Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Le méridien secret - Rennes-le-Château Archive

Les méridiens et leurs mystères    4/5
Le méridien secret

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

   Il existe, parmi les sujets de
recherche sur Rennes‑le‑Château,
des thèmes récurrents.
Celui concernant les méridiens
revient régulièrement.


À la fois simple et complexe,
cette notion est de manière évidente
 liée à l'énigme. Leurs histoires
touchent aussi des domaines
comme l'alchimie, l'occultisme
ou les alignements topographiques.

Surtout, il existe une histoire officielle
qui aurait commencé au XVIIe siècle
sous Louis XIV
, mais l'étude montre
que le sujet est bien plus complexe
que ce que l'on veut bien
nous faire croire...


Les méridiens historiques
et occultes de la France

  Méridien 0, méridienne verte, méridien de Saint‑Sulpice, de Bourges, méridien de Paris, sont autant de lignes virtuelles que le grand public connaît mal. Et pour cause, la communication est particulièrement trompeuse, car tout n'est pas dit. L'affaire des méridiens, car il s'agit d'une affaire dans l'énigme, touche la géographie secrète et sacrée de la France, un sujet très peu connu, mais que l'accessibilité aux nouveaux outils de cartographie permet de mettre en valeur.

 

    De nombreuses erreurs perdurent également de façon cyclique, comme croire que le Méridien 0 traverserait exactement le tombeau des Pontils, ou que la cathédrale de Bourges se trouverait sur le méridien de l'église Saint‑Sulpice de Paris. On peut même lire que la petite chapelle abritant la sépulture de Jean Cocteau serait placée sur ce même méridien, alors qu'elle est située à plusieurs kilomètres. Ces erreurs colportées par de nombreux auteurs entraînent inévitablement des confusions difficiles à corriger avec le temps. Tout ceci favorise une tradition culturelle qui se propage sous la forme de rumeurs année après année, sans aucune vérification élémentaire.

 

   Le dossier présenté ici ne se veut ni parfait, ni exhaustif. Le sujet est bien trop riche. Il essaie néanmoins de démystifier certains préjugés et de tordre le cou à des affirmations tenaces. Il n'en demeure pas moins que l'affaire des méridiens reste remplie de mystères. Mais comme souvent dans cette énigme, les anomalies ne sont pas là où on les attend. Ce serait bien trop simple...

 

Je veux remercier ici Patrick Merle, chercheur spécialisé dans les structures
cartographiques, qui initialisa cette étude et qui permit de voir le jour à ce travail laborieux,
resté longtemps endormi. C'est le 5 septembre 2009 que Patrick tentait sur le forum
d'attirer l'attention sur certaines anomalies autour du méridien 0 et de son
élaboration historique. Depuis, beaucoup d'eaux ont coulé sous les ponts.
Ce dossier inédit est le résultat de nombreux travaux sur plusieurs années
et j'ai jugé le moment indispensable de publier une compilation de nos études.
En effet de nombreux éléments futurs viendront s'appuyer sur ces recherches,
véritable boîte de Pandore aux pistes multiples et étonnantes...

 

Copyright © RLC Archive ‑ Jean‑Pierre Garcia et Patrick Merle

 

 

 

Méridien et géographie sacrée

 

    C’est à partir de cette page et des suivantes que le dossier des méridiens entre dans le domaine de la géographie sacrée. Faut‑il faire la différence avec la géographie officielle ? Oui si l'on considère qu'elle est non enseignée et peu connue, non si l'on regarde son aspect descriptif et ces règles. Cette géographie particulière se base sur des constats historiques et des faits de terrain qu'il est très difficile de contredire. En effet, les outils numériques du Web permettent des prouesses qui étaient inconcevables à l'époque de Philippe de Cherisey. C'est en cela que ce dossier est important. Des preuves par l'image et des faits de l'Histoire montrent clairement des anomalies et des incohérences que la géographie descriptive classique ne peut combler et expliquer.

 

   Ce sujet sensible et sulfureux en amènera d'autres. Prenez le temps de réfléchir et de mûrir la question. N'hésitez pas à contrôler sous Google Earth, Geo Portail ou directement sur les cartes. Les moyens sont aujourd'hui à la portée de tous pour vérifier ce nouvel espace très fermé.

 

Attention : Avant de vous lancer dans le tracé des méridiens, il est important de lire à ce propos les pièges qu'il faut éviter. Rejoignez la page :

 

Géodésie et cartographie ‑ Le problème du tracé des méridiens sur une carte

 

Le méridien naturel (Pic de Nore ‑ Pic du Canigou)

   Depuis que les frontières françaises ont existé, on a cherché à poser un méridien traversant le territoire de France afin de marquer son milieu géographique et surtout son centre. Cette nécessité s'est imposée naturellement pour des raisons politiques et des besoins de balisage. Le problème est bien sûr de placer un centre ou du moins un milieu sur une forme irrégulière. Les Hommes ont donc d'abord tiré parti des repères naturels et immuables comme les montagnes ou les pics les mieux adaptés.

Le premier méridien dit "naturel" fut choisi en prenant comme repère :

au Nord : le Pic de Nore   GPS  43° 25' 27,47"  N     2° 27' 47,58" E
au Sud :
le Pic du Canigou    GPS  42° 31' 07,53"  N     2° 27' 24,33" E

   Le Pic de Nore est un sommet et un col situé dans la Montagne Noire, près de la frontière des départements de l'Aude et du Tarn. Il culmine à 1211 m d'altitude. Le panorama depuis le pic est très vaste puisqu'il domine la chaîne des Pyrénées du Sud‑ouest au Sud‑est (Canigou), le sillon audois, la mer Méditerranée, les Corbières, le Haut‑Languedoc, les Monts de Lacaune et la plaine toulousaine.

