En
1956, une nouvelle défraie la chronique d'un journal
local "La dépêche du Midi". Le curé d'un petit village de l'Aude dans le Sud de la France aurait découvert un important trésor
en cette fin du 19e siècle. Le curé s'appelleBérenger Saunière
et le village se nomme
Rennes‑le‑Château,
une petite commune perchée sur une colline en plein pays cathare.
Nous sommes alors en juin 1885 et ce jeune prêtre tout juste âgé de 33 ans y arrive presque sans un sou. Le village compte 300 âmes et pour y accéder il faut gravir 3 km d'un chemin en lacets.
Bérenger Saunière
Rennes‑le‑Château aujourd'hui (Aude)
Dans ce petit
bourg isolé, on se sent dans un autre monde au sommet d'une colline, surplombant les alentours.
Une vue imprenable domine le plateau et la vallée des Bals de Couleurs. Quant à l'horizon, il dessine une longue chaîne, celle des Pyrénées. Coupé de tout, hors du temps, le jeune curé
a des revenus modestes. Son traitement est de 75 francs or par mois, et pourtant il dépensera au total en
1891 plusieurs millions de
francs or en travaux et rénovations...
Rennes-le-Château ‑ Google maps
Ceci n'est qu'un
avant‑goût, car cette affaire va rebondir de mystères en énigmes.
Ce prêtre charismatique, réputé pour son engagement complet à la foi
chrétienne, joue avec les contradictions et les anomalies. Il
laisse notamment dans son église, après sa restauration, une multitude de symboles qui
ne cadrent absolument pas avec la parole des Évangiles... et ce n'est pas tout. Des
agissements étranges sont observés par les villageois et restent incompréhensibles de la part
d'un homme
d'Église érudit comme Bérenger Saunière.
Le prêtre se met en effet à creuser la nuit dans le petit cimetière de la paroisse en compagnie de sa fidèle
servante Marie Dénarnaud. Il déplace des tombes, soulève les dalles. Il sera même soupçonné d'avoir
buriné certaines inscriptions. Il est vrai qu'en amorçant la restauration, il découvrit une oule pleine de pièces d'or et de bijoux,
le tout accompagné d'un calice. Peu à peu, une vie insolite se mettra en place.
La petite église
est chargée d'anomalies, d'allégories à tiroir, de jeux de mots
et de nombres. Le tout est fondu dans un décor luxueux où chaque
détail compte. Saunière découvrit même une crypte qu'il prendra
soin de dissimuler. Un diable hideux est installé à l'entrée de
la paroisse, et quatre anges invitent à le terrasser en
désignant cette sentence :
PAR CE SIGNE TU LE VAINCRAS
Ce diable sera vite assimilé à Asmodée, le gardien des trésors de Salomon. Saunière voue de plus une réelle
obsession à Marie‑Madeleine et tout rappelle son mythe, comme cette étrange tour construite à flanc de colline : la
Tour Magdala. Son symbole est un véritable hymne à
Marie la Magdaléenne, disciple de Jésus...
La Tour Magdala
à Rennes‑le‑Château
Le diable Asmodée
dans l'église
Marie‑Madeleine
Après la restauration à grands frais de l'église, un autre projet conséquent est
lancé. Saunière se met à construire un vaste Domaine et les travaux sont pharaoniques. Il faut en effet faire des terrassements
importants et il dote cet immense jardin de deux tours : la
Tour Magdala et la
Tour de l'Orangeraie.
Une
autre construction voit aussi le jour : la Villa Béthanie. Les espaces sont aménagés avec des arbres
d'essence rare et les allées sont tirées au cordeau. Des animaux exotiques sont présents et étonnent les villageois. Une citerne est
même installée garantissant de l'eau. En clair,
le Domaine dépasse l'imagination. Non seulement
les travaux furent très importants pour l'époque, mais son plan
comporte une logique géométrique occulte, une Géométrie sacrée récemment mise en lumière et
d'une intelligence hors du commun.
Comment Bérenger Saunière a‑t‑il pu financer ces travaux
monumentaux ?
Pourquoi sa hiérarchie a
fermée les yeux ? Qui, ou
quelle organisation est derrière l'édification de ces ouvrages ? À quoi servent‑ils? Quelle est leur
finalité ?
Saunière nous a laissé un héritage codé...
Pour dire quoi ?
