres et la hauteur du bâtiment à 27 mètres, ce qui donne une hauteur totale de 55 mètres. L’utilité première prévue pour l’observation stellaire fut rapidement délaissée, et ce ne sera qu’en 1851 que Foucault réalisera sa seconde expérience du pendule rendue célèbre par Umberto Eco. Puis ce sera pour Foucault, en 1862, la première détermination de la vitesse de la lumière.

 

   Le lieu de l'Observatoire semble décidément hautement symbolique et plusieurs sociétés plus hermétiques que savantes, connues un peu plus tard sous le nom de « Sociétés du Brouillard » ne manquèrent pas de sacraliser l'endroit...

 

Le mystère Cassini

    La famille Cassini est incontestablement liée à l'histoire de L'Observatoire Royal. Tout commença lorsque Colbert fit venir du comté de Nice un scientifique encore inconnu : Jean‑Dominique Cassini (1625‑1712). Louis XIV lui confiera immédiatement la responsabilité de l’Observatoire. Ce sera aussi le début d’une véritable dynastie qui gérera l'Observatoire durant plus de 120 ans, de 1667 jusqu'à la Révolution. 4 générations de Cassini se succédèrent jusqu'en 1793.

 

   L'observatoire de Paris fut placé dès ses débuts sous la tutelle de l'Académie des sciences. Il n'y eut donc aucune fonction officielle de Directeur ni aucun budget alloué. Les astronomes qui désiraient travailler ou venir faire des observations devaient apporter leurs propres matériels ou solliciter des aides provenant soit de l'Académie, soit du Roi, soit d'un mécène. Il faut attendre 1771 pour que Louis XV attribue officiellement à Cassini de Thury (Cassini III) le poste de Directeur de l'Observatoire.

 

   Les Cassini apportèrent énormément dans la recherche astronomique et géodésique. Depuis sa fondation, l'Observatoire servit d'habitat à cette famille qui travaillait sur place avec une petite équipe de scientifiques très choisis.
Dans l'ordre chronologique, on trouve :

 

  Jean‑Dominique Cassini (Cassini I) : De 1669 à 1712 il travailla avec de grands astronomes comme Huygens ou Roëmer. L'abbé Jean Picard y effectua une mesure du degré terrestre faisant naître une nouvelle science : la géodésie.

 

Jacques Cassini (Cassini II) : Son fils prend la suite de 1712 à 1756. L'Observatoire est alors dirigé par l'Académie des sciences et son Directeur règne en maître. On lui doit des travaux sur la figure de la Terre.

 

   César‑François Cassini (Cassini III aussi appelé Cassini de Thury: Le petit fils prend la direction de 1756 à 1784. C'est l'époque des recherches cartographiques. Il dressera la célèbre carte du royaume de France à l’échelle du 1/86400°

 

  Jean‑Dominique, comte de Cassini (Cassini IV) : L'arrière‑petit‑fils subit la Révolution française et dirigea l'Observatoire à partir de 1784. Il terminera les travaux cartographiques de la France, mais étant monarchiste, il démissionnera en 1793.

 

La branche française de la famille Cassini s'éteindra finalement avec la disparition du dernier des 5 enfants, Alexandre Henri‑Gabriel, vicomte de Cassini (1781‑1832), juriste et botaniste. 

 

    Jean Dominique Cassini
(1625‑1712)
 

   Il fut un astronome d'exception et contribua au développement de cette science en matière d'instrumentation et d'observations.

 

   Grâce aux expériences faites sur la méridienne, il étudia la réfraction atmosphérique et les éphémérides solaires. Cassini travailla également sur la mesure de la parallaxe du Soleil afin de trouver les dimensions exactes du système solaire.

 

   Dès 1663, Colbert démontra au Roi de France l’urgence d’établir « des cartes géographiques de la France plus exactes que celles qui ont été faites jusqu’ici ».


Jean Dominique Cassini (1625‑1712)

   Un fait qui pourrait avoir toute son importance dans l'énigme, Jean‑Dominique Cassini fut, de par sa fonction de géographe du Roi, en 1681 près de Rennes‑les‑Bains, très exactement sur le col de la Sals, pour calculer le point de passage du méridien 0.

    

   En 1696, Cassini est à Paris et malgré son âge avancé, il se lance dans la réalisation de cette œuvre colossale commandée par Louis XIV : "la Carte de la France". Il sera aidé de quelques collaborateurs comme son fils Jacques et son neveu Giacomo Filippo Maraldi.

 

   La réalisation de cette carte sera exécutée et terminée par ses descendants, son fils Jacques (Cassini II), son petit‑fils, César‑François (Cassini III) et Jean Dominique (Cassini IV). La carte sera finalement présentée par ce dernier devant la Constituante en 1790. Le document comprend 182 planches et représente 132 ans de travail ininterrompu. Pour accomplir ce résultat, il fallut parcourir tout le territoire en prenant des mesures et des visées basées sur la méthode de triangulation. La moindre erreur était fatale et pouvait engendrer des erreurs difficiles à corriger.