   Il faut remarquer que la Montagne Noire abrite la commune de Mazamet et le village de Hautpoul accroché à un piton rocheux. Le village garde l'entrée de la Montagne noire et ses vastes forêts cachent une légende selon laquelle Hautpoul aurait été fondé en 463 par Atholph 1er, roi wisigoth qui y installa une communauté et dessina les premiers contours de la forteresse.

   Le Canigou est l'une des montagnes les plus célèbres d'Europe et plusieurs milliers de personnes la gravissent chaque année. Son sommet, le Pic du Canigou, est sur un point oriental de la chaîne des Pyrénées. Il est situé dans le Conflent, département des Pyrénées‑Orientales et culmine à 2 784 m d'altitude. Sa situation géographique offre une vue fantastique sur la plaine du Roussillon et même par temps clair sur Barcelone.

   Du fait de son calage sur ces deux pics naturels, le méridien est légèrement incliné, mais cela reste négligeable surtout pour la précision de l'époque, d'autant qu'il s'agit d'un méridien régional. Mais si on le prolonge sur toute la France, il est remarquable de le voir frôler une forteresse historique très importante, celle de Condé, la forteresse de Montrond. Le méridien passe en effet à moins de 1600 m du château. Ceci est d'autant plus remarquable que la forteresse est non loin du point central officiel du territoire français situé à Saint‑Amand‑Montrond.

Une particularité étonnante : la distance entre le Pic de Nord et le Pic du Canigou est de 100 km à 200 m près


Le méridien naturel régional Pic de Nore‑Pic du Canigou traverse
le château de Montrond (forteresse de Condé) (Google Earth)

 

La forteresse de Montrond

   La forteresse totalement oubliée est située tout près de Saint‑Amand‑Montrond dans le Cher. Implantée sur une butte calcaire isolée, posée au confluent des vallées du Cher et de la Marmande, elle est la seule fortification bastionnée édifiée dans le centre de la France, ce qui la rend unique. D’autre part, elle présente un véritable condensé de l’architecture militaire du XIIIe au XVIIe siècle. Paradoxalement, c’est un monument entièrement tombé dans l’oubli et de plus, complètement disproportionné par rapport à son lieu stratégique situé sur les voies de passage du centre. Le château fut successivement la propriété des d'Albret, de Culan, de Sully, et des princes de Condé.


Les ruines de la forteresse de Montrond près de Saint Amant‑Montrond

   Construite au XIIe siècle par Renaud de Montfaucon sur un pic isolé, entre les vallées du Cher et de la Marmande, la forteresse de Montrond tomba en 1361 entre les mains des Anglais. Reconstruite au XVe siècle par Charles d'Albret, elle comportait alors un logis, une enceinte renforcée de 12 tours et un puissant donjon de 40m de haut. Durant la guerre de Cent Ans, la forteresse résista à l'invasion anglaise alors même que le château voisin d'Orval fut totalement brûlé en 1412.

   Mais le véritable essor se situe incontestablement au XVIIe siècle. Abandonné au XVIe siècle, le château est en ruine en 1606, lorsque  Maximilien de Béthune, Duc de Sully, puis les Condé le font renaître. Racheté en 1606 par le célèbre ministre d’Henri IV « grand maître de l’artillerie », le château se trouvait dans un état de délabrement proche de la ruine, surtout après avoir traversé l'époque trouble du XVIe siècle. Sully s’attacha dans un premier temps à restaurer, agrandir et embellir l’ancien château‑fort pour en faire une résidence luxueuse en rapport avec ses moyens. Il modernisa le système défensif qui ne répondait plus aux contraintes de l’artillerie. L'imposant bastion fut également transformé en une demeure princière. Le sculpteur Lafrimpe et le peintre Jean Boucher sont chargés de la décoration. Les quelques inventaires des meubles, tableaux, vases et vaisselles se trouvant dans le château de Montrond au début du XVIIe siècle permettent de se faire une idée du luxe et du raffinement. En 1617, on trouve aussi dans la forteresse un arsenal impressionnant : plus de 200 mousquets, 200 arquebuses, des pistolets et pas moins de 1500 boulets de toutes tailles. Fin 1610, malade et en semi‑disgrâce après la mort d'Henri IV, Sully se retira plusieurs mois à Montrond où il rédigea une partie de ses Mémoires.

   Contraint d'abandonner ses places du Berry méridional, il céda alors Montrond en 1621 au prince Henri de Condé, duc de Bourbon et père du Grand Condé, dont Bossuet fera plus tard l'oraison funèbre. L'enfant, héritier présomptif du trône de France pendant 17 ans et porteur, de ce fait, du titre de Premier Prince du Sang, passa sa jeunesse au château. Nous voici reliés à la Fronde et donc à Port‑Royal. Le prince de Condé poursuivit à très grande échelle les aménagements de son prédécesseur pour faire de Montrond la forteresse redoutable qui causa tant de soucis aux armées royales lors de la Fronde. Pour fortifier la place, il engagea un spécialiste, Jean Sarrazin, surnommé «Mathématicien du prince» ou encore «intendant des fortifications». Ce dernier travailla plus de 10 ans à la conception et à la réalisation d’un puissant réseau de fortifications bastionnées, étagées sur les pentes de la colline.

   Vers 1650, la Forteresse devint l’une des plus fortifiées de France avec ses nombreux ouvrages empilés sur plusieurs niveaux. Ces niveaux respectent la topographie de la colline et sont séparés par des fossés taillés dans le roc, le tout relié par des passages souterrains. Ce système bastionné avec ses angles rentrants ou saillants dont le tracé conçu en fonction de la portée utile des armes à feu devait éliminer les angles morts. Le ceinturage défensif atteint une longueur cumulée d’environ 5 km, ce qui traduit l’importance de la forteresse.


