De l'extérieur,
Saint‑Roch n'est pas l'église la plus flamboyante de Paris. Elle n'est pas non plus mise en avant par les brochures touristiques.
Néanmoins, cette
sobriété n'est qu'apparente, et l'absence de médiatisation est révélatrice de son importance. |

L'église Saint‑Roch à Paris |
Car ce
lieu de culte possède une relation très privilégiée avec
l'Histoire et l'énigme des deux Rennes. De la même manière que
l'église Saint‑Sulpice
appartient aux Lazaristes et à leurs codifications, l'église
Saint‑Roch appartient aux
Templiers et à leurs
secrets. Bien sûr, comme pour Saint‑Sulpice où les liens
avec Rennes savent être discrets, Saint‑Roch utilise les
mêmes registres. Il est donc nécessaire de prendre du recul
pour pouvoir apprécier tous ses chefs‑d'œuvre et toutes ses
allégories qui la rendent si importante et si proche de
l'affaire. Sans connaissance et sans une vision globale, il
est impossible de détecter la moindre anomalie ou le plus
petit clin d'œil. Et pourtant, la paroisse est très bavarde.
Apprenons à la lire et à l'écouter, car elle appartient à
notre patrimoine, un patrimoine unique.
Saint‑Roch comme Saint‑Sulpice
sont reliés à l'affaire de Rennes‑le‑Château
et au Haut‑Razès. Ces lieux de culte conservent une mémoire,
la mémoire d'un grand Secret dont la France est
dépositaire...
 |
L'église Saint‑Roch à Paris ‑ Google maps |
L'église est située au
284 rue Saint
Honoré dans le 1er arrondissement de Paris. Sa façade sobre, son absence de flèche et de clocher la fondent
littéralement dans le quartier. Cette église fondamentale est pourtant très
riche et mériterait mieux. Il est vrai que
Saint‑Sulpice
bénéficia d'une médiatisation accentuée il y a quelques années par l'auteur Dan Brown et
par son Best‑seller Da Vinci Code, ce qui n'est pas le cas de
Saint‑Roch... |

Le fronton de la façade et sa coquille Saint‑Roch |
Son histoire, une construction en pointillés |
La construction commença
en 1209
avec l'église Saint Honoré et ce furent des meuniers et des boulangers qui l'édifièrent en l'honneur de leur saint patron.
Puis ce fut une chapelle dédiée à saint Nicolas construite en
1217 par les mariniers du port de la rivière de Seine. Les
tuiliers et les maraîchers la transformèrent ensuite en la chapelle sainte Suzanne au XVIe siècle.
L'église Saint‑Roch est
aujourd'hui bâtie sur une colline à l'emplacement
précis de
cette petite chapelle Sainte‑Suzanne
du XVIe siècle, et c'est Louis
XIV qui posa la première pierre
en 1653
en présence de sa mère Anne
d'Autriche suite à la
construction des Tuileries. La paroisse fut la volonté du roi,
des seigneurs et des jardiniers du Louvre. Son architecte,
Jacques Lemercier,
formé à la Sorbonne, élabora pour elle des plans ambitieux.
Car Saint‑Roch est l'une des plus
spacieuses églises de Paris, profonde de 126 m.
Elle fut élevée
à l’extrémité d’une perspective qui, au‑delà du chœur, faisait
déjà s’aligner deux premières chapelles axiales : les chapelles
de la Vierge et de la Communion (appelée aussi de l'Adoration).
Saint‑Roch a été aussi
voulu de type médiéval, mais
la construction de l'édifice fut erratique et dura plus de
83 ans.
Interrompus en 1660
faute de financement alors que le transept et la dernière travée
de la nef étaient achevés, les travaux ne reprirent qu'en
1701
sous la direction de
Jules Harouin‑Mansart
(1646‑1708), puis de Pierre
Bullet (1639‑1716).
L'arrière du
chœur ellipsoïdal de la Chapelle de la Vierge sera alors
construit, mais le chantier est une nouvelle fois arrêté pour ne
reprendre qu'en 1719
grâce aux dons d'un riche banquier... un certain
John Law...
Saint‑Roch n'est vraiment
achevée qu'en 1740.
Du fait de la longueur de sa construction, les styles classique
et baroque s'y côtoient. La façade sobre est de
Robert de
Cotte qui édifia deux étages en
1753.
Plusieurs styles se mélangent entre le baroque et le
classicisme. Le niveau inférieur est orné de colonnes doriques
alors que le niveau supérieur présente un jeu de colonnes
corinthiennes.
|

La façade gauche de Saint‑Roch et ses colonnes corinthiennes |
Une originalité est la Chapelle du Calvaire
située à l'arrière de la Chapelle de la Vierge. Elle ne sera construite
qu'en 1760
sur les plans de Louis‑Etienne Boullée.
Jean‑Baptiste Marduel,
curé de la paroisse entre 1750
et 1770, la dotera d'un décor
composé de peintures et de sculptures. Il fera aussi appel aux
meilleurs artistes de son temps comme Falconet, Pierre Vien,
Doyen et Boullée. La chapelle du Calvaire sera alors
profondément remaniée au milieu du XIXe siècle.
Le
5 octobre 1795,
des combats eurent lieu sur le parvis durant l'insurrection
royaliste du 13 vendémiaire an IV. Le
général Bonaparte fit mitrailler les insurgés impliqués dans
l'un des complots royalistes qui ont scandé la vie du
Directoire.
L'église sera malheureusement, comme beaucoup d'autres,
dépouillée de ses aménagements sous la Révolution.
Après le vandalisme,
Saint‑Roch s'enrichira à nouveau d'œuvres d'art exceptionnelles.
Cette fois, les peintures et les sculptures sont signées
Devéria, Brisset, Challe, Scheffer, Schnetz... Si l'on rajoute
les œuvres venant des églises détruites, on peut dire que
Saint‑Roch est devenu au fil du temps un musée de l'art
religieux entre le XVIIIe et XIXe siècle.
|

