Depuis sa
première étude, le Domaine de Saunière a été pressenti comme le
support d'un message caché. Tout ou presque a été dit sur
les constructions étonnantes, leur architecture et leur
symbolique. Mais
curieusement, une piste de recherche a été depuis toujours
sous‑estimée, sans doute pour son côté difficile à appréhender, improbable
et surtout hermétique : sa géométrie.
Le plan du Domaine semble
s'inscrire dans une logique qui nous échappe. Des formes
harmonieuses et régulières dessinent les chemins, les allées,
les escaliers et les différentes parties des jardins. S'agit‑il
d'une simple volonté d'esthétique ou de toute autre chose ? |
La tour Magdala symbole du
Domaine de Saunière |
Le Domaine de Saunière du temps de Henri
Buthion (et sa DS Citroën blanche) |
Lorsque l'on s'y
promène, une sensation étrange vous envahit, mais il faut
prendre de la hauteur pour comprendre. A la manière de
l'ancienne Egypte qui bâtissait selon des règles symboliques et
des codes sacrés très précis, le Domaine respecte un équilibre
basé sur le compas et la règle. C'est d'ailleurs en observant
attentivement d'anciennes photos que l'on se rend compte de
l'extrême rigueur qui fut appliquée au plan des jardins et à
leur réalisation.
Certes, ce principe n'est pas nouveau. Les
jardins à la française dessinés par
Le Nôtre sont de pures
merveilles d'intelligence et tout y est réfléchi. Constamment
orientés vers la recherche de la beauté
et de l'harmonie, ces jardins d'exception utilisent les perspectives et les trompes l'œil
pour mieux cacher
les défauts, éloigner les horizons et sublimer les statues, les jeux d'eaux et
les
lumières.
Mais chez Saunière, l'esthétique ne fut vraisemblablement
pas l'objectif principal. Il fallait tout d'abord étonner, surprendre et peut‑être même
guider celui qui saura lire le jardin envouté. Ce pari basé sur
la surprise et l'érudition est avant tout comme un livre ouvert ou la
forme est aussi importante que le fond. Ce pari sur l'avenir fut en tout cas
largement réussi puisqu'un siècle plus tard nous voici tous
réunis autour de cette œuvre mystérieuse qui commence à nous parler...
Cette
étude inédite est le résultat de nombreuses heures de travail
et
de recherche.
C'est pourquoi elle est protégée.
Je tiens aussi à remercier tout
particulièrement,
Patrick Merle, qui fut
l'initiateur de cette idée originale
et qui participa
à l'élaboration du plan de référence du Domaine.
Copyright © RLC Archive ‑ Jean‑Pierre Garcia et
Patrick Merle
|
Le cercle et son centre
représentent dans le langage de la
Géométrie Sacrée une
symbolique très particulière. Cette forme, à la fois simple et
complexe, a fasciné les hommes de tous temps. Forme pure, mêlant
intimement le nombre des géomètres
π
(Pi)
et le nombre d'Or des artistes
φ (Phi),
elle relie le divin (le centre) au spirituel (la circonférence).
|
Rappel de théorèmes simples
concernant le cercle
1. Soit 2 points distincts dont l'un est
le centre d'un cercle, il existe un cercle unique passant par le
second point.
2. Soit 3 points distincts, il existe un
cercle unique passant par ces points.
3. Soit 3 points distincts dont l'un est le
centre d'un cercle, ce cercle passe par les deux autres points
que si il y a équidistance entre ces deux points et le centre.
Ces points forment alors un triangle isocèle.
Il découle de ces théorèmes les remarques
suivantes :
a) 2 points distincts choisis au hasard et
dont l'un est le centre, suffisent à définir un cercle. Le fait
qu'il existe un 3ème point sur ce cercle est
remarquable.
b) 3 points distincts choisis au hasard
suffisent à définir un cercle. Le fait qu'il
existe un
4ème point sur ce cercle est remarquable. |
Le plan de référence ‑ Jouons avec... |
1 ‑ Le cercle de ND de Lourdes
Le Domaine a été bâti selon des lois de
la Géométrie Sacrée. C'est
un moyen spirituel de communiquer entre initiés et avec le
divin.
Si ceci a été appliqué au
Domaine il serait naturel de trouver une relation géométrique
avec Notre Dame de Lourdes, cette fameuse statue que
Saunière posa lors de la Mission de 1891 sur le pilier inversé
de l'autel.