Le château de Montrond en 1651 (Mallard Histoire des deux villes de Saint Amand 1894)

 

   Louis II de Bourbon, le Grand Condé prit la tête de l’opposition contre Mazarin lors de la Fronde et Montrond devint la dernière place forte du Berry et du Bourbonnais à résister et à tenir tête aux armées royales après la reddition successive de tous les autres châteaux tenus par les partisans de Condé (Culan, Bommiers, le Châtelet, Hérisson). Défendu par le marquis de Persan, le siège commencé en octobre 1651 ne s’acheva que le 1er septembre 1652, avec la capitulation d’une garnison épuisée, affamée et décimée par les maladies (la seule tentative de secours de la place se solda par l’échec d’un corps de cavalerie composé de 800 hommes en août 1652). Les vingt survivants sortirent de la forteresse « tambour battant, enseigne déployée et mèche allumée ».

   Furieux d'avoir vu l'autorité royale bafouée, Louis XIV et Mazarin ordonnèrent le démantèlement immédiat de la place dont l’essentiel des ouvrages bastionnés fut miné ainsi que les accès aux cheminements souterrains.

   Les bâtiments résidentiels furent heureusement préservés par ces destructions punitives. Faute d’entretien, habité plus ou moins après la Fronde, le château fut abandonné vers 1735 et ses matériaux les plus intéressants démontés et vendus (charpentes, couvertures). Il fut ensuite livré vers 1775 comme carrière de pierre à bon compte aux habitants de Saint‑Amand pendant la Révolution.
  
A la fin du XVIIIe siècle, Montrond passe au duc de Béthune‑Charost puis au comte de Fougières. Il est saisi à la Révolution et vendu comme bien national le 7 vendémiaire an III. Les dernières ruines sont abattues en 1827. Son emplacement fut transformé en promenade publique à partir de 1834.

   Enfoui sous un parc planté d'arbres, avec des jardins et des vergers sur ses pentes, son souvenir s’effaça même des mémoires. C’est à partir de 1970, sous l’impulsion d’une petite équipe de curieux et de passionnés, que s’amorça une résurrection progressive d’un site prestigieux tombé dans l’oubli.

   Le problème est donc posé. Pourquoi un château‑forteresse d'une telle importance fut‑il construit au centre de la France ? Et pourquoi Louis XIV s'empressa‑t‑il de le démanteler ? Simple hasard ou intrigue politique ?

 


Les plans de la forteresse de Montrond (BNF)

 

Le méridien frontière

 

   Il existe un méridien français étonnant : À partir du tracé actuel des frontières, il est possible de définir un méridien dit "frontière" coupant la France en deux sur ses latitudes extrêmes. Ce méridien se construit en choisissant les extrémités nord et sud du territoire français, c'est‑à‑dire les points frontière le plus au Nord et le plus au Sud. Ces points sont localisés comme suit :

 

Au Nord : La plage de Bray‑Dunes près de Dunkerque
(très exactement la maison de la dune)
GPS : 2° 32' 32"  E      51° 5' 27"  N  

 

Au Sud : La montagne de la Bague de Bordeillat près de Prats‑de‑Mollot avec une crête à 1395 m. Sur le même méridien et très près de la frontière se trouvent les tours de Cabrens composées d'une tour à signaux, d'un ancien donjon et d'un château en ruines.

GPS : 2° 32' 32"  E      42° 20'  N  

 

   Ce méridien démontre une caractéristique étonnante du territoire français actuel : cette ligne méridienne unique traverse les points frontière extrêmes Nord et Sud de la France. Ceci est remarquable, car si on peut toujours déterminer un point le plus au Nord ou le plus au Sud, il est étonnant que son opposé soit aussi à l'extrême tout en étant posé sur ce méridien.

   Ce fait intriguant est loin d'être un hasard. Les frontières françaises ont non seulement respectées une géographie naturelle, mais aussi des contraintes très particulières permettant d'inscrire les contours de la France dans une forme géométrique sacrée.


Le méridien frontière (en orange) à l'extrême nord de la France
coïncide avec la frontière franco‑belge (en jaune)


Le méridien frontière à l'extrême sud de la France coïncide avec
la frontière franco‑espagnole (en jaune)

 

   Le méridien frontière est très proche du méridien naturel (5400 m), mais contrairement à ce dernier qui est légèrement incliné (méridien régional), le méridien frontière est parfaitement défini à : 2° 32' 32"  E

La forteresse de Montrond est située à 3500 m à l'Est du méridien frontière et
ND du Cros est placée exactement sur celui‑ci

Le méridien frontière partage la France sur une longueur de 973 220 m


Le méridien frontière traverse la France sur ses extrémités Nord et Sud
© Rennes‑le‑Chateau‑archive.com

 

Le méridien du duc de Rochechouart‑Mortemart

   Nous allons maintenant voir que si le méridien frontière se définit parfaitement, les curiosités historiques autour de cette ligne virtuelle ne manquent pas et qu'elle se comporte comme une véritable boîte de Pandore...

   Nous avons vu précédemment que le centre de la France se situe autour de Saint‑Amand‑Montrond, or il existe près de là, une colline : "La colline du Belvédère" sur laquelle fut construite en 1855 une étrange tour : "La Tour Malakoff" située à :
GPS  46° 44' 24"  N   2° 32' 56"  E

 

La Tour Malakoff fut érigée en 1855 par le général‑marquis de Rochechouart duc de Mortemart en l'honneur des troupes victorieuses de Napoléon III durant la campagne de Crimée.

Elle porte la mention :

GLOIRE IMMORTELLE A L'ARMÉE D'ORIENT
8 septembre 1855

La tour est de forme octogonale et est à 314 m d'altitude

La tour Malakoff est  considérée officiellement comme le centre géométrique du territoire continental.

Elle est située à 474 m à l'Est du méridien frontière, ce qui représente une erreur négligeable par rapport à la longueur du méridien évalué à
973 220 m (taux d'erreur 10‑4)


La Tour Malakoff à St Amand‑Montrond

Qui était le général marquis duc de Rochechouart‑Mortemart ?

