Versailles et les Salles des Croisades - Rennes-le-Château Archive
Les salles des Croisades 6/8 Salle 5 ‑ La grande salle
Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret
Serait‑il
possible qu'un lieu hautement historique, situé dans le
plus célèbre château du monde, soit habituellement interdit au
public ?
Peut‑on imaginer un espace extraordinaire difficilement
accessible et qui concerne les pages les plus
passionnantes et les plus occultes de notre Histoire ? Plus incroyable
encore, serait‑il envisageable que ce lieu concerne
également l'énigme des deux Rennes ?
La réponse est oui, car ce lieu existe et sa réputation est
planétaire puisqu'il s'agit du Château deVersailles. Quant
à l'endroit précis, il concerne une salle ; en fait 5 salles offrant un
véritable trésor du passé. Mais il est inutile de se
précipiter dans le château musée, vous trouverez
certainement porte close...
Ces salles sont en effet protégées, réservées, plus exactement dérobées au
regard du public, et cela depuis plusieurs décennies...
Elles furent malgré tout ouvertes durant la dernière
exposition consacrée à Louis‑Philippe fin 2018.
Difficile en effet d'occulter ce joyau qui fut tant
choyé par le monarque...
Alors que le public découvre
certains pans occultes de notre Histoire suite au
désastre de ND de Paris, les Salles des
Croisades permettent de se replonger sur deux siècles
tourmentés. Huit croisades vont effet se succéder
entre 1096 et 1270 et marqueront l’Histoire de France et de l’Europe, des faits
d’armes particulièrement violents qui sont aussi le
symbole de l’intolérance religieuse et conquérante.
Elles participèrent néanmoins à stabiliser le royaume de
France en focalisant l’attention du peuple vers une
quête lointaine et spirituelle. Elles contribuèrent
aussi à développer les échanges entre l’Orient et
l’Occident, apportant richesse et progrès.
Quant à l'énigme de Rennes, il est maintenant sûr que
les Croisades sont un axe de recherche
majeur avec les Wisigoths et les
Celtes. L'épisode des Chevaliers autour
de Hugues de Payens entre 1102
et 1125 et surtout la chute de
Saint‑Jean‑d'Acre sont autant d'évènements
historiques qui trouvent parfaitement leur place dans la
grande fresque des deux Rennes...
Les Salles des Croisades
furent exceptionnellement ouvertes à l'occasion
de
l'exposition "Louis‑Philippe et Versailles"
qui s'est tenue au musée
entre le 6 octobre 2018 et le 3
février 2019
Le Château de Versailles
recèle un trésor historique méconnu : "Les Salles des Croisades"
La Salle n° 5 représente sans aucun doute la
pièce la plus
décorée et la plus impressionnante du fait de son volume
et du nombre
important
de tableaux et de boiseries luxueuses.
Les murs de séparation ont été remplacés
par des piliers couverts de blasons. La porte en cèdre et le mortier en
bronze placés au milieu de la pièce proviennent de
l'hôpital des Chevaliers de Saint‑Jean à Rhodes,
des
objets qui furent donnés en 1836 au roi Louis‑Philippe par
le sultan Mahmoud. Les armoiries des principaux croisés
depuis l'an 1096 jusqu'en 1557 décorent l'ensemble
des plafonds, les poutres, les frises murales et
les piliers.
C'est ainsi que l'on trouvera dans cette salle les armes de la maison
Hautpoul représentées
par
Pierre Raymond de Hautpoul et dont
la descendance s'implanta
à Rennes‑le‑Château. Les Hautpoul ont
donc bien une histoire templière si l'on se fit à la
présence des armoiries dans les Salles des Croisades.
On trouve aussi des personnages célèbres tels que le roi
Philippe Auguste, Richard Coeur de Lion, ou
Hugues de
Payens premier Grand‑Maître de l’Ordre du
Temple...
La Salle n° 5 ‑ Elle est sans aucun doute
la plus riche
et la plus remplie de symboles Templiers et Hospitaliers
Alors que le musée de Versailles
renferme des galeries de tableaux consacrés à
représenter les batailles, les sièges, les principaux
évènements de l'Histoire de France ; à reproduire les
portraits des princes, des grands officiers de la
couronne, des vaillants capitaines, des magistrats et
des prélats illustres, il était naturel d'accorder une
place toute particulière à la gloire dont se couvrirent les
Croisés. Un emplacement d'honneur aux guerres saintes
fut donc attribué à cette épopée qui eut une influence
importante dans le commerce, l'industrie,
les sciences et la civilisation, les épisodes les
plus chevaleresques et les plus dramatiques de
l'Histoire de France.
On divisa les écussons en deux séries. Ceux de la
première furent rangés comme à une place d'honneur ; sur
les piliers qui partagent la salle transversalement. On
les réserva pour les noms et les armes des princes
souverains ou des seigneurs les plus puissants et les
plus illustres. Cette série renferme 74 écussons appartenant à une cinquantaine de maisons, dont
quatre ou cinq seulement existent encore.
L'autre série placée sur les frises contient 242 écussons dont une cinquantaine portent le
nom et les armes de familles encore existantes.
Enfin des armoiries ont été peintes sur les boiseries du
plafond. Des écus sans inscription sont ceux des
principaux chefs des Croisades déjà représentés sur les
piliers et qui se trouvent répétés là sans
classification à titre de simple
décoration.
La grande salle des Croisades
Lorsque la galerie
fut ouverte au public, beaucoup de familles dont les
ancêtres avaient figuré dans les guerres saintes
s'empressèrent de faire valoir leurs droits à
l'admission de leur nom et de leurs armes. Une
découverte vint encore augmenter le nombre des demandes
puisque dans un cabinet de vieux titres on retrouva une
collection d'actes originaux relatifs aux Croisades. Ces
derniers purent confirmer de la manière la plus irrécusable la
présence des aïeux des vieilles maisons nobles sous
la bannière du Christ.
Ces actes étaient pour la plupart des emprunts
contractés par des seigneurs qui accompagnèrent les rois
Philippe‑Auguste et Richard Coeur‑de‑Lion en Palestine
en
l'an 1190 et qui, ruinés par la longueur du siège de
Saint‑Jean‑d'Acre, furent contraints d'emprunter de
l'argent aux marchands de Pise et de Gènes, soit pour
continuer la guerre, soit pour regagner l'Occident.
D'autres actes étaient datés du camp devant Damiette
et avaient été passés l'an 1218 dans des circonstances
analogues. D'autres enfin appartenaient à la première
croisade de Saint‑Louis, et avaient été passés soit à
Limisso,
soit en Égypte où les revers de la Massoure avaient
jeté les seigneurs croisés dans la détresse ou dans les
prisons.
Il est très souvent admis dans le conscient
collectif que les Français découvrirent les Templiers,
les Ordres chevaleresques, et leurs mystères
vers les années 1960. Pourtant, on est forcé de constater
qu'il s'agit d'une fausse idée. En réalité, cette partie
de l'Histoire de France qui fut mise en lumière au
milieu du 19e siècle, a été par la
suite occultée, oubliée, marginalisée, censurée, souvent
pour des raisons politiques, historiques, ou
religieuses. Le sujet devint absent jusqu'en
1960 où des pages de la chevalerie occidentale
seront relues, revisitées. Des recherches sont menées.
On vérifie à nouveau les actes, les dates, les noms, les
armoiries, les archives, les récits laissés par nos
ancêtres. La légende d'un trésor Templiers né peu à peu
avec sa myriade de mystères.
Paradoxalement, la fresque
des Croisades qui aurait dû révéler un pan de la vraie
nature de notre Histoire glisse dans le romantisme
chevaleresque et la caricature. On découvre "les
Chevaliers de la Table Ronde" à la
recherche du Graal. Les romanciers et les metteurs en
scène s'emparent du filon et l'on ne compte plus les
récits et les films autour des preux Chevaliers du
Christ. Les "Monty Python" dont une série
télévisée débute en 1969 et plus
récemment "Kaamelott" sont la démonstration que
le mythe est très populaire jusqu'à la dérision. Pourtant, ceci n'est qu'une
façade. Ce chapitre historique volumineux
cache un sujet complexe, douloureux, violent, occulte,
secret. Le sujet serait‑il aujourd'hui moins sensible ?
Moins réservé ? Il faut croire que non puisque les
salles des Croisades sont toujours
réservées à une élite...
La grande salle des Croisades ‑ Les armoiries
L'énumération ci‑dessous
liste les blasons et les noms des personnages affichés
dans la grande salle. Les listes sont ordonnées de façon
chronologique en précisant l'année de
participation aux Croisades (en rouge). Les noms sans blasons sont
séparés par un "/". Les personnages connus du grand
public ou cités dans l'affaire de Rennes sont en fond jaune.
