Quand j'ai commencé à découvrir il y a
quelques années l'affaire de Rennes‑le‑Château et ses
intrigues, je ne pensais pas écrire un jour mes sentiments
sur un livre, Best Seller mondial, "The DA VINCI CODE"
par
Dan Brown et édité en 2004 pour la traduction
française.
Lorsque le livre fut publié, personne
ne connaissait ce titre. Personne? Non ! Quelques lecteurs passionnés de Rennes‑le‑Château
firent vite le rapprochement et le livre fut très vite célèbre
dans le
club restreint des chercheurs de Rennes. Or, parmi cette petite
communauté, nul ne pouvait s'imaginer que cet
ouvrage allait devenir un an plus tard, un succès
international.
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En
2005, 15 millions d’exemplaires se sont vendus dans le monde,
dont 9 millions aux Etats‑Unis et 670 000 en France.
Le
DA VINCI CODE a été traduit dans au moins
40 langues...
Face à cet évènement médiatique, les réactions du public et des
critiques furent très variées, mais une chose est
certaine: Le livre ne laissa pas indifférent et les
critiques ne cessèrent d'alimenter les médias sur un
fond de polémique.
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Ce sont plusieurs emails qui me
décidèrent à en dire quelques mots. Ces internautes (que je
remercie vivement pour leur contribution) me faisaient part
de leur étonnement. En effet, après avoir lu le
DA VINCI
CODE, ils découvrirent mon site en me signalant que
curieusement l'histoire de Rennes‑Le‑Château semblait
s'inspirer
de certains faits relatés dans le
fameux best‑seller. D'où leur question légitime :
"Comment pouvait‑on aussi facilement s'approprier un
scénario à succès tel que le
DA VINCI CODE
et en faire un site sans divulguer la source de référence ?"
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Voyant le phénomène médiatique
grandir, je pense qu'il est bon de remettre les choses à
leur place. En tous cas j'aurais essayé... |
Que raconte le livre ?
Il s'agit avant tout d'un thriller
haletant basé sur une intrigue policière...
L'histoire commence par le
meurtre
en pleine nuit, et au milieu de la
Grande galerie du musée
du Louvre de
Jacques Saunière,
conservateur en chef du musée.
Robert Langdon, en visite à
Paris, professeur à Harvard et spécialisé dans la
"symbologie", est demandé en pleine nuit au Louvre. On
retrouve à côté du cadavre un message codé. Le lecteur, seul témoin de ce
crime spectaculaire, apprend qu'il est perpétré par un
colossal moine albinos. Quel serait donc le mobile? Le moine
recherche un trésor dont la victime connaissait
l'emplacement. Le conservateur était en effet un membre
éminent d'une société secrète.
Jacques Saunière, voulant
transmettre ce secret phénoménal concernant la
chrétienté à sa petite‑fille, laissa de nombreux indices:
Léonard de Vinci, le Prieuré de Sion, etc....Robert Langdon et Sophie
Neveu, une brillante policière cryptographe, mènent
l'enquête en France et en Angleterre.
Des lieux et des faits
historiques sont alors explorés: concile de Nicée, l’empereur
Constantin, l’église
Saint-Sulpice, Temple
Church, l’abbaye de Westminster, la Rosslyn Chapel. L’ombre
du Prieuré de Sion plane autour de Sophie et de Robert.
Mais il faut faire vite. Face
aux indices mystérieux, ils sont poursuivis par la police
française qui voit en Robert Langdon un coupable idéal, et
par le moine albinos qui les suit à la trace.
Quelques détails dans ce résumé ne
peuvent bien sûr échappé aux passionnés de
Rennes‑le‑Château :
Saunière
(le conservateur du Louvre),
Prieuré de Sion,
trésors,
peintures,
Saint Sulpice... Le
meurtre découvert en pleine nuit avec un message codé à ses
côtés ne rappelle‑t‑il pas l'assassinat de l'abbé Gélis
?
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Pourquoi un tel engouement pour ce livre ?
Le récit est très
bien écrit et l'intrigue parfaitement amenée, le scénario
est efficace. Dan Brown, écrivain de talent a su
captiver le lecteur dès la première page. Les chapitres sont
courts et plein de rebondissements, et le lecteur, dérouté
par le ton et le rythme, ne peut que finir le roman.