 

   La maison de Rochechouart est considérée comme la famille de la noblesse française la plus ancienne de France après la maison royale. Sa filiation a été vérifiée et prouvée à partir de l'an 980. De plus, la famille constituée des Rochechouart et des Mortemart resta possessionnée durant plusieurs siècles dans le Limousin et servit la France à travers ses différents régimes. C'est en lisant le parcours de cette longue lignée que l'on comprend qu'elle fut impliquée non seulement dans les grands évènements français, mais qu'elle côtoya les plus grands du royaume durant des siècles. Le résumé ci‑dessous est édifiant (source Wikipédia). 

 

   La branche Rochechouart provient de la maison de Limoges fondée par Foucher de Limoges et qui serait le second fils de Raymond Ier, comte de Toulouse, et de Berteys, fille de Rémi. Les vicomtes de Limoges et de Rochechouart seraient ainsi issus des comtes de Rouergue et des comtes d'Autun apparus en l'an 730. Selon de récentes études généalogiques, les Rochechouart seraient donc les descendants de Thierry II, de Clovis et des rois mérovingiens.

 

   La branche aînée des vicomtes de Limoges s'est fondue en 1290 dans la maison de Dreux‑Bretagne (1290‑1384) qui devint vicomte de Limoges, puis dans celle de Blois‑Châtillon (1384‑1481), et enfin dans la maison d'Albret (1484‑1572). À la mort de Jeanne d'Albret, vicomtesse de Limoges, en 1572, le titre revient à son fils Henri, roi de Navarre, dernier vicomte de Limoges, et futur Henri IV.

 

   En 980, Aimery de Limoges, quatrième fils du vicomte Géraud, épouse Ève Taillefer, fille de Guillaume II, comte d'Angoulême et reçoit en dot les terres de Rochechouart. Il devient le premier vicomte de Rochechouart.
   En 1096, le vicomte Aimery IV rejoint la Première Croisade et participe à la prise de Jérusalem en 1099 aux côtés de Godefroy de Bouillon. En 1146, son fils Aimery V accompagne le roi Louis VII lors de la deuxième croisade.

   Après la répudiation d'Aliénor d'Aquitaine en 1153, le Poitou et le Limousin sont le théâtre de combats sanglants entre Français et Anglais. Exposée aux guerres pendant trois siècles, Rochechouart se range dans le camp du roi de France : Aimery VI rend hommage en 1226 à Saint‑Louis; Aimery IX accompagne Philippe III le Hardi à l'Ost de Foix en 1271 et l'expédition d'Aragon en 1283; Simon de Rochechouart participe en 1304 aux côtés de Philippe IV le Bel, à la victoire française en Flandres.

 

   En 1328, le vicomte Jean de Rochechouart accompagne Philippe VI de Valois lors de l'expédition menée en Flandres. Il participe également en 1346 à la bataille de Crécy. À la suite de cette bataille, Henry de Lancastre, capitaine du roi d'Angleterre, dévaste avec ses troupes l'ensemble du Poitou. Après plusieurs jours de siège, Rochechouart est mise à sac. 600 personnes sont égorgées. Dix ans plus tard, en 1356, Jean de Rochechouart et tué lors de la bataille de Poitiers, en s'interposant pour sauver le roi Jean le Bon. L'année suivante, le Traité de Brétigny accorde l'ensemble du Poitou et du Limousin à la Couronne d'Angleterre, Rochechouart est livrée aux Anglais en 1362.

 

En 1364, le vicomte Louis, est fait prisonnier par le Prince Noir qui le soupçonne d'être resté fidèle au roi de France. À sa libération, il renouvelle en effet son allégeance à Charles V et rejoint les troupes de Du Guesclin. En représailles, les troupes anglaises font le siège de Rochechouart, à plusieurs reprises. Les enceintes de la ville et du château résistent, mais les terres alentour sont dévastées. Louis de Rochechouart, nommé conseiller et chambellan de Charles V, et son lieutenant pour le Limousin, participe aux côtés de Du Guesclin à la reconquête du Poitou en 1372.

 

   La fidélité des Rochechouart à la Couronne de France est récompensée par le roi Charles V qui appelle Louis de Rochechouart "son cousin": les vicomtes Jean II, Geoffroy et Foucaud sont conseillers et chambellans de père en fils des rois Charles VI, Charles VII et Louis XI. Par leur mariage, ils accroissent leur domaine, en recevant des fiefs dans le Berry et le Poitou. Jean II épouse Eléonore de Mathefelon dont la mère est de sang royal. Ils participent aux dernières grandes batailles de la guerre de Cent‑Ans : Azincourt et les campagnes de Jeanne d'Arc, dont Geoffroy est un compagnon. Foucaud est nommé gouverneur de La Rochelle. Fait chevalier de l'ordre du Porc‑Épic, un ordre chevaleresque institué par Charles d'Orléans et qui ne comptait que 24 membres, il participe en 1453 à la prise de Bordeaux et la bataille de Castillon qui marquent la reconquête du sud‑ouest du pays et la victoire définitive de la France sur l'Angleterre dans la Guerre de Cent‑Ans.

 

   En 1470, Anne, fille unique de Foucaud, épouse Jean de Pontville, chambellan de Charles de France, duc de Guyenne et frère de Louis XI. À l'instar de la vicomté de Limoges trois siècles plus tôt, la vicomté de Rochechouart quitte alors la lignée de Foucher de Limoges, qui continue à se perpétuer avec les Seigneurs du Bourdet et les Seigneurs du Chandenier, deux branches cousines.