La porte Saint‑Roch et ses deux chérubins sur chaque ventail |
Peu à peu, la paroisse
récupérera une partie de son patrimoine. La ville de Paris
commandera d'ailleurs l'essentiel des peintures de la nouvelle
décoration qui accompagneront les monuments sculptés et les tableaux
provenant des églises détruites. La paroisse rassemble
aujourd'hui un important patrimoine du XVIIe
et XVIIIe
siècle faisant d'elle l'une des
églises les plus riches de Paris...
Connue aussi comme "La paroisse
des artistes" du fait des très
nombreuses personnalités inhumées, Saint‑Roch est aujourd'hui
classée au titre des monuments historiques depuis le
7 décembre 1914.
|
Chapelles, tableaux, sculptures, plafonds, vitraux.... |
L'église est alignée
selon un axe nord‑est auquel on a ajouté trois chapelles, dont
celle de la Vierge juste derrière le chœur. Cet édifice présente
également une autre particularité, l'absence de clocher
résultant de travaux de démolition entrepris au XIXe siècle lors
de l'aménagement du passage Saint‑Roch. La richesse de la
paroisse est nettement perceptible par les nombreuses chapelles
décorées, la qualité des œuvres peintes, des sculptures ainsi
que des plafonds. |

Des plafonds somptueux et une luminosité surprenante
|
Il faut prendre son temps
pour découvrir les très nombreuses merveilles qui ornent le lieu
de culte. Surplombant l'entrée principale, au‑dessus d'un des
deux tambours de porte et dans la pénombre, une "Déposition de
Croix" de grande qualité reste très discrète. À côté de la
Vierge Marie,
Marie‑Madeleine et Jésus
sont dans la lumière et transcendent la scène. L'église
rassemble d'ailleurs de nombreuses œuvres liées à
Marie‑Madeleine. |

Tableau très peu visible au‑dessus de l'entrée ‑ Jésus et Marie‑Madeleine sont en
relief
dans la lumière.
« La Déposition de Croix » d'Alexis‑Nicolas Pérignon (1843) |
Chapelle des fonts baptismaux de la première travée |
 |
La chapelle est ornée de deux œuvres de Théodore Chassériau, peintes en
1853 et dont l'une
représente Saint Philippe baptisant l'eunuque de
la reine d'Éthiopie Candace.
L’Ange du Seigneur s’adressa à Philippe et lui dit : "Va vers le sud, sur la route qui
descend de Jérusalem à Gaza ; elle est déserte."
Il se leva et s’en alla. Or un
Éthiopien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace, reine d’Éthiopie, et surintendant de tous ses trésors, était venu en pèlerinage
à Jérusalem, et il s’en retournait, assis sur son char, en lisant à haute voix le prophète Isaïe.
|
Chemin faisant, ils arrivèrent
à un point d’eau, et l’eunuque dit : " Voici de l’eau. Qu’est‑ce qui empêche que je sois baptisé ? " Et il fit arrêter le char. Ils
descendirent tous deux dans l’eau, Philippe avec l’eunuque, et il le baptisa.
D'origine
apostolique (c'est à dire fondée par un apôtre), l'Église
d'Éthiopie est la plus ancienne des Églises d'Afrique. Selon la
tradition elle aurait été fondée par Saint Mathias, le disciple
qui remplaça Judas au sein du collège des Apôtres. Par la suite,
l'église éthiopienne entretint d'étroits contacts avec l'Église
d'Alexandrie. Lorsque l'Égypte tomba aux mains de l'Islam dès
640 ap. J.‑C. les chrétiens d'Éthiopie se trouvèrent coupés des
grands courants du christianisme pendant presque mille ans !
D'après l'histoire biblique, la tradition chrétienne de
l'Éthiopie est très ancienne. 1000 ans avant la venue du Christ,
la reine de Saba (ancien nom de l'Ethiopie) rendit visite
au roi Salomon à Jérusalem pour éprouver sa sagesse. Le
voyage s'effectua "avec un grand faste, avec des chameaux
chargés d'épices et de beaucoup d'or et de pierres précieuses"
(1 Rois 10,1‑13). Le roi s'éprit de la reine et, de leurs
amours, naquit un fils. Le fils devint roi d'Éthiopie sous le
nom de Ménélik 1er et fonda la dynastie du Lion de Juda dont se
réclamèrent les rois d'Éthiopie jusqu'à l'empereur Haïlé
Sélassié mort en 1975. Toujours selon la Bible, après
l'Ascension du Christ et l'effusion de l'Esprit‑Saint lors de la
Pentecôte, un ange conduisit le diacre Philippe à la rencontre
de l'intendant de la reine Candace d'Éthiopie, venu en
pèlerinage à Jérusalem.
|
 |
Des récits donnent pour
descendance à la reine de Saba et au roi Salomon, un fils qui répond au nom de Menelek et qui aurait emporté l'Arche
d'Alliance de Jérusalem jusqu'en
Éthiopie où selon la tradition du pays, elle se trouverait encore. L'histoire de l'Arche de
l'Alliance commence avec le livre de l'Exode, qui la décrit comme le coffre confectionné par les
israélites dans le Sinaï pour
transporter les deux Tables de la Loi. Une description détaillée de l'Arche apparaît dans le texte à deux reprises : (Exode. 25, 10‑16
et Exode. 37, 1‑9) |
Elle est figurée longue de deux
coudées et demie (environ un mètre quinze), assemblée en bois d'acacia. Revêtue d'or sur toutes ses faces, à l'intérieur comme à
l'extérieur, elle est entourée par une couronne dorée, et munie à ses pieds de quatre anneaux d'or servant à y engager deux barres de
transport en acacia. Deux chérubins ailés fondus sont placés face à face sur le couvercle ou propitiatoire. |

Les voûtes peintes augmentent les volumes
et captent la lumière |

Le transept de
Saint‑Roch
|
Les stations du Chemin de Croix sont très
luxueuses. Elles sont de grandes dimensions et de grande qualité, en bas‑relief sur plâtre. Sur l'une d'elles, on peut retrouver la
célèbre séquence de l'Arrestation de Jésus et sa trahison par Judas. |

