L'église
Marie‑Madeleine fut certainement l'œuvre centrale et la plus
grande fierté de
Bérenger Saunière.
Elle concentre à elle seule un ensemble de symboles et
de métaphores que Saunière,
Boudet et sans aucun doute d'autres prêtres nous léguèrent à la postérité.
Pour tous les curieux et les passionnés, elle témoigne de
plusieurs passés tumultueux comme celui des Wisigoths et des
Carolingiens, celui du XVIIe siècle avec Nicolas Pavillon et la baronnie des
Hautpoul, ou celui du 19e siècle
avec Bérenger Saunière,
sa vie insolite et ses grands travaux inexpliqués.
Comment un
prêtre sans le sou a‑t‑il pu mener à bien un tel projet ?
Comment a‑t‑il pu entreprendre de telles rénovations si couteuses ? Car le résultat
ne peux laisser indifférent. Non seulement la paroisse démontre l'exécution d'un projet énorme et financièrement lourd, mais elle est aussi la
preuve que l'objectif était d'étonner les fidèles en utilisant une décoration riche et voyante. Enfin, la paroisse cache des détails
difficilement observables à l'œil nu, ce qui renforce l'idée d'un codage particulièrement étudié. Le plus bel exemple est celui donné
par la
fresque de la Montagne Fleurie.
Surtout elle représente un réel défi pour tous les chercheurs qui depuis
50 ans tentent vainement de décoder son message... |
La disposition des statues
et leur représentation |
La disposition des statues dans l'église
Marie‑Madeleine n'a
pas été faite au hasard. Elle semble soigneusement calculée.
Certaines se font face alors que d'autres sont isolées, mais
ce qui est surprenant c'est qu'elles semblent aller par
paire. En fait, le regard de l'une appelle le regard de
l'autre.
La plupart des statues ont été placées entre
deux stations du chemin de croix.
Et de la même manière qu'elles se font face, les stations du
chemin de croix sont aussi en vis à vis. Une première
remarque est donc que statues et chemin de croix doivent
être probablement interprétés par groupes de deux.
D'ailleurs, le plan au sol aide à rendre
plus claire la lecture.
Mais avant de commencer toute analyse, il est
nécessaire de présenter chaque saint présent. Car chaque élément joue un rôle
dans l'imagerie et le symbolisme que Saunière
et Boudet
ont voulu mettre en place.
L'église comprend 9 statues principales, dont
5 dans la nef. Ainsi, on trouve depuis l'entrée à gauche
et dans le sens des aiguilles d'une montre :
Le diable du bénitier
et les 4 anges
Saint Jean Baptiste
Sainte Germaine de
Pibrac
Saint Antoine Ermite
Saint Joseph
Saint Mère Marie
Saint Antoine de Padoue
Sainte Marie Madeleine
Saint Roch
Elles ont toutes été commandées par
Bérenger Saunière
à l'entreprise
Giscard de Toulouse. Toutes, excepté le diable Asmodée qui est une commande très spéciale, sont issues du catalogue Giscard.
Mais ce n'est par pour autant qu'il faut prétendre qu'elles
ne comportent aucun message particulier. Certaines
ont visiblement subies des petites
modifications, imperceptibles pour nos yeux de candide,
mais terriblement révélateur pour un homme d'église averti.
Enfin comme nous le verrons ci‑dessous, leur position et
leur symbolique n'ont pas été choisies au hasard.
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Cliquez sur les noms des statues pour les
découvrir
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Saint Jean‑Baptiste
Saint Jean‑Baptiste se tient debout,
au‑dessus de Jésus et le baptise. Il est vêtu à la romaine,
ce qui est pour le moins étrange. Selon les descriptions
bibliques, il était toujours vêtu très sommairement. Un
ruban est drapé au‑dessus de la croix qu’il tient dans la
main gauche. Les lettres Alpha et