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Les ingrédients du succès sont classiques, mais la nouveauté
est qu'ils sont rassemblés dans un seul ouvrage :Intrigue passionnante:
Meurtre,
enquête, secret extraordinaire, personnages ayant de la
personnalité. Tout est là.
Suspense à toutes les pages :
L'histoire est bien rythmée et chaque chapitre appelle
le suivant pour un savoir davantage
Pas de temps à perdre : L'enquête
est menée tambour battant, ajoutant du stress à la
lecture
Des devinettes : Le lecteur peut
participer à l'enquête. Des devinettes sont insérées
dans le récit, imitant le principe des symboles dans
l'art.
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Dan Brown
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Or, cela ne suffit pas à expliquer
le succés mondial. Le roman est un thriller classique de type
historico‑ésotérico‑symbolique. Nous croyons tous aux mythes
et aux légendes qui baignent notre culture et
Dan Brown a frappé juste pour réussir son roman. Le
livre touche à nos croyances, nos convictions, notre
subconscient collectif. Les références à des lieux
historiques et religieux nous déroutent et déstabilisent ce
que nous avions appris sur les bancs de l'école. Il traite
de sujets très contemporains comme la théorie du complot,
les mystères de sociétés, la religion, le féminisme. Et
surtout, il est subversif par son sujet qui remet en cause
le christianisme tel qu'on nous le présente.
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Pourquoi une telle controverse ?
Ceux qui connaissent
l'affaire de Rennes‑le‑Château au travers de
Gérard
de Sède ou des livres de référence comme "La
montagne sacrée" de Richard Andrews et Paul
Schenllenberg ou "L'énigme sacrée" de Michael
Baigent, Richard Leigh et Henry Lincoln,
reconnaîtront facilement les allusions grossières et la
caricature des idées qui sont reprises. Ceci déclencha
d'ailleurs un procès pour plagiat contre
Dan Brown...
Le roman est en fait un prétexte pour
présenter une compilation des différents thèmes, mais
dans le désordre et de façon caricaturale. Dates, noms,
lieux, symboles, tout est mélangés de manière très
habile afin de présenter un scénario solide. C'est ainsi
que sont cités
les dossiers secrets
(supposés de Lobineau),
les
Grands maîtres du prieuré
de Sion, les templiers, le Marquis de
Cherisey, les familles Plantard et Saint‑Clair. On y
évoque
les mérovingiens, leur descendance et
la lignée christique, le Graal et Marie‑Madeleine épouse
de Jésus.
La lecture provoque plusieurs
réactions :
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Ceux qui découvrent
l'histoire et qui sont choqués par la teneur des
propos. Le récit
dépeint en effet le
christianisme comme une magistrale supercherie qui
existe depuis l'origine. Le livre est un odieux
complot destiné à semer le trouble parmi les
fidèles. Dan Brown est vu comme un affabulateur et
un mystificateur possédant une méconnaissance totale
de l'histoire, de la théologie, ...
Enfin, pour ajouter à la
polémique, la critique du livre engendre la confusion.
Une critique positive sera vue comme une prise de
position irrespectueuse et dénigrante envers l'histoire
et la religion. Une critique négative sera interprétée
comme une réaction primaire et conservatrice de nos
idées reçues.
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Où est le vrai, où est le faux ?
L'un des problèmes majeurs que
pose le livre réside dans son contenu ambiguë. Pour ceux
qui découvrent l'histoire et qui ont la volonté
d'approfondir les sujets, la mission est vouée
rapidement à l'échec. Les dates, les
lieux, les noms, les sources historiques sont décalées,
modifiées, interprétées. La plupart des thèmes
historiques y sont présentés pour surprendre et choquer.
La volonté est là. Il faut faire de l'histoire
spectacle, maladie du siècle. Et pourtant, les thèmes
principaux qui permettent de reconstruire l'affaire de
Rennes‑Le‑Château y sont, mais codés et dilués dans le
scénario. Le public non initié ne peut s'y retrouver, et
les passionnés de Rennes‑Le‑Château ne peuvent y voir
qu'une parodie mal ficelée de l'histoire originale. Les
historiens et les spécialistes de théologie, quant à
eux, ne peuvent adhérer à un livre remplie d'erreurs et
de faits non prouvés.
