Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Fouquet, allons plus loin - Rennes-le-Château Archive

L'affaire Nicolas Fouquet            4/4
Allons plus loin dans l'énigme

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

Nicolas Fouquet
1615‑1680

Surintendant des finances
de Louis XIV

 

Personnage incontournable du XVIIe siècle, il fascine les historiens, les romanciers et les amateurs de mystères pour sa vie paradoxale partagée entre richesse insolente, déchéance absolue et affaire d'État.

 

Une chose est certaine, il restera une énigme pour les historiens tant que ceux‑ci n'auront pas relié son parcours et ses intrigues avec l'affaire
de Rennes‑le‑Château...


Nicolas Fouquet
(1615‑1680)

 Devenu immensément riche sans explication satisfaisante, arrêté, jugé lors d'un procès interminable manipulé par Colbert et le roi, condamné à l'exil,  puis mis au secret à vie par Louis XIV,  mort dans une geôle humide à Pignerol, celui qui bâtit Vaux‑le‑Vicomte, l'un des plus beaux châteaux de France, disparu dans l'oubli en emportant un secret capital. Le Roi exprimera alors le souhait d'acheter un tableau "Les Bergers d'Arcadie II". Ce sera fait en 1685, cinq ans après la mort de Fouquet. Louis XIV confinera la toile à Versailles dans sa Chambre privée jusqu'à sa mort...

 

   Comprendre sa destinée et les rouages de cette tragédie, c'est assimiler un peu plus l'affaire des deux Rennes lors de l'une de ses plus belles résurgences du XVIIe siècle. L'histoire de Fouquet donnera naissance à une légende sous la plume d'Alexandre Dumas, "Le masque de fer". Ce récit basé sur une histoire véridique est la suite logique d'une affaire d'État, l'affaire Fouquet, conséquence d'un grand secret qui couve depuis des siècles dans l'Aude.

 

Ses mystères et ses démêlés avec Louis XIV ne peuvent être assimilés et compris que lorsque l'on prend la peine de remonter les pièces du puzzle, là où elles sont nées, dans le Haut‑Razès, non loin de Rennes‑le‑Château...

 

 

 

 

   Quelques flâneries dans le château sont suffisantes pour recueillir de belles perles. Car il suffit de creuser pour s'apercevoir que l'histoire du grand public est bien souvent éloignée de la réalité et efface volontairement ou non, des sujets gênants ou difficiles à intégrer dans le canevas officiel. En voici quelques‑uns. Bien qu'il soit impossible de les présenter tous, voici un "best of" autour de Vaux... À chacun de se faire une idée...  

 

Des gravures et des peintures...

Une gravure pleine de symboles

   Une gravure célèbre montre Nicolas Fouquet en habit d'ecclésiastique, entouré de plusieurs personnages symboliques. À droite, une représentation de la justice, du pouvoir et de la fécondité.  


Nicolas en habit religieux entre abondance, couleuvre (Colbert) et justice

   À l'extrême gauche, nous trouvons l'Abondance. De la main droite, elle tient une corne de fruits, symbole d'abondance et de richesse. De la main gauche, une autre corne est remplie cette fois‑ci de bijoux et de pierreries. La main tient aussi un compas, symbole des mathématiciens et des géomètres... La géométrie sacrée n'est pas loin. Le personnage tenant dans sa main un miroir tient en respect une couleuvre représentant Colbert. Le serpent perfide est prêt à s'emparer de sa richesse, mais il ne peut rivaliser avec l'intelligence de Fouquet.

 

   Que viennent faire ses bijoux et ce compas dans l'allégorie ? La grande partie des richesses connues de Fouquet était essentiellement composée d'immobilier et de terres... officiellement seulement...


L'abondance... Fruits, joaillerie, pierreries, et un compas...

 

Marie‑Madeleine... sa fidèle épouse


L'amour fixé

   Une gravure célèbre montre la seconde épouse de Nicolas Fouquet, Marie‑Madeleine, coupant les ailes du Cupidon. Cette œuvre titrée "L'amour fixé" décrit sous une forme allégorique l'amour inconditionnel de Marie Madeleine envers Nicolas.

   Sur la gauche un mouton ou une brebis, comme l'on voudra, regarde une pomme sur laquelle est marquée : "A la plus belle". L'allusion concerne bien sûr Marie‑Madeleine, une femme réputée pour sa beauté. La pomme est aussi une référence au mythe du berger Pâris...