Omega, apparaissent sur le socle et rappellent les parchemins.
Mais le plus intéressant est que Jésus
a adopté presque exactement la même position que celle du
diable près de la porte, mais en miroir. De plus, à l'instar
du Diable à l'entrée de l'église, on se rend compte que
Jésus regarde vers le sol. Attitude singulière pour un tel
personnage recevant le Baptême de la part du dernier
prophète chrétien.
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Saint Jean‑Baptiste et Jésus
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Est‑ce que Bérenger Saunière ou
Boudet
souhaitaient informer le visiteur en l'invitant à
regarder vers le sous‑sol de l'église ? Ou bien est‑ce une
indication sur la méthode de lecture de
l'échiquier représenté par le dallage ?
On fête Saint Jean Baptiste à 2 dates : le 24
juin, jour de sa naissance, et le 29 août, date adoptée aux
environs de 1801, pour commémorer sa décollation.
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Sainte Germaine de
Pibrac
Cette statue représente
Sainte Germaine de Pibrac. Bien qu’elle fût
bergère et vécût dans la plus grande pauvreté, elle apparaît
ici richement vêtue. Les moutons et son tablier fleuri de
roses sont ses attributs classiques.
Sainte Germaine naquit en France vers
1579.
Fille d'un modeste laboureur, elle s’appelait en fait Germaine Cousin et
était originaire de Pibrac
près de Toulouse. Dès son plus jeune âge, elle fut
atteinte de scrofules tuberculeuses et atrophiée d'une main.
Elle perdit également sa mère et sera humiliée par sa
belle‑mère et ses proches. Dès l’âge de 9 ans, on lui confia
un troupeau de moutons à garder, ce qui lui permit de se
réfugier dans la prière. A cause de son extrême piété, elle
fut méprisée par les villageois, mais elle restait toujours
aimable et n'hésitait pas à donner du pain aux pauvres.
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Sainte Germaine de Pibrac
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La sainte est célèbre pour avoir accomplie 3
miracles. Un jour, alors qu'elle voulut traverser un
ruisseau en crue, les paysans qui l'observaient virent les
eaux s'ouvrirent devant elle. Elle put ainsi traverser au
sec. Une autre fois, alors qu'on l’accusa d’avoir volé du
pain pour nourrir les pauvres, elle fut forcée d’ouvrir son
tablier. A la surprise générale, celui‑ci contenait une
brassée de roses en fleurs.
Son père ébranlé, interdit sa femme de frapper Germaine. Il
lui demanda également de réintégrer la maison à la place de
la remise où elle avait l'habitude de dormir. Elle refusa.
Un jour de
1601, son père la trouva morte sur son lit. Elle avait
22 ans. Elle fut enterrée dans
l'église de Pibrac
et peu à peu tout le monde oublia l'existence de sa
sépulture. Traditionnellement, on attribue la date de sa
mort au 17 janvier mais celle‑ci n'est pas historiquement
vérifiée. Cette date provient en fait d'une confusion
faite avec
Sainte Roseline morte le 17 janvier 1329.
Il faut dire que Sainte Roseline possède une
biographie très proche de Sainte Germaine de Pibrac.
D'autres saintes aux roses existent d'ailleurs comme Sainte
Elisabeth de Hongrie
ou Sainte Rosalie…
On retrouve aussi Sainte Germaine dans
la fresque
en haut relief. On la fête le 15 juin...
Un mystère entoure aussi Sainte Germaine de Pibrac
après sa mort.
En 1644, alors que le sacristain se préparait à organiser
des funérailles en creusant une fosse, il tomba sur un corps
enseveli dont la fraîcheur le stupéfia. Même les fleurs que
la morte tenait étaient à peine fanées. La difformité de sa
main et les cicatrices des ganglions au cou, permirent de
