Versailles et les Salles des Croisades - Rennes-le-Château Archive
Les salles des Croisades 1/8 Un lieu occulté... Au coeur de
Versailles
Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret
Serait‑il
possible qu'un lieu hautement historique, situé dans le
plus célèbre château du monde, soit habituellement interdit au
public ?
Peut‑on imaginer un espace extraordinaire difficilement
accessible et qui concerne les pages les plus
passionnantes et les plus occultes de notre Histoire ? Plus incroyable
encore, serait‑il envisageable que ce lieu concerne
également l'énigme des deux Rennes ?
La réponse est oui, car ce lieu existe et sa réputation est
planétaire puisqu'il s'agit du Château deVersailles. Quant
à l'endroit précis, il concerne une salle ; en fait 5 salles offrant un
véritable trésor du passé. Mais il est inutile de se
précipiter dans le château musée, vous trouverez
certainement porte close...
Ces salles sont en effet protégées, réservées, plus exactement dérobées au
regard du public, et cela depuis plusieurs décennies...
Elles furent malgré tout ouvertes durant la dernière
exposition consacrée à Louis‑Philippe fin 2018.
Difficile en effet d'occulter ce joyau qui fut tant
choyé par le monarque...
Alors que le public découvre
certains pans occultes de notre Histoire suite au
désastre de ND de Paris, les Salles des
Croisades permettent de se replonger sur deux siècles
tourmentés. Huit croisades vont effet se succéder
entre 1096 et
1270 et marqueront l’Histoire de France et de l’Europe, des faits
d’armes particulièrement violents qui sont aussi le
symbole de l’intolérance religieuse et conquérante.
Elles participèrent néanmoins à stabiliser le royaume de
France en focalisant l’attention du peuple vers une
quête lointaine et spirituelle. Elles contribuèrent
aussi à développer les échanges entre l’Orient et
l’Occident, apportant richesse et progrès.
Quant à l'énigme de Rennes, il est
maintenant sûr que les Croisades sont
un axe de recherche majeur avec les Wisigoths
et les Celtes. L'épisode des Chevaliers
autour de Hugues de Payens entre
1102 et 1125 et
surtout la chute de
Saint‑Jean‑d'Acre sont autant d'évènements
historiques qui trouvent parfaitement leur place dans la
grande fresque des deux Rennes...
Les Salles des
Croisades furent exceptionnellement ouvertes à l'occasion
de l'exposition "Louis‑Philippe et Versailles"
qui s'est tenue au musée
entre le 6 octobre 2018 et le 3
février 2019
Le Château de Versailles
recèle un trésor historique méconnu : "Les Salles des
Croisades"
Sommaire
Les Salles et leur
histoire ‑ Chronologie des Croisades
Si d'aventure vous décidiez de visiter ou de revisiter
Versailles, vous seriez sans aucun doute tenté de situer
les Salles des Croisades. Car il faut savoir qu'il n'existe sur place
aucune indication, aucun fléchage, aucune légende
permettant de soupçonner leur existence. Ces pièces
sulfureuses ont été littéralement effacées du circuit
touristique classique, et les surveillants chargés d'orienter le
public, bien souvent des licenciés en Histoire, ne vous
fourniront que des réponses lapidaires : "Vous devez
vous tromper de musée...", ou bien encore :
"Effectivement ces salles existent, mais elles sont
momentanément condamnées pour des raisons de travaux...
Aucune date ne nous a été fournie pour leur réouverture...",
etc...
À
croire que des consignes particulières ont été données
pour éviter l'excès de curiosité. Pourtant, elles sont au
coeur de Versailles, non loin de la Chapelle royale.
Le vestibule donnant vers
l'entrée des Salles des Croisades...
Un lieu protégé et très discret
Ce fut après un long entretien avec
l'un des guides que je pus enfin mesurer l'ampleur de la
censure. Ces salles existent bel et bien et elles
ne sont ni en cours de restauration ni en travaux. D'ailleurs
leur état de conservation à de quoi étonner, et quant à
leur réouverture, il faudrait avant tout parler
simplement d'ouverture. En fait, ces salles représentent un véritable
joyau jalousement préservé par les hautes autorités et
par les initiés.
Il faut dire que la splendeur de ces salles
émerveille au plus haut point...
L'entrée des Salles des
Croisades réserve bien des surprises...
L'une des salles précieusement
conservées au Château de Versailles Un lieu d'ordinaire fermé au public...
Leur histoire
D'où est venue cette curieuse idée de créer un musée des
Croisades au Château de Versailles ? Pour comprendre, il
faut s'immerger dans le contexte historique du XVIIIe siècle.
C'est une période où l'on commence à s'intéresser au
Moyen Âge, une longue exploration qui se prolongea
jusqu'au
XIXe siècle avec le romantisme triomphant.
Cet
intérêt commence avant la Révolution française de
1789
pour ne cesser de s’amplifier ensuite. C'est le temps de
l'inauguration du musée des Monuments français en
1794.
C'est le temps où le Louvre acquiert d'importantes
collections médiévales (celle d’Edmé‑Antoine Durand en
1825 et celle de Pierre Révoil en
1828). C'est le temps
oùViollet‑le‑Duc restaure les sites médiévaux majeurs
pendant le Second Empire. C'est le temps de
l'inauguration du musée de Cluny en 1844. La mode est
aussi au grand roman moyenâgeux comme celui de Victor Hugo "Notre‑Dame de Paris" en
1831 ou celui de Walter Scott "Ivanhoé"
en 1819.Plus qu'une mode, il s'agit d'un besoin
de réinventer un patrimoine, une histoire commune que
les élites et les érudits vont construire peu à peu pour
ressouder un peuple. C'est ainsi que l'Histoire et
l'archéologie permettront d'apporter le meilleur des ciments
à notre civilisation.
Dans cet environnement où l'on cherche à retrouver des racines
perdues, le roi Louis‑Philippe prend en 1834 une
décision : créer à Versailles un espace dédié aux
Croisades. L'endroit choisi se trouve au premier étage,
derrière le salon d'Hercule. Or, s'agit‑il d'une erreur
d'appréciation ? Car le volume est bien trop petit pour
accueillir le musée. On décide alors d'un autre
emplacement, celui du rez‑de‑chaussée de l'aile du Nord. Le
projet se révèle vite grandiose et Louis‑Philippe
commande 150 tableaux et plus de
300 figures. La
motivation est telle que l'on ramène même depuis Rhodes
les portes de l’hôpital construit par les Chevaliers de
Saint‑Jean‑de‑Jérusalem. Elles seront intégrées dans un
décor néogothique flamboyant en plein coeur de
Versailles. Finalement, les cinq salles seront ouvertes
au public en 1843 et l'inauguration représentera un
évènement historique. Pour la première fois, les
Croisades sont vues comme une page majeure de l'Histoire
de France et non plus comme un épisode centré autour de
quelques personnages glorifiés.