   Au XVIe siècle, les Rochechouart participent aux guerres menées par la France, notamment les Guerres d'Italie. En 1508, François est nommé gouverneur de Gênes par François Ier, Christophe est fait prisonnier avec le roi à la bataille de Pavie en 1525. Antoine de Rochechouart commande en 1530 lors de la défense de Marseille contre Charles Quint, il est tué à la bataille de Cérisoles en 1544. René participe aux côtés du Duc de Guise à la prise de Calais en 1558 et reçoit en 1580 le collier de l'Ordre du Saint‑Esprit.

 

   Jean‑Louis de Rochechouart participe en 1627 au siège de la Rochelle commandé par le Cardinal de Richelieu. Après la Journée des Dupes, son neveu François, appelé le chevalier de Jars, proche de la reine Anne d'Autriche, est contraint de s'exiler en Angleterre. A son retour en 1632, il est enfermé à la Bastille et interrogé par le « Bourreau du cardinal », qui le fait condamner à mort. Conduit à l'échafaud le 10 novembre 1633, François de Rochechouart est gracié quelques instants seulement avant son exécution. Après un long séjour en prison, il s'exile en Italie, où il devient proche de Mazarin. Il joue un rôle important aux premières heures de la Fronde.

 

   Ami d'enfance de Louis XIII, Gabriel de Rochechouart de Mortemart l'accompagne dans ses diverses expéditions. Il est fait premier gentilhomme de la chambre du roi en 1630 et chevalier des ordres du roi en 1633. Louis XIV l'élève en 1663 au titre de Duc de Mortemart, prince de Tonnay‑Charente et pair de France, et le nomme gouverneur de Paris et de l'Île‑de‑France en 1669.

   Trois de ses enfants occupent les plus hautes places à la cour du Roi‑Soleil : Louis‑Victor, appelé duc de Vivonne, est maréchal de France et vice‑roi de Sicile ; Marie‑Madeleine, dite reine des abbesses, est une personnalité très influente de la communauté intellectuelle du XVIIe siècle, qui traduit avec Racine Le Banquet de Platon.

 

   Mais le plus célèbre membre de la famille est sans aucun doute Françoise‑Athénaïs, épouse du marquis de Montespan, qui est, de 1667 à 1680, la favorite de Louis XIV. Aux côtés de cette femme éprise de luxe et de bel esprit, le monarque mène un règne fastueux. Ils ont ensemble sept enfants. Le roi souhaite que ces derniers montent sur le trône en cas d'extinction de sa descendance (son arrière‑petit‑fils Louis, le futur Louis XV, était alors son unique héritier). Dans son testament, le monarque désigne le Duc du Maine et le Comte de Toulouse, comme les régents de son jeune successeur. Après la mort du Roi‑Soleil, les fils de la Montespan sont cependant écartés par le Duc d'Orléans, qui avait épousé Mademoiselle de Blois, l'une des filles de Louis XIV et d'Athénaïs de Rochechouart. De la sorte que cette dernière est l'arrière‑grand‑mère de Louis‑Philippe Ier, roi des Français.

 

   Au XVIIIe siècle, la maison de Rochechouart occupe une place de premier plan à la cour. Jusqu'à la Révolution, elle donne huit généraux à l'armée française. Trois sont décorés de l'ordre du Saint‑Esprit. Le cardinal de Rochechouart, évêque de Laon, est quant à lui le second pair ecclésiastique du royaume. Il est nommé par Louis XV ambassadeur à Rome auprès du pape Benoît XIV. Grand aumônier de la reine, il assiste en 1775 au sacre de Louis XVI en qualité de pair du royaume. Cette position privilégiée à la cour de France place la maison de Rochechouart dans une situation délicate sous la Révolution.

 

   En 1789, le général Aimery‑Louis‑Roger de Rochechouart est élu aux États Généraux. Libéral, il est l'un des 47 députés de la Noblesse à se prononcer pour la fusion des trois ordres et à se rallier à l'Assemblée Nationale. Membre de l'Assemblée Constituante, il participe à l'abolition des privilèges, lors de la Nuit du 4 août. Sa sœur Diane est guillotinée en 1794 sous la Terreur, avec son mari, le député Louis Marie Florent du Châtelet. La vicomtesse Marie de Rochechouart est elle aussi décapitée en avril de la même année. Quant à Elisabeth de Rochechouart, amie de Marie‑Antoinette, elle échappe de peu au même sort. Un mandat d'arrêt est lancé contre elle après qu'elle a tenté de faire évader la reine, enfermée à la Conciergerie. Elle échappe de justesse aux autorités et émigre en Angleterre et en Allemagne où elle devient une active contre‑révolutionnaire. Son fils Louis‑Victor‑Léon de Rochechouart émigre en Russie où il est nommé général‑major de l'armée du tsar. Il participe aux batailles de la Berezina, Dresde, Leipzig, à la Campagne de France et à la Bataille de Paris en 1813 et 1814. Nommé général et commandeur de la Légion d'Honneur par Louis XVIII, il est gouverneur de Paris de 1815 à 1823.

 

   Le général Victurnien de Rochechouart de Mortemart, député de la noblesse aux États‑Généraux en 1789, émigre en Angleterre en 1792. Le roi George III le nomme à la tête d'un régiment émigré à la solde britannique, le régiment de Mortemart, qui combat à Guernesey et au Portugal. Il rentre en France en 1802. Napoléon le nomme conseiller général de la Seine en 1812.

 

   Son fils Casimir s'engage dans la Grande Armée, et participe notamment aux batailles de Friedland, Essling, Wagram et Borodino. Nommé général à la Restauration, il est décoré de l'ordre du Saint‑Esprit en 1825. En 1830, Charles X le nomme Premier ministre. Grand‑Croix de la légion d'Honneur, il est nommé sénateur en 1852. Ses cousins René‑Roger et Henri sont députés sous la IIIe République.