confirmer qu'il s'agissait de Germaine Cousin. Son
corps fut déposé dans un cercueil de plomb et déposé dans la
sacristie où il fut oublié encore 16 ans.
Le 22 septembre 1661, le vicaire général de l’archevêque de Toulouse,
Jean Dufour, vint à Pibrac. Étonné de voir ce cercueil dans
la sacristie, il le fit ouvrir et découvrit un corps dans un
état de fraîcheur anormal. Il creusa tout autour de là où le
corps avait été trouvé. Les morts enterrés au même endroit
n'étaient plus que des squelettes. Devant ce miracle, le
vicaire général demanda la canonisation de Germaine en 1700. Finalement, elle fut canonisée en
1867.
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Saint Antoine Ermite
Comme toutes les autres statues,
Saint Antoine est richement vêtu.
Un cordon est noué autour de sa taille,
semblable à celui des moines. Dans sa main gauche il tient
un livre fermé, sans doute la bible, tandis que dans la
droite il a un bâton se terminant par un T (le Tau) et une
clochette. Un cochon est accroupi à ses pieds.
Saint Antoine
naquit
en Égypte à Qeman (Fayyoum), près d’Heracléopolis, vers le milieu du
IIIe siècle. Sa famille était aisée, et lorsque ses
parents moururent il hérita de leur fortune. Un jour, alors
qu’il se trouvait à l’église, il entendit les mots: «si
tu veux être parfait, va et vends tout ce que tu possèdes».
Pensant que ces paroles lui étaient destinées, il se
débarrassa rapidement de tous ses biens terrestres et entra
en religion.
Il commença par mener une vie d’ascète, et en
observant les vies d’autres ascètes, il affina sa
philosophie. Il prit ensuite résidence dans une tombe où,
dit‑on, il dut se battre pratiquement à mort contre des
démons et des bêtes sauvages.
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Saint Antoine Ermite
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Ces épisodes de sa vie ont d'ailleurs
fait le bonheur de
Téniers le Jeune qui a peint
ce thème sur d'innombrables toiles.
Après environ 15 ans de cette vie, à
l’âge de 35 ans, il se retira alors dans un fort
abandonné près de Der el Memum, où il vécut dans un
isolement complet pendant 25 ans. Pendant ce temps,
il ne porta le regard sur aucun autre être humain. On lui
jetait de la nourriture par‑dessus les murs.
A mesure que les années passaient, des
pèlerins vinrent rendre visite à cet étrange reclus et, au
fil du temps, une petite colonie d’adeptes se constitua non
loin de là. Bien qu’il ne vît jamais ses visiteurs, il céda
cependant à leur prière de devenir leur guide spirituel, et
vers 305 il abandonna sa retraite. Sa réputation et
le nombre de ses adeptes augmenta et un monastère fut fondé
dans le voisinage. On dit souvent qu’il a été le fondateur
du monachisme chrétien. Après avoir passé quelque temps à
prêcher ses nouvelles ouailles, il retourna à une vie de
réclusion et trouva une grotte près de la Mer Rouge, dont il
fit sa demeure. Il devait passer là 45 ans.
Saint Antoine dit le Grand ou
Antoine d'Égypte aurait donc vécu de l'an
251
à
356. Il mourut à l'âge de
105 ans entre les bras de ses 2 disciples Macaire et
Amathas, le
17 Janvier 356.
Saint Antoine fait partie aussi du mythe du
17 janvier
|
Depuis très longtemps l'attribut
canonique du Saint Antoine Ermite est un cochon.
C'est pourquoi on peut observer un cochon au pied de Saint
Antoine.
Mais ce qui est surprenant et unique dans
le cas du statuaire de Rennes‑Le‑Château c'est qu'ici il est
muni de défenses. Ce cochon a donc été transformé en
sanglier sans doute par Boudet. Il est vrai que l'on
retrouve dans son livre "La vraie langue celtique" un
chapitre sur "la chasse au sanglier" p 299
|