1096
‑ Godefroy de Bouillon
roi de Jérusalem
Hugues de France, surnommé
le Grand,
comte de Vermandois
Eudes Ier
de Bourgogne
Robert II de Normandie
Raymond V de Toulouse
Raymond V de Saint‑Gilles,
comte de Toulouse, prit la croix au concile de Clermont
et partit à la tête de ses plus puissants vassaux.
Fidèle à la croix jusqu'au bout et renonçant au
gouvernement de ses riches cités de la langue d'oc, il
accomplit le vœu qu'il avait fait d'achever sa vie en
Palestine. Il mourut en 1105 dans un
château près de Tripoli alors qu'il l'assiégeait. Armes
de gueules, à la croix fléchée, vidée et pommetée d'or.
Baudouin Ier, roi de
Jérusalem
Baudouin Ier, roi de Jérusalem,
frère de Godefroy de Bouillon, l'avait
accompagné en Terre Sainte. Il se trouva aux sièges de
Nicée et de Tarse et se détacha de l'armée des croisés
pour aller conquérir la ville d'Edess en Mésopotamie.
Après la mort de Godefroy de Bouillon, il fut reconnu
roi de Jérusalem le 2 novembre 1100 et
mourut en 1118 après un règne glorieux
marqué par de nombreuses victoires et conquêtes
importantes sur les infidèles. Armes de Jérusalem
Robert II de Flandre
Tancrède de Hauteville (régent d'Antioche) /
Adhémar de Monteil /
Eustache III de Boulogne /
Drogon, seigneur de Nesle et de Falvy /
Garnier de Gray
frère Gérard,
recteur de l'hôpital de Saint‑Jean de Jérusalem
Alain IV de Bretagne, duc de Bretagne
Bohémond, premier prince d'Antioche
Étienne de Champagne, comte de Blois.
Renaud II de Bourgogne et
Étienne
Ier
de Bourgogne
Louis, fils de
Thierry Ier
de Montbéliard, comte de Bar
Baudouin de Boulogne, roi de Jérusalem
Baudouin II de Hainaut
Henri d'Eu,
5e
comte d'Eu et Lord d’Hastings
Étienne d'Aumale
Thomas de Coucy
Roger II de Foix
Gaston IV de Béarn
Hugues VI de Lusignan
Raymond
Ier
de Turenne
Raymond Pelet
Eustache d'Agrain, prince de Sidon et
de Césarée, vice‑roi et connétable du royaume de
Jérusalem
Baudouin de Rethel, dit du Bourg,
depuis roi de Jérusalem
Philippe d'Alençon, dit
le Grammairien,
comte d'Alençon
Geoffroy III de Preuilly, dit
Jourdain,
comte de Vendôme † 1102 prisonnier des Arabes
Rotrou III du Perche
Guillaume V d'Angoulême
Astanove VII de Fezensac
Raimbaud II d'Orange
Gilbert, dit Payen de Garlande
Amanieu II d'Albret / Ithier II de Tocy et de Puisaye /
Étienne et Pierre de Salviac de Viel‑Castel.
Raymond Bertrand de l'Isle‑Jourdain
Guillaume Ier
de Sabran
Héracle II de Polignac
Roger de Choiseul
Gérard II de Créquy
Gérard sire de Créquy se distingua à la première
Croisade en 1096 où il accompagna
Godefroy de
Bouillon. Baudouin de Créquy, seigneur de Bierbach,
autre branche de cette maison, mourut en
Palestine dans cette même croisade. Herman de Créquy,
son petit fils, fit le voyage d'outre‑mer en 1190 et
Henry de Créquy, son petit fils, accompagna Saint‑Louis
a Damiette où il mourut en 1248. La maison ducale de
Créquy, éteinte depuis près d'un demi‑siècle, avait pour
armes parlantes : d'or, au créquier de gueules.
Ils avaient pour devise « Nul ne s'y frotte ».
Il faut remarquer l'armoirie et l'emblème, un créquier en
forme de chandelier à 7 branches
rappelant évidemment la Ménorah.
Gaucher Ier
de Châtillon
Robert de Nevers.
Guilhem V de Montpellier.
Guillaume de Briqueville.
Foulques de Maillé. / Calo II de Caumont
/ Guillaume Ier, vicomte de Melun,
Comté de Melun. / Guy de Tbieru, comte de Chalons‑sur‑Saône
/
Host du Roure / Jean et Colard de Houdetot / Raimbaud Creton, seigneur d'Estourmel / Pons
et Bernard de Montlaur
/ Arnoul d'Ardres / Guillaume III, comte de Lyonnais et de Forez
/ Renaud de Pons / Hugues du Puy, seigneur de Pereins, d'Apifer et
de Rochefort / Gérard de Bournonville / Aimery IV de Rochechouart/ Adam de Béthune /
Guy III de Laval / Raoul d'Escorailles /
Girard Guinard,
comte de Roussillon / Gérard de Chérizy / Pierre
Ier
de Castillon / Guérin de Rochemore / Eléazar de
Montredon / Pierre et Pons de Chapteuil / Bernard de
Saint‑Valéry / Philippe de Montgommery / Robert de Vieux‑Pont
/
Hugues II de Campdavaine,
comte de Saint‑Pol /
Anselme de Ribaumont /
Gouffier de Lastours, dit le Grand, seigneur de Hautelbert
/ Manasses de Guines / Geoffroy II de Donzy / Guy de la Trémoille
/ Robert de Courcy / Renaud de Beauvais / Jean de Mathan
/ Guillaume Raymond / Guillaume de Pierre, seigneur de
Ganges / Clairambault de Vandeuil / Guillaume Carbonnel de Canisy
/ Raoul de Beaugency
Pierre Raymond de Hautpoul
La grande salle réserve une surprise : la présence d'un
écusson bien connu des passionnés de Rennes puisqu'il
s'agit de celui de la maison Hautpoul
(d'or, à deux fasces de gueules, accompagnées de six
coqs de sable, la patte droite levée, crêtés et barbés
de gueules). Parmi les seigneurs qui accompagnèrent en
1096 le comte de Toulouse à la Terre
sainte, Pierre Raymond de Hautpoul est un de ceux qui
acquirent le plus de gloire. Au siège d'Antioche le
comte de Toulouse lui fournit plus d'une occasion de se
distinguer en le mettant avec le vicomte de Castillon et
d'autres seigneurs illustres, à la tête de
l'avant‑garde. Il fut l'un des 60 chevaliers qui
défendirent un pont contre l'armée des Sarrazins. Autre
fait, il est mêlé à la découverte de la Sainte Lance à
Antioche. En
1098, il mourut de la peste qui ravagea
l'armée chrétienne maîtresse d'Antioche au mois de
juillet 1098 et fut enterré devant la
porte de l'église de Saint Pierre.
En 1422, Pierre‑Raymond d'Hautpoul se marie à
Blanche
de Marquefave qui descend de la grande famille des
de Voisins. Ceci permit d'apporter en dot à la famille
d'Hautpoul, la baronnie de Rennes‑le‑Château. C'est ainsi qu'à cette date,
la famille d'Hautpoul sera liée à la destinée du Haut‑Razès,
abandonnant leur manoir situé au sud de Mazamet. Le château
de Rennes commencé au XIIIe siècle
va alors rester dans la famille pendant plusieurs
siècles.
C'est ainsi qu'en 1732,
un descendant François d'Hautpoul épousa
Marie de Négri d'Ablès, la célèbre
marquise de Blanchefort.
Hugues de Saint‑Omer Hugues de Saint‑Omer,
nommé de Saint Aldemar par quelques traducteurs de
Guillaume de Tyr, fut un des seigneurs de France qui,
après la prise de Jérusalem, s'établirent en Terre
Sainte. Il eut en partage la seigneurie de Tibériade. Il
porta secours à Baudouin Ier, roi de Jérusalem, retiré à
Joppé après la bataille de Ramla en 1102.
Guillaume de Tyr raconte qu'il remporta en 1102
une victoire sur les Sarrazins bien supérieurs en
nombre. Ayant reçu quelques renforts, il les battit et
les mit en fuite, mais il reçut une blessure dont il
mourut. Armes d'azur à la fasce d'or.
Gérard Ier, comte de Roussillon Gérard Ier, comte de
Roussillon et successeur de Ghislebert. Il fut
un des seigneurs qui accompagnèrent en Terre Sainte
Raymond comte de Toulouse en
1096. Il se distingua au siège d'Antioche et
fut présent à la prise de Jérusalem. Guillaume de Tyr le
cite comme étant un des premiers dans la ville Sainte, à
la suite de Godefroy de Bouillon. Il
retourna dans le comté de Roussillon dès l'an 1100.
Son sceau reproduit dans l'Histoire du Languedoc par
D. Vaissète représente deux fermaux posés en pal.
Bertrand des Porcellets
Guillaume Ier
de Bures, seigneur de Tibériade.