Le plus troublant est que
Dan
Brown ne fournit aucune référence à
Rennes‑Le‑Château ou à des ouvrages majeurs sur le sujet,
ce qui permettrait au lecteur de se documenter sur des
bases plus sérieuses. Il est amusant que l'auteur
préfère remercier quelques organismes, une avocate, des
supporters, ses professeurs, des libraires, et sa
famille... Tout se passe d'ailleurs comme si un accord
préalable avait été passé entre Dan Brown et les
éditeurs: "Je publie le roman de référence et je vous
laisse la publication du décryptage".
C'est ce que d'ailleurs de nombreux auteurs ont
rapidement compris et réalisés. On ne compte plus les
livres qui décryptent le
DA VINCI CODE et même
ceux qui décryptent le décryptage. Toute cette soudaine
littérature fleurissante autour du Best seller
est supposée nous permettre de discerner le vrai du
faux. Chacun apporte ses convictions, théoriciennes,
historiques, théologiques, ou religieuses. Une belle
affaire en résumé, où tout le monde se retrouve dans un
business sans fond.
Malheureusement, tout ceci donne
un résultat contradictoire: Associé au formidable coup
médiatique et financier, une désinformation planétaire
est en marche. Chacun y voit sa vérité et les bases
établies par les sciences de l'art et de l'histoire sont
oubliées pour un temps. La médiatisation et les
croyances l'emporte sur la science et l'objectivité. Le
roman qui aurait pu nous ouvrir les yeux sur notre passé
devient un ouvrage controversé ou le meilleur et le pire
se rencontrent.
« On nage en plein délire ! » s’indigne le P. Roumanet, curé
de Saint‑Sulpice, dont l’église sert de décor à
plusieurs scènes. «Le danger,
c’est que cette fiction véhicule des fantasmes présentés
comme des vérités.»
Le prêtre a
d’ailleurs apposé un message aux visiteurs: «
Contrairement aux allégations fantaisistes contenues
dans un récent roman à succès, la ligne méridienne de
Saint‑Sulpice n’est pas un vestige d’un temple païen qui
aurait existé à cet endroit… ».
Qui croire ?
« A partir de données scientifiques
présentées comme inédites [...], l'ouvrage déforme la
réalité historique sur le Christ et la foi catholique»,
s'offusque l'organisation ultra traditionaliste
Opus Dei.
Les protestants et les catholiques américains publièrent de leurs côtés plusieurs livres démontant la
thèse du Da Vinci Code.
Il est clair que
Dan Brown a touché une corde sensible. Si son
roman est un tissu d'invention, pourquoi tant de
médiatisations et de polémiques sur une histoire remplie
d'erreurs historiques ?
En fait, Dan Brown sème le trouble dès le départ,
intentionnellement ou non. A la première page titrée
"Les faits", l'auteur fournit plusieurs faits
historiques avérés comme le
Prieuré de Sion fondé en 1099,
les dossiers secrets
sous‑entendu de
Henri Lobineau, ou l'Opus Dei
organisation secrète. Le préambule se termine par :
«
Toutes les descriptions de monuments, d’œuvres d’art, de
documents et de rituels sacrés évoqués sont avérés
».
Avant même d'entamer l'ouvrage, le lecteur est
prévenu. Ce récit est plus qu'un roman. Voici donc toute l'ambiguïté:
Le DA VINCI CODE serait un roman basé sur des faits
avérés ! Comme le précise sournoisement l'auteur
dans sa première page... Il faut tout de même rappeler
qu'un évènement historique ne peut être qualifié de
"fait" que s'il est documenté, prouvé et croisé avec
d'autres faits. Or les chercheurs de Rennes‑Le‑Château
le savent bien. Nous sommes malheureusement en présence
d'une affaire ou très peu de preuves existent, seulement
des hypothèses, des coïncidences, des légendes, et des
intimes convictions.
Où se situe la part du vrai et
celle du faux ?
Il est clair que le livre fourmille d'erreurs. Mais de
quelles erreurs s'agit‑il ? Modifier les noms et les
dates sont une chose et après tout ce n'est qu'un
roman. Mais citer des références historiques et affirmer
des contres vérités en sont une autre.
Par exemple, affirmer que le
Prieuré de Sion
a réellement existé
peut être relevé comme une contre vérité. En effet,
personne ne peut affirmer aujourd'hui que le Prieuré de
Sion a eu une réelle existence, faute de preuve
historique. Mais citer le Prieuré de Sion comme une
association crée par
Pierre Plantard en
1956 est un fait avéré.
