Le
tableau de Saint
Antoine a su par son caractère étrange, concentrer toute
l'attention des chercheurs, mais depuis la restauration
électrique du Sanctuaire en 2008, d'autres toiles de taille
importante sont maintenant mieux observables. Il est
passionnant de découvrir à la lumière ces œuvres méconnues.
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Les grandes peintures
murales |
La série des tableaux muraux est dédiée à des épisodes de la
vie de la Vierge. Certains sont signés, d'autres apparemment
non. |
Au bas du tableau, une signature est
lisible :
GVILLELMVS . MOITRIE . FILIVS PINXIT
1716 |
Un
concert céleste est donné par des anges, et au centre, la Vierge
écrase un serpent qui mord une pomme, signe incontestable d'une
influence
lazariste.
Sur la droite on peut lire l'inscription suivante :
RIEVDEMOVNT à PT
1711
Restauré en 1827
Sa restauration eut donc lieu
du temps de
Gaudéric Mèche, présent sur les lieux de
1815 à 1838.
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Voici une scène
d'accouchement de la Vierge peu courante. La célèbre étable est
remplacée par un lieu plutôt contemporain. Le tableau ne semble
pas être signé. |
Jésus est présenté au Temple. Au bas du tableau, une signature
déjà vue est lisible :
GVILLELMVS . MOITRIE . FILIVS PINXIT
1716 |
On ne peut bien sûr échapper au célèbre thème de l'Annonciation.
Ce tableau situé à gauche du Saint Antoine (son ancienne
position) ne semble pas être
signé.
Mais il est
aussi intéressant de comparer la toile actuelle avec celle
représentée sur la gravure de 1850. Bien que le thème
ressemble sans conteste, il est difficile de considérer qu'il
s'agisse de la même œuvre. Si l'ange et la colombe rappellent la
toile, la position agenouillée de Marie est incontestablement
différente.
Soit l'artiste a
pris quelques libertés dans la copie des scènes, soit le tableau
de l'Annonciation a été remplacé depuis. À moins qu'il n'ait été
modifié comme le Saint Antoine...
A droite, le détail du tableau
extrait de la gravure 1830 |
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Une référence de plus à Saint Augustin
Il est important
de souligner la présence à ND de Marceille de
Saint
Augustin
compte tenu de son rapport étroit avec le pillage du trésor de
Rome par les Wisigoths en l'an 410. Il fut en effet le témoin
oculaire de cette tragédie qui marqua toute sa vie. |
Deux scènes sont réunies dans ce
diptyque. Il s'agit de
la conversion de
Saint
Augustin. A gauche, le Saint est frappé par la grâce
et le
livre à ses côtés témoigne de son œuvre littéraire.
À droite la
scène représente sa consécration en tant qu'évêque en Algérie.
La
peinture est composée de
deux toiles cousues entre elles
et accrochées sur la porte
d'entrée. |
À
droite, ce que nous montre la gravure de 1830
à cet
emplacement...
Même constat pour la double toile présente sur la porte
principale du Sanctuaire. La scène du paysage pourrait
ressembler, mais là s'arrête la comparaison. Le personnage de
Saint Augustin est
très différent sur la gravure.
C'est un fait et
pourtant il faut reconnaître que le dessin nous montre aussi une
scène visiblement composée de deux vantaux.
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La forme
spécifique de la toile épousant parfaitement la voûte de la
porte et cette double scène tendraient donc à montrer que
l'artiste laissa libre son interprétation. |
Une autre toile de grande taille et très discrète se trouve dans
la chapelle de la Vierge Noire.
Il s'agit d'un hommage rendu à un grand incendie qui eut lieu à
Limoux le
15 septembre 1685.
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Les maisons à cette époque étaient construites en torchis et le
feu n'eut aucun mal à se propager. Le quartier de la Toulzane,
les couvents des Trinitaires et des Augustins furent détruits
par les flammes. Ces édifices constituaient le quartier le plus
riche de Limoux abritant de nombreux marchands. Les puits
existants étaient largement insuffisants et s'épuisèrent très
vite. Les consuls se rassemblèrent alors avec d'anciens notables
autour du Juge‑mage sur le parvis de l'église. Ils implorèrent
tous Notre‑Dame de Marceille et sa Vierge Noire miraculeuse. La
légende rapporte que les flammes arrêtèrent subitement leur
progression. Ce fut finalement un immense désastre et 126
maisons brûlèrent pendant trois jours. Un grandiose ex‑voto,
peint à l'huile et monté sur châssis fut alors constitué... |
Les
peintures murales près de l'autel |
Autour de
l'autel, quatre peintures murales présentent des scènes
religieuses relativement connues. Trois d'entre elles font
référence à des évêques célèbres. |
Jésus et les marchands du Temple |
le
baptême de Clovis par l'évêque Saint Rémi |
Scène non encore identifiée formellement |
Jésus et Saint Polycarpe ? |
Ce
tableau est aussi très étonnant.
Il s’agit de Saint Augustin réfléchissant pour écrire son
Trinitate. Sur un bord de mer, un enfant le sortit de ses
réflexions. Le jeune garçon fait des allers et retours vers la
mer et désire mettre la mer dans son trou de sable. Saint
Augustin s’approche de lui et à sa remarque l’enfant répondit
qu’il aura plus tôt fait de mettre la mer dans son trou que lui
de rentrer le mystère dans sa tête. |
Autres
décorations diverses |
Les angelots disparus
Ceux qui n'ont pas eu la
chance d'admirer ces angelots ne peuvent
malheureusement que les contempler aujourd'hui en photo. En
effet, courant été 2007 ces sculptures décoratives ont été volées
alors qu'elles étaient fixées au mur en face de la chapelle
à la Vierge Noire, prouvant ainsi le peu de respect qu'on
certains individus envers notre patrimoine exceptionnel.
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Les angelots disparus
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Les angelots se disputant une mitre |
L'une des sculptures est
d'ailleurs remarquable par son allégorie. On y voit deux anges se
disputant une mitre d'évêque. Est‑ce en rapport avec les
tribulations de Nicolas Pavillon dans son diocèse avec
Blaise de Hautpoul
et
Louis XIV, alors qu'il était évêque
d'Alet‑les‑Bains après
1637 ? |
Saint Michel
De nombreuses églises du
Languedoc font référence à
Saint Michel terrassant le
dragon ou Lucifer selon la version. Ici, comme à
l'église d'Espéraza, les
deux versions sont présentes, l'une sur une peinture murale
en relief, l'autre sur un vitrail.
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Saint Michel terrassant le dragon |
Saint Michel terrassant Lucifer |
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