Louis‑Philippe vient de parachever un travail
colossal qui a démarré bien avant avec la création du
musée de l'Histoire de France du Château de Versailles,
et dédié à toutes les Gloires de la France. Le musée
sera inauguré officiellement le 10 juin 1837
avec la galerie des Batailles, et devant le succès du
musée, Victor Hugo écrira :
«
Ce que le roi Louis‑Philippe a fait à Versailles est
bien. Avoir accompli cette œuvre, c'est avoir été grand
comme roi et impartial comme philosophe ; c'est avoir
fait un monument national d'un monument monarchique ;
c'est avoir mis une idée immense dans un immense édifice
; c'est avoir installé le présent dans le passé, 1789
vis‑à‑vis de 1688, l'empereur chez le roi, Napoléon chez
Louis XIV ; en un mot, c'est avoir donné à ce livre
magnifique qu'on appelle l'histoire de France cette
magnifique reliure qu'on appelle Versailles. »
Finalement, les
Galeries historiques de Versailles comprenant les Salles
des Croisades sont le projet emblématique du roi
Louis‑Philippe.
Aîné
de la famille d’Orléans à la fin de l’Ancien Régime,
premier prince du sang, Louis‑Philippe, duc de Valois,
de Chartres, puis d’Orléans, succéda sur le trône de
France à son cousin Charles X, dernier souverain régnant
de la branche aînée des Bourbons.
Convaincu d'avoir un
rôle politique à jouer pour la France, il mit en œuvre
ses projets après la chute de ses cousins en juillet
1830, quand la révolution le porta au trône sous le nom
de Louis‑Philippe Ier. Il promit alors un
nouveau régime et une monarchie parlementaire sur le
modèle britannique.
Louis Philippe Ier d'Orléans roi des Français (1773 ‑
1850)
Mais
aux prises avec une agitation politique constante,
enfermé dans ses certitudes et sourd aux attentes des
Français, il fut renversé par une nouvelle révolution en
février 1848. Il s'enfuira en Angleterre et la II°
République sera proclamée. Ce fut le dernier roi de
France.
Il faut noter qu'il est le fils de Louis
Philippe Joseph d'Orléans, duc de Chartres
(1747‑1793), connu plus tard sous le nom de « Philippe
Égalité ». Louis Philippe Ier était donc fils
d'une famille de franc‑maçon.
Louis Philippe, la famille
royale et le roi Léopold Ier, visitant la grande salle
des Croisades du château de Versailles en juillet 1844
par Prosper Lafaye (1806‑1883)
Faux et usage de faux
Lors de l'élaboration et de l'inventaire des sources
destinées à enrichir les Salles des Croisades, un
travail important de recherche fut entrepris pour lister
les familles françaises impliquées dans les Croisades.
Un expert désigné par le pouvoir royal, Léon Lacabane,
fut d'ailleurs mandaté pour contrôler les informations
historiques. Il était en effet demandé aux familles de
fournir des actes prouvant la participation de leurs
ancêtres en Terres saintes. L'occasion était trop belle
pour les faussaires qui virent là un moyen de monnayer
les précieux documents en échange de quelques noms
savamment modifiés. De faux actes furent ainsi achetés à
l'officine Courtois, un habile faussaire qui utilisait
d'authentiques documents et des sceaux médiévaux en les
grattant et en y ajoutant les noms désirés. C'est ainsi
que la création des Salles des Croisades donna naissance
à l'une des entreprises de faux documents du Moyen Âge
les plus importantes de l'Histoire française.
Quelques volumes des
armoiries des Croisés signés Louis Philippe
L'épisode ne manque pas de piment, et dans son ouvrage
intitulé "La
noblesse" Philippe du Puy de Clinchamps écrit : «
[Louis‑Philippe]
ouvrit, en 1839‑1840, une salle des Croisades au palais
de Versailles où, pour flatter la vieille noblesse
légitimiste, figuraient les armoiries des familles des
chevaliers Croisés (ce fut, aux yeux de la critique
historique, une immense tromperie montée par un certain
Courtois, assisté d'un disciple qui devait devenir un
maître faussaire, Denis Vrain‑Lucas). »
Il
faudra attendre 1956
pour que
Robert‑Henri Bautier mette au jour le mécanisme de ces
falsifications.
Régulièrement, les historiens apportent de nouveaux éclairages
tendant à modérer le jugement qui classe toutes les
chartes Courtois parmi les faux retentissants. L'état
actuel des recherches tendrait à nuancer les résultats
obtenus par R.H. Bautier, montrant que dans les chartes
Courtois figureraient des documents parfaitement
authentiques. En fait, plus les recherches
actuelles avancent et plus la liste des armoiries se
confirme et s'authentifie. Si l'entreprise de
falsification existait bel et bien, les contrôles
d'authenticité fonctionnaient aussi très bien.
Louis Philippe, la famille
royale et le roi Léopold Ier, visitant la grande salle
des Croisades du Château de Versailles en juillet 1844
par Prosper Lafaye (1806‑1883) ‑ détail du tableau
Cinq salles affectées aux Croisades Après l'ouverture en 1839
de la première salle consacrée à reproduire l'Histoire
des Croisades, le roi comprit très vite que l'espace
était insuffisant. Quatre autres salles furent alors
réservées pour accueillir l'ensemble des décorations,
des boiseries et des peintures ; des salles qui avaient
une histoire :
Salle 1 : La
première salle formait un appartement occupé sous
Louis XIV par le maréchal d'Estrées, puis sous
Louis XV
d'abord par madame de Confians gouvernante des enfants
de la maison d'Orléans, puis par la duchesse de
Lauraguais, dame d'autour de la dauphine.
Salle 2 : Elle fut habitée sous
Louis XV par la maréchale d'Estrées, puis par Madame de
Goesbriant, dame de compagnie.
Salle 3 : Elle formait l'appartement occupé
sous Louis XV par M. de Clennont, premier écuyer du duc
d'Orléans, puis par la princesse de Carignan.