 

   À la fin de sa vie, Jean‑Dominique Cassini est aveugle, mais il écrit malgré tout ses mémoires qui seront publiées en 1710. Il meurt à Paris le 14 septembre 1712, à 87 ans. Il est enterré dans l’église Saint‑Jacques du Haut Pas, avec cette seule épitaphe : “ Jean Dominique Cassini ‑ Astronome ”.

 

On retiendra des Cassini la première carte de France fidèle à la réalité, mais aussi des zones d'ombres accompagnant plusieurs mystères.  

 


La carte de Cassini générale découpée en 182 planches

 

Encore des mystères ?

 

    Derrière cette dynastie de scientifiques se cache un secret. Il faut d'abord savoir que les 4 Directeurs successifs furent membres de l'Angélique, une société secrète dans laquelle ils occupèrent des fonctions importantes de maîtrise (Archives Angéliques ‑ Barret et Mitlot 1825 éd. Colonnes)

 

   Mais ce n'est pas tout. Durant leur dynastie, ils écrivirent des documents très particuliers et personnels, dans lesquels on pouvait trouver des détails sur leurs travaux de cartographie et notamment autour du Méridien de Paris. Ces documents qui ne furent jamais publiés (il y sans doute des raisons à cela) sont appelés "Cahiers Méridiens". Surtout, il est intéressant de lire dans leurs notes que les Cassini attachaient une importance toute particulière à certains sites archéologiques situés autour de la méridienne. Les astronomes vont d'ailleurs plus loin dans leurs études, puisqu'ils qualifient ces sites de primordiaux et sacrés selon leur propre terme. Ces notes mystérieuses sont également accompagnées de détails et de chronologies insolites, et d'une liste de mobiliers anciens ou archéologiques qu'ils appelaient "engins"...

 

   Cette série de « Cahiers Méridiens » (dont il ne resterait que les N° 3, 6 et 7) s’agrémenta tout au long des études des directeurs Cassini. Il était entre autres question de relevés accentués sur certains points du territoire : on y note une insistance remarquable sur des sites dits archéologiques situés uniquement sur la méridienne de Paris. Ces sites entreront plus tard dans différents travaux indexés sur des événements liés à notre Histoire et surtout à des « histoires » qui seront vite classées à la rubrique ésotérique et insolite. Les Cassini insistèrent tout au long de leur série de cahiers sur le fait de ne jamais oublier ces sites, les dénaturer, ni les éloigner de leurs fonctions primordiales et « sacrées » (selon le terme qu’ils choisirent). Non seulement ils dressèrent scrupuleusement un état des lieux sans rapport avec la topographie du méridien de Paris, mais ils joignirent à leurs remarques des détails et des chronologies pour le moins curieux. De plus ils constituèrent des collections d’objets archéologiques qu’ils appelèrent « engins » et « machines antiques ». Les plus grandes parties des collections et archives « Cassini » se trouvent encore dans le Sud de la France et non à Paris à la BN, ni aux archives de l’Observatoire. C’est sur une partie de ces archives conservées vers Perpignan que travaillera le préfet Xavier Richard qui écrira en 1936 le monumental et incontournable « ELEUSIS ALESIA » sur lequel en page 119, il réutilise le tracé « Cassini » pour les sites proches de l’Observatoire ainsi que sur le passage de la méridienne au Nord et au Sud : Groslay, Montmagny, Deuil, Saint‑Denis, Arcueil et L’Hay, des sites sur lesquels les Cassini travaillèrent hors propos de leurs fonctions...

 


Carte de la France corrigée par ordre du Roy, sur les observations des Messieurs de l'Académie des Sciences par de La Hire et présentée au Roi en 1682. Cette carte mystérieuse présente des résultats qui ne seront connus que 30 ans plus tard...

 

C'est la première carte utilisant le méridien de Paris comme méridien de référence. La Carte de France corrigée due aux astronomes de l’Académie des sciences, Jean Picard (1620‑1682) et Philippe de La Hire (1640‑1718) redessine les contours de la France. Ceux‑ci offrent alors une configuration d’ensemble beaucoup plus proche de la réalité (le format de la carte originale est 265x360 cm). La superficie du pays s’en trouve réduite par rapport aux tracés de Guillaume Sanson (1679). Cela fit dire à Louis XIV que l’Académie des sciences lui coûte cher !

Ajoutons à ceci le mystère de l'élaboration de la carte de France.

