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Domaine et géométrie 6 - Rennes-le-Château Archive

Le Domaine de Saunière    6/6
Jouons avec le plan ‑ Les cercles

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

    Depuis sa première étude, le Domaine de Saunière a été pressenti comme le support d'un message caché. Tout ou presque a été dit sur les constructions étonnantes, leur architecture et leur symbolique. Mais curieusement, une piste de recherche a été depuis toujours sous‑estimée, sans doute pour son côté difficile à appréhender, improbable et surtout hermétique : sa géométrie.

 

   Le plan du Domaine semble s'inscrire dans une logique qui nous échappe. Des formes harmonieuses et régulières dessinent les chemins, les allées, les escaliers et les différentes parties des jardins. S'agit‑il d'une simple volonté d'esthétique ou de toute autre chose ?


La tour Magdala
symbole du Domaine de Saunière

 


Le Domaine de Saunière du temps de Henri Buthion (et sa DS Citroën blanche)

 

   Lorsque l'on s'y promène, une sensation étrange vous envahit, mais il faut prendre de la hauteur pour comprendre. A la manière de l'ancienne Egypte qui bâtissait selon des règles symboliques et des codes sacrés très précis, le Domaine respecte un équilibre basé sur le compas et la règle. C'est d'ailleurs en observant attentivement d'anciennes photos que l'on se rend compte de l'extrême rigueur qui fut appliquée au plan des jardins et à leur réalisation.

 

    Certes, ce principe n'est pas nouveau. Les jardins à la française dessinés par Le Nôtre sont de pures merveilles d'intelligence et tout y est réfléchi. Constamment orientés vers la recherche de la beauté et de l'harmonie, ces jardins d'exception utilisent les perspectives et les trompes l'œil pour mieux cacher les défauts, éloigner les horizons et sublimer les statues, les jeux d'eaux et les lumières.
   Mais chez Saunière, l'esthétique ne fut vraisemblablement pas l'objectif principal. Il fallait tout d'abord étonner, surprendre et peut‑être même guider celui qui saura lire le jardin envouté. Ce pari basé sur la surprise et l'érudition est avant tout comme un livre ouvert ou la forme est aussi importante que le fond. Ce pari sur l'avenir fut en tout cas largement réussi puisqu'un siècle plus tard nous voici tous réunis autour de cette œuvre mystérieuse qui commence à nous parler...

 

Cette étude inédite est le résultat de nombreuses heures de travail et de recherche.

C'est pourquoi elle est protégée. Je tiens aussi à remercier tout particulièrement,

Patrick Merle, qui fut l'initiateur de cette idée originale et qui participa

à l'élaboration du plan de référence du Domaine.

Copyright © RLC Archive ‑ Jean‑Pierre Garcia et Patrick Merle

 

 

 

Jouons avec les cercles

Le cercle et son centre représentent dans le langage de la Géométrie Sacrée une symbolique très particulière. Cette forme, à la fois simple et complexe, a fasciné les hommes de tous temps. Forme pure, mêlant intimement le nombre des géomètres π (Pi) et le nombre d'Or des artistes φ (Phi), elle relie le divin (le centre) au spirituel (la circonférence).

 

Rappel de théorèmes simples concernant le cercle

 

1. Soit 2 points distincts dont l'un est le centre d'un cercle, il existe un cercle unique passant par le second point.

2. Soit 3 points distincts, il existe un cercle unique passant par ces points.

3. Soit 3 points distincts dont l'un est le centre d'un cercle, ce cercle passe par les deux autres points que si il y a équidistance entre ces deux points et le centre. Ces points forment alors un triangle isocèle.

 

Il découle de ces théorèmes les remarques suivantes :

 

a) 2 points distincts choisis au hasard et dont l'un est le centre, suffisent à définir un cercle. Le fait qu'il existe un 3ème point sur ce cercle est remarquable.

 

b) 3 points distincts choisis au hasard suffisent à définir un cercle. Le fait qu'il existe un 4ème point sur ce cercle est remarquable.

 


Le plan de référence ‑ Jouons avec...

 

1 ‑ Le cercle de ND de Lourdes

 

  Le Domaine a été bâti selon des lois de la Géométrie Sacrée. C'est un moyen spirituel de communiquer entre initiés et avec le divin. 

   Si ceci a été appliqué au Domaine il serait naturel de trouver une relation géométrique avec Notre Dame de Lourdes, cette fameuse statue que Saunière posa lors de la Mission de 1891 sur le pilier inversé de l'autel.