 

   Anne de Rochechouart de Mortemart, duchesse d'Uzès, dépense une grande partie de son argent dans le financement de la carrière politique du général Boulanger en 1890. Grande femme du monde, elle écrit une dizaine de romans et devient la première femme française à posséder le permis de conduire. François de Rochechouart de Mortemart, prince de Tonnay‑Charente, est tué en 1918 à Liny devant Dun‑sur‑Meuse (Meuse), lors de la Première Guerre mondiale.

 

   La famille de Rochechouart de Mortemart est la branche cadette de la maison de Rochechouart. Les seigneurs de Mortemart accèdent au titre de duc et pair de France par lettres patentes du roi Louis XIV en 1663.

 

Casimir Louis Victurnien
de Rochechouart
de Mortemart

(1787‑1875)

   Il naquit à  Paris le 20 mars 1787 et disparut à Neauphle‑le‑vieux le 1er janvier 1875

   Prince de Tonnay‑Charente, baron de Mortemart et de l’Empire, 9e duc de Mortemart et pair de France en 1814, il fut militaire, diplomate, et homme politique français du XIXe siècle. Il fut nommé président du Conseil des ministres par Charles X en 1830. C'est également lui qui construira la Tour Malakoff à Saint‑Amand‑Montrond

   Il est le fils de Victurnien‑Jean‑Baptiste de Rochechouart de Mortemart (1752‑1812), duc de Mortemart, et d'Adélaïde de Cossé‑Brissac (la maison dans laquelle on retrouva la fameuse lettre mystérieuse de l'abbé Fouquet parlant de Nicolas Poussin). Casimir de Rochechouart émigra avec sa famille en 1791. Élevé en Angleterre, il revint en France avec sa mère en 1801.

   À la fin de sa vie qui fut très remplie par les guerres napoléoniennes et la restauration française, le duc se consacra aux œuvres de charité. Curieusement, une seule fois, il réagit violemment par une lettre indignée contre la suppression de la Société de Saint‑Vincent‑de‑Paul.

   Il faut aussi noter que la lignée Blanchefort est liée à la famille Rochechouart. La famille Blanchefort est associée aux Croisades et à l'Ordre des Templiers. Un extrait généalogique montre ce rapprochement :

Guy I de Blanchefort mort en 1356 à Poitiers eut un fils :
        Guy II de Blanchefort mort après 1432 eut un fils avec
        N. de Rochechouart :
                   Guy III de Blanchefort
mort en 1460

 

   Vous pensez certainement qu'il s'agit de la Tour Malakoff ? Observez bien...

   Il s'agit en fait d'une autre tour ressemblant terriblement à celle du duc de Mortemart, et qui est aussi située à Saint‑Amand‑Montrond :
La tour Regnault.

   Quelle est donc cette étrange coutume à Saint‑Amand qui consiste à construire une tour à facettes crénelée et perchée sur une butte ?

   Celle‑ci fut selon la rumeur construite par Émile Regnault, un concessionnaire des charbons et anthracites du Creusot, d'où le nom tour Regnault. Elle aurait servi à l'observation du ciel... Décidément, Saint‑Amand possède une réelle tradition de bâtisseurs rêveurs...   

 

Le méridien frontière rectifié

   Pourquoi rectifier un méridien qui est déjà remarquable puisqu'il correspond aux points frontière extrêmes ? La réponse se trouve dans la mise en valeur et dans la préservation d'une géométrie secrète et sacrée du territoire français. Pour répondre à des critères de plus en plus précis du fait de la cartographie moderne et des technologies nouvelles, le "méridien frontière" qui convenait largement au 19e siècle a dû être légèrement décalé vers l'ouest, très exactement de 900 m.
   Ainsi,
la tour Malakoff bien que placée avec une excellente précision pour l'époque, se trouve maintenant à une distance de 1424 m à l'Est de ce nouveau méridien dit rectifié.

   Mais quel est donc le repère de ce méridien secret et sacré ? Puisque ce travail est récent, le monument ou la borne devrait être issu d'un projet récent. Reformulons la question : quel est le projet le plus marquant des 20 dernières années à Saint‑Amand‑Montrond ?

Vous avez trouvé ?


Le méridien frontière rectifié passe très exactement par la Pyramide de Saint‑Amand‑Montrond
(Google Earth)  
© Rennes‑le‑Chateau‑archive.com

 

   Le repère de ce méridien très particulier est fourni par la plus grande pyramide de France, faite de verre et d'acier. Le monument est en effet posé sur ce méridien précieux au milieu de l'axe désignant de fait le centre géométrique continental du territoire. Paradoxalement, aucune information sur cette propriété très particulière n'est fournie, aussi bien sur les brochures du site que sur place.

La Pyramide est située à l'Est de Saint‑Amand‑Montrond aux coordonnées :
GPS  46° 43' 27,42"  N    2° 31' 47  E

   L'altitude au haut de la pyramide est très exactement 168 m, un nombre symbolique dans l'énigme de Rennes (déclinaison du 681).

   Le méridien frontière rectifié coupe la France sur une longueur de 972 784 m et passe exactement par Caune Minervois, la mine de marbre. Remarquez aussi qu'il ne passe pas par Paris, mais plus à l'Est.


La plus grande pyramide de France à Saint‑Amand‑Montrond
sert de repère au centre du territoire, mais ceci est non officiel

 

   La Pyramide de Saint‑Amand‑Montrond n'a pas été posée au hasard. Elle respecte les contraintes d'une géographie secrète et sacrée de tradition très ancienne. Il suffit de tracer le cercle de France pour s'en convaincre. En prenant comme centre la pyramide de verre, la forme divine passe bien sûr par les extrémités frontières Nord et Sud du méridien, mais aussi très précisément par la pointe frontière Est, à Lauterbourg, où se trouve un important château épiscopal. Il est aussi remarquable de voir que le conté de Nice, Toulon, Argelès‑sur‑Mer (1), et Saint Jean‑de‑Luz près de Biarritz, sont également traversés par la circonférence. Même les îles bretonnes sont incluses dans le cercle...

