Revenir sur le site

[Franck DAFFOS]

Article paru le 02/11/2006 dans "La D?p?che du Midi"

RENNES-LE-CH?TEAU. APR?S SIX ANS DE RECHERCHES, LE MAIRE MET ? MAL TOUTES LES TH?ORIES FUMANTES.

Les nouveaux documents expliquent le ?myst?re ?

Apr?s six ann?es de recherches dans les archives, les biblioth?ques, Jean-Fran?ois Lhuillier, le maire de Rennes-le-Ch?teau apporte de nouveaux documents au dossier de l'abb? Sauni?re : une lettre de Marie D?narnaud au percepteur, son testamentolographe, un acte du tribunal de Limoux et le d?tail des revenus de Marie D?narnaud en 1939. Il raconte aussi pour la premi?re fois ce qu'il a trouv? dans la tombe du cur? lors de son transfert.

Pourquoi avoir fait ces recherches ?

Pour deux raisons. En dehors de ma responsabilit? de maire, je suis tr?s attach? ? ce site. Enfin, toutes ces th?ories, partant dans tous les sens, me semblaient ?tre nuisibles ? l'esprit du site.
Que nous apprennent les documents que vous avez retrouv?s ?
Dans un document, enregistr? ? Limoux le 21 avril 1917, devant greffier, on apprend que les descendants, fr?res et s?urs ont refus? l'h?ritage de l'abb? Fran?ois B?renger Sauni?re, cur? de la paroisse de Rennes-le-Ch?teau, d?c?d? le 17 janvier 1917.
Le domaine revient donc ? Marie D?narnaud?
Personne ne r?clame le domaine o? vit la famille D?narnaud. Je dis bien la famille. Le p?re et la m?re entretiennent le domaine, paient les taxes. En cons?quence et en fonction d'une disposition dite trentenaire de la loi fran?aise, le bien 30 ans apr?s le renoncement des h?ritiers devrait appartenir ? Marie D?narnaud, la seule survivante de la famille.

Les documents que vous avez retrouv?s le confirment-ils ?

Le testament olographe de Marie D?narnaud, sign? en 1946, pour un an, ne respecte pas la disposition trentenaire. Il est donc nul. Il est ? noter n?anmoins que Marie durant cette p?riode devait verser au Tr?sor les taxes du foncier b?ti et non b?ti. Soit la somme de quelque 2 000 francs (de l'?poque), en 1939.

Qu'est ce que ces documents nous apprennent d'autre ?

Ils nous font appara?tre deux choses. La premi?re, c'est que Marie D?narnaud est quasiment illettr?e. Ce qui met ? mal ces soi- disantes correspondances enflamm?es qu'elle aurait eu avec l'abb? B?renger Sauni?re.
Deuxi?me chose, en 1939, des gens versaient des sommes importantes ? Marie D?narnaud. Pourquoi ? Le myst?re reste entier.

Ni l'abb?, ni elle, ne poss?daient donc d'argent ?

L'abb? est mort avec des dettes d'?picerie. Nous en avons les preuves. B?renger Sauni?re est un homme d'?glise, ? la fois profond et pris dans une spirale de b?tisseur. Ces fonds, qui lui permirent de r?aliser ces constructions sont ext?rieurs ? la commune car l'abb? n'a jamais eu d'argent en propre. Il ?tait pay? par l'ext?rieur comme Marie D?narnaud.
Vous avez une hypoth?se ? ce propos ?
Dans les ann?es 1880-1890, il y avait une volont? d'un certain mouvement royaliste de rattacher le Languedoc et le Roussillon au comt? de Barcelone. Le pr?tre a particip? activement ? ce mouvement. Les gens que l'abb? a aid?s, l'aident financi?rement en retour pour ses constructions.

Revenons sur le transfert du corps du cur?. Qu'avez-vous d?couvert ce jour-l? ?