Deux Enfants Jésus s'observent dans les bras respectifs de Marie et Joseph et sous l'autel, un bas relief
Marie‑Madeleine cache un secret Église de Rennes‑le‑Château
De nombreuses affaires de trésor existent
en France, mais celle‑ci revêt un intérêt
extrêmement particulier. En effet, ce dépôt qualifié de fabuleux du fait des sommes dépensées pour l'époque comporte des implications historiques certaines. La publication de trois articles
dans un journal local en 1956 par
Noël Corbu, un industriel devenu propriétaire du Domaine, génère les passions.
Car l'histoire de Bérenger Saunière mélange les genres : religions, trésors
antiques,
Histoire régionale et nationale, codages, ésotérisme, mythologie, topographie et géographie, histoire de l'art, peintures,
géométrie
sacrée, littérature sont les disciplines qu'il est nécessaire d'explorer pour pénétrer le Secret...
Comment un pauvre curé de village a‑t‑il pu basculer dans le luxe du jour au lendemain ? Pourquoi son parcours l'a‑t‑il
amené à fréquenter certains intellectuels bien connus du milieu parisien ?
Pourquoi Bérenger Saunière se mit‑il à voyager de façon très discrète à Lyon et même en Europe comme à Budapest ? Quel rapport
entretenait‑il avec plusieurs établissements bancaires ? Pourquoi a‑t‑il demandé à Marie Dénarnaud, quelques jours avant sa mort, de détruire des
documents ?Comment
a‑t‑on pu s'intéresser à trois tableaux dont l'un
se trouve au musée du Louvre : Les Bergers d'Arcadie
par Nicolas Poussin ?
Quelques auteurs passionnés comme
Gérard de Sède ou Henry Lincoln, plus curieux que d'autres, commencent alors une enquête approfondie
vers 1967 et l'affaire qui semblait n'être qu'une simple recherche de trésor prend des dimensions insoupçonnées. Il est vrai que le best‑seller
de Gérard de Sède "L'Or de Rennes" présente des documents étonnants comme deux
parchemins
et l'épitaphe codée d'une certaine marquise de Blanchefort.
D'autres prêtres du Razès
auraient eu
également à la même période des comportements étranges et surtout des moyens financiers inhabituels. L'un d'eux sera même violemment assassiné tout près de
Rennes‑le‑Château. Ce fait divers marquera d'ailleurs les esprits
pour sa brutalité... et restera une énigme...
Des journalistes et des chercheurs s'engouffrent alors dans
le mystère
fraichement révélé et des hypothèses sur l'origine du trésor sont émises. S'agit‑il du trésor perdu de
Jérusalem ? Du trésor des
cathares ? Du trésor des
Templiers ? Du trésor des
Wisigoths ?
Du trésor de Rome ? Du trésor de
Blanche de Castille ? De
l'or de Toulouse ?
Ou de plusieurs à la fois ?
Car chacune de ces hypothèses
est plausible. L'histoire de Rennes‑le‑Château et du Haut‑Razès se confond en effet avec de nombreux épisodes historiques célèbres
ou
douloureux comme l'épopée celtique, l'invasion des Wisigoths, Clovis et les Mérovingiens, le Prince Noir, les cathares et la croisade des Albigeois, l'Ordre des Templiers,
l'Inquisition... Tous ces récits sont reliés à des trésors mythiques et à des légendes locales que de curieux indices viennent réveiller.
L'histoire de
Bérenger Saunière conduit
à nous intéresser à un grand maître du XVIIe siècle,
Nicolas Poussin,
et à l'un de ses plus célèbres tableaux : "Les Bergers d'Arcadie". Cette toile représente
trois bergers et une bergère réunis autour d'un tombeau antique. L'un d'eux tente de déchiffrer une inscription gravée alors qu'un autre désigne le
message à la bergère. Il s'agit d'une expression latine :
ET IN ARCADIA EGO
(... et je suis en Arcadie)
Or en
1970, voici qu'un nouveau rebondissement
survient : une tombe identique en tous points, forme, dimension, orientation, est découverte.
Elle se présente comme une mise en scène du tableau et se trouve près du village d'Arques, au lieu‑dit
Les Pontils, à moins de 10 km de Rennes‑le‑Château.
Elle deviendra le tombeau des Pontils.