Un cercle particulièrement
symbolique est celui qui a pour centre
la
statue ND de Lourdes. Celui‑ci inscrit parfaitement l'église de Saunière
et son jardin. Il
passe par le coin Est du parc (B), le coin Nord du
presbytère (C), le coin Nord est du clocher (D),
le coin Est du reposoir (E), la pointe Est du triangle du
calvaire (F), le coin Est du jardin au bassin (G),
et le centre de la croix celtique (H).
Difficile de
trouver mieux comme utilisation des points clés. On pourra
toujours affirmer qu'il
s'agit d'une pure coïncidence puisqu'il n'existe aucune preuve
de la réalité de ce cercle. Mais alors, combien faut‑il de
points sur un cercle pour admettre cette volonté délibérée de
nous interpeller ? D'autant qu'il y a une suite... |
Le centre est
vu comme l'origine, la création de toute
chose, le départ vers le multiple, l'endroit
d'où l'esprit va rayonner.
Le centre est Dieu
Le cercle est le monde
spirituel
créé à partir du centre, le ciel, la
transcendance, l'éternité, l'Aura de Dieu.
Les ronds dans l'eau bougent dans le temps.
Le cercle c'est aussi le temps qui passe ou
l'éternel recommencement. Les feuilles ne
s'éloignent pas mais bougent sur place. Le
monde spirituel enveloppe toute chose sans
la perturber...
|
2 ‑ L'hexagone de ND de Lourdes
Si l'on
observe la dispersion de certains points du cercle, cette
répartition semble homogène. Le compas permet vite de vérifier
qu'une autre forme se cache dans le Domaine. Il s'agit dans
Hexagone régulier. Les points B, C, D, F, I, H sont
équidistants. De plus par la propriété de l'hexagone régulier,
le rayon du cercle est égal à un côté. Les points
B, C, D, F,
I, H et
A sont équidistants.
Mais le
plus étonnant et la manière de fermer cet hexagone, car il
faut se servir de la tombe d'origine de Bérenger Saunière
située contre le mur du petit cimetière.
Le point
I est
l'intersection entre le cercle et le prolongement de la droite
qui borde le petit jardin de ND de Lourdes. Cette droite passe
aussi par la
sépulture du prêtre au point
S.
|
3 ‑
Une croix de David (ou croix de Salomon)
Il fallait si attendre. L'hexagone régulier est le support de
la
croix de David ou croix de Salomon, la fameuse
étoile à
6
branches que l'on retrouve très facilement dans le Haut
Razès. Le
Nombre d'Or est donc bien présent... |
Continuons la construction. L'un des côtés de l'hexagone rejoint la sépulture de Saunière. Un autre alignement converge
également vers le même point et il nous est donné par le
point jaune.
La symbolique devient ici très importante puisque
l'on relie spirituellement Bérenger Saunière à ND de Lourdes et à
une croix de Salomon. Quel message voudrait‑on nous faire
passer ? |
Posons nous un instant sur le rôle du caveau de
Bérenger Saunière dans la composition géométrique.
Il est clair que beaucoup jugerons cette intégration
dans le tracé comme fortuite ou hasardeuse, mais est-ce
vraiment le hasard ?
Car il faut
connaître un élément important concernant la position de
la sépulture. Le 15 avril 1900,
Bérenger Saunière sollicite par pétition du Conseil
municipal une concession perpétuelle de 6 m2 de terrain
dans le petit cimetière de l'église. Le prêtre propose
en effet de construire à ses frais et à
l'endroit fixé par le plan dressé par l'architecte
Caminade, un caveau exclusivement réservé à la
sépulture des curés de l'église qui désireraient y être
inhumés.
Le 30 avril 1900, le Conseil donne son
accord :
Après
examen attentif de cette pétition ; ainsi que du
plan du cimetière y figurant l'emplacement du
terrain à concéder, Monsieur Sauzède, maire,
propose au Conseil d'accorder au pétitionnaire
qui a restauré et embelli à ses frais, d'une
façon merveilleuse l'église et le presbythère,
la concession qu'il a sollicitée, à titre de
reconnaissance et dédommagement de ses
libéralités envers la commune et cela avec
d'autant plus de raison qu'il s'est engagé à
prendre à sa charge le droit des pauvres et à
verser par conséquent à la caisse municipale la
somme de soixante francs représentant la part
qui leur revient.
Le Conseil Municipal accorde à Monsieur Bérenger Saunière Curé de
Rennes-le-Château, la concession perpétuelle
sollicitée, avec l'autorisation de construire à
ses frais sur ce terrain le caveau décrit, le
tout dans les indications du plan dont nous
avons parlé.
Fait et délibéré à Rennes-le-Château, le jour, mois et an que
dessus et ont signé au registre les membres
présents.