Je rappelle que le d?placement de la tombe a ?t? demand? par ses descendants. Le transfert des restes s'est fait en pr?sence d'un avocat, d'un huissier de justice et d'un officier de gendarmerie. Au moment d'ouvrir la tombe, j'ai ?t? anim? de plusieurs sentiments. Qu'allait-on d?couvrir ? Le corps ?tait-il entier ?
Tout ?tait absolument normal. Le pr?tre ?tait seul. Son squelette ?tait normal. On a aussi retrouv? un missel sur sa poitrine, qu'il tenait avec ses deux mains. L'huissier a pris toutes les photos. D'un coup, toute la litt?rature farfelue des ann?es 1960-1995 est tomb?e dans la boue. Elle a fait plouf.

Vous avez conscience qu'avec ces nouvelles preuves, vous tuez une partie du myst?re du site ?

Ce site, au paysage remarquable, est un lieu de force habit? sans interruption depuis la p?riode protohistorique. Qu'en ses flancs se trouve un quelconque tr?sor n'a rien d'invraisemblable. C'est pourquoi j'encourage les vrais chercheurs ? poursuivre leurs recherches intelligentes.
Maintenant que penser des multiples titres (+ de 300 ? ce jour) ?crits ? partir de donn?es que l'on vient de d?montrer fausses. ? quand de v?ritables ?crivains pour tracer de ce site une histoire riche et vraie o? le myst?re c?toie forc?ment le merveilleux ?

Je tiens ? la disposition des personnes tous les documents en mairie.

Propos recueillis par E.D.

[Franck DAFFOS]

Bonjour ? tous,

Le maire de RLC ?tant avant tout un homme politique local,
de plus en plus contest? pour avoir sorti la d?pouille de B?renger Sauni?re du cimeti?re o? il reposait suivant son expresse volont?, un petit d?cryptage de ses affirmations s'impose:

[Roger]

[Franck DAFFOS]

bonsoir M. Roger (ou Charles ?)

dans un souci de faitre court, j'ai quelque peu synth?tis? ma pens?e
sur la l?gislation qui r?git l'inhumation d'un particulier en France de nos jours, mais je vais d?velopper:



Il faut tout d'abord savoir
que c'est la loi du 15 novembre 1887 sur la libert? des fun?railles qui r?git encore les usages en la mati?re, loi qui a ?t? depuis pr?cis?e et am?nag?e par maints articles du Code G?n?ral de Collectivit?s Territoriales (CGCT):
L?inhumation doit respecter certaines r?gles concernant les d?lais, les modalit?s (l?utilisation d?un cercueil est obligatoire) et les lieux des s?pultures. Elle doit imp?rativement intervenir 24 heures au moins et 6 jours au plus apr?s le d?c?s (CGCT, article R. 2213-33).

Par principe, elle intervient dans un cimeti?re communal,
mais elle peut ?tre exceptionnellement autoris?e dans une propri?t? priv?e, sous r?serve de l'obtention de draconni?nes autorisations:

- Selon une disposition g?n?rale, toute personne peut ?tre enterr?e sur sa propri?t?,
pourvu qu?elle se trouve hors l'enceinte des villes et des villages (CGCT, art. R. 2223-9). Je ne crois pas que ce soit le cas ? RLC puisque le domaine est en plein dans le village.

- Elle est soumise ? l?accord du pr?fet en vertu de l?article R. 2213-32 du CGCT:
?l'inhumation dans une propri?t? particuli?re du corps d'une personne d?c?d?e est autoris?e par le pr?fet du d?partement o? est situ?e cette propri?t? sur attestation que les formalit?s prescrites par l'article R. 363-18 et par les articles 78 et suivants du Code Civil ont ?t? accomplies, et apr?s avis obligatoire d'un hydrog?ologue agr?? (art. R. 2512-34 du CGCT) ?.
L'hydrog?ologue ?tant l? pour garantir le non-risque de pollution du milieu naturel occasionn? par la d?composition des corps.
Je n'ai jamais entendu dire que le maire de RLC ait fait faire une expertise ? ce sujet par un hydrog?ologue, si cela avait ?t? le cas, cette expertise devrait ?tre consultable en mairie, mais peut-?tre que je me trompe ...