La vérité est en fait toute relative. Si l'on parle du
Prieuré de Sion fondé par Plantard son existence est
réelle, mais si l'on parle du Prieuré de Sion mythique
fondée en 1099 par
Godefroi de Bouillon alors ceci reste une
hypothèse car non avérée. En fait, chacun y verra sa
vérité, telle une auberge espagnole.
En résumé, la part du vrai et du faux ne peut être
établie que par le lecteur et par sa volonté à
approfondir les thèses qui lui sont suggérées, ce qui
demande un travail considérable. Ainsi, dans ce chaos,
Dan Brown
donne la part belle aux détracteurs de Rennes‑Le‑Château
qui peuvent dorénavant discréditer l'affaire en
utilisant les fausses affirmations du livre. Tout ceci
ajoute à la confusion et remet pour tout le monde un
voile sur une affaire qui ne le méritait pas.
Pas si simple...
Le fait de dire que le récit de
Dan Brown
fourmille d'erreurs ne signifie pas qu'il n'existe aucun
sens caché. C'est là que tout se complique. Dan Brown,
pour construire son roman a péché ses sources dans les
recherches sur Rennes‑Le‑Château en les décalant dans le
temps et dans le contexte. En lisant son histoire au
premier degré, les invraisemblances historiques sont
nombreuses, mais si on les remet dans leur contexte,
elles prennent un tout autre sens. Pour certains, Dan
Brown est un auteur ayant peu de connaissances dans la
théologie et la religion, pour d'autres il a procédé
comme un provocateur, prêchant le faux afin de provoquer
un électrochoc médiatique.
Pour ma part, je suis persuadé que Dan Brown est un
auteur érudit, cachant bien son jeu, et certainement
plus attiré par l'attrait du business que par la
recherche historique elle‑même.
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La dangerosité du phénomène de société
Le
Da Vinci Code
est devenu un fabuleux coup médiatique et il devient
peu à peu un phénomène de société. Les médias
présentent le livre comme un roman historique et le
public le prend comme tel ce qui est une erreur.
Un roman historique doit respecter certaines règles,
il doit rester avant tout une œuvre littéraire où
l'imagination retrouve l'Histoire. Cette part
d'imagination doit s'intégrer dans les zones d'ombres de
notre passé, sans en altérer la trame historique
scientifiquement démontrée. Un ouvrage qui ne respecte
pas cette règle ne peut être qualifié d'historique et
doit prévenir le lecteur en donnant ses sources s'il y
en a.
Mais pourquoi le monde entier
s'est‑il réveillé sur ce livre? Pourquoi, alors que
depuis 50 ans de nombreux ouvrages tentent de
démêler l'affaire de
Rhédae avec des thèses tout aussi subversives, le
public, les critiques, les historiens ou l'église ne
virent aucun blasphème ? Tout simplement parce que
depuis le début, toute cette littérature était rangée
dans le rayon ésotérisme. Ce n'est qu'à partir des
années
1990 que l'affaire devint plus sérieuse, sans
doute grâce au travail des différents chercheurs qui
inlassablement tentèrent de reconstruire le puzzle.
C'est aussi à cette époque que Rennes‑Le‑Château devint
une affaire, remontant lentement à la surface.
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Sur la couverture du
DA VINCI CODE on peut lire "Roman", ce qui,
en toute rigueur, offre à l'auteur toute la latitude
pour traiter son sujet. Mais à la première page on
apprend également que "de nombreux faits cités sont
avérés". La contradiction est alors totale, et
Dan Brown joue sur cela. Le livre, par son
sujet, se situe aux frontières de l'histoire officielle.
Ceux qui croient lire un roman sont étonnés de trouver
un roman historique, et ceux qui s'attendent à lire une
étude historique sont surpris de trouver tant
d'affirmations non prouvées. Le public, ne possédant
aucun repère, finit par croire au fil des pages tout ce
qui est dit. C'est ainsi que le roman, alors inoffensif
au premier abord, devient un ouvrage de référence pour
les crédules.
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La pyramide inversée
au Louvre
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C'est aussi par ce mécanisme
d'endoctrinement que Paris s'est vue envahie de
touristes étrangers voulant refaire le parcours du
héros, en passant par le Louvre, la Joconde, l'église Saint-Sulpice, pour se prosterner à la fin devant la Pyramide
inversée... Le public ne parvient plus à discerner ce
qui est scientifiquement reconnu et ce qui relève
d'hypothèses non démontrées ou erronées. |
Un business bien orchestré
Dan Brown, contrairement à
ce que prétendent certains critiques, n'est pas un
auteur léger, mais un homme d'affaire doué qui a su voir
en Rennes‑le‑Château une fabuleuse histoire à exploiter.