Baudouin II de Gand,
seigneur d'Alost.
seigneur de Cardaillac
Géraud de Gourdon
1099
‑
Josselin de Courtenay
Claude de Montchenu / Jourdain IV, sire de Chabannais et de Confolent
/
Robert de Sourdeval / Philippe de Montbel / Foulcher d'Orléans
/ Gauthier de Breteuil / Drogon ou Dreux de Monchy / Gérard de Gournay
/ seigneur de Barasc.
1100 ‑ Guillaume IX de Guyenne,
duc et comte de Poitiers
Guillaume II de Nevers
Eudes Herpin, vicomte de Bourges.
Herbert II de Thouars
1101
‑ Bernard Aston, vicomte de Béziers / Baudouin de
Grandpré / Hugues, dit Bardoul II, seigneur de Broyes
1102 ‑
Guillaume VII d'Auvergne
baron de la Tour‑d'Auvergne / Jean de Murat / Arnaud
d'Apchon
1103
‑ Guillaume de Castelnau
1106
‑ Robert de Damas
1107
‑ Robert de Montfort‑sur‑Rille
1109 ‑ Raymond II, comte de Substantion et de Melgueil.
1111
‑ Pierre de Noailles
1112 ‑
Gérard de Briord
1119
‑
Raymond du Puy,
maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1120 ‑
Gauthier de Beyviers / Archéric de Corsant / Ulric de
Baugé, seigneur de Bresse / Pernold de Saint‑Sulpis
1128
Hugues de Payns, premier
Grand maître de l'Ordre du Temple
Hugues de Payens est le
premier Grand maître de l'Ordre du Temple. Il fonda avec
huit autres chevaliers une confrérie
militaire pour la défense des saints lieux et la
protection des pèlerins. Ils prirent le nom de
Templiers, du Temple de Salomon, près duquel ils
s'étaient établis. Hugues de Payens se
rendit à Rome avec Geoffrey de saint Ademar,
un de ses compagnons, pour demander au pape Honorius III
une règle et le titre d'Ordre religieux. Honorius en fit
un Ordre régulier, dont le concile de Troyes confirma
l'institution en 1128. Les armes du
Temple données à son fondateur étaient d'argent, à la
croix patée et alaisée de gueules.
1133 ‑ Humbert III de Salins,
dit le Renforcé, sire
Louis VII le Jeune
Conrad III de Hohenstaufen, empereur d'Allemagne
1146
‑
Henri Ier
de Champagne, comte de Champagne et de Brie
Archambaud VI de Bourbon
Thibaud de Montmorency
Guy II de Ponthieu
Renaud de Joigny / Sebran Chabot /
Rainaud V d'Aubusson
Guerric de Coligny
Guillaume VII d'Auvergne
Richard de Harcourt
Guillaume de Chaumont
Hugues II de Montmorin
Hugues Ier
de Vaudémont
Galéran IV de Meulan
Maurice de Montréal / Soffrey de Beaumont
Gilles le Brun de Trazegnies, dit Gillion, seigneur
de Trazegnies
Geoffroy Waglisp ou Gayclip, aïeul de
Bertrand Du Guesclin
Hugues V de Beaumont‑sur‑Vigenne
Ebles III de Ventadour
Ithier de Magnac
Manassès de Bulles
Hugues VII de Lusignan
Geoffroy de Rancon
Guy IV de Comborn, vicomte de Limoges.
Hugues Tyrel de Poix
Renaud de Tonnerre
1148
‑
Amédée III de Savoie, comte de Maurienne et de
Savoie.
1149 ‑ Bernard de Tramelay,
grand maître de l'Ordre du Temple
1177 ‑ Roger de Moulins,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1190 ‑
Philippe‑Auguste
Roi de France
Frédéric Barberousse, empereur d'Allemagne
Richard Cœur de Lion
roi d'Angleterre
Hugues III de Bourgogne
Henri Ier
de Brabant
Raoul Ier
de Clermont en Beauvaisis,
connétable de France
Albéric Clément, seigneur du Mez,
maréchal de France
Jacques d'Avesnes /
Dreux IV de Mello,
connétable de France
Étienne Ier
de Sancerre, comte de Sancerre
Raoul de Tilly
Guy IV de Senlis, seigneur de Chantilly
/ Adam III, seigneur de l'Isle / Raymond Aymery II, baron de Montesquiou
/ Clérembault, seigneur de Noyers / Jean Ier de Saint‑Simon / Guillaume de La Rochefoucault, vicomte de
Châtellerault / Laurent du Plessis / Florent de Hangest / Hugues, seigneur de Vergy
/ Dreux II, seigneur de Cressonsart /
André de Brienne, seigneur de Rameru / Aléaume de Fontaines
/ Osmond d'Estouteville / Mathieu III de Beaumont‑sur‑Oise.
Léon de Dienne
Juhel III de Mayenne / Hellin de Waurin
1191 ‑Henri de Walpot de Passenheim, premier
grand maître de l'Ordre Teutonique
Robert IV de Sablé, grand maître de
l'Ordre du Temple
Guy de Lusignan, roi de Chypre
1196 ‑
Marguerite de France
(1158‑1197), reine de Hongrie.
Enguerrand de Crèvecœur
1202 ‑ Pierre de Bermond, baron d'Anduze
1202 ‑ La république de Venise /
Geoffroi de Villehardouin /
Simon III de Montfort / Renaud de Montmirail / Richard de Montbéliard
/ Eustache de Saarbruck / Eudes et
Guillaume Ier de Champlitte / Eustache de Conflans / Guillaume d'Aunoy
/
Guigues III de Forez / Eudes, seigneur de Hain (ancien Vermandois)
/ Nicolas de Mailly / Baudouin d'Aubigny / Henri de Montreuil‑Bellay
/ Bernard III de Moreuil /
Othon de La Roche, sire de Ray / Anselme de Cayeux / Enguerrand de Fiennes
/ Eustache de Cantcleu / Robert Mauvoisin.
Gauthier, seigneur de Bousies
1207 ‑ Garin de
Montaigu,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1215 ‑ André II de
Hongrie
1217 ‑ Guillaume de Vismes
1218 ‑
Henri Ier,
comte de Rodez et de Carlat
Milon III de Bar‑sur‑Seine.
Grimaldus de Monaco / Savary Ier de Mauléon / Pierre
de Lyobard / Jean d'Arcis‑sur‑Aube
1221 ‑ Jean de
Brienne,
roi de Jérusalem, puis un
empereur latin de Constantinople
Pierre II de Courtenay, empereur latin
de Constantinople
1228 ‑
Frédéric II du Saint‑Empire, empereur d'Allemagne
1233 ‑
Hermann ou
Armand de Périgord,
Grand maître de l'Ordre du Temple
1248 ‑
Louis IX (Saint‑Louis)
roi de France
Robert Ier
d'Artois, frère de Louis IX
Alphonse de Poitiers
Charles de France, comte d'Anjou
Hugues IV, duc de Bourgogne.
Pierre de Courtenay
Foulques du Merle, ancien gouverneur de Robert d'Artois
frère du roi
Pierre de Dreux, dit Mauclerc, duc de Bretagne
Jean de Joinville
Archambaud IX de Dampierre, sire de Bourbon
Humbert de Beaujeu, seigneur de Montpensier,
connétable de France
Aymery VI de Montfort‑l'Amaury,
connétable de France
Hugues XI, dit le Brun, sire de Lezignem, comte
de la Marche
Henri Clément,
maréchal de France /
Guillaume de Beaumont‑au‑Maine,
maréchal de France / Mathieu, seigneur de Roye / Pierre Freslon
/ Gilles de Rieux / Boson de Talleyrand, seigneur de Grignols
/ Gaston de Gontaut‑Biron / Roland de Cosse / Henri de Boufflers
/ Jean Ier
d'Aumont / Geoffroy V de Châteaubriant /
Olivier de Termes / Gauthier, vicomte de Meaux /
Arnaud de Villeneuve /
Hélie de Bourdeilles / Jean de Beaufort en Artois / Guérin de Chàteauneuf de Randon, seigneur
d'Apchier / Gaubert d'Aspremont / Philippe II, seigneur de Nanteuil, du Plaissier,
de Pomponne et de Lévignem / Geoffroy de Sargines / Hugues de Trichâtel, seigneur d'Escouflans
/ Josseran de Brandon / Roger de Brosse, seigneur de Boussac
/
Thibaut VI, comte de Champagne, roi de Navarre / Pierre de Villebon, grand chambellan de France
/
Gautier IV de Brienne, comte de Jaffa / Hugues Bonafos de Teyssieu
/
Jacques de Saulx / Henri le Roucy, seigneur de Thosny et du Bois.