L'une des stations du Chemin de Croix représente l'arrestation de Jésus
(scène "morte épée") |
La scène porte d'ailleurs un autre nom qui la lie très solidement
aux
parchemins et à
la
stèle de la Marquise de Blanchefort : "L'Épée"...
En effet, elle illustre les mots clés : "MORTE ÉPÉE" indispensable au décryptage du
grand parchemin et que l'on
retrouve aussi dissimulée sur la
stèle de Blanchefort. On aperçoit au premier plan et à droite,
Saint Pierre tirant son épée du fourreau.
Jésus lui ordonnera de la garder morte...
Pierre tira son épée et se précipita avec les autres pour frapper Malchus. Mais, avant que les soldats n'aient pu
accourir à la défense du serviteur du grand prêtre,
Jésus leva la main vers Pierre en un geste d'interdiction et lui parla
sévèrement : “Pierre, rengaine ton épée. Quiconque tire l'épée périra par l'épée... D'où l'expression "MORTE EPEE"
Cette scène a aussi été reprise par le peintre
Signol sur l'une des 4 fresques de
l'église Saint‑Sulpice, une fresque qui porte sa signature avec un N inversé :
EM. SIGИOL
1879
Sur la chaire, un détail montre une balance, symbole
de justice, ainsi que les Tables de la Loi. Cette association est classique dans la
franc‑maçonnerie.
Seule subsiste la partie supérieure de la chaire qui est du XVIIIe siècle de Simon Challe (1758). Elle sera remaniée à deux
reprises.
|

Détail de la chaire ‑ Les Tables de la Loi et le symbole de la Justice |
Tous les plafonds sont finement peints d'or
et de couleurs chaudes rendant l'église chaleureuse et riche. |

L'un des plafonds de la partie centrale de l'église |
La Chapelle de la Vierge
Cette chapelle est considérée comme un chef‑d'œuvre architectural et artistique unique. De
conception baroque, les arcades en plein cintre sont surmontées d'un tambour percé de vitraux à motifs baroques. L'ensemble est coiffé
d'une magnifique coupole ovale peinte par Jean‑Baptiste Pierre (1714‑1789). À cette architecture s'ajoutent des chefs‑d'œuvre de la
sculpture, dont « La Nativité » de Michel Auguier et un déambulatoire embelli de peintures du XVIIIe et
du XIXe siècle.
Le déambulatoire de la
chapelle de la Vierge est constitué de nombreuses chapelles ornées de toiles de grande qualité comme sur la partie droite : Déposition
de Croix d'après Charles Le Brun, La Vierge et l'Enfant Jésus de Lucien Joulin (1860), Le Christ chassant les marchands du Temple de
Jean‑Baptiste Thomas (1822), Christ et les enfants de Victor Schnetz (1830), Christ en croix de Louis Lombart d'après
Philippe de
Champaigne (1680) ou La Prophétie d'Isaïe de Louis‑Félix Legendre (1835). |

Le déambulatoire et ses nombreuses chapelles autour
de la chapelle de la Vierge |
L'église est un réel musée
avec sur la partie gauche : "Le Triomphe de Mardochée" de Jean Restout (1755),
"Déposition de Croix" d'après Dirck van Baburen, "L'Évanouissement de la Vierge" d'Alexandre Dupuy‑Delaroche (1859) "Apparition de la Vierge à Antoine Botta" de Paolo Brusco (1817),
"Jésus ressuscitant la fille de Jaïre" de Pierre‑Claude‑Antoine Delorme (1817),
"Le Christ et le Centurion" de Michel‑Ange Challe (1759),
"Le Christ" d'Henri Scheffer (environ 1845) et "Madeleine au désert" d'après Guido Reni. |

La chapelle de la Vierge annonce deux autres chapelles très particulières |

La chapelle de la Vierge depuis le déambulatoire |
C'est
Jules Hardouin‑Mansart qui construira la Chapelle de la Vierge entre
1706
et
1710. La coupole est décorée d'une scène de l'Assomption
par Jean‑Baptiste Pierre en
1756.
|

Le plafond ovale de la coupole dans la chapelle de la Vierge |
La Chapelle Sainte‑Clotilde |
Poursuivons avec un personnage
inattendu dans sa représentation :
« La Glorification de
sainte Clotilde »
d'Achille Devéria (vers 1850)
Une
peinture murale dans la chapelle représente Clotilde, la seconde épouse de Clovis : "Sainte Clotilde priant au tombeau de saint
Martin"
Clotilde (465‑545)
est une princesse burgonde, devenue reine des Francs en épousant Clovis, qu'elle contribue à convertir au christianisme. On la voit
ici honorée par des anges qui la portent aux cieux.
On retrouve ici une connexion avec Clovis
et les
Mérovingiens, un axe de recherche important dans l'affaire de Rennes.
N'oublions pas non plus un livre
codé, celui de Jules Verne,
Clovis Dardentor....
dans lequel un certain capitaine
Bugarach... |
 |
De nombreux personnages illustres |
Il est extraordinaire de voir
défiler dans une paroisse autant de grandes figures de notre
Histoire. Beaucoup y reposent.
Dans cette longue liste
nous trouvons : Molière,
le célèbre jardinier de Versailles et de Vaux le Vicomte
Le Nostre,
Diderot,
l'Amiral de Grasse,
Bossuet,
l'inventeur d'un langage méthodique basé sur les signes gestuels
l'abbé de l'Epée,
Vauban,
Manzoni, Corneille,
etc....
L'église renferme
également les restes du monument en marbre de
Pierre Mignard
(1744), sculpté par Jean‑Baptiste II Lemoyne.
|