(1) Dans Clovis Dardentor de Jules Verne, le bateau du capitaine Bugarach s'appelle l'Argeles et en inversant... "C'est le Graal". Nul doute que Jules Verne disposait de quelques notions du méridien secret...

Voici donc une première explication de la toponymie de
Saint‑Amand... Mon rond... là, où pas loin se trouve aussi la Tour Malakoff construite à une hauteur de 314 m (Pi = 3,14 symbole mathématique du cercle)
Il est vrai que la Tour Malakoff était le centre de la France, le centre d'un cercle...

 


La pyramide de verre de Saint‑Amand‑Montrond est le centre du cercle qui inscrit
le méridien frontière rectifié ‑ 
© Rennes‑le‑Chateau‑archive.com

   En géométrie sacrée le cercle est une forme divine. Inscrire la France dans un cercle est un symbole très fort qui implique de nombreuses questions sur l'élaboration des frontières et l'acquisition des territoires à la suite des guerres et des Traités, et qui dessinèrent au fil des siècles la France que nous connaissons aujourd'hui...

   C'est en 1789 que l'on découvre que la France possède une forme très particulière. Son contour et sa géométrie permettent de l'inscrire dans un hexagone régulier, forme lourde de symbole puisque qu'il s'agit aussi de l'étoile de Salomon, l'étoile à 6 branches...

 


La Pyramide et son entrée pharaonique aux portes de la petite commune de Saint‑Amand‑Montrond

 

La pyramide de Saint‑Amand‑Montrond ‑ Google maps

 

Saint‑Amand‑Montrond, une commune à part

   Saint‑Amand‑Montrond est situé dans la région centre et dans le département du Cher, à 60km de Bourges, l’ancienne capitale de France. Construite dans une cuvette naturelle autour de la Marmande, en amont de son confluent le Cher, la petite commune est voisine d’Orval. Elle est aussi intégrée dans la province du Bourbonnais et s’inscrit parmi les Trésors de la Route Jacques Cœur, la plus ancienne route historique de France.

   L’eau est très présente dans la commune qui comportait de nombreux marécages. Beaucoup de jardins disposent aujourd’hui d'un trou d'eau dont le niveau varie fortement en fonction de la pluviométrie. C’est aussi la capitale du Boischaut, zone de bocages et d'élevage, et elle est installée au contact de deux régions agricoles complémentaires, au sud, la région du Boischaut et au nord, le secteur de la Champagne berrichonne (culture de céréales).

 


Saint‑Amant‑Montrond... Une ville paradoxale où art,
Histoire et mystères se combinent

 

   Au Moyen‑Âge, deux cités se partagent le territoire du centre : Saint‑Amand‑le‑Chastel et Saint‑Amand‑sous‑Montrond qui sont dominées par la forteresse de Montrond, un ancien château que l’on redécouvre aujourd’hui grâce à une association et qui lutta contre l’armée royale durant la Fronde.  Une première abbaye aurait été fondée par Saint Téodulphe sur une île de la rivière de la Marmande. La cité  Saint‑Amand le Chastel  se développa autour de ce monastère fondé au VIIe siècle. Saint‑Amand, disciple de Saint Colomban et évêque de Maastricht évangélisa la région et vécut une partie de sa vie ici.

   On trouve aussi l'église Saint‑Amand, consacrée à Saint‑Amand, évêque de Maastricht et deux petits châteaux disparus. L'un est Saint‑Amand le Chastel détruit à la fin du XVIIe. Sous‑fief de la seigneurie de Charenton du Cher, il était le plus ancien. L'autre est le château du Vernet datant du XIVet  du XVe  siècle. Sous‑fief de Montrond, il s'est illustré lors de la Fronde en 1652.


La Pyramide d'Or... Symbole sacré de la France secrète

 

   Cette commune possède surtout un concentré de particularités, dont il est difficile, pour certaines, de ne pas les relier à l’affaire de Rennes :

  La petite commune touche la commune d’Orval Le val d’or
  Elle est considérée comme le centre de la France
  Elle abrite la Tour Malakoff construite par la branche cadette de la plus ancienne maison de France, la maison Rochechouart.
   Une forteresse surdimensionnée gardait les terres de Saint‑Amant et des alentours

   La famille des Fouquet semble aussi partie prenante dans l’administration de la commune. C'est ainsi que l'on peut constater parmi la liste des maires :

  Entre l’an IV et l’an V, un certain M. Fouquet administrateur de la cité
  Entre 1792 et 1793,  M. Fouquet De Pont Charraud, maire
  Entre 1762 et 1763, Louis‑Antoine Fouquet Des Babillots conseiller du Roi et maire

   À titre de curiosité supplémentaire, Maurice Papon (1910‑2007)  condamné en 1998 pour complicité de crime contre l’humanité fut ancien maire de Saint‑Amand‑Montrond entre 1971 et 1983.

   Enfin, et c'est une autre surprise, la commune est par tradition spécialisée dans la bijouterie, l'orfèvrerie et l’or. Elle possède notamment un musée très particulier… La Cité de l’Or

 

La Cité de l'Or et sa pyramide

 

   Comme les surprises n’en finissent pas, voici qu’un repérage plus récent et discret a été mis en place pour préciser le centre géométrique français continental.
   En effet, pour marquer ce point, un édifice particulier a été construit et quel édifice ! Il s’agit de la plus grande pyramide de France, toute de verre vêtue, l'une de ses filles étant la célèbre pyramide de verre du Louvre, cette dernière marquant un autre méridien, le méridien de Paris

 

   Cette pyramide est placée très précisément sur un méridien très discret et marque le centre de la France rectifié à Saint‑Amand‑Montrond. Mais pour mettre en place ce marquage, il fallait lui trouver une  justification crédible et pourquoi pas, rentable. L’idée géniale et très symbolique fut donc de créer un musée…
 

   Mais comme ici tout est symbole, il fallait un musée approprié. Nous voici donc avec le musée de l'or, un choix plutôt décalé en ces temps de crises…


Petite pyramide d'or à côté de la grande...