1270 ‑ Philippe III le Hardi
roi de France
Jean Tristan de Nevers
Pierre d'Alençon
Guy III de Lévis
maréchal de Mirepoix
Astorg d'Aurillac, baron d'Aurillac et vicomte de
Conros / Anselme de Torote, seigneur d'Offemont /
Guillaume III de Melun /
Raoul II Sores, sire d'Estrées,
maréchal de France /
Thibaut de Marly, seigneur de Mondreville /
Lancelot de Saint‑Maard,
maréchal de France /
Guillaume V du Bec Crespin,
maréchal de France /
Héric de Beaujeu,
maréchal de France / Renaud de Pressigny,
maréchal de France / Florent de Varennes, amiral de France
Mathieu III de Montmorency
Guy VIII de Laval
Guy de Blois‑Châtillon, comte de Blois
Jean de Rochefort /
Prigent VII de Coëtivy
Bernard II de La Tour‑d'Auvergne /
Jean Ier
de Grailly / Philippe d'Auxy / Bernard de Pardaillan /
Jean de Sully / Guy de Tournebu / Aubert et Baudouin de Longueval
/ Raoul et Gauthier de Jupilles / Macé de Lyons.
1288 ‑Jean III de Saint‑Mauris‑en‑Montagnee
/ Guillaume de Montjoyee
1298 ‑ Jacques de Molay,
dernier
grand maître de l'Ordre du Temple.
1310 ‑
Foulques de Villaret, grand maître de l'Ordre de
Saint‑Jean de Jérusalem
1319 ‑
Hélion de Villeneuve,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1346 ‑
Dieudonné de Gozon,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1365 ‑
Raymond Bérenger,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1396 ‑
Jean Ier
de Bourgogne (Jean‑sans‑Peur), comte de Nevers, depuis
duc de Bourgogne
Jean de Vienne, amiral de France
Jean II Le Meingre, dit Boucicault, maréchal de France
1397 ‑
Philibert de Naillac,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1437 ‑
Jean de Lastic,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1476 ‑ Pierre d'Aubusson,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1503
‑
Emery d'Amboise,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem.
1514
‑
Fabrizio del Carretto,
grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1521
‑
Philippe de Villiers de L'Isle‑Adam, grand maître de
l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1557
‑
Jean de Valette, Grand maître de l'Ordre de
Saint‑Jean de Jérusalem
La grande salle n°5 entièrement
recouverte de boiseries, d'armoiries et de peintures
Au centre, une statue en albâtre
et plâtre... Celle de Philippe de
Villiers de L'Îsle‑Adam (1464‑1534) 42ème
Grand‑Maître de l'Ordre de Saint‑Jean
de Jérusalem,
devenu l'Ordre de
Malte par Saint‑Evre
Élu
Grand‑Maître en 1521, il fut obligé de rendre l'île de
Rhodes au sultan Soliman en 1522 et se retira dans
l'île de Candie. Il transporta en 1530 le siège de
l'Ordre dans l'île de Malte qu'il obtint de
Charles‑Quint, et y mourut le 22 août 1534 à
70 ans. Le priant
d'albâtre placé autrefois dans l'église
Sainte‑Marie du
Temple à Paris, fut recueilli à la Révolution
française par Alexandre Lenoir dans le musée des
Monuments français. Entièrement restaurée, la statue
trône
aujourd'hui au centre de la grande salle des Croisades,
dos à la porte de Rhodes. Le piédestal viendra compléter
l'oeuvre en 1843.
Le priant de
Philippe de Villiers
de L'Isle‑Adam
en 1521 (artiste inconnu)
Le piédestal a été réalisé par
Jean‑Baptiste Plantar et orné
des armes du Grand‑Maître
de l'Ordre de
Malte
Philippe de Villiers de L'Isle‑Adam en 1521 42ème
Grand‑Maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
On rapporta même dans cette salle les portes de l'hôpital des Chevaliers
de Saint Jean de Jérusalem depuis l'ile de Rhodes.
Elles
furent données au roi Louis Philippe par le sultan
Mahmud II en 1835 lors du séjour
du prince de Joinville sur l'île de Rhodes, possession
ottomane depuis le XVIe siècle.
Au sommet de chaque battant, un ange ailé tient un
blason où les armes de l’Ordre sont écartelées avec
celles du Grand‑Maître du moment, Aimery d’Amboise
(1503‑1512)
La porte de Rhodes
Parvenues à Versailles dans
un très mauvais état, elles furent restaurées par
Jean‑Baptiste Plantar entre novembre 1837
et février 1838. Les portes sont sculptées sur bois de cèdre
et permettent d'apprécier les motifs extrêmement
travaillés, une démonstration du savoir faire des
compagnons artisans de l'époque et des restaurateurs.
Détails sculptés de la porte
de Rhodes
La grande salle des Croisades et ses tableaux
Pierre l'Ermite en 1115 par Joseph Léon de Lestang‑Parade 1838
Pierre
l’Ermite (1053‑1115), Pierre L’Hermite,
Pierre d’Amiens ou Pierre d'Achères, est un
religieux français du
XIe siècle
qui prêcha la croisade après l’appel d’Urbain II au
concile de Clermont et qui prit ensuite la tête d’une
des principales croisades populaires de 1096.
Il échappa au massacre des croisés de Civitot, rejoignit
la croisade des barons, la suivit jusqu’à Jérusalem,
et disparut au moment de la prise de la ville. Né d'une famille noble du diocèse d'Amiens, il fit le
pèlerinage de Jérusalem, et à son retour entraîna
l'Europe à la délivrance de la Terre Sainte. Après la
prise de Jérusalem, il se retira à Huy aux environs de
Liège, et y fonda le monastère de Neumoutiers où il
mourut le 7 juillet 1115. Le
détail du
visage montre la grande qualité artistique de l'oeuvre
picturale.
Adhémar de Monteil
évêque du Puy par Merry‑Joseph Blondel
Il commande avec Raymond, comte de Toulouse, les
Croisés du midi de la France. Son titre de légat
apostolique en fit en quelque sorte le chef spirituel de
la croisade. Il meurt à Antioche en 1098.
Il est
représenté en pied, tenant sa crosse de la main droite
et une épée de la main gauche, une représentation peu
banale. En fait, le tableau met en relief le
pouvoir à la fois religieux et militaire de
l'Ordre des Croisés.
Clerc d'origine noble, évêque du Puy (1087), pèlerin de Terre
sainte, Adhémar de Monteil joua un rôle
essentiel dans la préparation de la première
croisade grâce à la connaissance qu'il avait de
la situation en Orient. Le pape Urbain II le
nomma légat et lui confia la direction de
l'entreprise, lui adjoignant comme chef
militaire le comte de Toulouse,
Raymond de Saint‑Gilles, que
d'autres initiatives, comme celles de Bohémond
ou de Godefroy de Bouillon, privèrent rapidement
de sa prééminence.
Le légat demeura donc la seule autorité incontestée de la
croisade : habile diplomate, Adhémar en profita
pour assurer la difficile cohésion des barons.
Il mourut lors d'une épidémie, pendant le siège
d'Antioche.
Adhémar de Monteil annonce
la nomination de Raymond IV de Saint‑Gilles, comme chef
militaire de l'armée provençale de la Première Croisade
en 1095 par Labouchère Pierre‑Antoine (1807‑1873)
Adhémar de Monteil, évêque
du Puy et légat du pape Urbain II, annonce la nomination
de Raymond IV de Saint‑Gilles, comte de Toulouse, comme
chef militaire de l'armée provençale de la Première
Croisade en novembre 1095.
Godefroy de Bouillon, roi de Jérusalem par Émile Signol
Après avoir servi en
Allemagne et en Italie dans les armées de l'empereur
Henri IV, Godefroy de Bouillon, duc de
la basse Lorraine, est un des chefs de la croisade contre les
Infidèles, résolue en 1095 dans le concile de Clermont
en Auvergne sous le pape Urbain II. Élu roi de
Jérusalem quelques jours après la prise de la ville,
le 25 juillet 1099, il refuse le titre
de roi pour celui, plus humble, d'avoué du
Saint‑Sépulcre. Il y meurt à l'âge de 40 ans,
le 18 juillet 1100. Il est représenté à cheval, montrant
aux Croisés la ville de Jérusalem.
À noter que Godefroy de Bouillon
est également représenté victorieux dans un tableau très
étrange suspendu dans
l'église Saint‑Roch à Paris, cette même église où se
trouve une représentation réaliste de l'Arche d'Alliance.On y voit Godefroy de Bouillon s'emparant de Jérusalem et un ange lui proposant la couronne de la ville devenue chrétienne. Godefroy
de Bouillon la refuse, mais un détail surprend. Alors qu'il se refuse à devenir roi dans la ville du Christ, il est représenté
dans un costume mérovingien avec la
couronne christique sur la tête. Et pour surenchérir le message, son visage se rapproche de celui de Jésus. En réalité ce symbole nous
amène à une autre affaire, celle de l'ascendance de Godefroy de Bouillon, de sa supposée relation avec
la
lignée mérovingienne, et surtout de sa supposée
appartenance à une certaine lignée christique...