 

   Lorsque l'on s'attarde sur la chronologie et la présentation d'une carte comparative, on s'aperçoit que des résultats formidables sont présentés en 1682, seulement après 3 ans d'étude, alors qu'il faudra attendre 65 ans pour accéder aux chaînes de triangulation indispensables pour redessiner les côtes.

 

   Comme nous le verrons plus loin, tout ceci débouche sur une véritable affaire qui se cristallise toujours autour des mêmes thèmes : méridiens, mobiliers archéologiques, balisages, sacralisation, géométrie secrète, etc....

 

La société Angélique
Un cercle de personnage bien connu...

 

     Et voici comment après avoir étudié les Cassini liés à l'Observatoire de Paris, on revient pleins feux sur tout un groupe de personnages bien connus dans l'affaire de Rennes‑Le‑Château. Car la Société Angélique qui se faisait appeler aussi "le Brouillard" est une société secrète artistique et littéraire qui avait pour membre des artistes et des écrivains aussi célèbres que : Eugène Delacroix, Jules Verne, Gérard de Nerval, Frédérique Mistral ou même Hergé (Ses fameuses oranges bleues seraient une allusion poétique aux pommes bleues...)

 

   La Société Angélique fut fondée au XVIe siècle par un imprimeur lyonnais Sébastien Greif qui se faisait appeler : "Gryphe". Originaire de Wurtemberg, il s'installa à Lyon en 1522. Sans doute à cause de son pseudonyme, il choisit le griffon comme emblème, symbole que l'on associe facilement au sphinx. Faut‑il y voir alors un lien avec la Sphinge peint par Ingres et dont la signature comporte un N inversé ? Il faut savoir que Ingres et Delacroix se connaissaient et s'appréciaient.  

 

   Selon Grasset d’Orcet, l’imprimeur allemand, Gryphe était entouré de nombreux savants et auteurs affiliés à cette organisation. La Société Angélique utilisait comme code pour les initiés une sorte de cabale phonétique complexe basée sur "La langue des oiseaux".

 

   Le livre clé de cette société secrète est : "le Songe de Poliphile", achevé en 1467 par Francesco Colonna, un dominicain né à Venise en 1433. Il fut réédité par Jacques Kerver en 1553 et en 1561 il fut légèrement corrigé. Très curieusement il inspira des peintres comme Poussin ou Lesueur mais aussi Claude Perrault.

 

   Charles Nodier, supposé grand maître du Prieuré de Sion selon les documents Lobineau, fut également très imprégné par ces textes et créa ses rêveries apocryphes. Gérard de Nerval ne fut pas non plus épargné.

 

   Enfin, la Société Angélique eut des liens étroits avec la Rose‑Croix qui se démontrent par la similitude entre le symbole de la Rose‑Croix paru en 1616 : "un serpent enlaçant une ancre" et le dauphin du "Songe de Poliphile"

 

Les méridiens dans le Razès

Les points de passage

 

   Contrairement à certaines croyances, les deux méridiens ne traversent pas la bergerie Paris ou le tombeau des Pontils, mais ils n'en sont pas loin :

 

 

Le méridien de Saint‑Sulpice à Paris(en rose) est placé à :

2° 20' 05.49" E

 

Le méridien de Paris (en bleu) est placé à :

2° 20' 11.37" E

 

La bergerie Paris (en jaune) est à :

42° 55' 17 N    2° 19' 56 E

 

 

Le tombeau des Pontils (en rouge) est placé à :

42° 56' 59 N    2° 20' 27 E

 

Le méridien et les bergers d'Arcadie de Poussin

 

   Prouvé scientifiquement par radiographie, le bâton droit des Bergers d'Arcadie fut peint en premier. Or ce détail représente un non‑sens dans l'art de la composition picturale. Ce bâton qui passe derrière la tête du berger n'aurait jamais dû servir de guide à la composition, à moins que sa position soit fondamentale. Nicolas Poussin, maître incontesté du XVIIe siècle poursuivait donc un but très précis.

 

    C'est une évidence, ce bâton représente un repère très important et le plus naturel est bien sûr de l'assimiler au méridien de Paris. D'ailleurs son tracé parfaitement rectiligne prouve une volonté de l'artiste à montrer cet objet pour toute autre chose qu'un vulgaire attribut de berger.


Photo Infra Rouge montrant les sous‑couches de la peinture (photo P. Merle)
Remarquez le bâton droit qui ressort sur le visage du berger,
prouvant qu'il a été peint avant le personnage
Ce détail est également perceptible sur la peinture réelle

 

Une autre coïncidence extraordinaire doit être citée :
Le bâton passe exactement sur le cou du berger, or il existe au bord du méridien 0, au nord de Montferrand, un lieu au non évocateur "Le Col d'Al Pastre"

 

    Pourtant il y a problème à cette thèse et elle est de taille. Si l'on admet que Poussin a utilisé le méridien de Paris pour composer sa toile, comment a‑t‑il pu intégrer un repère cartographique qui fut crée 2 ans après sa mort en 1665, par Claude Perrault en 1667 ?