|
Bien que pour un observateur classique
ces défenses peuvent
paraître très banales, pour un ecclésiastique, elles sont
tout à fait anormales car elles ne correspondent pas à la
symbolique classique. Boudet le savait, et en
ajoutant ce détail il prévoyait d'attirer la curiosité sur
cette statue.
Car celle‑ci comporte un autre secret.
La tête de ce
Saint Antoine est en fait
celle du RP Joseph Chiron (1789‑1852) qui fut ermite à
Galamus. On le retrouve aussi dans le chemin de croix, station 14.
(voir "Le secret dérobé" de Franck Daffos)
|

La station 14 du chemin de croix
à Rennes‑Le‑Château
|

La ressemblance entre le visage de la statue de Saint
Antoine et le personnage portant le Christ dans la station
14 est remarquable
|
Saint Joseph
Joseph, père de Jésus, est
représenté ici richement vêtu. Il est placé en face de son
épouse, la Vierge Marie. Historiquement, on connaît très peu
de choses au sujet de Joseph et dans la Bible on le
mentionne à peine. Sa légende de Saint ne commença à se
répandre qu’aux alentours du
XVIIe
siècle.
Mais ce qui troubla le public, c'est
cet enfant Jésus qu'il porte à son bras. Car si l'on observe
en face la statue de la
Vierge Marie, elle porte également un enfant
identique. Cela nous fait donc
2 Jésus
identiques, face à face et pour une même symbolique.
Le mythe des
2 Jésus, frères jumeaux, était ainsi né...
|

Saint Joseph et l'Enfant Jésus
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Saint Joseph se fêtait le 19 mars,
mais plus tard, le pape Pie XII décida qu’on le
commémorerait le 1er mai. |
La Vierge Marie
Cette statue représente la Vierge Marie
et que Saunière s’est contenté de nommer "Vierge Mère". Elle
tient l’enfant Jésus sur son bras droit. Comme pour toutes
les statues de l’église, Marie resplendit dans des vêtement
très élégants.
De même que pour
Saint Joseph en face, elle porte dans ses bras
un enfant Jésus identique...
Bibliquement parlant, on sait très peu de
chose au sujet de Marie et les évangiles y font à peine
allusion. Elle naquit à Jérusalem vers 19 avant l’ère
chrétienne et y mourut vers l’an 46 de notre ère.
Elle fut la première à croire en Jésus et se tint fermement
à ses côtés lors de la crucifixion vers l’an
30 de notre ère.
|

la Vierge Marie et l'Enfant Jésus
|
Après la mort de Jésus, Marie passa de nombreuses
années à transmettre ses souvenirs au groupe sans cesse
croissant des adeptes de son fils. Selon les textes les plus
fiables de la Bible, elle passa le reste de sa vie à Jérusalem
et y mourut. La croyance populaire veut qu’à la mort de sa mère,
Jésus Christ vint prendre son corps et son âme pour les emmener
dans les Cieux où elle fut couronnée reine du Ciel et de la
Terre. |
Saint Antoine de Padoue
Saint Antoine de Padoue
est représenté ici dans des vêtements de grande
qualité. Sa taille est ceinte d’une cordelette dans laquelle
est glissé un crucifix. Dans sa main gauche il tient un
livre ouvert sur lequel se trouve un petit enfant Jésus. Sur
son bras droit tendu reposent un grand bouquet de lis
blancs.
Saint Antoine de Padoue
est probablement l’un des saints les plus connus et
les plus aimés. Pratiquement aucune église n’est estimée
complète sans sa statue.
Il est presque toujours représenté avec
l’enfant Jésus dans ses bras, ou tenant un lys, un livre, ou
les trois à la fois.
|

Saint Antoine de Padoue
|
Saunière a mis en valeur ses
statues de façon remarquable. Chacune est posée sur un socle
richement décoré. Ici Saint Antoine de Padoue est
porté par 4 anges
Saint Antoine de Padoue
naquit au Portugal, mais il passa le plus clair de sa
vie en Italie. A l’origine moine augustinien, il devint par
la suite franciscain. Sa conversion à l’ordre franciscain
fut le résultat du massacre des franciscains au Maroc.
Lorsque leurs corps mutilés furent rapatriés, il fut si
bouleversé qu’il décida de devenir martyr lui aussi. On le
nomme parfois : «
le pourfendeur d’hérétiques
», à cause de sa manière simple et parfois miraculeuse
d’enseigner.
Saint Antoine était un grand rassembleur de
foule et connut un très grand succès. Un jour, alors qu’il
prêchait un groupe d’hérétiques qui ne l’écoutaient pas,
dans un geste de mépris il se mit à prêcher pour des
poissons qui se trouvaient là, et ils parurent l’écouter
avec le plus grand intérêt. En une autre occasion, confronté
à un hérétique, Saint Antoine plaça le Saint‑Sacrement et du
foin sur le sol devant une mule affamée. La mule s’inclina
devant le Saint Sacrement avant de manger le foin. Il est
réputé avoir eu une vision de l’enfant Jésus.
Mais le plus intéressant est qu'il est
le
symbole
des objets perdus et retrouvés...
Il mourut à l’âge de 36 ans, en
1231. On le fête le 13 juin.
|