Baudouin Ier, roi de Jérusalem
en 1100 par Merry‑Joseph Blondel
Frère de Godefroy de Bouillon, il l'accompagna en
Terre Sainte, se trouva aux sièges de Nicée et de Tarse,
et s'empara de la ville d'Edesse dont il fut reconnu
comte. Après la mort de son frère, il fut élu roi de
Jérusalem en 1100 et prit aux musulmans Ptolémaïs, Beryte
et Sidon. Il mourut en 1118 à Laris en traversant le
désert.
Tancrède, prince de Tibériade
en 1100 par Merry‑Joseph Blondel 1840
Tancrède de Hauteville
naquit vers 1072 ou 1075
et mourut à Antioche le 12 décembre 1112.
Tancrède est un chevalier normand d'Italie méridionale,
membre de la maison de Hauteville, qui participa à la
première croisade avant de devenir prince de Galilée et
régent de la principauté d'Antioche. Tancrède accompagna en Terre Sainte son cousin
Bohémond, et se
trouva aux sièges de Tarse, d'Antioche et de Jérusalem.
Godefroy de Bouillon lui donna en 1100
la principauté de Tibériade. Les
exploits presque fabuleux de Tancrède sont célébrés dans
un poème de son écuyer Raoul de Caen qui a pour titre Gestes de Tancrède.
Ses exploits héroïques sont également chantés par
Le Tasse dans La
Jérusalem délivrée.
Hugues de France, comte de Vermandois par Henri de Caisne
Il est fils de Henri
Ier, roi de France, et se croise en
1095. Ses exploits au siège de Nicée en
1097, et à
celui d'Antioche en 1098 lui méritent le surnom de
Grand. Il se croise de nouveau en 1101, se signale à la
bataille d'Héraclée, et meurt le 18 octobre 1101, à
Tarse en Cilicie, des suites de ses blessures.
Robert III, surnommé Courteheuse, Duc de Normandie par Henri de Caisne vers 1843
Duc de Normandie en
1087 à la mort de son père
Guillaume‑ le‑Conquérant, il est un des premiers princes
français qui prirent la croix et se signala dans tous
les combats de la première croisade. Il revint en
1111
prendre possession de son duché et entreprit de s'emparer
du royaume d'Angleterre occupé par son frère Henri Ier.
Il mourut prisonnier dans le
château de Cardiff le 10 février 1134, après
28 ans de captivité.
Robert II, dit le lérosolymitain, comte de Flandre par Henri de Caisne vers 1843
Il succéda à son père en
1093 et prit part à la première
croisade en 1095, ce qui lui fit donner le surnom de
lérosolymitain. Il refusa la couronne de Jérusalem. De
retour dans ses états en 1100, il
participa en 1107 dans
la ville de Douai à un siège contre l'empereur Henri V,
s'allia en 1111 avec Louis‑le‑Gros contre Henri Ier,
roi d'Angleterre, et l'aida à battre les Anglais devant
Gisors. Ils firent ensemble le siège de Meaux lorsque le
pont sur lequel Robert II combattait se rompit ; il tomba dans
la Marne et y périt le 4 décembre 1111.
Prédication de la première Croisade à Clermont
en
Auvergne,
en novembre 1095
Ce tableau sera remplacé provisoirement par une
tapisserie des Gobelins, représentant la bataille de
Toloza entre les Espagnols et les Maures en 1212,
exécutée d'après un tableau de M.
Horace Vernet, exposé au Salon de 1817.
La bataille de Toloza entre
les Espagnols et les Maures en 1212 par Horace Vernet, exposé au
Salon de 1817
Ému par le
récit des vexations subies par les pèlerins en Orient en
1095,
le pape Urbain II
prend l'initiative de la première croisade
et pour la prêcher, convoque un concile à Clermont en
Auvergne. Là, devant une immense assemblée d'évêques, le
pape appelle à la croisade. Des milliers de chevaliers
font aussitôt serment de partir pour la Palestine.
Des prédicateurs ambulants propagent l'appel du pape
parmi la population. En France, le plus célèbre de ces
prédicateurs est un moine picard appelé Pierre l'Ermite.
Tancrède, prince de
Tibériade, prend
possession
de Bethléem le 6 juin 1099 par Pierre Henri Révoil en 1839 Commandé par Louis‑Philippe pour 2400 francs
Les Croisés étant entrés dans la petite ville d'Emmaus,
Godefroy de Bouillon envoie
Tancrède, prince de Tibériade, à la tête de
100 cavaliers pour prendre possession de Bethléem. La
bannière de la Croix flotte bientôt dans ces murs où
était né le Sauveur.
Tancrède, prince de Tibériade
au mont des Oliviers
en
1099 par Emile
Signol
Tancrède de
Hauteville combattant sur le mont des Oliviers...
Arrivée des
Croisés devant Jérusalem en 1099 par Émile Signol (1880)
Procession des Croisés autour de Jérusalem
le 14
juillet 1099 par Jean‑Victor Schnetz et exposé au
salon de 1841
La veille de la prise de Jérusalem, les Croisés font une
procession autour de la ville. Pierre l'Ermite, évoquant
devant eux le souvenir de chacun des saints lieux que
foulent leurs pas, enflamme leur foi et leur
enthousiasme, et l'assaut a lieu le lendemain.
Godefroy de Bouillon
et les premières assises
du royaume de Jérusalem
en janvier 1100 par Jollivet
Pierre‑Jules (1794‑1871) créé en 1839
Au commencement de l'année 1100,
Godefroy de Bouillon
convoque à Jérusalem les assises générales du royaume.
Baudouin, conquérant d'Edesse, Bohémond, prince
d'Antioche, Raymond de Saint‑Gilles, seigneur de
Laodicée, les seigneurs de Jaffa, de Ramla, de
Tibériade, et tous les autres grands feudataires se
rendent à cette assemblée d'où sort un des monuments les
plus complets de la législation féodale.
Raymond Dupuy, premier Grand‑Maître en 1121
de l'Ordre
de Saint‑Jean‑de‑Jérusalem par
Alexandre Laemlein 1842
Raymond Dupuy remplaça Gérard dans la préfecture de
l'hôpital en l'an 1121. Il fit de nouvelles institutions
pour perfectionner la règle que Gérard avait établie ;
elles furent confirmées en 1123 par le pape Calixte II, et
en 1130 par Innocent II. Raymond Dupuy suivit Baudouin II
dans ses guerres contre les infidèles... « et depuis ce
temps, dit Moréri, il n'y eut aucune expédition ni aucun
combat où les chevaliers de cet Ordre ne se
trouvassent ». Il mourut vers 1160.
Institution de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
le 15 février 1113 par Henri Decaisne 1841
Vers le milieu du XIe siècle,
quelques pèlerins s'associèrent pour fonder
l'hôpital de Saint‑Jean et y donner en commun leurs
soins aux pauvres et aux malades. Gérard Le Pieux, de la petite
île de Martigues en Provence, est sous le titre
modeste de maître de l'Hôpital, le premier chef de cette
association. Plus tard, après la conquête de Jérusalem,
Raymond Du Puy, gentilhomme dauphinois qui succéda à
Gérard, conçut la pensée de rendre aux hospitaliers les
armes que la plupart quittèrent pour se vouer à leur
mission de charité. Le chapitre de l'Ordre ayant été
convoqué dans l'église Saint Jean, Raymond Du Puy fit
part à ses frères de sa généreuse proposition. Les
hospitaliers reprirent avec un pieux enthousiasme leurs
épées qu'ils s'engagent à ne tirer que contre les
ennemis de la foi. C'est ainsi que, dans ces premiers
jours de l'Ordre de Saint‑Jean, on vit les mêmes
hommes, fidèles à leur double mission, tour à tour
veiller au lit des malades et monter à cheval pour
combattre les Infidèles.
Le tableau représente
l'institution officielle de l'Ordre des Chevaliers
Hospitaliers de Saint‑Jean de Jérusalem dans l'église de
l'hôpital Saint‑Jean le 15 février 1113.
Baudoin Ier,
roi de Jérusalem, donne l'investiture à Gérard Le Pieux,
premier Grand maître.
Prise de Tyr en 1124 Par Alexandre‑François Caminade
L'arrivée d'une flotte vénitienne sur les côtes de Syrie
fournit aux Croisés l'occasion et les moyens d'attaquer
l'ancienne ville de Tyr. Ni l'approche d'une armée
ennemie qui vient de Damas au secours de la ville, ni
la marche des Égyptiens sur Jérusalem ne peuvent
arracher aux chrétiens leur proie : la bannière du roi
de Jérusalem alors prisonnier des Infidèles flotte
avec le lion de Saint‑Marc sur les murs de Tyr. Le comte
de Tripoli, accompagné du doge de Venise et du
patriarche de Jérusalem, reçoit les clés de la ville.
Hugues de Payens, premier
Grand‑maître
de l’Ordre du
Temple en 1136 Par Henri Lehmann 1841
Hugues II de Payns est un chevalier champenois,
fondateur et premier Grand maître de l'Ordre du Temple.