Salle 4 : Elle fut habitée sous
Louis XV par la princesse d'Egmont, puis par la
duchesse de Boufflers, dame du palais de la reine.
Salle 5 : Elle s'étend dans
toute la largeur du pavillon de Noailles et formait deux
appartements occupés sous Louis XV en 1735 par l'abbé
de Pomponne et la marquise de Mailly, dame du palais de
la reine, et en 1755 par le prince Constantin, premier
aumônier du roi, et par le duc de Luxembourg, capitaine
des gardes.
Les salles des
Croisades
sont situées dans l'aile du Nord au rez‑de‑jardin
entre la chapelle royale et l'opéra B1 : salle 1
B3 : salle 3 B5 : salle 5 (ou grande
salle) B2 : salle 2
B4 : salle 4 B6 : vestibule
Louis Philippe, la famille
royale et le roi Léopold Ier, visitant la grande salle
des Croisades du Château de Versailles en juillet 1844
par Prosper Lafaye (1806‑1883) ‑ détail du tableau
Que contiennent les salles ?
Créées
par
Louis‑Philippe en 1843,
les Salles des Croisades présentent entre autres
les armoiries et les noms des principaux chefs Croisés. Si
nous savons aujourd'hui que la constitution de cette
liste fut à l'époque très critiquée par les historiens,
ce n'est plus le cas aujourd'hui. De plus, cet
inventaire représente une très belle
source d'information sur les Croisades et les Chevaliers
du Temple. Il faut dire qu'actuellement peu d'historiens
contestent l'authenticité de ces blasons et leur
appartenance aux Croisades, les études historiques ayant
sans doute fait leur chemin depuis...
Lorsqu'en
1839, le roi consacra une salle
particulière du palais de Versailles à reproduire les
faits de l'histoire des Croisades les plus glorieux pour
la France, il jugea que la décoration la mieux
appropriée pour orner la frise et les piliers de cette
salle était une série d'écussons se succédant par ordre
chronologique, et portant les armoiries et les noms des
principaux chevaliers de la vieille monarchie qui
prirent part aux guerres saintes. Par la suite, pour agrandir l'espace
d'exposition dans les
galeries, quatre nouvelles
salles furent ajoutées en 1842. Un
système de décoration uniforme était nécessaire à
l'ensemble, et il fallut demander à l'ancien blason de
France une autre série d'écussons, tous authentiquement
reconnus pour avoir été portés jadis sur les champs de
bataille de la Palestine. Ce sont ceux qui se trouvent
recueillis et gravés dans cette seconde partie. En effet,
pour faire droit aux réclamations de familles ayant eu
un passé avec les Croisades, dont le nombre ne
tarda pas à égaler celui des admissions déjà faites, il
fallut disposer d'autres emplacements pour recevoir une
troisième série d'écussons. Ainsi, les frises et les plafonds des quatre
petites salles qui ne devaient d'abord contenir que des
tableaux furent réservés aux inscriptions nouvelles. On
ferma la galerie, et les travaux recommencés en 1841 ne
furent terminés qu'au mois de juin 1843.
Les sources utilisées pour former la seconde liste
d'armoiries sont les mêmes que celles qui ont fourni les
éléments de la première. Les pages des chroniqueurs firent
l'objet d'une nouvelle et scrupuleuse investigation ; toutes les chartes originales,
qu'elles soient imprimées ou conservées en
manuscrit furent exploitées pour en extraire les noms. Toutes ces ressources
furent complétées par un dépôt particulier demeuré inconnu
et dont l'authenticité
est irrécusable. Léon Lacabane, président de la société de l'école des chartes et
premier employé au cabinet des manuscrits à la Bibliothèque
Royale, eut entre les mains plus de 200 titres sur parchemin
des XIIe et XIIIe siècles, constatant presque tous des emprunts
faits en Terre sainte par des chevaliers Croisés à des marchands
de Messine, de Sienne, de Pise et surtout de Gênes.
Les blasons des Croisés
ornent entièrement les cinq salles de Versailles
Hormis la
présence des blasons, un autre
constat étonnant porte sur
la richesse et la qualité exceptionnelle des toiles. Plus de
350 tableaux sont en effet affichés à la gloire
des Chevaliers lors cet
épisode historique qui dura plus de deux siècles.
La collection est si importante et si prestigieuse que la plupart des
illustrations que l'on trouve dans
les revues, les chroniques, les manuels scolaires, ou les articles
historiques proviennent de ces salles très réservées. Mais attention,
seules certaines toiles sont destinées à la publication
et bien souvent avec une qualité de reproduction
très médiocre. D'ailleurs, il n'existe aucun inventaire complet rendu public
et officiel.
Il faut aussi noter la présence de grandes signatures comme dans la grande salle
qui conserve des peintures de Delacroix et
d'Émile Signol, tous deux impliqués dans les
fresques de l'église Saint‑Sulpice
et dans l'affaire des deux Rennes.
Il reste que l'examen des oeuvres et des blasons est prétexte à un
superbe voyage dans le passé, au pays des Templiers et
des Ordres chevaleresques, une fresque épique contant
l'aventure des Croisés et leurs actes d'héroïsme.
Les Salles des Croisades sont
somptueuses et la collection de tableaux est unique. A droite, les portes de l’hôpital construites par les Chevaliers de
Saint Jean de Jérusalem, et ramenées de Rhodes
Salle 1 ‑
Prise de Jérusalem,
par Émile Signol en 1847
Un peu d'Histoire et chronologie des Croisades
Les chroniqueurs ont souvent
l'habitude de qualifier les Croisades d'épisodes
chevaleresques de
l'Histoire, mais c'est en examinant la longue liste des
évènements chronologiques que l'on se rend compte de
l'immense épopée qui fit baigner dans le sang et les
larmes les
peuples entre l'an 1096 et l'an
1244. Massacres, pillages, sièges, assauts,
batailles, révoltes, conquêtes, débarquements, prises de cités, sans compter
les maladies et les famines, ponctuèrent la vie des
Croisés durant près de deux siècles.