La formule "ET IN ARCADIA EGO" révèle alors l'un de ses secrets : C'est l'anagramme d'une autre expression latine : "I TEGO ARCANA DEI" qui se traduit par :
Va ! Je cache les secrets de Dieu
Les Bergers d'Arcadie ‑ Version II ‑ Nicolas Poussin
(officiellement élaboré entre 1638 et 1640) Plus vraisemblablement vers 1650
Il
est maintenant clair qu'au trésor présumé de Bérenger Saunière vient s'ajouter un autre secret, plus historique, d'une extrême importance, et qui dépasse de loin
l'argent, l'or et les pierreries.
Certains aspects de l'énigme ne suffisent plus à expliquer les allusions symboliques de
Saunière dans son église
et son introduction dans des cercles fermés. Comment expliquer également l'indulgence durant quelque temps de l'Église catholique et du Vatican à l'égard de ce prêtre indocile
et dépensier ?
Ce trésor énigmatique revêt peu à peu la forme d'un grand Secret capital et qui dépasse de beaucoup le cadre d'un petit curé de campagne.
L'énigme de Rennes‑le‑Château, rendue publique par Noël Corbu et par
Gérard de Sède, devient alors une immense vague de fond qui s'étend au monde entier. Cette vague est d'ailleurs
aujourd'hui
portée par le Web qui facilite la recherche collaborative et les échanges entre chercheurs et passionnés. La vague a aussi été portée par un livre
devenu culte : Da Vinci Code... un roman qui s'inspire des recherches castel rennaises sans vraiment l'avouer.
De nombreux auteurs, historiens et chroniqueurs, mènent
depuis un demi‑siècle une longue enquête où se croisent les Hébreux, les Celtes, les Romains, les Wisigoths, les Francs, et les dynasties qui régnèrent en France. Des personnages aussi célèbres et divers que
Dagobert II le
Roi perdu, Blanche de Castille,
Nicolas Poussin,
Nicolas Fouquet et ses
frères, Louis XIV,
Colbert,
Delacroix,
Victor Hugo,
Debussy,
Jean Cocteau, les frères
Perrault, sont cités pour avoir joué un rôle plus ou moins déterminant dans
l'affaire des deux Rennes.
Une société secrète "le Prieuré de Sion" est
également mise en lumière et semble garder le secret sur une mystérieuse lignée mérovingienne
et une liste de Grands Maîtres qu'un certain Pierre Plantard, mentor de Gérard de Sède, consignera dans un dossier tout aussi secret...
Surtout, on apprendra que
Plantard hérita d'un ensemble de documents sulfureux qui le propulsa à des années‑lumière des autres chercheurs encore réduits à creuser dans la commune de
Rennes‑le‑Château vers les années 1960. Pierre Plantard se servit de ce dossier pour alimenter Gérard de Sède et son Best‑Sellers : "L'Or de Rennes" publié en
1967. Les fondations étaient en place.
Phillippe de Cherisey, ami complice de Plantard, viendra jouer le
trouble‑fête, mais en vain. Plusieurs indices fondateurs seront validés par des faits historiques...
C'est en
2005 que
l'affaire prendra un tournant majeur. Parmi les hasards fabuleux qui m'amenèrent
peu à peu dans le cœur de l'énigme, je devais rencontrer Franck Daffos, un
chercheur et auteur talentueux et intuitif. Il me fit gagner un temps précieux.
Après un long coma, l'affaire des deux Rennes prit alors un nouvel élan et de nouvelles pistes furent
ouvertes et étudiées. Les années suivantes devinrent très prolifiques et apportèrent leur lot de découvertes qui rendit
nécessaires la création du site RLC Archive et l'ouverture d'un forum.
Ce fut aussi la publication d'un premier livre : "Le Secret dans l'Art ou l'Art du Secret"
sorti en 2008.
Les travaux d'analyse photographique faite avec mon ami complice Jean Brunelin sur la fresque haut‑relief de l'église Marie‑Madeleine commençaient à raconter une histoire merveilleuse. Ce fut
l'étincelle qui m'obligea à révéler une partie de ces études et à poser sur papier couleur les images peintes et codées laissées par les
prêtres du Razès. Un héritage a été déposé pour les générations futures et on doit maintenant le protéger...