Hommage à Le Nostre |

Hommage à Corneille |
Il y a aussi la présence de
Marie Anne de Bourbon,
princesse de Conti (1666‑1739),
dite « la première Mademoiselle de Blois », légitimée en
1667
et nommée par son mariage princesse de Conti en
1680,
princesse douairière de Conti en
1685,
princesse de Conti première douairière en
1709.
C'est la fille naturelle de
Louis XIV et de Louise de La
Vallière, et qui fut confiée à l'épouse du ministre
Colbert.
La princesse était la fille préférée du roi et toute sa vie elle
sera très proche de sa mère qu'elle visitera fréquemment en son
couvent.
Marie‑Anne de Bourbon
épousa à 13 ans, le 16 janvier
1680 Louis‑Armand de Bourbon,
prince de Conti à l'âge de 18
ans. C'est le premier mariage entre un prince de sang et un
enfant naturel du roi. À cette occasion, le Roi consentit à sa
fille une dot d'un million de livres. Il sait également qu'en
mariant sa fille légitimée à un prince du sang, il déshonore
pour longtemps les membres des branches cadettes de la famille
royale qui s'étaient révoltées pendant sa minorité...
Elle est donc le maillon
qui mêle le sang royal et avec celui de
la famille de Conti
qui s'est illustrée lors de
la Fronde
et dont une autre Marie Anne de Bourbon est devenue célèbre, la
duchesse de Longueville
(1619‑1679), sœur du Grand Condé et du prince de Conti, proche
de Nicolas Pavillon,
et très liée à
l'abbaye de Port‑ Royal.
|
Marie‑Madeleine est omniprésente |
Marie‑Madeleine est sans aucun doute
le personnage le plus représenté dans l'église Saint‑Roch.
De nombreux tableaux la représentent dans
des scènes religieuses célèbres, parfois très classiques, parfois beaucoup moins
fréquentes...
On la voit par exemple ici, dans une
grotte, pénitente avec ses attributs, une croix, un livre, un crâne et une pierre servant d'autel.
D'autres représentations sont
particulièrement
étonnantes...
Marie‑Madeleine pénitente
(artiste inconnu) |
 |
 |
Marie Madeleine est encore
présente ici sur cette très belle Pietà.
Alors que les autres personnages sont dans la pénombre ou en second plan, Jésus et Marie‑Madeleine
sont mis en valeur par une lumière soutenue...
Le baise‑main de Marie‑Madeleine est en réalité le centre du tableau...
Chapelle de la
Compassion
« Jésus descendu
de la Croix »
de Sébastien Cornu (1859) |
 |
Les saintes femmes découvrent le tombeau
vide alors qu'un ange annonce la nouvelle divine... Le mythe du tombeau vide est
décidément largement décliné dans la paroisse Saint‑Roch...
Une scène plus rare est celle de
l'apparition à Marie‑Madeleine du Christ jardinier.
Marie‑Madeleine vient de constater que le corps du Christ a disparu. Près de
la grotte qui sert de tombeau, elle rencontre Jésus en jardinier. Telle est la version des Évangiles, excepté qu'ici le jardinier ne
ressemble absolument pas à l'effigie traditionnelle de Jésus.
L'artiste
Guillon‑Lethière a voulu de façon discrète exagérer cette non
ressemblance suggérant ainsi que le corps du Christ a bel et bien été subtilisé...
Chapelle des monuments
« Les Saintes femmes au tombeau » d'Auguste Charpentier (vers 1850) |

L'apparition du Christ jardinier à Marie‑Madeleine
par Guillaume Guillon‑Lethière 1805 |
A droite dans la grotte, un sarcophage de
pierre ouvert montre que le corps du Christ a disparu. Il ne reste que le linceul... |

Marie‑Madeleine à côté de la tombe vide |
La Chapelle
Marie‑Madeleine
Cette chapelle est
particulièrement étonnante par la présence de deux œuvres exceptionnelles.
La première, une peinture
murale à gauche, comporte une scène plutôt rare :
"Marie‑Madeleine écoute le sermon de Jésus".
La scène est ici d'une
grande modernité. Le personnage central au premier plan, Marie‑Madeleine, paraît poser pour un photographe ou peintre qui fige littéralement l'action.
L'ambiguïté est éclatante, car on ne
sait pas qui est le personnage clé du tableau... S'agit‑il de Marie‑Madeleine ou de Jésus faisant son sermon ? Sans doute les deux...
Chapelle Sainte‑Marie‑Madeleine
«Sainte Madeleine écoutant le sermon du Christ»
de Pierre Brisset (1851‑52) |
 |
 |
La peinture murale à droite présente la mort de Marie‑Madeleine.
Un contraste saisissant est alors créé avec le tableau précédent. L'objectif est de mettre mal à l'aise en opposant la
vie à la mort dans une atmosphère très réelle.
Ces fresques de grande
qualité
artistique ont été exécutées par
Pierre Brisset entre
1851 et 1852
Cette scène de Marie‑Madeleine est rare et poignante. On la voit gisante au sol devant son lieu de prière. Des anges s'apprêtent à lui
donner une auréole. Au loin, l'horizon laisse deviner la présence de la mer. |
La mort de Sainte
Marie‑Madeleine de Pierre Brisset 1851
(The death of Saint Mary of Magdala)
Pierre‑Nicolas
Brisset, 2ème Prix de Rome en 1837, peint à 41 ans cette admirable mort de Marie‑Madeleine. De ce corps dont l'esprit
s'élevait si souvent au ciel grâce aux anges que nous voyons en haut de la toile se dégage la pureté d'une sensualité admirable. La
lumière est zénithale dans ce désert. Ses bras et ses épaules dessinent l'esquisse d'un cœur pour celle qui aima le Christ de la plus
pure des ferveurs. La main gauche repose sur le sol, tournée vers le ciel, proche de la croix où elle se trouvait quand mourut le
Christ. |
La Chapelle des Âmes‑du‑Purgatoire
L'un des tableaux les
plus étonnants se trouve dans la Chapelle des
Âmes‑du‑Purgatoire. Exécuté par l'artiste
Chrétien
entre 1833 et 1834,
un commentaire l'annonce comme une représentation des âmes dans
le purgatoire, mais ce n'est pas le plus important. Le titre de
ce tableau suffit à lui seul et pose le problème : "La
Religion et les âmes du purgatoire".
Curieux titre ! Comme
s'il fallait confronter un mythe typiquement chrétien : "Le
purgatoire" avec un thème
théologique : " La religion"... La toile possède effectivement
plusieurs lectures. Au centre, un personnage vêtu de blanc,
signe de pureté, brandit une coupe. A ses côtés, les deux
Marie identifiables par les couleurs de leurs tuniques sont
pratiquement à genou devant elle. Il s'agit en fait de
Marie‑Madeleine
brandissant vers le ciel la coupe du Christ,
le Graal...
Nous avons là
véritablement un hymne à Marie‑Madeleine qu'une lumière divine
vient sublimer. Elle est au centre de la scène, rayonnante et
mystérieuse, tenant une grande croix, un attribut classique. De
nombreux objets très symboliques l'entourent. A ses pieds, les
clous et la couronne d'épines rappellent le Christ, des palmes
et une mitre papale symbolisent le pouvoir de Rome. A gauche,
une crosse et une mitre d'évêque représentent le pouvoir de
l'église. Derrière, plus discrètement,
les Tables de la Loi
sont suggérées. Enfin Marie‑Madeleine
est assise sur une pierre parallélépipédique rappelant une
pierre tombale.
Le tableau est d'une très
grande qualité artistique et technique. Admirez également son
cadre d'or orné de croix templières.... Au bas du tableau, le
purgatoire et le feu symbolisent la souffrance des Hommes que
seule la foi peut apaiser, mis en valeur par un contraste
saisissant entre la vie terrestre et le monde divin.
|