La 1ère Croisade
(1095‑1100)
En 1095,
l'empereur byzantin sollicite l'aide militaire de
mercenaires occidentaux contre les Turcs
et au même moment, des récits de mauvais traitements
qu'auraient subis les pèlerins en route vers Jérusalem
se répandent. Au
concile de Clermont,
le pape Urbain II
(1042‑1099) décide
alors de prêcher la
Croisade, promettant
la remise de
pénitence à tous ceux
qui endosseront la "croix"
du Christ pour reprendre le Saint‑Sépulcre
aux musulmans. Cet appel
remporte immédiatement un très grand succès, autant
auprès des chevaliers que des classes populaires,
galvanisées par des
prédicateurs comme
Pierre l'Ermite
(1050‑1115).
Certains de ces groupes s'en prennent aux communautés
juives des villes qu'ils traversent, mais plusieurs
seront dispersés en route.
Seules les armées constituées arrivent à Constantinople
en 1096, et l’année suivante vers la
Syrie. La Croisade se transforme
alors en une véritable entreprise de conquête.
Dès mars
1098
sont fondés le comté
d'Édesse et la principauté d'Antioche.
Puis les Croisés s’emparent de Jérusalem
qu’ils mettent à sac l’année suivante. Ils conquièrent
l’ensemble du pays et des ports du littoral. Godefroy de Bouillon
(1061‑1100) prend la tête du royaume de Jérusalem,
Raymond de
Saint‑Gilles
(1042‑1105) celle du
comté de Tripoli.
Constamment
menacés par les Turcs,
les quatre États latins résistent
victorieusement au cours des décennies suivantes. Mais
les exactions commises par les Croisés
émeuvent les
musulmans et l’islam
se mobilise, stimulé par la menace chrétienne. En outre,
les États latins occupent le littoral méditerranéen et
gênent la Syrie
dans ses relations économiques. L’émir Zengî (1084‑1146) reprend la lutte
et prône le rassemblement des musulmans pour défendre
l’islam : c’est l’appel au djihad.
Il s'empare d'Édesse
en 1145.
Ce revers important
conduit quelques mois plus tard à une deuxième
Croisade.
1095
27 novembre
Urbain II prêche la première
Croisade lors du concile de Clermont
1096
8 mars
Départ d’une « armée de pèlerins », conduite par
Pierre
l’Ermite.
12 avril
Pierre l’Ermite est à Cologne.
20 mai
Massacre de Juifs à Mayence par l’armée de pèlerins.
6 juillet
Concile de Nîmes confiant au comte de Toulouse la tête
d’une expédition en Terre sainte.
Prise et massacre de Sembin (Hongrie) par l’armée de
pèlerins.
Prise et pillage de Belgrade par l’armée de pèlerins.
1 août
Pierre l’Ermite et l'armée de pèlerins à
Constantinople.
2‑6 août
Pillages des alentours de Constantinople par l’armée de
pèlerins.
7 août
Les
Byzantins font passer le Bosphore à l’armée de pèlerins.
10 août
L’armée « populaire » est anéantie par les Turcs près de
Nicée.
15 août
Départ des armées de Godefroy de Bouillon pour la
première Croisade.
3000 survivants de l’armée de pèlerins se barricadent
près de Civitot.
Septembre
Les
armées de Godefroy de Bouillon pillent Selymbria.
29 septembre
Défaite des survivants de l’armée de pèlerins près de
Civitot.
Octobre
Les
armées de Bohémond (Normand) quittent Bari (Italie) pour
la première Croisade.
25 octobre
Rencontre à Lucques entre Robert de Normandie, Robert de
Flandre et Urbain II.
23 décembre
Arrivée de Godefroy de Bouillon à la tête des armées
croisées à Constantinople.
1097
18 février
Victoire de Bohémond (Normand) contre les impériaux et
Byzantins à Vardar.
1 avril
Arrivée de Bohémond et ses armées à Constantinople
5 avril
Arrivée de Robert de Flandre et Étienne de Blois à
Brindisi.
12 avril
Prise de Roussa (Byzantine) par Raymond de Saint‑Gilles.
21 avril
Arrivée
de Raymond de Saint‑Gilles à Constantinople.
26 avril
Arrivée de Robert de Normandie à Constantinople.
30 avril
L’ensemble des barons a prêté serment à Alexis Ier
6 mai
Arrivée des premiers Croisés devant Nicée.
Mai
Prise de Tyr par les Fatimides.
26 mai‑26 juin
Les
Croisés assiègent Nicée.
19 juin
Victoire des armées croisées sur l’armée turque envoyée
à Nicée.
26 juin
Reddition de Nicée aux Byzantins.
1 juillet
Victoire des Croisés à Dorylée contre les Turcs.
13 juillet
Division des armées Croisées.
Septembre
Prise de Loadicée par Guynemer de Boulogne.
Sept‑octobre
Affrontements
entre Baudoin et Tancrède à Adana
13 octobre
Jonction
des armées croisées près d’Antioche
20 octobre
Arrivée des armées croisées devant Antioche.
21 octobre
Début du siège d’Antioche.
Novembre
Bohémond s’empare de la forteresse de Harim
Baudoin rejoint l’armée de
Godefroy de Bouillon.
15 novembre
Baudoin quitte l’armée croisée en direction de
l’Arménie.
31 décembre
Victoire de Robert de Flandre contre les Turcs à
Al‑Bara.
1098
9 février
Victoire de Bohémond contre les Turcs.
Prise de Laodicée par des corsaires anglais pour les
Byzantins.
10 mars
Prise
d’Édesse par Baudouin de Boulogne.
19 mars
Construction du fort « Château‑Raymond » pour assiéger
Antioche.
5 avril
Prise d’une citadelle au sud d’Antioche par Tancrède.
4‑26 mai
Échecs des tentatives de prise d’Édesse aux Croisés par
les Turcs de Kurbuqa.
29 mai
Les
barons assiégeant Antioche se rangent sous les ordres de
Bohémond.
3 juin
Les
Croisés s’emparent d’Antioche.
4 juin
Victoire turque contre les Croisés près d’Antioche.
Juin
Robert de Flandre abandonne la forteresse de la
Mahomerie aux Turcs.
Bohémond abandonne la forteresse de Malregard face aux
Turcs.
7 juin
Les
Croisés sont assiégés dans Antioche par les armées
turques de Kurbuqa.
14 juin
Découverte de la « Sainte Lance » à Antioche par Pierre
Barthélémy.
28 juin
Victoire de Kerbogah permettant la libération des
troupes assiégées dans Antioche.
3 juillet
Échec du conseil des barons sur la question du contrôle
d’Antioche.
26 août
Les
Fatimides s’emparent de Jérusalem.