 

Un cercle particulièrement symbolique est celui qui a pour centre la  statue ND de Lourdes. Celui‑ci inscrit parfaitement l'église de Saunière et son jardin. Il passe par le coin Est du parc (B), le coin Nord du presbytère (C), le coin Nord est du clocher (D), le coin Est du reposoir (E), la pointe Est du triangle du calvaire (F), le coin Est du jardin au bassin (G), et le centre de la croix celtique (H).

 

   Difficile de trouver mieux comme utilisation des points clés. On pourra toujours affirmer qu'il s'agit d'une pure coïncidence puisqu'il n'existe aucune preuve de la réalité de ce cercle. Mais alors, combien faut‑il de points sur un cercle pour admettre cette volonté délibérée de nous interpeller ? D'autant qu'il y a une suite...

 

   Le centre est vu comme l'origine, la création de toute chose, le départ vers le multiple, l'endroit d'où l'esprit va rayonner. Le centre est Dieu

 

   Le cercle est le monde spirituel créé à partir du centre, le ciel, la transcendance, l'éternité, l'Aura de Dieu. Les ronds dans l'eau bougent dans le temps. Le cercle c'est aussi le temps qui passe ou l'éternel recommencement. Les feuilles ne s'éloignent pas mais bougent sur place. Le monde spirituel enveloppe toute chose sans la perturber...

 

2 ‑ L'hexagone de ND de Lourdes

 

   Si l'on observe la dispersion de certains points du cercle, cette répartition semble homogène. Le compas permet vite de vérifier qu'une autre forme se cache dans le Domaine. Il s'agit dans Hexagone régulier. Les points B, C, D, F, I, H sont équidistants. De plus par la propriété de l'hexagone régulier, le rayon du cercle est égal à un côté. Les points B, C, D, F, I, H et A sont équidistants.

   Mais le plus étonnant et la manière de fermer cet hexagone, car il faut se servir de la tombe d'origine de Bérenger Saunière située contre le mur du petit cimetière.

   Le point I est l'intersection entre le cercle et le prolongement de la droite qui borde le petit jardin de ND de Lourdes. Cette droite passe aussi par la sépulture du prêtre au point S.

 

3 ‑ Une croix de David (ou croix de Salomon)

 

   Il fallait si attendre. L'hexagone régulier est le support de la croix de David ou croix de Salomon, la fameuse étoile à 6 branches que l'on retrouve très facilement dans le Haut Razès. Le Nombre d'Or est donc bien présent...  

 

   Continuons la construction. L'un des côtés de l'hexagone rejoint la sépulture de Saunière. Un autre alignement converge également vers le même point et il nous est donné par le point jaune.

   La symbolique devient ici très importante puisque l'on relie spirituellement Bérenger Saunière à ND de Lourdes et à une croix de Salomon. Quel message voudrait‑on nous faire passer ?

 

   Posons nous un instant sur le rôle du caveau de Bérenger Saunière dans la composition géométrique. Il est clair que beaucoup jugerons cette intégration dans le tracé comme fortuite ou hasardeuse, mais est-ce vraiment le hasard ?
   Car il faut connaître un élément important concernant la position de la sépulture. Le 15 avril 1900, Bérenger Saunière sollicite par pétition du Conseil municipal une concession perpétuelle de 6 m2 de terrain dans le petit cimetière de l'église. Le prêtre propose en effet de construire à ses frais et à l'endroit fixé par le plan dressé par l'architecte Caminade, un caveau exclusivement réservé à la sépulture des curés de l'église qui désireraient y être inhumés.

Le 30 avril 1900, le Conseil donne son accord :
     Après examen attentif de cette pétition ; ainsi que du plan du cimetière y figurant l'emplacement du terrain à concéder, Monsieur Sauzède, maire, propose au Conseil d'accorder au pétitionnaire qui a restauré et embelli à ses frais, d'une façon merveilleuse l'église et le presbythère, la concession qu'il a sollicitée, à titre de reconnaissance et dédommagement de ses libéralités envers la commune et cela avec d'autant plus de raison qu'il s'est engagé à prendre à sa charge le droit des pauvres et à verser par conséquent à la caisse municipale la somme de soixante francs représentant la part qui leur revient.
   Le Conseil Municipal accorde à Monsieur Bérenger Saunière Curé de Rennes-le-Château, la concession perpétuelle sollicitée, avec l'autorisation de construire à ses frais sur ce terrain le caveau décrit, le tout dans les indications du plan dont nous avons parlé.
   Fait et délibéré à Rennes-le-Château, le jour, mois et an que dessus et ont signé au registre les membres présents.
                                                                     Le Maire : Sauzède

   Cet épisode est particulièrement interressant sur un point : l'existence d'un plan de l'architecte Caminade précisant l'endroit exact où devait être construit le caveau de Saunière. Cette indication est confirmée par la réponse écrite faite par le Conseil Municipal. Nous ne serions donc pas en présence d'un pur hasard...