« La Religion et les âmes du purgatoire » 1833‑1834 Toile de Chrétien |
Le tableau est intéressant à plus d'un
titre, car rappelons que nous sommes au début du 19e siècle, une période où la foi chrétienne est très présente. Or ici l'artiste
mélange délibérément plusieurs mythes qui ont toujours été traités par l'Église de Rome avec beaucoup de précautions. En fait, nous
avons sous les yeux un extrait des trésors spirituels que les passionnés de Rennes connaissent bien... |

Discrètement suggérée derrière la crosse
et la mitre d'évêque, les Tables de la Loi,
un symbole judaïque |

Marie‑Madeleine présentant le Graal
à côté d'un symbole judaïque,
une scène plutôt rare |
Les Templiers sont parmi nous |
La mémoire templière
Il est incontestable que
l'église Saint‑Roch conserve
une mémoire templière. Le lien
commence avec plusieurs personnages issus de grandes familles
françaises ayant des racines avec les Croisades. À titre
d'exemple une plaque a été posée en mémoire du
Comte de Grasse (1722‑1788)
décédé juste avant la Révolution et Chevalier de l'Ordre de
Saint Jean de Jérusalem, Commandeur de l'Ordre de Saint Louis. |

Mémoire du Comte de Grasse
Chevalier de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem |
Nous avons aussi dans cette église la
présence des
Chevaliers de Saint Louis. Une plaque est disposée à la mémoire
de Charles Pandin (1742‑1823), Marquis de Rommefort, Lieutenant‑colonel du régiment d’Agenois,
Chevalier de Saint‑Louis.
L’Ordre royal et militaire de
Saint‑Louis est un Ordre honorifique français créé en avril
1693 par
Louis XIV pour récompenser les officiers les
plus valeureux. Par un curieux hasard, de nombreux Chevaliers de Saint Louis ont des descendances liées à l'Ordre
des Templiers et aux
Croisades. |
 |
On peut admirer aussi un
tableau étonnant : Geoffroi de Bouillon victorieux.
Nous voici projetés à l'époque de
la première Croisade (1096‑1099). La date de cette
gigantesque expédition fut fixée au
15 août 1096.
C'est à cette époque que commencèrent à apparaître quelques
personnages célèbres qui initialisèrent la première Croisade. Ce
fut notamment le cas de
Pierre l'ermite, précepteur de Godefroi de Bouillon et du
pape
Urbain II qui dès
1095
commencèrent à parcourir la France et l'Allemagne pour faire passer un message : "Il faut rendre aux chrétiens le tombeau du
Christ et arracher la Terre Sainte aux mains des musulmans...." |

Godefroy de Bouillon victorieux suite à la
conquête de Jérusalem
par Claude Vignon (1593‑1670) |
Les croisés se ruent
alors en direction de Jérusalem : ils prennent Nicée en juin
1097 qu'ils remettent aux Byzantins. Ils battent les Turcs à
Dorylée et s'emparent d'Edesse avant d'assiéger Antioche. En
1099 les croisés arrivent à Jérusalem et ils sont frappés
par la beauté de la ville si lumineuse. La chute de la cité sera
suivie d'horribles scènes de massacres et de pillages. L'extrême
barbarie des croisés traumatisera d'ailleurs tout le
Proche‑Orient durant très longtemps. A la suite de cette
victoire, Godefroy de Bouillon est choisi par ses pairs
pour devenir roi de Jérusalem. Il refusera le titre considérant
que personne ne peut prétendre être roi dans la ville du Christ.
Il meurt l'année suivante et c'est son frère Baudouin, comte
d'Edesse, qui se fait couronner roi à Bethléem sous le nom de
Baudouin Ier.
Le
tableau est à plus d'un titre étrange. Godefroy de Bouillon
vient de s'emparer de Jérusalem et un ange lui propose la
couronne de la ville devenue chrétienne. Godefroy de Bouillon la
refuse, mais un détail surprend. Alors qu'il se refuse à devenir
roi dans la ville du Christ, il est représenté avec la couronne
christique sur la tête. Et pour surenchérir le message, son
visage se rapproche de celui de Jésus. En réalité ce symbole
nous amène à une autre affaire, celle de l'ascendance de
Godefroy de Bouillon, de sa supposée relation avec
la lignée mérovingienne, et surtout à une certaine lignée
christique. Nous voici replongés dans l'une des affaires du
Prieuré de Sion soulevée en son temps par un livre
best‑seller
international "L'Énigme sacrée" et écrit par trois
auteurs anglais : Michael Baigent, Richard Leigh
et Henry Lincoln.
Le second
élément étrange est son costume. Claude Vignon (1593‑1670)
nous montre Godefroy de Bouillon dans un habit de général
romain, mais avec quelques détails tenant plus du folklore
wisigoth. Les peaux d'ours ou de renard sur l'épaule et autour
des mollets ajoutent une touche exotique et conquérante. On
devine surtout l'intention de l'artiste en suggérant ce mélange
romain et wisigoth... Le trésor de Jérusalem emporté par le
Romain Titus en l'an 70, puis le trésor de
Rome emporté par les Wisigoths d'Alaric en l'an 410
ap. J.‑C. n'est pas loin...
Suite à cette victoire,
Godefroy de Bouillon
ordonne la construction de l'abbaye de
Notre‑Dame du Mont‑de‑Sion
sur les ruines d'une ancienne église byzantine datant du IVe
siècle.
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L'édifice
est situé sur "la colline haute" du
mont Sion,
en dehors des murs de Jérusalem et au sud de la porte de Sion.
Cette ancienne église que l'on appelait aussi "la mère de
toutes les églises" devint ainsi
l'église du Saint Sépulcre.
Un détail du tableau donne
une information sur l'identité des seigneurs, barons et
chevaliers qui participèrent à la Croisade. Un bouclier
rassemble leur blason, des armes qui sont aussi celles de
plusieurs grandes familles françaises actuelles.
Détail du tableau de Claude
Vignon "Godefroy de Bouillon victorieux" |
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Par la
suite, les conseillers prêtres de Godefroi furent
secrètement et fortement à l'origine de la création de
l'Ordre des Chevaliers du Temple. C'est ainsi qu'en
1118,
Hugues de Payen, Bisol de Saint‑Omer et
Hugues de Champagne créèrent l'Ordre du Temple,
un Ordre non seulement religieux, mais également militaire,
un fait unique pour l'époque. Un an plus tard, Hugues de
Payen devenait le premier Grand Maître Templier entre
1119 et 1136.
L'Ordre de
Chevalerie deviendra aussi une organisation administrative
gérant des biens et beaucoup d'argent. Elle deviendra très
rapidement puissante et extrêmement riche attisant la
convoitise et générant l'inquiétude des puissants. L'Ordre
des Templiers sera éradiqué par Philippe le Bel et le
pape Clément V
Un écusson à
gauche de la toile nous apprend que l'œuvre fut offerte par
l'Association Paternelle des Chevaliers de Saint Louis le
25 août 1822.
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Deux Créquy Blanchefort
réunis dans la
Chapelle Saint Etienne
Comme s'il fallait s'en étonner, dans un
lieu à la fois Templier et fortement lié à Rennes‑le‑Château, l’entrée de la paroisse conserve la mémoire d'une descendance de
la
famille Créquy‑Blanchefort, une très ancienne famille qui possède des racines templières.
Or contrairement à ce qui est lu
habituellement sur la description de l'église Saint‑Roch,
il n'y a pas un seul Créquy Blanchefort, mais deux.
Car leur mémoire est trompeuse. En levant les yeux, vous pourrez
d'abord lire l'épitaphe d'un premier personnage :
François De Blanche Fort De
Créquy (1625‑1687). Notez que Blanchefort s'écrit ici en deux mots. Un autre personnage y est associé :
Catherine de Rougé du Plessis Bellière (1641‑1713) |
Et par un assemblage astucieux, on trouve
dessous un imposant tombeau et un statuaire en marbre qui rend hommage a un autre personnage :
Charles Duc de Créquy (1623‑1687).
Car il faut observer la disposition de l'ensemble :
la main de la statue du Duc de
Créquy montre l'épitaphe de
François de Blanchefort de Créquy
et de
Catherine de Rougé
dont les armoiries ci‑contre
ne laissent aucun doute sur ses relations templières... |