Le Maire : Sauzède |
Cet épisode est particulièrement interressant sur un point :
l'existence d'un plan de l'architecte Caminade
précisant l'endroit exact où devait être construit le
caveau de Saunière. Cette indication est confirmée par
la réponse écrite faite par le Conseil Municipal. Nous
ne serions donc pas en présence d'un pur hasard... |
4 ‑ Les cercles de la Trinité
La Trinité chrétienne est un symbole religieux très classique signifiant : Dieu composé du Père, du Fils et du Saint Esprit. Sa
représentation est construite par trois anneaux entrelacés
formant un tout. Pris deux à deux les anneaux ne sont pas
liés...
C'est en
complétant le cercle de ND de Lourdes vu précédemment par deux
autres cercles identiques, que l'on peut retrouver ce symbole. |
Nœud borroméen symbolisant
la Trinité
chrétienne
(manuscrit du XIIIe siècle) |
Le cercle de centre
A se
retrouve identique en C et en
B. Le cercle de
centre C passe par le coin du Parc (B), par
A,
par la pointe du triangle (F) et par le coin Sud du
jardin au bassin (E). De même le cercle de centre
B
passe par A et
C.
La géométrie sacrée, c'est
aussi l'équilibre des formes et des relations entre le monde
spirituel et le monde réel. |
5 ‑ Asmodée veille également
Une curieuse propriété se met également en place. Les
3
cercles de la Trinité forment un triangle équilatéral
A, B, C
(en vert) ce qui est une conséquence mathématique. Or la section
AB est égale à la section
GF,
distance entre la pointe du triangle du calvaire et le diable
Asmodée.
Donc nous pouvons aussi
tracer un 4ème cercle identique de
centre Asmodée (G) et de rayon, la distance
GF.
Ce
cercle passe par le coin Nord ouest du cimetière, par le coin
Nord ouest du jardin au bassin et par la pointe Est du triangle
du calvaire. |
6 ‑
Deux autres cercles identiques
Ce cercle n'en finit pas de laisser son empreinte
sur tout le Domaine.
On le retrouve avec comme centre la pointe Sud du triangle du
calvaire. Il traverse Asmodée, la pointe Est du triangle et le
centre du bassin. Un second cercle identique de centre le Parc,
borde les deux tours et passe par le coin Nord ouest du jardin
au bassin. |
7 ‑
Asmodée revient
Encore une fois, un nouveau cercle identique
apparaît et encore une fois il passe par Asmodée. Ce cercle a
pour centre le point C coin Nord ouest du jardin. Il passe par
le centre du Parc et par Asmodée. |
8 ‑ Avalanche de cercles
Finalement une multitude de cercles identiques
peuvent être tracés. Tous ont un centre déterminé par un point
clé et tous passent
au moins par deux points également remarquables. Ceci prouve que
les dimensions du Domaine ont respecté une logique
d'équidistance, invisible en dehors d'une analyse rigoureuse sur
plan. |
L'objectif
de cette analyse n'est pas d'amener une conclusion sur
l'utilisation ou la finalité des propriétés géométrique du Domaine. Chaque
chose en son temps.
L'étude dévoilée ici est destinée à
prendre conscience que le plan du Domaine est sortie de
l'imagination d'un ou de plusieurs érudits mathématiciens et non
d'un simple paysagiste de jardin à la française. Les symboles
qui s'y cachent, dégagent non seulement une connotation
religieuse et sacrée mais aussi un niveau d'érudition hors du
commun. C'est un fait. Mais après tout, quoi de plus naturel
qu'un jardin construit par des prêtres voulant y déposer un
secret, utilise un langage hermétique et sacré ?
Le problème est
qu'ici nous sommes confrontés à une intelligence rare et à un
niveau d'abstraction difficile à percer sans un contexte précis. Rien n'est posé
au hasard et tout a été élaboré
selon un projet grandiose qui englobait la restauration de
l'église. Même si sur d'anciens cadastres on devine déjà les
futures formes du Domaine, il faut admettre que ces architectes
du sacré ont réussi un tour de force : bâtir un lieu
ésotérique particulièrement intriguant.
Pour comprendre la
porté de ce qui suit il est indispensable de prendre
connaissance des chapitres précédents |
Le petit jardin de l'église en forme de
triangle |
1 ‑
L'épicentre du Domaine
Depuis plusieurs montages vus précédemment, il
apparait assez clairement que le point
B est
régulièrement porteur de formes géométriques. Voyons si ce point
offre d'autres propriétés.
Un premier cercle de centre B et passant par ND de Lourdes
peut être tracé. Nous l'avons vu dans les exercices précédents.