25 septembre
Prise de la ville d'Al‑Bara dans la province d'Antioche par
les Croisés.
8 novembre
Désaccord entre Bohémond et Raymond de Saint‑Gilles sur
le contrôle d’Antioche.
12 décembre
Prise de Ma’arrat par les Croisés.
décembre
Révoltes anti‑Francs violemment réprimées par Baudouin
en Arménie.
1099
13 janvier
Départ des armées du comte de Toulouse
de Ma’arrat en direction de Jérusalem.
23 janvier
Prise de la forteresse de Kalaatel‑Hosu (Kral) par les
Croisés.
17 février
Prise de Tortose par des vassaux du comte de Toulouse.
1 mars
Bohémond
délivre Guynemer de Boulogne capturé à Laodicée.
14 mars
Godefroy de Bouillon et Robert de Flandre rejoignent
Raymond de Saint‑Gilles assiégeant Arqua.
10 avril
Premier « conseil des barons » sur la conduite des
opérations sur Jérusalem.
13 mai
Raymond de Saint‑Gilles lève le siège d’Arqua.
6 juin
Les
armées croisées s’emparent de Bethléem.
7 juin
Les
armées croisées arrivent devant Jérusalem.
8 juillet
Procession autour de Jérusalem
14 juillet
Échec du premier assaut contre Jérusalem.
15 juillet
Prise de Jérusalempar les Croisés qui vont se livrer au pillage et au massacre
de la population.
17 juillet
Conseil de barons pour organiser l’élection d’un
patriarche ou d’un roi.
22 juillet
Godefroy de Bouillon est élu souverain de Jérusalem.
1 août
Arnould Malcorne est élu patriarche de Jérusalem
4 août
Débarquement des Fatimides à Ascalon.
12 août
Victoire des armées croisées à Ascalon contre les armées
égyptiennes.
21 décembre
Pèlerinage de Bohémond et Baudoin à Jérusalem.
26 décembre
Arnould Malcorne, patriarche de Jérusalem est déposé.
31 décembre
Daimbert est élu patriarche de Jérusalem.
1100
28 avril
Bulle du pape Pascal II appelant à la
poursuite de la Croisade
Mai
Campagne
de Godefroy de Bouillon et Tancrède à l’est de
Tibériade.
10 juin
Arrivée de la flotte vénitienne à Jaffa.
18 juillet
Mort de Godefroy de Bouillon,
avoué du Saint‑Sépulcre à Jérusalem, son frère Baudouin
lui succède.
15 août
Bohémond de Tarente est fait prisonnier par les Turcs
seldoukjides.
20 août
Tancrède s’empare de Caïffa (Haïfa).
Septembre
Départ
d’une armée lombarde pour la Croisade.
10‑12 nov
Arrivée de Baudouin de Boulogne à Jérusalem.
Nov‑décembre
Campagne de Baudouin au‑delà de la mer Morte.
25 décembre
Baudouin
est couronné roi.
Prise d’Antioche par les Turcs.
1101
Février
Départ de Guillaume II comte de Nevers pour la Croisade.
Mars
Départ de Guillaume II d’Aquitaine pour la Croisade.
Avril
Prise d’Arsûf par les armées croisées.
17 mai
Prise
de Césarée.
Juin
Arrivée de Guillaume II d’Aquitaine à Constantinople.
23 juin
Prise d’Ankara par les armées croisées.
Août
Défaite de Guillaume de Nevers à Eregli.
5 août
Défaite des armées croisées à Amasia.
5 septembre
Défaite de Guillaume d’Aquitaine à Eregli.
7 septembre
Victoire des armées franques de Jérusalem contre les
Égyptiens
1102
Février
Prise de Tortose par Raymond de Saint‑Gilles
avec l’aide
des Vénitiens.
Prise
de Loadicée par les Normands aux Byzantins.
17 mai
Défaite de Baudouin face aux armées égyptiennes près de
de Ramlah.
18 mai
Mort d’Étienne de Blois lors de la prise de Ramlah par
les Égyptiens.
27 mai
Victoire de Baudouin à Jaffa.
1104
Baudoin, roi de Jérusalem
invite les Vénitiens en Terre sainte
28 avril
Raymond de Saint‑Gilles s’empare de Giblet avec l’aide
des Génois.
26 mai
Prise de la ville d’Acre par Baudouin avec l’aide des
Génois.
7 mai
Défaite et capture de Baudouin de Boulogne et Baudouin
du Bourcq sont fait prisonniers par les Turcs à Harran.
1105
Défaite
des armées croisées près de Harran contre les Turcs.
28 février
Mort
du comte de Toulouse devant Tripoli.
27 août
Victoire des Francs contre les Égyptiens à Ramlah.
1109
Prise de Tripoli par Guillaume Jourdain par les Croisés.
Prise de Beyrouth par les Croisés.
1110
19 octobre
Sidon est assiégée par les Croisés aidé par les flottes
norvégienne et vénitienne.
4 décembre
Prise de Sidon par les armées Croisés.
1113
Fondation de l’Ordre des Hospitaliers de
Saint‑Jean‑de‑Jérusalem
par Gérard Tenque.
1115
Défaite de l’atabeg de Mossoul face à Roger d’Antioche à
Tell Danîth.
1118
Fondation de l’Ordre du Temple par des
chevaliers français à Jérusalem.
1119
28 juin
Défaite et destruction de l’armée d’Antioche face aux
Turcomans lors de la bataille de l'Ager Sanguinis.
1123
30 mai
Victoire navale vénitienne contre les Égyptiens à
Ascalon.
1124
7 juillet
Prise de Tyr par les Croisés.
1128
14 janvier
Concile de Troyes sur la création de l’ordre des
Chevaliers du Temple.
1137
Reddition de Mont‑Ferrand face à Zengi, atabeg de
Mossoul.
1144
31
décembre
Les
troupes de l’émir de Mossoul s’emparent d’Édesse.
1145
1
décembre
Bulle « Quantum Predecessores » d’Eugène III appelant à
la seconde Croisade.
La 2ème Croisade
(1147‑1149)
La deuxième
Croisade
commence en 1147 après avoir
été lancée en décembre 1145 par
le pape
Eugène III
suite à la chute d'Édesse
en 1144. En mai 1148,
les armées de l'empereur Conrad III et du roi de France
Louis VII
atteignent
Jérusalem.