Il faut relire
Gérard de Sède,
Henri Boudet et
Pierre Plantard sous une autre lumière. Il faut étudier l'histoire de
ND de Marceille et l'Ordre
des lazaristes. Il faut revisiter le
XVIIe
siècle, l'affaire Fouquet, et ses démêlés dramatiques avec
Louis XIV. Il faut
redécouvrir l'abbaye de Port‑Royal et le jansénisme impliqués dans le secret. Il faut étudier les
méridiens avec la
dynastie Cassini
et l'architecte Perrault. Il faut remonter dans le temps et redécouvrir les Celtes et les Wisigoths...
Au fil du temps et des recherches, l'énigme prend des dimensions
tentaculaires. Elle se comporte comme un véritable puzzle historique où chaque pièce
doit être étudiée pour trouver sa place. Une chose est sure : peu à peu, le
secret se profile, étonnant, inattendu, incroyable, spirituel... Quelques peintres ne sont pas les seuls à s'être investis. Il y a aussi
plusieurs auteurs célèbres du 18e et du 19e siècle
qui s'impliquèrent dans l'énigme comme Jules Verne ou
Maurice Leblanc, le créateur des aventures d'Arsène
Lupin.
Aujourd'hui, l'aventure continue
plus que jamais puisque chaque année des révélations sont rendues publiques déclenchant d'autres
recherches et d'autres découvertes. C'est le cas par exemple du tableau de
Téniers le Jeune recherché depuis plusieurs dizaines d'années pour avoir un lien
intime avec l'énigme. Il s'agit de Saint Antoine et les 7 péchés capitaux,
une toile conservée au musée du Prado à Madrid et qui est devenue aujourd'hui mystérieusement interdite au public...
David Teniers Le Jeune – La
Tentation de Saint‑Antoine du Prado (1670)
(Ref. 1618 – année 1849) Peinture sur cuivre ‑ dimension 55 x 69
signé "D. Teniers fec."
Ce tableau a été faussement appelé
"Tentation de Saint‑Antoine"
Il ne s'agit PAS d'une tentation, mais d'une représentation
des 7 péchés capitaux...
Les recherches menées à partir de
2008
avec un autre chercheur, ami et complice, Patrick Merle permettront de faire des avancées très importantes. Elles concernent par exemple la mise
en évidence de la Géométrie Sacrée du Domaine de Saunière, et des découvertes très concrètes sur le terrain. Le point d'orgue sera
relevé grâce à deux pistes fondamentales, indépendantes, et espacées de deux siècles : le tableau de
Téniers et le
Domaine de Bérenger
Saunière. La convergence précise de ces indices en un même lieu topographique prouve leur pertinence.
Ces travaux justifieront l'écriture d'une
suite de l'aventure, un voyage initiatique qui se déroule en deux tomes et qui emmène le lecteur à découvrir les demeures de la Reine au
creux du Haut Razès....
Rennes‑le‑Château est
une aventure des temps modernes qui a la faculté de nous transporter dans
nos rêves et dans notre imaginaire...
Méfiez‑vous... La réalité de cette
histoire dépasse la fiction. La côtoyer, c'est aussi apprendre à relire plusieurs
épisodes historiques, à accepter nos lacunes et notre ignorance, et à redevenir
humble devant nos ancêtres qui auraient beaucoup à nous enseigner... Rennes
oblige à admettre une autre vérité, bien différente de celle sortie
habituellement des chemins battus par les historiens et les auteurs à succès... Enfin, Rennes c'est des rencontres, des échanges, et des surprises
menées avec d'autres
chercheurs et des passionnés; c'est la découverte d'autres horizons...
Après de nombreuses années
de lectures intensives, de travaux d'investigations, d'enquêtes, de randonnées dans les combes et les ronces, de souvenirs, je
peux avouer que l'énigme des deux Rennes m'a apporté la plus belle des richesses, celle de la connaissance et de l'amitié, dans une quête commune et
universelle...
Les mystères de Rennes‑le‑Château, capitale secrète de la France, se confondent avec l'histoire souterraine
et occulte de notre pays.
Leurs révélations permettront de comprendre la véritable dimension ésotérique, chrétienne et judaïque de ce secret merveilleux,
deux fois millénaire...
Cette énigme qui révèle nos vraies racines
est universelle,
laissez‑moi vous la raconter...
Jean‑Pierre Garcia, chercheur,
auteur, et fondateur du site
RLC Archive