Armoiries de Rougé |
Un autre fait important est que
Charles
Duc de Créquy fut l'un des mécènes de
Nicolas Poussin,
et ce n'est pas tout... Son
arrière grand‑père était en charge de
l’Ordre des Templiers. N'oublions pas
également le lien fort avec Rennes‑le‑Château et
la marquise de Blanchefort, Dame d’Hautpoul, d’Auxillon, décédée le
17 janvier
1781 à Rennes‑le‑Château comme l'indique
sa
stèle mystérieuse.
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L'épitaphe en hauteur et dont une main rend hommage...
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François de Blanchefort de Créquy (1625‑1687)
Connu dans les livres
d'Histoire par son titre de
Maréchal de Créquy, c'était un homme de guerre durant le règne de
Louis XIV. Il s'illustra dans de très nombreuses
campagnes qui jalonnèrent le XVIIe siècle à partir de la guerre de Trente Ans.
Décédé à Paris le
3 février 1687, il est inhumé
dans l'église des Jacobins Saint‑Honoré, une chapelle édifiée
par sa veuve, où fut placé son tombeau. L'Église Saint‑Roch a
conservé dans la Chapelle des monuments de la première travée
son buste en marbre, vestige de son tombeau.
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Né en 1625
dans la famille de Créquy, une famille de la noblesse remontant au Xe siècle
pour la branche Créquy et au XIIIe siècle pour la branche
Blanchefort, héritière d'une grande tradition militaire, François de Créquy se fait remarquer très jeune.
Lors de la guerre de
Trente Ans, il se distingue si particulièrement qu'à l'âge de 26 ans il est nommé Maréchal de camp et qu'il devient
lieutenant‑général avant d'avoir atteint 30 ans. François de Créquy était considéré comme l'un des plus brillants jeunes officiers et
gagna les faveurs de Louis XIV par sa fidélité envers la Cour lors de
la Fronde
entre 1652 et 1653.
Continuant dans les guerres de Flandre et de Catalogne, il se fait remarquer par ses victoires et est nommé maréchal de France en
1668. En 1670 il s'empare de la Lorraine. En 1675 il est battu par Charles de Lorraine à Consarbrück et à Philippsbourg. En 1676 il
prend la ville de Bouillon et s'empare de Fribourg en 1677. Plus tard il dirige le siège de Luxembourg secondé par Vauban et prend la
ville le 4 juin 1684, permettant à Louis XIV de l'annexer temporairement et de s'y rendre avec sa nouvelle épouse, la marquise de
Maintenon.
Charles III Duc de Créquy (1623‑1687)
Il naquit en
1623 et disparut le
13 février 1687. Chevalier, marquis de
Créquy, marquis de la Marine, prince puis duc de Poix et Pair de France, gouverneur de Lorraine, il est surnommé le «
Duc de Créquy
». C'est un aristocrate militaire et un diplomate français du XVIIIe siècle. Après le roi,
c’était l’un des hommes les plus puissants de France.
Catherine de Rougé du Plessis‑Bellière (1107‑1794)
Innocente Catherine de Rougé, duchesse d'Elbeuf, princesse de Lorraine et du Saint‑Empire, marquise de Fougeray, de Faÿ‑lès‑Nemours,
marquise de Coëtanfao, de La Roche‑Giffart, baronne de Rostrenen, vicomtesse de Beauval et de Doullens, dame de Moreuil, de La Cour de
la Raie, de Kervillio, d'Hardecourt‑aux‑bois, etc. |