Or, ce qui est remarquable, c'est qu'il est le premier d'une
série de cercles concentriques englobant la totalité du Domaine.
Mais observez
bien la construction obtenue. Car ceci est encore le résultat
d'une ingénieuse architecture topographique. Le cercle majeur
touche les 2 circonférences (en bleu) par l'extérieur. Ceci est
du à aucune conséquence mathématique, mais plutôt à la géniale
disposition des points clés. Le Domaine est conçu comme un
système planétaire concentrique. |
2 ‑
Une rose à 6 pétales
La magie continue. Les cercles concentriques sont
le signe d'une construction plus complexe et harmonieuse qui se
cache parmi les points clés. Essayons de la mettre en relief en
traçant d'autres cercles identiques.
Le résultat est à la fois
surprenant et plein de grâce. Une rose à 6 pétales nous offre un
spectacle envoutant. Chaque cercle trouve son emplacement et sa
justification en passant par des points clés. Ces points sont
d'ailleurs bien connus puisqu'ils ont déjà été utilisés dans les
constructions précédentes. |
3 ‑ De ISIS au nombre d'Or
Pour terminer nous
allons voir comment une forme de base peut devenir à la fois
complexe et harmonieuse puisqu'elle contient le nombre d'Or.
Elle prouve définitivement que le Domaine est doré.
Reprenons le
cercle qui circonscrit le grand triangle d'ISIS. Ce cercle est
particulièrement intéressant pour le nombre de points clés qu'il
traverse (9 points).
Continuons... |
4 ‑ Le Domaine d'Or ‑ Un décagone régulier
Traçons maintenant les
diamètres évidents (en vert) et la section qui traverse la tombe
de Saunière et le centre de la croix celtique. Notons en bleu
les points clés obtenu sur le cercle et observons.
Il existe
11
points clés également répartis sur le cercle. Il est donc
possible de tracer un décagone régulier (polygone à 10
côtés).
Cette figure exceptionnelle
conduit à de nombreuses déductions géométriques. La liste des
propriétés n'est donc pas terminée...
Le décagone tracé
graphiquement ci‑dessous (en violet) est rigoureusement
régulier. Son dessin a été effectué par un outil logiciel
graphique, ce qui explique les quelques erreurs d'approximation
visibles entre les points clés et le décagone. |
Le décagone est composé de
10 parts égales, chacune
ayant un angle de 36° (360° / 10). Chaque part est donc
un
triangle d'or sublime et le rapport entre le rayon du cercle
et un côté du décagone est égal au nombre d'Or
φ (Phi) |
En guise de conclusion
Le Domaine a été
bâti
à la manière d'une cathédrale, selon les lois de
la Géométrie Sacrée.
Le fait d'utiliser cette discipline
introduit donc dans la réalisation une dimension
harmonieuse, proche de la nature et donc divine... C'est aussi un moyen utilisé par les
initiés pour cacher
dans l'œuvre une dimension hors de portée d'un observateur
classique. Seules l'harmonie et l'équilibre sont
perceptibles.
De plus, la Géométrie Sacrée permet de dissimuler des
messages symboliques forts et d'entrer en
communication avec Dieu en conservant un niveau de
confidentialité très élevé.
Si tout ceci est
facilement compréhensible comme par exemple dans une œuvre
artistique ou architecturale religieuse, il est plus difficile de
comprendre la démarche poursuivie dans le Domaine. L'objectif
était t‑il uniquement spirituel ? L'église rénovée ne
suffisait‑elle pas ? En réalité nos prêtres bâtisseurs voulaient
émerveiller et attirer l'attention sur un fait majeur dans le
Haut Razès. C'est évident, mais il nous reste à comprendre quel
était leur message...
Quoi de mieux que de
terminer cette étude par la très belle parabole poétique d'Eliphas
Levi : |
L'aigle avec le
vautour se croisait dans les nues
‑ "Salut, dit le vautour à mon cousin le roi !
Je suis aussi large que toi
Quand j'ai les ailes étendues.
Mon vol comme le tien perce l'immensité
Et je vois s'abaisser sous notre majesté
Les hauteurs de la terre et les grandeurs des ondes !"
‑ "Oui, dit
l'aigle, tous deux nous planons dans les cieux,
Moi pour voir de plus près le soleil radieux,
Toi pour voir de plus loin les cadavres immondes."
Grands hommes qui
cherchez de l'or au jour le jour,
Souvenez‑vous parfois de l'aigle et du vautour
Eliphas Levi
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Le Domaine de Bérenger Saunière est une
cathédrale virtuelle
© RLC Archive ‑ JP Garcia
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