 

4 ‑ Les cercles de la Trinité

 

   La Trinité chrétienne est un symbole religieux très classique signifiant : Dieu composé du Père, du Fils et du Saint Esprit. Sa représentation est construite par trois anneaux entrelacés formant un tout. Pris deux à deux les anneaux ne sont pas liés...

 

   C'est en complétant le cercle de ND de Lourdes vu précédemment par deux autres cercles identiques, que l'on peut retrouver ce symbole.


Nœud borroméen symbolisant
la Trinité chrétienne
(manuscrit du XIIIe siècle)

 

   Le cercle de centre A se retrouve identique en C et en B. Le cercle de centre C passe par le coin du Parc (B), par A, par la pointe du triangle (F) et par le coin Sud du jardin au bassin (E). De même le cercle de centre B passe par A et C.

La géométrie sacrée, c'est aussi l'équilibre des formes et des relations entre le monde spirituel et le monde réel.

 

5 ‑ Asmodée veille également

 

   Une curieuse propriété se met également en place. Les 3 cercles de la Trinité forment un triangle équilatéral A, B, C (en vert) ce qui est une conséquence mathématique. Or la section AB est égale à la section GF, distance entre la pointe du triangle du calvaire et le diable Asmodée.

 

   Donc nous pouvons aussi tracer un 4ème cercle identique de centre Asmodée (G) et de rayon, la distance GF.  Ce cercle passe par le coin Nord ouest du cimetière, par le coin Nord ouest du jardin au bassin et par la pointe Est du triangle du calvaire.

 

6 ‑ Deux autres cercles identiques

 

   Ce cercle n'en finit pas de laisser son empreinte sur tout le Domaine. On le retrouve avec comme centre la pointe Sud du triangle du calvaire. Il traverse Asmodée, la pointe Est du triangle et le centre du bassin. Un second cercle identique de centre le Parc, borde les deux tours et passe par le coin Nord ouest du jardin au bassin.

 

7 ‑ Asmodée revient

 

   Encore une fois, un nouveau cercle identique apparaît et encore une fois il passe par Asmodée. Ce cercle a pour centre le point C coin Nord ouest du jardin. Il passe par le centre du Parc et par Asmodée.

 

8 ‑ Avalanche de cercles

 

   Finalement une multitude de cercles identiques peuvent être tracés. Tous ont un centre déterminé par un point clé et tous passent au moins par deux points également remarquables. Ceci prouve que les dimensions du Domaine ont respecté une logique d'équidistance, invisible en dehors d'une analyse rigoureuse sur plan.

 

Un vertige géométrique

   L'objectif de cette analyse n'est pas d'amener une conclusion sur l'utilisation ou la finalité des propriétés géométrique du Domaine. Chaque chose en son temps.

  L'étude dévoilée ici est destinée à prendre conscience que le plan du Domaine est sortie de l'imagination d'un ou de plusieurs érudits mathématiciens et non d'un simple paysagiste de jardin à la française. Les symboles qui s'y cachent, dégagent non seulement une connotation religieuse et sacrée mais aussi un niveau d'érudition hors du commun. C'est un fait. Mais après tout, quoi de plus naturel qu'un jardin construit par des prêtres voulant y déposer un secret, utilise un langage hermétique et sacré ?

 

   Le problème est qu'ici nous sommes confrontés à une intelligence rare et à un niveau d'abstraction difficile à percer sans un contexte précis. Rien n'est posé au hasard et tout a été élaboré selon un projet grandiose qui englobait la restauration de l'église. Même si sur d'anciens cadastres on devine déjà les futures formes du Domaine, il faut admettre que ces architectes du sacré ont réussi un tour de force : bâtir un lieu ésotérique particulièrement intriguant.

 

Pour comprendre la porté de ce qui suit il est indispensable de prendre connaissance des chapitres précédents


Le petit jardin de l'église en forme de triangle

 

1 ‑ L'épicentre du Domaine

 

   Depuis plusieurs montages vus précédemment, il apparait assez clairement que le point B est régulièrement porteur de formes géométriques. Voyons si ce point offre d'autres propriétés.

 

   Un premier cercle de centre B et passant par ND de Lourdes peut être tracé. Nous l'avons vu dans les exercices précédents. Or, ce qui est remarquable, c'est qu'il est le premier d'une série de cercles concentriques englobant la totalité du Domaine.