Charles III Duc de Créquyy, ambassadeur à Rome, Commandant des galères,
et gouverneur de Paris, nous montre une autre épitaphe...
celle de François de Blanchefort...
Marbre de Louis Hurtelle et Charles Mazeline (1688) |
Les gravures montrent les tombeaux du
Duc de Créqui et du
Maréchal de Créqui. A gauche, celui qui a été ramené à l'église Saint‑Roch après avoir été à l'église
des Jacobins‑Saint‑Honoré. A droite, le tombeau du Maréchal forme une belle pyramide portant à son sommet l'emblème de la famille. |
Les liens avec l'Ordre des
Templiers et des Hospitaliers sont faciles à mettre en évidence.
Parmi les personnages célèbres, Grands Maîtres de la lignée
Blanchefort ou Blanquefort nous avons :
Guy de Blanchefort (1446‑1513)
Il naquit à Bois‑Lamy, commune de Moutier‑Malcard
(l'actuelle Creuse) après 1446, et disparut en mer Méditerranée en
1513. Il
fut le 42e Grand Maître de l'Ordre des Hospitaliers de Saint‑Jean de Jérusalem (1512‑1513)
Il faut aussi noter que la lignée Blanchefort est liée à
la famille Rochechouart, une grande et très ancienne famille française qui resta près du pouvoir jusqu'à aujourd'hui durant toute
l'Histoire de France. Une tour étrange située à
Saint Amand‑Montrond sur
le méridien secret
rappelle l'importance.
Guy I de Blanchefort
mort
en 1356 à Poitiers eut un fils :
Guy II de Blanchefort mort après 1432 eut un fils
avec
N. de Rochechouart : Guy
III de Blanchefort
mort en 1460 |
Bertrand de Blanquefort ou Blanchefort
(1156‑1169)
Il est le fils de Godefroi
Seigneur de
Blancafort, issu d'une célèbre famille de Guyenne connue depuis le XIe siècle, et qui tire son nom d'un ancien château situé dans
le Bordelais. Godefroi légua aux Templiers de ce lieu tout ses biens et le droit d'usage de toutes ses terres. Sa famille s'unira aux
de Goth, une grande famille de Gascogne. L'un des fils deviendra le pape
Clément V,
celui‑là même par lequel l'Ordre des
Templiers sera interdit puis éradiqué avec la forte complicité de
Philippe le Bel.
Bertrand de Blanquefort est le 6ème
Grand‑Maître de l'Ordre des Templiers entre 1156 et 1169 |