Il naquit en 1070 et mourut en Orient
en 1136.
Lors de la croisade prêchée par le pape Urbain II
en 1095, Hugues de Payns organise en
1119 la milice des Pauvres Chevaliers
du Christ au service des chanoines du Saint‑Sépulcre à
Jérusalem. Cette confrérie sera fondée avec huit autres chevaliers
et aura pour objectif officiel la défense de la
Terre‑Sainte, prenant son nom du Temple de Salomon. En
1129, cette milice se transformera en
ordre monastique et militaire et deviendra l'Ordre
du Temple.
Quelques chevaliers
près du Temple...
En
1099 au
lendemain de la prise de Jérusalem, lors de la première
croisade,
Godefroy de Bouillon est « avoué du Saint Sépulcre »
et ne dispose que de 300 chevaliers et 2000 soldats pour
préserver la sécurité des territoires troublés et
instables aux abords du Sinaï, de la Méditerranée et du
Jourdain. Le brigandage prend pour cible les pèlerins.
Or, fait étrange, en
1104 deux chevaliers, Hugues
de Payns et
Hugues de Champagne, effectuèrent un pèlerinage en
Terre Sainte puis repartirenttrois ans plus tard
sans aucune explication. Puis, en
1114, neuf
chevaliers présentent leur intention à Beaudoin Ier, roi
de Jérusalem et frère ainé de Godefroy de Bouillon. Leur
souhait est de protéger les pèlerins engagés sur la
route du Saint‑Sépulcre.
En
1116, soit
deux ans plus tard, le comte
Hugues Ier de
Champagne retourne sur ses terres et rejoint l’Ordre
du Temple en 1125. Or, ce retour coïncide avec la création de l’abbaye de
Clairvaux, celle où un moine célèbre, Bernard de
Clairvaux, devint abbé. Mieux, elle est construite sur
une terre donnée par le comte de Champagne au moine. Il
faut croire que tout est orchestré, préparé et planifié.
Que firent les autres chevaliers restés sur place à
Jérusalem durant plusieurs années ? Se préparaient‑ils à
guerroyer pour sécuriser les chemins ? Aucun fait
d’armes ne le rapporte. Car un autre constat va
déclencher le mythe : leur campement en accord avec
Beaudoin Ier est situé sur l’emplacement exact du
Temple de Salomon,
un lieu historique et symbolique de premier plan qui
leur donna le nom de Templiers.
Des recherches
archéologiques permettront d’ailleurs de retrouver des
outils et des vaisselles abandonnés par les Croisés dans
les galeries souterraines creusées sous le Temple. Il
est admis aujourd’hui que certainement d’autres
chevaliers participèrent à l’expédition, mais neuf
furent particulièrement impliqués dans la mystérieuse
mission et leur nom revient fréquemment dans les
récits : Hugues
de Payns, Hugues Ier de Champagne (1102‑1125), Godefroy
de Saint‑Omer,
Archambaud de
Saint‑Amand,
Payen de Montdidier,
André Montbard,
Geoffroy Bissol, Gondemar
et Roral.
Baudouin II cédant une partie
de son palais de Jérusalem à Hugues de Payns et Geoffroy
de Saint‑Omer
En janvier
1120, Baudouin II convoque le concile
de Naplouse. Sous l'impulsion d'Hugues de Payns et de
Godefroy de Saint‑Omer, la milice des Pauvres Chevaliers
du Christ et du Temple de Salomon est créée. Elle a pour
mission de sécuriser le voyage des pèlerins affluant
d'Occident depuis la reconquête de Jérusalem et de
défendre les États latins d'Orient. La milice s'installe
sur le Mont du Temple, dans une aile du palais de
Baudouin, l'ancienne Mosquée al‑Aqsa, construite sur les
ruines d'un ancien temple, dans lesquelles les Croisés
pensent avoir retrouvé les ruines du Temple de Salomon.
Les membres de la milice deviennent peu à peu les
Chevaliers du Temple dit les Templiers.
Institution de l'Ordre du Temple en 1128 Par François Marius Granet en 1840
Au même moment où l'Ordre des Hospitaliers commence sa
glorieuse mission, 9 chevaliers français fondent une
autre confrérie militaire consacrée à la défense des
saints lieux et à la protection des pèlerins qui
venaient les visiter. Établis près du Temple de Salomon
ils en tirent leur nom de Templiers.
Hugues de Payns et Geoffroy de Saint‑Aldemar se
rendirent à Rome et demandèrent au pape Honorius III une
règle et le titre d'Ordre religieux. La règle leur fut
donnée par saint Bernard, et le concile de Troyes en
1128 autorisa l'institution de l'Ordre des pauvres
soldats du Temple de Salomon.
Le pape
Eugène III reçoit les ambassadeurs
du roi de
Jérusalem en 1145 Par Hortense Haudebourt‑Lescot en 1840
Après la prise d'Edesse par le sultan Zenghi, en 1144,
Baudouin III, roi de Jérusalem, envoie au pape une
ambassade que conduit l'évêque de Cabale. Eugène III la
reçoit à Viterbe et appelle aussitôt les princes
d'Occident à une nouvelle croisade.
Louis VII le Jeune,
Roi
de France, en 1147 Par
Émile Signol(1804‑1892)
Le tableau
a été commandé pour
1500 francs le 11 novembre 1840
Louis VII, le jeune, roi de France en 1137
(1120‑1180), est représenté en croisé en 1147.
Le roi est ici en pied tenant son sceptre de la main
droite et l'oriflamme de la main gauche.
Henri 1er,
dit le Libéral
Comte palatin de Champagne et de Brie en
1147 par Henri Decaisne (1799‑1852) en 1844
N'étant que comte de Meaux, il accompagna en 1147 le
roi Louis VII à la croisade et y demeura jusqu'après le
siège de Damas en 1148. Il revint alors en Europe et
à la mort de son père Thibaud IV en 1152, lui succéda
au comté de Champagne. En 1178, Henri se croisa de
nouveau et mourut à Troyes le 17 mars 1181, sept jours
après son retour de la Terre Sainte.
Saint Benoit de Nursie (Saint Bernard)
premier abbé de Clairvaux
en 1143 Par Léon de Lestang‑Parade
(1810‑1887) en 1841 d'après Turchi Alessandro (1578‑1649)
Saint Benoit de Nursie, anciennement identifié comme
Saint Bernard, premier abbé de Clairvaux
vers 1090‑1153. Il entra en 1113 à l'âge de
23 ans à l'abbaye
de Citeaux qui avait été fondée dans l'année 1098.
Ordonné abbé en 1115, il est le premier abbé de
Clairvaux ; défenseur de l'église. Il combattit les
novateurs, fit condamner en 1140 au concile de Sens,
le schisme d'Abeilard, et se déclara contre le moine
Raoul qui demandait le massacre des Juifs. Saint Bernard
prêcha en 1143 la deuxième croisade en France et en
Allemagne. Il mourut à l'abbaye de Clairvaux, le 20 août
1153.
Prise de Lisbonne le 25 octobre 1147 Par Auguste‑François Desmoulins 1840
Au commencement du mois de juin 1147, les Croisés
entrent dans le Tage, et vont secourir Alphonse, roi de
Portugal, fils de Henri de Bourgogne, qui assiège alors
Lisbonne. Les musulmans résistent plus de quatre mois,
et ce n’est que le 25 octobre qu'Alphonse vainqueur
entre dans sa nouvelle capitale.
Louis VII de France le Jeune force le passage
du Méandre
en 1148 Par Tony Johannot en 1842
L'armée française traverse l'Asie Mineure pour se
diriger sur la Syrie, lorsqu'elle rencontra les Turcs
sur les bords du Méandre.
Louis VII le Jeune protégea alors le passage de son armée
en se lançant à toute bride contre ceux des Turcs qui
assaillaient les siens par‑derrière ; il les poursuivit
jusque dans les montagnes, et selon l'expression d'Odon
de Deuil, les deux rives du fleuve furent semées de
cadavres ennemis.
Louis VII le Jeune dans les défilés de Laodicée
en
Syrie en 1148 Par Antoine Félix Boisselier en 1840
En sortant de Laodicée, les Français se sont engagés
imprudemment dans un défilé où les Turcs surprennent
leur armée, et du haut des montagnes l'écrasent malgré
une longue et héroïque résistance. Dans cette mêlée, le
roi perd son escorte et est poursuivi par un grand
nombre d'ennemis qui se jettent après lui pour s'emparer
de sa personne, tandis que d'autres, plus éloignés, lui
tirent des flèches. Mais, monté sur un rocher et adossé
à un arbre, sa cuirasse le préserve de l'atteinte des
flèches, et avec son glaive tout sanglant il fit
tomber, dit Odon de Deuil, les mains et les têtes de
beaucoup d'ennemis. Enfin ceux‑ci, qui ne le
connaissaient pas, voyant qu'il serait difficile de le
saisir, et craignant qu'il ne survînt d'autres
combattants, renoncèrent à l'attaquer et s'éloignèrent.