Son idée géniale a été tout simplement de publier un "best
of" de toutes les hypothèses, bonnes ou mauvaises,
drainées par Rennes‑le‑Château et de les mixer dans un
récit agréable à lire.
Voici donc une belle démonstration
des paradoxes de notre siècle. Alors que depuis de
nombreuses années, des ouvrages, des études
scientifiques, des rapports, des enquêtes, sont
réalisées par des chercheurs et des historiens obstinés
ne couvrant qu'un club réduit de passionnés, un
roman rempli d'erreurs aura suffit à répandre une "non
information" sur toute la planète... Et pourtant sa recette est simple,
classique, efficace et géniale :
Choisir une histoire puisée dans
notre subconscient collectif, tous pays confondus,
subversive de préférence
Mélanger les dates, les noms, les sites, et
conserver le meilleur, le plus sensationnel
Romancer l'histoire en y ajoutant tous les
ingrédients à succès: suspens, mystère,
intrigue, héros, méchants, crime, stress
Ajouter un soupçon de confusion par quelques
affirmations comme: "Ceci est un roman comportant
des faits avérés".
Enfin, le plus important. Ne pas fournir toute
les clés à la compréhension de l'histoire. Les
autres auteurs s'en chargeront...
Il faut avouer que l'affaire de
Rennes‑le‑Château et ses chroniqueurs ont offert à Dan
Brown un scénario en or.
Dans un sens on peut dire que
Dan Brown et son
éditeur ont découvert un trésor, pas celui de
Rennes‑le‑Château mais celui de l'affaire...
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Tentons une conclusion...
Il est clair que le DA VINCI CODE
participe à une désinformation mondiale et le risque est de
transformer notre passé en légendes. L'autre
conséquence néfaste est qu'il discrédite les années de
recherches des scientifiques et des archéologues qui ont
travaillés sur Rennes‑le‑Château et tous les dérivés.
N'oublions pas que c'est grâce à des historiens et des
chercheurs marginalisés pour leur travaux car non reconnus
de leur vivant, que l'histoire et la science avancent (notre
passé fourmille d'exemples: Jules Vernes,
Darwin, Albert Einstein,
Galilée,...).
Il est indispensable de respecter les recherches marginales
et il faut les protéger par la rigueur scientifiques. Ceci
nous préserve de la pensée unique et du conformisme si
rassurants. L'amalgame est maintenant réel, et les
historiens qui commençaient à s'intéresser à l'affaire vont
redoubler de prudence de peur d'être assimilés à des
disciples de
Dan Brown.
Enfin il est triste de voir que malgré
50 ans de recherches et de publications sur
Rennes‑Le‑Château, un roman inspiré de cette histoire aura
suffit a provoquer la polémique et le débat. La
médiatisation est ainsi faite, elle préfère le spectacle et
le sensationnel qui font vendre, plutôt que le discourt
scientifique et la vérité brutale.
Enfin, le reproche principal que je
ferais à Dan Brown, est qu'il a vulgariser cette histoire
sans citer sa source exacte, ce qui pour moi est un manque
d'honnêteté flagrant. Rennes‑Le‑Château est une affaire,
trop belle, trop sérieuse et trop subversive pour servir de
base à un roman policier. Mais il est vrai que nous avons
affaire à un auteur américain "Business d'abord !"
A tous ceux qui veulent passer un bon
moment et qui prendront le roman comme il est, sans
préjugés et sans polémiques, je leur dis:
A tous ceux qui ont un certain
respect de l'Histoire, des historiens, des archéologues, des
chercheurs et de tous les passionnés de Rennes‑le‑Château
qui ont travaillé parfois une vie entière à la
construction de nos racines et à la recherche de la vérité
historique, je dis:
Et souvenez vous que le véritable
héros n'est pas Jacques Saunière, le conservateur en chef du
musée du Louvre créé par Dan Brown, mais des hommes bien
réels qui se nomment
Bérenger Saunière,
curé de Rennes‑le‑Château,
Henri Boudet, curé de Rennes‑les‑Bains, et
beaucoup d'autres...
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La cène de Léonard de Vinci
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