 

   Le lieu a été baptisé « La Cité de l’Or » et le bâtiment égyptien « La Pyramide des Métiers d’Art » . Le site offre à ses visiteurs et invités un ensemble de services comme un bar, un théâtre, une salle de spectacle, une galerie et même un restaurant. Le musée se veut ludique et à la pointe du progrès tout en présentant les métiers de l'or, de la fonte et de l'orfèvrerie...

 

L’histoire du site est tout aussi rocambolesque

 

   En 1888 : Charles et Auguste Moricault qui possèdent à Montargis (Loiret) une fabrique de bijoux, bagues, colliers et chaînes, décident d’installer leur fabrique dans un coin tranquille offrant toutes les garanties de discrétion et de sécurité. En fait de coin tranquille, il s’agit tout de même d’un lieu hautement historique et très symbolique.

 

   En 1919, Louis Bardary s’associe avec Dupré pour monter une fabrique de bijouterie au bord de la Marmande. Les ateliers entrent toutefois en concurrence et l'usine ferme en 1926.

 

   Entre les deux guerres, trois bijoutiers s’installent à Saint‑Amand‑Montrond. L’activité est capricieuse, mais ils finissent par faire fortune. L’après‑guerre fut faste surtout pour la bijouterie Saint‑Amandoise. Tous les matins, la Cotterelle fondait selon les chiffres officiels 7 à 8 kilos d’or. C’était  le plein emploi et on travaillait chez soi tout en allant à l’usine le dimanche...

 

   Cet âge d’or se termine brutalement entre 1979 et 1980, la crise de l’or expliquant cela… Suite aux crises économiques des années 1970, les petites fabriques ferment et les grandes licencient, se restructurent ou sont rachetées.

 

   Si l’on fait un rapide calcul, à raison de 7 à 8 kg d’or fondu par jour entre 1946 et 1979, cela fait 365 jours x 7kg soit environ 2,5 tonnes d'or par an, ce qui représente pour la période glorieuse au total :
2,5 tonnes d'or x 33 ans = 83 tonnes d’or fondu

 

Question : d’où provenait cet or ? … Une mine existe non loin, mais pouvait‑elle fournir autant ? On comprend mieux la toponymie du lieu :
La Cité de l’Or...

 

   Aujourd’hui, plusieurs entreprises travaillent l'or et la ville de Saint‑Amand‑Montrond est un important pôle bijoutier français spécialisé dans la fabrication de mailles en or semi‑massif.

 

   Ouverte au premier trimestre de l’an 2000 de façon très discrète, la Cité de l'Or est une pyramide de verre et d’acier de 34 m de haut et de 4600 m2. Un immense terrain aux aménagements très sobres met en valeur une grande entrée façon égyptienne, bornée par des petites pyramides éclairantes. Du fait de la couleur foncée des verres, les parois offrent un aspect surréaliste à l’ensemble.

 

   De forme pyramidale tronquée façon Illuminati, les quatre angles cachent au centre un diamant fictif, une petite pyramide. Au cœur de l’édifice, deux ascenseurs de verre font découvrir aux visiteurs le musée sur 834 m2 et sa fabuleuse collection de joyaux et d'objets précieux. Espérons que l’alarme est à la hauteur du lieu…

 

Une pyramide construite par Eiffel

 

   L'idée de la Cité de l'Or est née à l'instigation de la municipalité de Saint‑Amand‑Montrond et de son Sénateur Maire Serge Vinçon de 1983 à 2007. C'est en 1990 que le Conseil municipal de Saint‑Amand‑Montrond, alors présidé par Serge Vinçon, décida de la construction et en 1996 les travaux furent confiés à la société Eiffel sur une création de l'architecte C. Allibert.

 

   Dix ans après le vote du projet par le conseil municipal, la Cité de l’Or est inaugurée le 17 juin 2000 (et non le 17 janvier) par Serge Vinçon, en présence du Préfet du Cher Bernard Tomasini. Lors de l'inauguration le Sénateur Maire Serge Vinçon qualifiait déjà le site de "Pyramide des Hommes et des Métiers" en axant son développant pour et avec les entreprises de bijouterie et de joaillerie.

 

Le musée permet de présenter plusieurs facettes du traitement de l'or :

 

•   Il retrace l’histoire du minerai précieux à travers ses découvertes dans le monde
•   Il décrit le travail et les outils
•   Il présente les différentes nuances d’or provenant de mélange avec d’autres matériaux précieux ou non, l’or à l’état pur ne permettant pas son travail
•   Il montre également les poinçons apposés sur les objets
•   Il étudie les multiples applications industrielles du fait de ses qualités de malléabilité et de conductibilité électrique
•   Il expose une collection de bijoux et objets de 1850 à nos jours
 

En prime une fonte d'or d'environ 500 grammes est exécutée durant la visite

 


La coulée de l'or à la Cité de Saint‑Amand‑Montrond

   La commune de Saint‑Amant‑Montrond est peu connue, mais je suis sûr qu'après avoir dévoilé son caractère très particulier, beaucoup auront envie et la curiosité de découvrir ce lieu, surtout lorsque l'on sait lire ses symboles et son histoire en parallèle de l'énigme des deux Rennes... 

 


La Pyramide de Saint‑Amand‑Montrond... Symbole secret et sacré...

 

    Ce méridien très discret est le préalable indispensable à la compréhension de la géographie sacrée de la France,
une notion que Philippe de Cherisey avait bien perçue...

 

Il faut revenir sur le méridien de Paris et la carte de France
pour comprendre... Continuons...