Les armes de Bertrand de Blanquefort |
La
famille de Blanquefort
était puissante au Moyen Âge. Elle régnait sur les châtellenies
de Blanquefort, Bourg, et de nombreuses seigneuries du
Haut‑Médoc, et celle de Veyrines.
Les plus anciennes mentions des Blanquefort remontent à la fin
du XIe siècle : Alméric et Arnaud de Blanquefort se trouvaient
au nombre des dix chevaliers qui s’unirent à Othon, neveu du duc
d’Aquitaine, et prirent le titre de défenseurs et protecteurs de
l’abbaye de La Sauve.
Bertrand de
Blanquefort
fut Maître de l’Ordre du Temple de 1153 à 1168.
Pendant le XIIIe siècle les seigneurs de Blanquefort étaient
classés parmi les plus hauts barons de la Guyenne et leurs
possessions s’étendaient jusque sur les bords du bassin
d’Arcachon. On cite un certain Bernard de Blanquefort seigneur
d’Audenge le 14 novembre 1308.
D’après
l’abbé Baurein la terre de Blanquefort appartenait dès l’an 1322
à Gaillard de Durfort, second fils d’Arnaud de Durfort et de
Marquèse de Got (ou Goth), nièce de Clément V.
Les Durfort resteront seigneurs de
Blanquefort, avec quelques éclipses dues aux guerres
franco‑anglaises des XIVe et XVe siècles, jusqu’à la Révolution.
Le
château le plus ancien du XIe et du XIIe siècle
est bâti sur un plan barlong
enveloppé de six fortes tours rondes très rapprochées les unes
des autres. Autour de ce bâtiment central
se sont développées des lices
enveloppées par une enceinte polygone se rapprochant de l’ovale
flanqué de neuf tours de saillies et de dimensions différentes,
sans doute au XIVe siècle. Autour de cette enceinte existe un
premier fossé entouré d’une chaussée large d’une dizaine de
mètres ayant servi de terre‑plein et prise aux dépens d’un
second fossé. Peu de forteresses étaient aussi bien protégées :
une rivière au nord, une rivière au sud, des marais de tous les
côtés, et deux vallums enveloppant deux fossés pleins d’eau. On
a trouvé dans le sol, à l’emplacement d’une barbacane disparue,
des carreaux émaillés du Moyen‑âge.
La date des dernières modifications
nous est donnée par la porte gothique
de l’escalier dont l’architecture rappelle la transition entre
le XIVe et le XVe siècle. |
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Armoiries de Créquy :
D'or au créquier de
gueules. (Artois, Picardie)
CRÉQUIER : Arbre à sept branches
nues terminées par une feuille plate et par des racines à sa
tige. C'est un cerisier sauvage dont le fruit est nommé
crique en patois picard. Les auteurs sont partagés sur
l'origine de cet arbre ; les uns disent que c'est un prunier
sauvage croissant aux environs du château de Créquy, en Artois ;
les autres que c'est un arbre unique de son espèce en Orient.
Dom du Plessis, dans sa Description géographique et historique de la Haute‑Normandie,
tome I, page 172, prétend que le mot
Créquier vient du teutonique
kerch qui signifie une église, et ajoute que
Créquier signifie un chandelier à sept branches.... |
La famille Créquy‑Blanchefort
Antoine de
Créquy‑Blanchefort
Antoine de
Blanchefort fut institué héritier de tous les biens de la
branche aînée de la Maison de Créquy par son oncle, le cardinal,
cela sur permission du roi, à charge pour lui de porter les
armes de Créquy. Il est donc la souche des Créquy‑Blanchefort.
Il épousa Chrétienne d'Aguerre et eut un enfant :
Charles Ier de Créquy
Charles Ier de Créquy
(1573‑1638)
Charles de
Créquy, de Blanchefort, de Canaples, comte de Sault, prince de
Poix, duc de Lesdiguières, pair et maréchal de France, chevalier
des ordres du Roi, lieutenant‑général de ses armées, gouverneur
du Dauphiné. Il est né en 1573. Sa carrière militaire,
brillante, débuta en 1594 quand il se porta volontaire au
siège de Laon. Il servait en 1597, dans l'armée de Savoie, sous
les ordres de Lesdiguières; il s'empara d'Aiguebelle, fut blessé
à la journée des Molettes, fut fait prisonnier à la Tour
Charbonnières en 1598. Il tua en duel, en 1599, don Philippin,
bâtard de Savoie. En 1601, il fut de l'ambassade du Maréchal de
Biron; en 1604, il était gouverneur des places‑fortes picardes,
Péronne, Roye, Montdidier. Mestre‑du‑camp en 1606, il succéda à
son beau père Lesdiguières à la lieutenance de Dauphiné, en
1610. Il combattit encore dans toutes les guerres que mena le
roi Louis XIII. En 1620, il fut au Pont‑de‑Cé, conserva les
villes d'Alençon et du Mans, sauva même la vie au révolté de
Saint‑Aignan, abandonné par la reine‑mère et que le roi voulait
juger. En 1621, il fut blessé au siège de Saint‑Jean‑d'Angély,
fut fait maréchal en 1622, année où son beau‑père fut fait
connétable. Il combattit contre les réformés à Montpellier,
participa en 1625 à des opérations en Piémont. En 1629 et 1630,
il s'illustra en forçant le passage de Suse, prit la ville,
Pignerol, Miolans, Montmélia. Envoyé en ambassade extraordinaire
à Rome en 1633, il étonne par sa magnificence. En 1636, il
combattait contre les Espagnols en Italie, mais fut tué le 17
mars 1638, alors qu'il tentait de secourir la ville de Brême. Il
fut inhumé en Dauphiné, mais un monument lui fut érigé, à Paris,
en l'église des Feuillants. Il épousa en 1595, Madeleine de
Bonne, fille de François, duc de Lesdiguières et de Claudine de
Béranger, et en décembre 1623, Françoise de Bonne, sa belle‑
sœur, fille du Duc et de Marie Vignon. Il eut 4 enfants :
Francois de Bonne‑de‑Créquy (seigneur d'Agout, de Vesc, de
Montlaur, de Montauban, duc de Lesdiguières, qui continua la
branche des Lesdiguières),
Charles II de Créquy,
Françoise de Créquy (mariée le 15 septembre 1609 à Maximilien de
Béthune, morte le 13 janvier 1657) et Madeleine de Créquy, née
vers 1609, mariée le 11 juillet 1617 à Nicolas de Neufville, duc
de Villeroi, morte le 31 janvier 1675
Charles II de Créquy (‑1630)
Il
fut du vivant de son père, sire de Créquy et de Canaples.
Mestre‑du‑Camp du Régiment des Gardes, il servit sous les
ordres
de son père et mourut de la blessure qu'il reçut au siège de
Chambéry dans la nuit du 14 au 15 mai 1630. Il épousa, en mai
1620, Anne du Roure, fille de Claude, seigneur de Bonneval et de
Marie d'Albert de Luynes, et qui mourut le 18 février 1686. Il
eut 4 enfants : Charles III de Créquy,
François de Créquy (mort jeune), Alphonse (comte de Canaples,
devint duc de Lesdiguières et Pair de France par l'extinction de
la branche aînée de sa Maison. Né vers 1626, il fut reçu au
Parlement et prit séance en qualité de pair de France le 11
février 1704. II mourut le 5 août 1711 sans postérité. Il épousa
le 12 septembre 1702 Gabrielle‑Victoire de Rochechouart, fille
de Louis, duc de Vivonne et d'Antoinette de Mesmes),
François de Créquy
Charles III de Créquy
de Blanchefort (1624‑1687)
Duc de Créquy, pair de France, suite
à l'élévation des terres de Créquy, Fressin, Sains et
Wambercourt à la duché‑pairie, survenue en 1653. Il est né le 24
mars 1624. Charles de Créquy mourut à Paris le 13 février 1687
et fut inhumé dans l'église du couvent des Capucines. Son
monument a été sculpté par Mazeline et Hurtrelle. Il épousa
Armande de Saint‑Gelais, fille et héritière de Gilles, marquis
de Lansac. Il eut une fille : Madeleine, mariée le 3 avril
1675 à Charles‑Belgique‑Hollande de la Trémouille, prince de
Tarente et de Talpont. Elle mourut le 12 août 1707.
François de
Créquy (1629‑1687)
Fils de
Charles II et d'Anne du Roure, sire de Créquy, marquis de
Marines et maréchal de France, fut l'une des plus grandes
figures de la famille. Il naquit le 2 octobre 1629. François de
Créquy mourut en son hôtel de la rue Saint‑Nicaise à Paris le 3
février 1687. Il fut inhumé dans l'église des Jacobins, une
chapelle édifiée par sa veuve, où fut placé son tombeau dessiné
par Lebrun et réalisé par A. Coysevox, J. Joly, N. Coustou. Il
épousa en 1657 Catherine de Rougé, fille de Jacques, marquis du
Fay et de Suzanne du Bruc. Elle mourut le 5 avril 1713. Il eut 2
enfants : François‑Joseph de
Créquy,
Nicolas‑Charles (sire de Créquy, marquis de Blanchefort, naquit
en 1669. Il servit d'abord dans les mousquetaires, mais dut être
trépané, en 1685, suite à une chute de cheval. Colonel du
Régiment d'Anjou le 28 août 1688, il fit la campagne de
Palatinat en 1689, d'Allemagne en 1690, d'Italie en 1691, de
Belgique en 1692, prenant part au siège de Namur et à la
bataille de Steenbecque. Elevé au grade de brigadier le 30 mars
1693, il servit deux années en Flandre et fut promu maréchal de
camp le 3 janvier 1696. Il mourut, à Tournai, le 16 mars de la
même année)
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Cet amoncellement de
décorations, de boiseries, de sculptures et de tableaux, sont les fruits de plusieurs siècles de travail d'artistes, d'architectes et
d'Hommes d'Eglise dévoués qui consacrèrent leur vie à réunir dans cette paroisse les plus belles œuvres délaissées autour de
Saint‑Roch. Mais ce lieu surprenant et riche cache bien d'autres secrets qu'il faut préserver.
Saint‑Roch conserve une autre mémoire, celle
d'un patrimoine très ancien et secret...
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