Dans les faits donc, cette autorisation de s?pulture priv?e n'est jamais accord?e
sauf si la famille poss?de d?j? un caveau o? une tradition d'inhumation des membres de cette famille peut ?tre prouv?e (ce qui doit ?tre le cas de votre famille), mais l'exception ne fait pas la r?gle: on l'a vu avec le cas Fran?ois Mitterand dont la s?pulture a ?t? refus?e.

D'autre part il faut remarquer que cette tradition en s?pulture priv?e concerne principalement les milieux protestants
ou r?form?s (m?me si certaines familles catholiques y ont eu recours) pour de simples raisons historiques:

- Henri IV avait proclam? en 1598 "L'Edit de Nantes"
qui mettait fin aux guerres de religions en instaurant en France un r?gime de coexistence religieuse unique en Europe qui (entre autre) accordait aux protestant l'acc?s aux cimeti?res pour leurs morts.

- Mais en 1685, Louis XIV r?voqua "L'Edit de Nantes"
ce qui obligea les protestants ? recourir ? des s?pultures priv?es puisque on leur refusait ? pr?sent l'acc?s des cimeti?res.

- Enfin le d?cret du 23 Prairial an XII retira la propri?t? des cimeti?res aux catholiques,
les obligeant ? cr?er dans leur enceinte un enclos minoritaire destin? aux protestants. Mais la coutume des s?pultures priv?es n?e de la s?gragation cultuelle s'?tait enracin?e et perdura.



Vous me permettrez donc d'?tre tout ? fait septique
quant au parfait respect de la loi en ce qui concerne le transfert de la d?pouille de l'abb? Sauni?re, surtout lorsque l'on sait qu'il avait expr?ssement nomm? Marie D?narnaud h?riti?re de tous ses biens et donc son ?x?cutrice testamentaire, et que cette derni?re avait fait de m?me pour No?l Corbu qui lui-m?me l'a fait pour sa fille Claire... qui se retrouve donc de facto la v?ritable h?riti?re des volont?s de B?renger Sauni?re.

Et il n'est de secret pour personne que Claire Corbu et son mari Antoine Captier se sont toujours plus que fermement oppos? ? ce transfert o? les int?r?ts commerciaux ont quand m?me leur r?le ? jouer puisqu'il faut maintenant payer (billet d'entr?e du domaine) pour aller saluer la d?pouille de l'abb?.

Et cela c'est vraiment inqualifiable !

En esp?rant avoir ?t? plus clair,
Franck Daffos.

[P.SILVAIN]

BRAVO

[Roger]

Monsieur Daffos, Je ne suis point Charles (vous pensez a mon cher ami Yitzhak, et je ne suis point lui), mais bien Roger, et je me vois fort reconforte de voir que nous n'enterrons pas nos morts illegalement en France! J'ajouterai que nous ne sommes pas protestants (mais pairs de France, ce qui revient au meme de nos jours), bien que je revendique tres souvent le droit de protester contre les pouvoirs publiques. Mais c'est a cause d'une condition medicale, je suis allergique a la connerie bureaucratique, voyez-vous.

En ce qui concerne le bien-fonde (ou la crapulerie) du maire de RLC dans l'affaire du transfert de la sepulture de Beranger Sauniere, je m'incline devant votre opinion, car je n'en ai aucune a moi propre.

J'espere pouvoir suivre vos raisonnements et revendiquer le droit de commenter avec un esprit critique, si j'en eprouve le besoin, sans pour autant entrer dans le domaine de l'agressivite personelle et le genre de derive qui sevit sur d'autres forums.

Je fais un gros effort pour ignorer Monsieur Silvain, parceque je sais que je ne possede pas la force de caractere necessaire pour a] le prendre au serieux; et b] rester poli. Donc, vous m'excuserez si je ne lui reponds pas.