 

(voir Les Pommes Bleues)  

   Dans la mythologie grecque, Dionysos Bacchus, Dieu de la vigne et du vin, créa une pomme d'or et l´offrit à Aphrodite, sa maîtresse. Éris, Déesse de la discorde, la jeta au milieu des invités des noces de Pélée et de Thétis dont elle ne faisait pas partie et roula jusqu'aux pieds du prince berger Pâris, fils de Priam et roi de Troie. La pomme portait la mention "A la plus belle". Héra, Athéna et Aphrodite qui revendiqueront le fruit, s'en remettront à la décision de Zeus et au jugement de Pâris. Aphrodite, la plus belle des mortelles, sera élue.

 

 

 

 

 

Détail de "L'amour fixé". Un mouton ou une brebis regarde la pomme du prince berger Pâris...

 

Un portrait qui rime avec mystère...

   L'un des plus célèbres portraits de Nicolas Fouquet est certainement celui‑ci. On y voit le Surintendant des finances au sommet de sa gloire, assis dans un fauteuil de ministre. Préalablement procureur général au Parlement de Paris, il est choisi en 1653 par le cardinal Mazarin et devient l'un des hommes les plus puissants du royaume de France, après le roi lui‑même et le cardinal de Richelieu.


Portrait de Fouquet vers 1656 par Charles le Brun

    Pourtant ce portrait élaboré entre 1656, achat de Vaux et 1661, année de son arrestation, comporte un détail plutôt incongru. Comme dans le cas du portrait de Blaise Pascal avec en fond de toile l'ouverture d'une grotte, l'important semble être ici le décor. La scène est exagérément sombre, une lourdeur accentuée par l'habit officiel et un rideau noir derrière lui. Quelle étrange atmosphère... lui qui aimait la vie, l'art et les lettres. Ce portrait ne le ressemble pas, mais sans doute l'objectif est tout autre. Dans sa main gauche, un billet qu'il vient de rédiger montre qu'une transaction est en cours. Observez maintenant à sa droite. Derrière lui, un pan de rideau est légèrement soulevé, laissant entrevoir une seconde scène, celle d'un tableau.  


Détail du portrait de Fouquet ‑ À sa droite une scène étrange...

 

   Le symbole est suffisamment clair. C'est en soulevant le voile noir qu'une scène étrange apparait. On y voit deux personnages affairés dans une tenue antique. L'un d'eux, un outil à la main, porte son regard vers le bas comme pour suggérer que l'essentiel est au sol. Que font‑ils exactement ? Le site est en tout cas dangereux si l'on en juge par l'atèle que porte l'un des ouvriers au pied. Le rideau entrouvert ne permet pas de comprendre, mais la scène est suffisamment précise pour intriguer...

 

   Car la volonté de l'artiste n'est pas ici d'amener un élément décoratif à l'ensemble du portrait, mais plutôt de montrer un détail important de la composition. L'œil est d'abord attiré par le visage de Fouquet, largement illuminé, mais ensuite tout est fait pour nous amener vers deux autres éléments : le billet dans sa main et ces mystérieux personnages...


Que font ces personnages ? L'un d'eux, un outil à la main ressemble
à s'y méprendre au berger barbu d'Arcadie de Poussin...

 

   Or une autre coïncidence saute aux yeux. Ce personnage barbu ne serait‑il pas l'un des bergers arcadiens de Nicolas Poussin ? Avouez que la ressemblance est frappante. Il faut rappeler que la lettre mystérieuse envoyée de Rome et rédigée par l'abbé Louis Fouquet date du 17 avril 1656. Son destinataire n'est autre que son frère Nicolas Fouquet, l'informant d'un projet hors norme établi avec Poussin. Nous sommes alors dans un faisceau de coïncidences, car c'est le 2 août 1656 que le marché du Château de Vaux‑le‑Vicomte est signé, soit 3 mois plus tard. De même, les Bergers d'Arcadie II date de la même période... 1655...

 

   Le personnage barbu de Fouquet ne serait‑il pas la clé permettant de rejoindre le tableau arcadien de Poussin ? Nous aurions alors une preuve de plus reliant Fouquet à l'Arcadie... Mais a‑t‑on vraiment besoin de le démontrer une nouvelle fois ? Rappelons que ce même personnage agenouillé et barbu peint par Nicolas Poussin est identifié à Hercule, chasseur du sanglier Hérymanthe en Arcadie, et c'est Boudet qui nous le révèle dans un paragraphe de son livre codé "La Vraie Langue Celtique" ...