 

   Mais observez bien la construction obtenue. Car ceci est encore le résultat d'une ingénieuse architecture topographique. Le cercle majeur touche les 2 circonférences (en bleu) par l'extérieur. Ceci est du à aucune conséquence mathématique, mais plutôt à la géniale disposition des points clés. Le Domaine est conçu comme un système planétaire concentrique.

 

2 ‑ Une rose à 6 pétales

 

   La magie continue. Les cercles concentriques sont le signe d'une construction plus complexe et harmonieuse qui se cache parmi les points clés. Essayons de la mettre en relief en traçant d'autres cercles identiques.

 

Le résultat est à la fois surprenant et plein de grâce. Une rose à 6 pétales nous offre un spectacle envoutant. Chaque cercle trouve son emplacement et sa justification en passant par des points clés. Ces points sont d'ailleurs bien connus puisqu'ils ont déjà été utilisés dans les constructions précédentes.

 

3 ‑ De ISIS au nombre d'Or

 

  Pour terminer nous allons voir comment une forme de base peut devenir à la fois complexe et harmonieuse puisqu'elle contient le nombre d'Or. Elle prouve définitivement que le Domaine est doré.

 

   Reprenons le cercle qui circonscrit le grand triangle d'ISIS. Ce cercle est particulièrement intéressant pour le nombre de points clés qu'il traverse (9 points).

Continuons...

 

4 ‑ Le Domaine d'Or ‑ Un décagone régulier

 

  Traçons maintenant les diamètres évidents (en vert) et la section qui traverse la tombe de Saunière et le centre de la croix celtique. Notons en bleu les points clés obtenu sur le cercle et observons.

 

   Il existe 11 points clés également répartis sur le cercle. Il est donc possible de tracer un décagone régulier (polygone à 10 côtés). 

Cette figure exceptionnelle conduit à de nombreuses déductions géométriques. La liste des propriétés n'est donc pas terminée...

 

Le décagone tracé graphiquement ci‑dessous (en violet) est rigoureusement régulier. Son dessin a été effectué par un outil logiciel graphique, ce qui explique les quelques erreurs d'approximation visibles entre les points clés et le décagone.

 

Le décagone est composé de 10 parts égales, chacune ayant un angle de 36° (360° / 10). Chaque part est donc un triangle d'or sublime et le rapport entre le rayon du cercle et un côté du décagone est égal au nombre d'Or φ (Phi)

 

En guise de conclusion

 

   Le Domaine a été bâti à la manière d'une cathédrale, selon les lois de la Géométrie Sacrée.  Le fait d'utiliser cette discipline introduit  donc dans la réalisation une dimension harmonieuse, proche de la nature et donc divine... C'est aussi un moyen utilisé par les initiés pour cacher dans l'œuvre une dimension hors de portée d'un observateur classique. Seules l'harmonie et l'équilibre sont perceptibles.


   De plus, la Géométrie Sacrée permet de dissimuler des messages symboliques forts et d'entrer en communication avec Dieu en conservant un niveau de confidentialité très élevé.

 

   Si tout ceci est facilement compréhensible comme par exemple dans une œuvre artistique ou architecturale religieuse, il est plus difficile de comprendre la démarche poursuivie dans le Domaine. L'objectif était t‑il uniquement spirituel ? L'église rénovée ne suffisait‑elle pas ? En réalité nos prêtres bâtisseurs voulaient émerveiller et attirer l'attention sur un fait majeur dans le Haut Razès. C'est évident, mais il nous reste à comprendre quel était leur message...

   Quoi de mieux que de terminer cette étude par la très belle parabole poétique d'Eliphas Levi :

 

L'aigle avec le vautour se croisait dans les nues
‑ "Salut, dit le vautour à mon cousin le roi !
Je suis aussi large que toi
Quand j'ai les ailes étendues.
Mon vol comme le tien perce l'immensité
Et je vois s'abaisser sous notre majesté
Les hauteurs de la terre et les grandeurs des ondes !"
 

‑ "Oui, dit l'aigle, tous deux nous planons dans les cieux,
Moi pour voir de plus près le soleil radieux,
Toi pour voir de plus loin les cadavres immondes."

 

Grands hommes qui cherchez de l'or au jour le jour,
Souvenez‑vous parfois de l'aigle et du vautour

                Eliphas Levi

 


Le Domaine de Bérenger Saunière est une cathédrale virtuelle
© RLC Archive ‑ JP Garcia