Assemblée des Croisés à Ptolémaïs
(Saint‑Jean‑d'Acre) en 1148 Par Charles Alexandre Debacq en 1839
Une grande assemblée ayant été convoquée à Ptolémaïs
pour y décider les moyens de raffermir le trône de
Jérusalem, l’empereur Conrad,
Louis VII le Jeune, roi de France, le jeune roi de
Jérusalem, Baudouin III, s'y rendent accompagnés de
leurs barons et de leurs chevaliers. Les chefs du clergé
y siègent avec toutes les pompes de l'église, et la
reine Mélisende, avec la marquise d'Autriche, viennent
assister aux délibérations. On y résout le siège de
Damas.
Prise d'Ascalon en 1152 par Sébastien‑Melchior Cornu en 1841 Commandé pour 1500 francs le 6 juillet 1838
Baudouin III ayant résolu de s'emparer d'Ascalon,
tous les barons du royaume de Jérusalem accoururent sous
sa bannière, le patriarche à leur tête, avec la vraie
croix de Jésus‑Christ. Le siège dura plus de deux mois.
Les machines de guerre des Croisés furent un jour
livrées aux flammes par les musulmans ; mais le vent du
désert poussa l'incendie contre ceux qui l'avaient
allumé. Cette circonstance détermina la reddition de la
ville, et Baudouin vit arriver dans sa tente des
messagers qui demandaient en suppliant à capituler. Peu
d'heures après, on vit l'étendard de la croix flotter
sur les tours d'Ascalon.
Bataille de Buthaha en
1159 par
Eloi Firmin Féron 1841
Le sultan de Damas ayant franchi le Liban
pour descendre en Palestine, Baudouin le bat dans une
sanglante bataille à Putaha, entre le Jourdain et le lac
de Sonnaserh. Plus de 6000 Infidèles demeurent sur
la place, sans compter les blessés et les prisonniers.
Marguerite de France mène les Hongrois
à la
croisade en 1196 par Édouard Henri Théophile Pingret
Marguerite de
France, sœur de Philippe‑Auguste, et reine de Hongrie,
conduit elle‑même ses peuples à la Croisade. Après la mort du roi Bêla, son époux,
la princesse fit le
serment de ne vivre que pour Jésus‑Christ, et de finir
ses jours dans la Terre‑Sainte.
Prise de Constantinople le 12 avril 1204 par
Eugène Delacroix en 1852
Baudouin, comte de Flandre, commande les Français qui
avaient donné l'assaut du côté de la terre, et le vieux
doge Dandolo, à la tête des Vénitiens et sur ses
vaisseaux, avait attaqué le port. Les principaux chefs
parcourent les divers quartiers de la ville, et les
familles éplorées viennent sur leur passage invoquer
leur clémence.
Baudoin 1er, empereur de Constantinople
Baudouin Ier,
premier empereur latin de Constantinople, né à
Valenciennes en
1171, était d'abord comte de Hainaut et de
Flandre sous le nom de Baudouin IX et se croisa en
1200. Le comte entend alors prédication
à la croisade d’Erluin et de Pierre de Roussy, envoyés
en Flandre par le pape. Baudouin IX et son épouse Marie
de Champagne prennent alors solennellement la Croix le
en l’église St‑Donat de Bruges,
suivis par une foule de chevaliers flamands. Baudouin
prend, avec Thibaud de Champagne, Louis de Blois et
Hugues IV de Campdavaine la tête de l’expédition. Avant
le départ, il confie à son frère Philippe, comte de
Namur, la régence de Flandre.
Il établit sur le trône de
Constantinople Alexis IV, fils
d'Isaac‑l'Ange ; ces deux princes étant morts, il se fit
proclamer lui‑même empereur en 1204. Il indisposa les
Grecs par ses mépris ; les mécontents appelèrent à leur
secours Joannice, roi des Bulgares, qui vint l'attaquer
pendant qu'il assiégeait Andrinople.
Le 15 avril 1205, les Francs sont
battus devant Andrinople, le comte de Blois est tué, et
Baudouin est fait prisonnier selon Geoffroi de
Villehardouin.
Mais si l’on en croit un autre chroniqueur, Nicétas Khoniatès,
Baudouin aurait été détenu à Tarnovo en Bulgarie, puis
aurait été abandonné dans une vallée pieds et mains
coupées, et serait mort après une agonie de trois jours.
Cette version est contestée, et il est plus probable que
l’empereur flamand soit mort en prison en juillet 1205.
L'historien byzantin Georges Acropolite prétend que son
crâne fut transformé en coupe à boire par Kaloyan.
Prise de Damiette en 1219 par Henri Delaborde 1839
Les
Croisés, commandés par Jean de Brienne, vont mettre le
siège devant Damiette vers la fin du mois de mai de
l'année 1218. Ce siège ne dure pas moins de
18 mois. Dans les premiers jours de novembre de
l'année suivante, un dernier assaut livre la ville aux
assiégeants.
Louis IX (Saint‑Louis), Roi de France, en 1226 par Émile Signol
1844
Tableau peu connu
de
Saint‑Louis représenté ici à cheval au moment de son
débarquement en Égypte.
Robert de France, Comte d'Artois, en 1250 par Henri
Decaisne
Il suit le
roi Saint‑Louis, son frère, à son premier voyage
d'outre‑mer, se trouve à la prise de Damiette, et est
tué à la bataille de la Mansourah lors de la 7ème
croisade, le 9 février 1250, à
l'âge de 34 ans.
Alphonse de France (1220‑1271)
Comte de Poitiers et de
Toulouse, en 1250 par Henri Decaisne
Son frère Saint‑Louis lui donne en apanage le comté de Poitou
et son mariage en 1241 avec l'héritière du comté de
Toulouse, assure la réunion de cet État à la couronne de
France. Lorsque Saint‑Louis part pour l'Égypte, il nomme
son frère régent avec la reine Blanche leur mère ; mais
Alphonse le rejoint l'année suivante à Damiette, et est
fait prisonnier avec lui. Il veut encore l'accompagner en
1270 dans son expédition contre Tunis, et meurt au
château de Corneto dans le Siennois, le 21 août 1271,
dans ses 51 ans, au retour de la 8ème croisade.
Charles de France, Comte d'Anjou
Roi de Naples,
de Sicile et de Jérusalem, en 1246 par Henri Decaisne
Les comtés
d'Anjou et du Maine lui furent donnés en apanage en
1246
par son frère saint Louis, et il devint comte de
Provence par suite de son mariage avec Béatrix,
héritière de Baymond Bérenger. Il accompagna saint Louis
en Égypte, et à son retour reçut du pape Urbain IV le
titre de patrice de Rome et la couronne des
Deux‑Siciles. Au moment de la mort de saint Louis devant
Tunis, Charles d'Anjou lui amena un renfort de troupes.
Sacré et couronné roi de Jérusalem en 1283 après le
massacre des Vêpres Siciliennes qui lui avait enlevé la
Sicile, il mourut à Foggia dans la Capitanate, le 7
janvier 1285, âgé de 65 ans.
Jean de Joinville
Sénéchal de Champagne,
en 1248 par Merry‑Joseph
Blondel 1846
Sénéchal héréditaire de
Champagne et conseiller de Saint‑Louis, il
suivit ce prince à la croisade de 1248.
Revenu en France avec lui dans l'année 1254, il
assista en qualité de gouverneur du comté de
Champagne aux assises de cette province en
1296.
L'année suivante, le roi Louis IX fut mis au
nombre des saints par le pape Boniface VIII, et
Joinville rendit un culte pieux à sa mémoire en
écrivant l'histoire du saint roi.
Il mourut en 1319, âgé de
95 ans.
Jacques de Molay,
dernier Grand‑Maître
de l'Ordre
du Temple par
Eugène Emmanuel Amaury‑Duval
Jacques de Molay naquit entre
1244 et 1249 à Molay
dans la Haute‑Saône en Franche‑Comté. Il fut le
23e
et dernier Grand‑Maître de l'Ordre du Temple.
Après avoir combattu en Terre‑Sainte, il est élu à la tête de l’Ordre en
1292. À cette date, les
Templiers sont
en crise après la mort de nombreux frères et
dignitaires lors de la chute des dernières
positions des États latins d'Orient et de la
cité de
Saint‑Jean‑d'Acre en mai
1291. Jacques de Molay consacre
alors son magistère à réorganiser l'Ordre du
Temple et à préparer
la reconquête des lieux saints.
Il échouera dans cette
tâche et sera arrêté en 1307
à Paris sur ordre de Philippe le Bel
qui
accuse les Templiers d'hérésie et de pratiques
obscènes. Après quelques hésitations, le pape
Clément V et les autres souverains chrétiens ne
le soutiendront pas. À la suite d'un procès à
charge, Jacques de Molay est brûlé vif en
mars 1314 sur un bûcher dressé sur l'île aux
Juifs à Paris. L'emplacement exact est
situé Square du Vert‑Galant, à la pointe ouest
de l’île de la Cité.