Les Bergers d'Arcadie ‑ Version II ‑ par Nicolas Poussin
(faussement daté entre 1638 et 1640) Plus vraisemblablement vers 1655

 

Le Temple de Salomon et la Ménorah

   S'agit‑il d'un clin d'œil ? Très belle surprise en tout cas sagissant de découvrir au détour d'un appartement de Fouquet un tableau plutôt symbolique :
"La circoncision" de Tomaso Vincidor.

   Cette peinture qui était visible en 2007 dans une salle du Château de Vaux ne l'est plus aujourd'hui... En attendant, il est conservé au Louvre...

   La scène se déroule dans le Temple de Salomon et la Ménorah est visible au centre de la toile.

La circoncision, par Tomaso di Andrea VINCIDOR (XVIe siècle)
était visible en 2007 au Château de Vaux‑le‑Vicomte

 

La manne de Nicolas Poussin

   Autre surprise... Un second tableau célèbre était également visible en 2007 : "La manne" de Nicolas Poussin. Le vrai titre du tableau est « Les Israélites recueillant la manne dans le désert », une toile réalisée par Poussin à Rome en 1639 et commandée par Paul Fréart de Chantelou.


La manne dans le désert par Nicolas Poussin ‑ 1639

 

Richesses au plafond

   Les références à la fortune surdimensionnée de Fouquet ne manquent pas. Dans l'un des salons, un plafond richement décoré montre au pied d'un personnage mythologique une vaisselle en or. Vases, coupes et assiettes précieuses sont clairement représentées au milieu des dorures.


Détail d'une fresque au plafond ‑ Coupes et vaisselles d'or...

 

Le salon ovale cache quelques secrets...

   Le salon ovale est sans conteste la plus belle pièce du château. Ses courbes harmonieuses mettent en valeur les nombreuses décorations qui habillent les murs et les corniches. Quant aux immenses portes voutées et aux fenêtres placées autour de la pièce, elles ajoutent une luminosité unique et différente selon l'heure du jour. Ce salon fut considéré comme très original pour l'époque et ses larges dimensions permirent d'accueillir de nombreux banquets. À une hauteur de 18 mètres, un plafond sphérique aurait dû accueillir une majestueuse peinture, mais les évènements tragiques arrêteront net tous les projets.


Le salon ovale, une rotonde unique

Le salon et  le haut de la rotonde

 

   Le projet de peinture sous‑plafond existe encore sous la forme d'un dessin. Il fut élaboré par Le Brun. Une gigantesque ronde de personnages mythologiques tourne autour d'un cercle de lumière symbolisant le Roi‑Soleil et la monarchie.


L'esquisse du projet destiné au plafond ovale de Vaux par Lebrun

    Voulu sans aucun doute par Fouquet, le sujet choisi n'est pas inspiré des Évangiles, mais de la mythologie grecque et romaine, comme d'ailleurs toutes les décorations du château. Un point de plus qui a dû certainement dérouter Louis XIV...

   Il faut se concentrer sur le dessin très chargé pour s'apercevoir que les personnages sont en réalité placés sur un immense serpent qui fait le tour de la rotonde et qui se mort la queue. Il s'agit d'une représentation de l'ouroboros.

 


Projet sous‑plafond ‑ Détail du serpent se mordant la queue

   En alchimie, l'ouroboros est un sceau purificateur. Il symbolise l'éternelle unité de toutes choses et le cycle de la vie, de la naissance à la mort. C'est un symbole très ancien que l'on rencontre dans plusieurs cultures sur tous les continents. La représentation la plus ancienne connue est égyptienne et date du XVIe siècle avant notre ère. Des exemples existent sur une des chapelles dorées de  Toutankhamon...

 

   La rotonde ovale est dédiée aux signes du zodiaque. Entre les fenêtres et en bordure de plafond des fresques haut‑relief décorent la salle. La richesse des sculptures et leur complexité témoignent du savoir‑faire des artistes recrutés par Fouquet.

Le haut du salon est entouré par des hauts‑reliefs
symbolisant les signes du zodiaque

 

   L'une des fresques haut‑relief concerne l'épopée gauloise et le prestige de l'Histoire de France. Un coq, symbole national, est posé sur un casque ailé. Différents objets accompagnent la représentation dont un ensemble d'instruments de musique à bois, une trompette, une balance romaine, et un livre ouvert...


L'une des fresques haut‑relief en bord de plafond...
Au centre un livre ouvert et des inscriptions...

 

Et si l'on se rapproche du livre, trois nombres apparaissent, séparés par un trait horizontal et assortis d'une croix :

9842+    630+     816+

 

Voici de quoi ravir les passionnés de codes et de numérologie...