Les Croisés décident alors d'attaquer Damas,
mais y essuient une sévère défaite le 27 juillet
1149. La
Croisade
s'achève peu après par un échec total pour les
Croisés, qui rentrent en Europe sans avoir
remporté de victoire militaire en Orient.
Le comté d'Édesse
est définitivement perdu en 1151. Chargé
du gouvernement de l'Égypte
et de la
Syrie à
partir de 1175, l'émir Saladin
(1138‑1193) se fait le champion de la guerre
sainte. Il multiplie à partir de 1181
les raids destructeurs puis écrase l'armée
chrétienne en 1187 à Hattin.
Peu après,
Jérusalem est
à nouveau aux mains des musulmans.
1146
1 mars
Nouvelle promulgation d’une bulle appelant à la
Croisade.
31 mars
Saint Bernard prêche la deuxième
Croisade à Vezelay.
Les
armées de Jocelin II reprennent Édesse.
26 décembre
Prise d’Édesse par Zenghî, atabeg de Mossoul.
27 décembre
Conrad III décide de participer à la seconde Croisade.
1147
Avril
Départ des armées germaniques de Nuremberg.
Mai
L’armée germanique quitte Ratisbonne en direction de
Constantinople.
Juin
Départ de Louis VII en Croisade depuis Metz.
4 octobre
Arrivée des armées croisées françaises à Constantinople.
Novembre
Défaite des armées croisées germaniques à Dorylée.
1148
6
janvier
Défaite des armées croisées
françaises à Pisidie.
Visite de Conrad III,
empereur du Saint‑Empire germanique à Constantinople.
Avril
Arrivée des armées
croisées à Antioche.
Mai
Arrivée des armées
croisées à Jérusalem.
Juin
Le conseil des Barons
réuni à Âcre décide d’attaquer Damas.
28 juillet
Les armées croisées
lèvent le siège de Damas.
1149
Louis VII lève le
siège de Damas marquant la fin de la seconde Croisade.
1153
Prise d’Ascalon par
les Francs.
1158
Prise de Harim par
Baudoin III et Thierry de Flandre.
1173
Traité entre Saladin
et Pise.
1175
Saladin devient
gouverneur d’Égypte et de Syrie.
1178
Victoire de Saladin
contre les Francs à Harim.
1180
Trêve entre les Francs
et Saladin.
1181
Traité entre Saladin
et Byzance.
1182
Renaud de Chatillon
attaque en Arabie une caravane se rendant à La Mecque.
1183
Juin
Saladin s’empare
d’Alep.
1185
Renouvellement de la
trêve avec Saladin.
1186
Prise de Mossoul par
les armées de Saladin.
1187
Renaud de Châtillon
rompt la trêve et capture une caravane de Saladin.
31 mai
Défaite d’un
détachement de Templiers contre Saladin.
3 juillet
Une armée franque
marche sur Tibériade assiégée par Saladin.
4 juillet
Premiers accrochages
entre les Francs et Saladin.
5 juillet
Saladin écrase les
armées chrétiennes à Hattin ; Guy de Lusignan,
Renaud de
Châtillon sont fait prisonniers.
Saladin fait exécuter
Renaud de Châtillon ainsi que les membres des ordres
militaires.
2 octobre
Capitulation et prise
de Jérusalem par les armées de Saladin.
Appel à la
Croisade
pour aider les états latins d’orient.
La 3ème Croisade
(1189‑1192)
La troisième Croisade qui
débuta en 1189 et s'acheva en
1192 est une série d’expéditions menées par
Frédéric Barberousse,
empereur germanique,
Philippe Auguste, roi
de France, et Richard
Cœur de Lion, roi
d'Angleterre, dans le but de reprendre Jérusalem et la
Terre sainte à Saladin. Cette Croisade
a permis la reprise d’un certain nombre de ports de
Terre sainte, mais n’a pas permis la reconquête de la
Palestine
ni la reprise de
Jérusalem. Cependant,
la libre circulation à Jérusalem
fut autorisée aux pèlerins et marchands chrétiens. La troisième
Croisade empêche l'effondrement total de la Syrie "franque",mais
la plus grande partie des territoires conquis un siècle
plus tôt est perdue.
1189
Début de la troisième Croisade.
Départ de Frédéric II
Barberousse pour la
Croisade de Ratisbonne.
1190
17
mai
Victoire de
Frédéric
II Barberousse contre les Turcs à Konya (Iconium).
10 juin
Noyade de
Frédéric II
Barberousse en Cilicie.
4 juillet
Départ de
Philippe
Auguste pour la troisième Croisade.
1191
Mai
Richard Cœur de Lion
s’empare de Chypre alors sous contrôle Byzantin.
20 avril
Arrivée de
Philippe
Auguste devant Saint‑Jean d’Âcre.
8 juin
Arrivée de
Richard
Cœur de Lion devant Saint‑Jean d’Âcre.
Victoire de
Richard Cœur de Lion contre les troupes de
Saladin à Jaffa.
2 septembre
Traité entre
Saladin et Richard Cœur de Lion instaurant une trêve.
1193
Février
Henri VI, empereur allemand capture de Richard
Cœur de Lion lors de son retour de Croisade.
Mars
Libération de
Richard
Cœur de Lion.
1198
Août
Le pape
Innocent
III appelle à délivrer Jérusalem.
1199
Novembre
Thibaud de
Champagne prend la tête d’une prochaine Croisade.
La 4ème Croisade
(1202‑1204)
Le pape Innocent III
(1160‑1216) ordonne la prédication d'une quatrième
Croisade dès 1198 suite à l'échec de la
précédente. Cette Croisade était l'occasion d'exploiter
la mort de Saladin
et les guerres fratricides entre ses 17 enfants. Elle
avait pour objectif la prise de l'Égypte,
centre de la puissance de Saladin
et de ses héritiers. Mais elle est détournée de son
objectif au profit des marchands Vénitiens. L’expédition se
termine par la prise de Constantinople,
mise à sac par les Croisés en 1204,
alors que Jérusalem
reste aux mains des musulmans. Elle aboutit à la
fondation de l'Empire
latin d'Occident en
1204.
1201
Avril
Accord de Venise
avec les Croisés en vue de la quatrième Croisade.
1202
Juin
Arrivée des troupes croisées à Venise.
25 août
Venise participe
officiellement à la Croisade.
Début de la quatrième
Croisade (jusqu’en 1204).
Le doge de Venise demande aux
Croisés de l’aider à reprendre Zara.
1 octobre
Départ des armées
croisées de Venise.