La fin dramatique de Jacques de Molay inspira légendes et fictions en
particulier autour de la malédiction qu'il
aurait lancée contre Philippe le Bel et
Clément V. La plus
célèbre est la suite romanesque "Les Rois maudits" (1955 à 1977) de
Maurice Druon.
Jacques de Molay et d'autres
dignitaires sur le bûcher
Malgré leurs cris
d’innocence, le dernier Grand Maître
Jacques de Molay
et le gouverneur de Normandie,
Geoffroy de
Charnay, furent remis au bras séculier pour être
brûlés vifs sur l’Île‑au‑Juifs à Paris le
18 mars 1314,
accompagnés de deux autres grands dignitaires. Avant de
succomber, le
Maître se dépouilla lui‑même de ses vêtements,demanda à être tourné vers
Notre‑Dame de Paris et proclama : « En elle et en son honneur seront, s'il plaît à Dieu, la fin de nos vies
et la fin de notre religion, quand il plaira à Dieu que
ce soit »…
Puis, dévoré par les flammes, Jacques de Molay
cria une sentence qui glaça le sang de la foule :
« Pape Clément... Chevalier Guillaume de Nogaret...
Roi Philippe... avant un an, je vous cite à paraître au
tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment !... Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la
treizième génération de vos races !... »
Foulques de
Villaret,
25e
Grand‑Maître
de l'Ordre
de Saint‑Jean de Jérusalem en
1305 par
Eugène Goyet (1798‑1857)
en 1841
Foulques de Villaret est élu
25ᵉ Grand‑Maître des Hospitaliers de Saint‑Jean
de Jérusalem de juin 1305 à juin
1319 à la suite de son oncle
Guillaume de Villaret.
Après l'expulsion des chrétiens
de la Terre Sainte, il s'empara de l'île de
Rhodes qui devint alors le chef‑lieu de
l'Ordre et lui donna son nom.
L'an 1315, il défendit cette conquête contre le
sultan Osman, et abdiqua en 1319.
Durant les années 1310, Philippe le Bel s'entoure
de juristes afin d'enquêter sur la situation de
l'Ordre du Temple, dont la vocation militaire
est mise en doute. Parmi les enquêteurs, on
retrouve Guillaume Durand, évêque de Mende en
Gévaudan, pays d'origine de Foulques. À la
dissolution des Templiers en 1312, l'ensemble de
leurs biens revient aux Hospitaliers par la
bulle Ad providam. C'est Foulques qui
recevra le
la
dévolution des biens de l'Ordre du Temple. Les
Hospitaliers mettrons une longue période à se
faire remettre les biens des Templiers et n'en
obtiendront qu'une partie.
Foulques de Villaret mourut au château de Tiran
en Languedoc, le
1er septembre
1327.
Pierre d'Aubusson,38ᵉ
Grand‑Maître
de l'Ordre
de Saint‑Jean de Jérusalem
en 1480 par
Édouard Odier (1800‑1887) en 1841
Pierre d'Aubusson
naquit en 1423 au château du
Monteil (aujourd'hui Le Monteil‑au‑Vicomte dans
la Creuse) et disparut le 3 juillet
à Rhodes, âgé de 80 ans. Il fut le
40e
Grand‑Maître des Hospitaliers de l'Ordre de
Saint‑Jean de Jérusalem, cardinal et légat du
pape en Asie. Il était surnommé « Le bouclier de
la chrétienté ».
Grand‑prieur de la langue
d'Auvergne, Pierre d'Aubusson fut élu Grand‑Maître en
1476. Il
présida en 1480 à la défense de Rhodes, et fut
nommé cardinal par le pape Innocent VII.
Il est représenté ici à cheval, en armure, avec le
chapeau et le manteau de cardinal.
Il fut inhumé à Rhodes dans l'église Saint‑Jean. Son mausolée a été
détruit à une époque indéterminée, après la
prise de Rhodes par les Turcs en 1523.
Plus de vingt ans après la disparition de Pierre d'Aubusson, le
Grand Maître Villiers de l'Isle Adam, trahi par
un de ses lieutenants, doit céder devant Soliman
et les Hospitaliers de l'ordre de Saint Jean
quittent définitivement Rhodes. Charles Quint,
contre la redevance annuelle d'un faucon, offre
l'île de Malte aux chevaliers.
En 2003, on commémora le 5ème centenaire de la
disparition de Pierre d'Aubusson, Grand
maître de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem et
futur Ordre de Malte.
Levée du siège de Rhodes le 19 août 1480 par Édouard Odier
Vers la fin du mois de mai de l'an 1480, le grand‑vizir Misach
Paléologue, renégat, de l'ancienne famille des empereurs
grecs, paraît devant Rhodes avec une flotte qui au
rapport des contemporains ne porte pas moins de 100 000 hommes.
La ville est attaquée à la fois par terre
et par mer, et pendant trois mois la formidable
artillerie de Mahomet II ne cesse de foudroyer ses
murailles. Deux fois repoussés, les Turcs dirigent
contre la basse ville et le quartier des Juifs, une
troisième attaque. Le rempart est escaladé en silence,
la garde endormie est égorgée, et le drapeau des
Infidèles arboré en signe de triomphe.
Averti du péril,
Pierre
d'Aubusson fait déployer sur‑le‑champ
le grand étendard de la religion. La lutte est
terrible : le sang des chevaliers y coule à grands
flots, et le Grand‑Maître lui‑même est deux fois
renversé. Mais ni cette double chute, ni les sept
blessures qu'il reçoit ne ralentissent son ardeur, et,
après une mêlée épouvantable, les Turcs, subjugués par
l'énergie surnaturelle de leurs ennemis, prennent la
fuite. Paléologue découragé se retire sur ses vaisseaux,
et pendant qu'il fait voile vers le Bosphore, Pierre
d'Aubusson va dans l'église de Saint‑Jean rendre grâces
à Dieu de la victoire qu'il vient de remporter.
Entrée des Chevaliers de l'Ordre de Saint‑Jean
à
Viterbe en 1527 par Auguste‑Hyacinthe Debay
Rhodes étant tombée aux mains de Soliman, Villiers de
l'Isle‑Adam réunit ses chevaliers à Viterbe en un
chapitre général. À ce chapitre est remis le soin de
décider si l'on court les chances d'une expédition pour
reconquérir Rhodes, ou si l'on accepte l'île de Malte
offerte par Charles‑Quint. Ce dernier choix prévalut.
L'Ordre de Saint‑Jean prend possession
de l'île de
Malte le 26 octobre 1530 par René Théodore Berthon
Le Grand‑Maître
Villiers de l'Isle‑Adam, dit Vertot, le conseil
et les principaux commandeurs entrent dans le grand port
le 26 octobre 1530, et après être
débarqués, allèrent droit à l'église paroissiale de
Saint‑Laurent. Après y avoir rendu leurs premiers
hommages à celui que l'Ordre reconnaissait pour son
maître souverain, ils se rendirent au bourg situé au
pied du château Saint‑Ange.
Jean Parisot
de
La Valette (1494‑1568)49ᵉ
Grand‑Maître
de l’Ordre de Malte par Charles‑Philippe
Larivière
Portrait équestre de Jean Parisot de La Valette, connu aussi sous le nom
de Jean de Valette, naquit en
1494 à Parisot (actuel
Tarn‑et‑Garonne).
Il est le
49e
Grand‑Maître des Hospitaliers de l'Ordre de
Saint‑Jean de Jérusalem, particulièrement connu
pour avoir soutenu face aux Ottomans le siège de
Malte de 1565 et avoir fondé et
donné son nom à l'actuelle capitale de la
République de Malte, La Valette.
Il
fut élevé à la dignité de Grand‑Maître en
1557 après
avoir passé par toutes les dignités de l'Ordre. Il
défendit Malte en 1565 contre Soliman II, et après avoir
fait relever le fort Saint‑Elme, fit construire la
ville nommée Cité Valette qui rendit l'île imprenable. Il
mourut à Malte le 21 août 1568 à 74 ans.
Levée du siège de Malte en Septembre 1565 par Charles‑Philippe Larivière en 1852
Le siège de Malte dura cinq mois. Mustapha, général des
armées de Soliman, et Piali, amiral de sa flotte,
rivalisèrent d'ardeur et d'opiniâtreté dans les attaques
qu'ils livrèrent à l'île. Dragut,
pacha de Tripoli, y laissa la vie. Toute l'audace et
l'habileté des deux lieutenants de Soliman furent
épuisées : 16 000 hommes formaient le reste unique de
la puissante armée qu'ils amenèrent des ports de Turquie,
lorsque le vice‑roi de Sicile, don Garcie de Tolède,
débarqua enfin des troupes qui firent lever le siège.