 

   Mais, si cette thèse aboutit à une contradiction évidente du fait de la chronologie des évènements, il faut peut‑être poser le problème autrement :

 

   Et si Poussin avait créé pour le besoin de sa toile un repère fondamental ? Peut‑on imaginer que le maître ait créé un méridien placé d'une manière telle qu'un codage d'une logique extrême vienne ensuite naturellement compléter la peinture. Nous savons que Nicolas Fouquet et Charles Perrault étaient proches du fait de leur fonction à Paris. Claude Perrault aurait‑il hérité de quelques confidences de Nicolas Poussin via Fouquet et son frère Charles ? L'architecte aurait‑il, en hommage au peintre, concrétisé ce méridien qu'il posa très exactement là où Poussin l'avait conçu. Nous aurions alors aujourd'hui un repère topographique construit sur la plus belle toile du maître, ouvrant ainsi des pistes de recherches passionnantes...

 

Chronologie autour de l'Observatoire et du méridien

240 av. J.‑C. Erastosthène calcule le rayon terrestre avec une précision de 10%

 

1663 Colbert et Louis XIV décident d'améliorer la représentation cartographique du territoire français.

 

1665 ‑ Quelques membres de la communauté scientifique élaborent le projet d'une "Compagnie des Sciences et des Arts".

 

1666 A la demande des astronomes, Louis XIV et Colbert mettent en place "L'académie royale des sciences". La première séance eut lieu le 22 décembre 1666.

 

1667 ‑ Sous l’impulsion de l’Académie Royale des Sciences, l’Observatoire Royal de Paris est créé. Colbert fait venir du conté de Nice l'astronome Jean‑Dominique Cassini (1625‑1712) qui devient directeur de l'Observatoire.

 

7 mars 1667 ‑ Achat du terrain qui accueillera le bâtiment de l'Observatoire

 

21 juin 1667 Claude Perrault et les mathématiciens tracent sur le terrain le futur emplacement de l'Observatoire orienté sur son méridien de Paris

 

1668 ‑ Début de construction de l'Observatoire sur les plans de Claude Perrault. Il sera terminé en 1678.

 

1670L’abbé Picard est désigné pour initialiser le projet de cartographie et devient l’instigateur du principe de la triangulation. Il réalise une première étude mondiale en mesurant un arc de méridien terrestre de 130km

 

1681Colbert réclame impérativement des cartes géographiques de la France plus exactes que celles existantes. Jean‑Dominique Cassini est à Rennes‑les‑Bains au col de la Sals pour des mesures.

 

1682De La Hire présente au Roi une mystérieuse carte de France corrigée sur recommandation des Messieurs de l'Académie et par ordre du Roi

 

1696 Jean‑Dominique Cassini, malgré son âge avancé, se lance dans la réalisation de la Carte de la France.

 

1718 Le tracé de la méridienne est achevé grâce à Jean‑Dominique Cassini (1625‑1712), à son fils Jacques Cassini (1677‑1756) et à Philippe de la Hire (1640‑1718)

 

1747 ‑ Les triangulations appuyées sur la méridienne vertébrale couvrent toute la surface du territoire. Une carte de France est alors possible.

 

1789 ‑ La France voit son territoire entrer dans la forme géométrique d’un hexagone parfait.

 

1790 Jean Dominique (Cassini IV) présente devant la Constituante la nouvelle carte de France.

 

1792 Jean Baptiste Delambre et Pierre Méchain mesurent le méridien. Une expédition qui se terminera en 1798

La Convention décide d'unifier les unités de mesure sur le territoire français

 

1795 ‑ La Convention crée le système métrique.

 

1798 Jean Baptiste Delambre et Pierre Méchain terminent la mesure du méridien

 

3 juillet 1799 Jean Baptiste Delambre et Pierre Méchain présentent leurs travaux. Le mètre étalon est défini et devient la base du système métrique qui deviendra international.

 

24 septembre 1803 ‑  Les étalons du mètre, du kilogramme et toutes les règles qui ont servi aux diverses mesures de la terre sont déposés à l’Observatoire National.

 

1834  ‑  François Arago est Directeur de l'Observatoire de Paris

 

1851Foucault réalise dans le puits de l'Observatoire l'expérience du pendule "de Foucault".

 

1862Foucault détermine aussi dans ce même puits la vitesse de la lumière.

 

1884 ‑ Le méridien 0 devient Greenwich et non Paris, défini sous l’égide d’une Convention Internationale.

 

1919 ‑  l’Observatoire devient le centre mondial de l’Heure et du temps.

 

1994   Jean Dibbet dresse un monument à la mémoire d'Arago, une ligne imaginaire comprenant 135 médailles de bronze.