Oct‑novembre
Soumission
des villes de Trieste et Pula devant les armées
croisées.
10 novembre
Les armées
croisées débarquent devant Zara.
24 novembre
Prise et pillage
de Zara (hongroise) par les Croisés.
Le pape excommunie les
Vénitiens pour la prise de Zara.
Alexis IV demande de l’aide
aux Croisés pour récupérer le trône de Constantinople.
1203
Prise de Corfou par les armées croisées.
24 juin
Arrivée des armées
croisées devant Byzance.
6 juillet
Prise de Galata
(Byzantine) par les Croisés.
17 juillet
Prise de Byzance
par les Croisés.
Juillet
Fuite d’Alexis III,
Isaac II récupère son trône.
1 août
Alexis Ange fils
d’Isaac II est couronné Basileus associé à
Sainte‑Sophie.
Les Croisés demandent à
Alexis IV d’honorer le paiement promis.
1204
Janvier
Alexis Murzuphle fait assassiner Isaac II et son
fils et s’empare du trône.
Alexis V rejette l’ultimatum
croisé, concernant leur promesse de rétribution.
Mars
Traité entre E. Dandolo
et les barons Croisés sur le partage de l’empire
byzantin.
9 avril
Premier assaut des
Croisés contre Constantinople.
12 avril
Nouvel assaut des
Croisés contre Constantinople.
13 avril
Fuite d’Alexis III
en Thrace.
Prise et pillage de
Constantinople par les Croisés marquant la fin de la
quatrième Croisade.
1210
Construction par
al‑Adil d’une forteresse à Thabor (plaine d’Acre).
La Croisade des enfants (1212)
La
Croisade des enfants
est une expédition des Croisades populaires menée par
des gens du peuple voulant partir en Terre sainte pour
délivrer Jérusalem, à l'image des Croisades de
chevaliers. Elle se situe en 1212 entre
la quatrième et la cinquième Croisade et se compose de
deux cortèges qui partent simultanément d’Allemagne et
de France. Ces entreprises impressionnent par leur
mobilisation et leur rayonnement spirituel, mais ne
rencontrent pas le succès : le cortège germanique se
disperse à Gênes en Italie ; quant au cortège français,
on en perd la trace après une entrevue avec Philippe II
Auguste à Paris. La « Croisade des enfants » prend son
nom du latin pueri
qui peut aussi signifier « les enfants de Dieu » ou
« des hommes se trouvant en état de pauvreté » les
participants à cette Croisade étant plus des paysans
pauvres que des enfants.
1212
Mars‑juin
Des milliers de pèlerins se rassemblent autour
de Nicolas près de Cologne.
Juin
Le berger Étienne part
remettre une lettre du Christ à Philippe Auguste.
Étienne et ses pèlerins
arrivent à Saint‑Denis où Philippe Auguste demande leur
dispersion.
20 août
Les
Croisés allemands
arrivent à Plaisance.
25 août
Arrivés à Gênes, une
partie des Croisés se disperse.
Arrivés à Brindisi, l’Église
interdit l’embarquement des Croisés.
Les Croisés ayant réussi à
s’embarquer sont capturés par des pirates.
1213
Appel du pape
Innocent
III à une nouvelle Croisade en terre sainte.
La 5ème Croisade
(1217‑1221)
La cinquième Croisade
est une campagne militaire dont le but était d’envahir
et de conquérir une partie du sultanat d’Égypte
afin de pouvoir échanger les territoires conquis contre
les anciens territoires du royaume de Jérusalem
se trouvant sous contrôle des musulmans.
Malgré la prise
de Damiette (Égypte), cette Croisade est
un échec à cause de l’intransigeance du légat pontifical
Pélage
et de sa méconnaissance de la politique locale, ce qui
le conduisit à refuser les négociations au bon moment.
En 1221, les Croisés sont vaincus devant Le Caire
et doivent restituer
Damiette et se
rembarquer piteusement pour l'Europe.La Croisade est un nouveau
fiasco.
1215
Concile de Latran
appelant à la cinquième Croisade (jusqu’en 1221).
1217
Expédition des rois de
Chypre et de Hongrie contre le Mont‑Thabor.
1218
24 août
Débarquement
et siège de Damiette.
1219
Prise de Jérusalem par Jean de Brienne.
5 novembre
Prise de Damiette
par les Croisés.
1221
12 septembre
Défaite des
Croisés à Mansourah.
Septembre
Évacuation de
Damiette par les armées croisées.
1227
29 septembre
Excommunication de Frédéric II suite au non‑respect de
ses promesses de Croisades.
La 6ème Croisade
(1228‑1229)
La
sixième
Croisade est
une expédition organisée par l'empereur romain
germanique
Frédéric II
pour reconquérir les territoires du royaume de
Jérusalem
perdus depuis la conquête par Saladin,
ainsi que sa capitale.
Elle a été un succès pour les Croisés, mais ses objectifs sont
atteints par la diplomatie
d’un empereur excommunié plutôt que par les
combats, au grand scandale de la chrétienté.
Cette
méthode a créé un précédent qui influence la
stratégie des Croisades suivantes.
L’intervention de Frédéric II
a également été désastreuse pour les
institutions du royaume de Jérusalem
qui, se retrouvant sans roi, manque désormais
d’un pouvoir central et se retrouve en proie à
l’anarchie, les différentes factions (les barons,
les Ordres de
chevalerie,
les
compagnies maritimes commerciales)
ayant chacun leur propre politique sans qu’un
souverain puisse arbitrer leurs querelles.
1228
Juin
Frédéric II prend la mer marquant le début de la sixième
Croisade jusqu’en 1229.
7 septembre
Arrivée de
Frédéric II à Âcre.
1229
11 février
Traité de Jaffa, Frédéric II récupère Jérusalem,
Bethléem et Nazareth.
17 mars
Frédéric II reçoit la
couronne du royaume de Jérusalem.
1239
« Croisades des
barons » qui récupère une partie du royaume de
Jérusalem.
1244
Le
Sultan d’Égypte s’empare de Jérusalem.
17 octobre
Défaite des armées
franco‑damastiques à La Forbie contre les armées du
sultan d’Égypte.
1245
Juin
Le concile de
Lyon prêche pour la septième Croisade.
1247
Les Turcs s’emparent
d’Ascalon.