 

Observons maintenant le sol et son carrelage

 

   Après avoir levé les yeux au plafond, il faut maintenant observer avec attention le vaste sol carrelé. Au premier regard tout paraît normal et il faut être très attentif pour remarquer ces quelques anomalies qui ont l'âge du château. En se tenant près de l'ouverture côté sud, 5 axes sont gravés en profondeur dans le carrelage.


Les 5 axes sont nettement visibles sur le carrelage du salon et traversent la rose des vents

   Les 5 axes semblent parallèles, mais en réalité ils ne le sont pas. Ils pourraient respecter une quelconque symétrie de la pièce. Pas du tout. Les cinq traits traversent de façon peu esthétique le salon et ne sont même pas dans l'alignement du château. Chaque axe comporte des signes et des symboles difficilement interprétables. Comme pour repérer une distance ou un angle, l'axe central est accompagné du signe du taureau et d'une indication...

 


Le taureau sur l'axe central


Sur un autre axe... un autre signe...

 

   Le salon ovale rend hommage aux signes du zodiaque. On pourrait donc imaginer que ces représentations sont destinées à fournir quelques repères pour les férus d'astrologie. Mais l'orientation du château ne correspond à aucun alignement céleste. On pourrait aussi penser que le soleil a été utilisé pour ce repérage, mais il n'y a aucune trace de gnomon ou de tout autre instrument d'astronomie.


La rose des vents marque le centre de la pièce

 

   Des flèches sont aussi présentent et montrent que le système gravé au sol a été réfléchi et non improvisé.

Deux axes se terminent dans la direction nord
bornés par une flèche et un nombre.
D'autres flèches indiquent des repères

 

   Si l'on trace les 5 axes sur le plan de Vaux, on peut observer qu'ils ont été tracés selon un système de visée dont le point d'observation est situé à l'extérieur du salon côté sud. Mais surtout l'axe milieu repéré par le taureau est parfaitement orienté vers le Nord. Quant à l'axe noté (4) ci‑dessous est exactement dans l'orientation du château.


Plan général d'orientation des axes ‑ Le côté jardin est en haut du plan

 


Plan détaillé du salon ‑ Le côté jardin est en bas

 

Ces axes sont donc bien des directions géographiques et l'axe milieu représente le méridien qui passe par le centre du Château de Vaux‑le‑Vicomte.

 

   Prenons maintenant du recul, ou plutôt de la hauteur et traçons l'axe sur lequel a été orienté le château (l'axe 4). Cette orientation confirme l'angle de 7° trouvé avec le nord sur l'axe milieu du salon. Mais il y a beaucoup plus étonnant...

 

   L'axe qui oriente le château traverse une petite commune qui touche le domaine de Vaux et qui porte un nom prédestiné... Saint Germain Laxis... ou si l'on préfère... Saint Germain L'axe (axis = axe en latin)

 

   Or si l'on prolonge cet axe vers la frontière nord de la France, la surprise est au rendez‑vous. Car la droite rencontre à l'extrémité nord un autre tracé très important : le méridien 0... l'axe croise très exactement le méridien 0 à la frontière nord de la France. Au sud, l'axe traverse Agde, la ville des frères Fouquet...

 

   Il suffit ensuite de prolonger l'axe (4) perpendiculaire du château pour s'apercevoir qu'il s'inscrit dans un système déjà étudié par ailleurs... les méridiens et la géographie sacrée de la France... L'axe perpendiculaire croise à l'Est le sommet de l'hexagone régulier, là où se trouve la latitude de Paris. Coïncidence magnifique... cet axe traverse aussi Chartres et Rennes...

 


Le Château de Vaux‑le‑Vicomte est orienté selon des axes
basés sur la géographie sacrée de la France

 

 

    Dans leur univers fait de perfection et de symboles, Nicolas Fouquet, André le Nôtre, Louis le Vau et Charles le Brun, ne laissèrent rien au hasard.
Le Château de Vaux‑le‑Vicomte devait être un hymne à la beauté, à l'harmonie, à la sensualité, aux arts et à l'Histoire des civilisations. C'est pourquoi tout s'y rapporte en commençant par ces références à Rome et à Athènes, jusqu'à l'orientation des jardins et du château qui respectent une tradition séculaire...

 

  Les grands de l'époque ne s'y sont pas trompés, en commençant par Louis XIV qui tomba sous le charme de tant de beauté innovante, et par tous les intellectuels et les érudits qui foulèrent ce lieu exceptionnel. Vaux fera naitre Versailles, deux palais aux origines occultes et aux racines audoises...

C'est grâce aux efforts de plusieurs générations que ce message laissé à Vaux nous parvient aujourd'hui pour notre plus grand plaisir...