La 7ème Croisade
(1248‑1254)
La
septième
Croisade est
la première des deux Croisades entreprises sous
la direction du roi Louis IX
de France,
appelé plus tard Saint‑Louis.
Décidée par le roi en 1244, elle quitte le royaume de France le 28
août 1248 d'Aigues‑Mortes
et aborde l’Égypte
en 1249. Le 6 juin 1249, les
Croisés prennent
Damiette.
Mais au début de 1250, lors de la bataille de Mansourah,
de nombreux Croisés paient de leur vie une
charge folle dans les rues de la ville
égyptienne.
Vaincue
par de graves épidémies, l’armée doit se rendre.
La rançon de
Louis IX
s'élèvera à 400 000 livres. Le roi de France
reste néanmoins quatre années de plus en Terre
Sainte afin de mettre le royaume de Jérusalem
en état de se défendre contre les mamelouks.
La Croisade prend fin en 1254
avec le retour de Louis IX en France.
1248
12 juin
Départ de
Saint‑Louis pour la septième Croisade.
28 août
Saint‑Louis quitte
Aigues‑Mortes pour Chypre.
1249
5 juin
Débarquement des armées de
Saint‑Louis devant
Damiette.
6 juin
Les armées de
Saint‑Louis entrent dans Damiette que les armées du
sultan ont évacué dans la nuit.
1250
8 février
Défaite de La Mansourah,
Saint‑Louis échappe de
justesse aux Mamelouks, et son frère meurt au combat.
6 avril
Saint‑Louis et son
armée sont capturés et fait prisonniers.
2 mai
Le sultan est reversé
par les Mamelouks, une rançon est exigée pour la
libération de Saint‑Louis.
6 mai
Saint‑Louis et les
survivants de son armée rejoignent Saint‑Jean d’Acre.
La
Croisade des Pastoureaux (1251)
La Croisade des pastoureaux de
1251
est une insurrection ou une Croisade populaire engagée
sans l'appui des puissants et même contre eux. Un
évènement similaire se déroule en 1320.
Le terme « pastoureaux » désigne les bergers. Lors de la
septième Croisade, Louis IX (Saint‑Louis) prend Damiette. Mais son armée, victime d'une
épidémie de peste ou, selon les dernières recherches, de
dysenterie, de typhus et de scorbut, s'y trouve prise au
piège. Saint‑Louis est fait prisonnier
avec deux de ses frères en 1250. Cette
nouvelle provoque en Occident incrédulité et révolte.
Comment un roi très pieux a‑t‑il pu être abandonné de
Dieu ?
La réponse vient de prédicateurs
populaires, en particulier un certain Job, moine
hongrois de l'Ordre de Cîteaux. Ce
moine charismatique, nommé le « maître de Hongrie »,
prétend avoir reçu de la Vierge Marie une lettre
affirmant que les puissants, les riches et les
orgueilleux ne pourront jamais reprendre Jérusalem, mais
que seuls y parviendront les pauvres, les humbles, les
bergers, dont il doit être le guide. L’orgueil de la
chevalerie, dit la lettre, a déplu à Dieu.
1251
Joseph, moine cistercien, appelle à la Croisade pour
libérer Saint‑Louis.
11 juin
Défaite des
Pastoureaux à Villeneuve‑sur‑Cher.
1254
25
avril
Saint‑Louis
quitte Saint‑Jean d’Acre pour la France.
1260
Le sultan Baïbar
s’empare de la Syrie.
1263
Appel d’Urbain IV à la
8ème Croisade.
1265
Prise de Césarée par
le sultan.
1266
Prise de la forteresse
des Templiers à Safet par les armées du sultan.
1267
25
mai
Saint‑Louis
décide de repartir en Croisade.
1268
Prise de Jaffa et de
Beaufort par les armées du sultan.
La 8ème Croisade
(1270‑1310)
La huitième Croisade
est une seconde campagne militaire lancée par le roi
Louis IX
en 1270 à la suite des menaces que le sultan mamelouk
Baybars
fait peser sur les États latins d’Orient.
Mais le 25 août 1270, le roi
Saint‑Louis meurt de
maladie sous les remparts de Tunis.
Après la mort de
Louis IX, le
prince Édouard
d’Angleterre décide de se rendre en
Terre Sainte avec un
millier d’hommes, mais il arrive trop tard pour participer à la
Croisade de
Saint‑Louis à Tunis. Il est bientôt rejoint par son
frère et divers renforts. Mais Édouard
rembarque à Acre
en direction de l’Europe le 22 septembre 1272 pour
prendre la succession de son père Henri IIIet devenir
quelques mois plus tard le roi d'Angleterre.
L’expédition du prince Édouard
fait partie des Croisades les plus sagement et
intelligemment organisées, mais son manque de moyens et
de troupes a réduit a néant tous ces efforts.
Elle a eu cependant le mérite d’accorder dix ans de paix et presque
vingt ans de survie au royaume qui se réduit aux
environs de
Saint‑Jean‑d’Âcre.
Les expéditions suivantes n’ont rien apporté aux restes
des états latins d’Orient, et en 1291
les Mamelouks
finissent par conquérir l'ensemble des territoires
syriens qui appartiennent encore aux chrétiens.
1270
16 mars
Départ de
Saint‑Louis pour la huitième Croisade.
1 juillet
Saint‑Louis quitte
Aigues‑Mortes en direction de Tunis.
17 juillet
les armées de
Saint‑Louis atteignent La Goulette.
3 août
Mort de Jean‑Tristan
comte de Nevers, fils du roi de la dysenterie à Tunis.
25 août
Mort de
Saint‑Louis à
Tunis. Son fils Philippe III le Hardi lui
succède.
4 septembre
Victoire des
Croisés contre les armées musulmanes.
20 octobre
Victoire des
Croisés contre les armées musulmanes.
5 novembre
Traité de paix
avec les Hafsides mettant fin à la 8eme Croisade.
1271
Prise du Crac des
Chevaliers Hospitaliers par le sultan Baïbar.
1287
Prise de Marqab aux Hospitaliers par le sultan Kalaoûn.
Prise de Lattakié aux
Hospitaliers par le sultan Kalaoûn.
1289
Avril Qalaoun
(Mamelouk) s’empare de Tripoli.
1291
18 mai
Chute de Saint‑Jean
d'Acre. Les Mamelouks s’emparent de Saint‑Jean‑d’Âcre
marquant la fin de l’Empire latin.
28 mai
Prise de la citadelle
du mont Thabor par les troupes du sultan.