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Sainte Marie‑Madeleine
Sainte Marie‑Madeleine
est ici représentée dans une robe resplendissante.
Elle tient une grande croix rustique dans la main droite,
tandis que dans la main gauche tient le vase à parfums
qui devait lui servir à embaumer le corps du
Christ. A ses pieds se trouve un crâne reposant sur
un livre ouvert. Vase, crâne, livre et croix rustique sont
les attributs symboliques de Marie Madeleine.
Sœur de
Saint Lazare et de Sainte Marthe, on la
qualifie souvent de «Pénitente». Sainte Marie avait
été nommée Madeleine parce que, bien que juive de naissance,
elle vivait dans la ville chrétienne de
Magdala, juste au nord de la Galilée. Les
évangiles de Saint Luc disent qu’elle était une « pécheresse
notoire » et que 7 démons avaient été chassés de son
corps.
Elle était présente lors de la
Crucifixion, et plus tard près du tombeau vide de Jésus.
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 Sainte Marie‑Madeleine |
14 ans après la mort du Christ, Sainte
Marie‑Madeleine fut jetée par les Juifs dans une embarcation
sans voiles ni rames, avec
Saint Lazare, Sainte Marthe, Saint
Maximin (qui la baptisa), Saint Sidoine
("l’homme né aveugle"), sa servante Sera, et le
corps de
Sainte Anne, la mère de la Bienheureuse Vierge.
Ils dérivèrent en traversant la Méditerranée et accostèrent
au sud de la France, où Sainte Marie Madeleine selon la
légende passa le
reste de sa vie dans une grotte connue sous le nom de
Sainte‑Baume.
|

Le crâne au pied de
Sainte Marie‑Madeleine
|
Des anges lui apportaient quotidiennement la
Sainte Eucharistie, qui fut sa seule nourriture. Elle mourut
à l’âge de 72 ans. Juste avant sa mort, Sainte Marie‑Madeleine fut transportée
miraculeusement dans la
chapelle de Saint Maximin, où elle reçut les derniers
sacrements. On la fête le 22 juillet.
Il existe une autre
Marie‑Madeleine, connue sous le nom de
Marie‑Madeleine de Pazzi. Elle naquit à Florence le 2
avril 1566 et mourut le 25 mai 1607. De nos jours elle est
la patronne de Florence. Elle était fêtée le 25 mai, mais à
présent on la célèbre le 29 mai.
|
Saint Roch
Saint Roch est représenté ici
portant une robe élégante. Il lève le bas de son vêtement
pour montrer une plaie sur sa cuisse. Il porte des bottes
solides, mais une seule est visible. A ses pieds se trouve
un chien qui le regarde.
Originaire de Montpellier dans le
Languedoc, il est connu pour avoir soigné les malades
pendant une épidémie de peste en Italie du nord. Pendant ces
temps terribles, on dit qu’il se rendit en divers lieux pour
guérir les victimes par des moyens surnaturels. Plus tard,
il fut lui‑même victime de la maladie alors qu’il se
trouvait à Piacenza, d'où cette plaie qu'il montre
sur son effigie. Selon la légende, alors qu'il
était étendu sur le sol, un chien errant vint et le soigna.
Il se remit de sa maladie, mais son apparence changea
tellement lors de son retour dans sa famille qu’on ne le
reconnut pas et les autorités le jetèrent en prison pour
imposture. Il y resta jusqu’à sa mort.
|

Saint Roch
|
Un récit semblable place les
événements en
Lombardie, où on le soupçonna d’espionnage et
où il croupit en prison jusqu’à son décès.
De nos jours, en France
Saint Roch est encore invoqué pour demander sa
protection contre les maladies. On le représente souvent
accompagné d’un chien. Il est fêté le 16 août.
|
On a longtemps
pensé que le décryptage du statuaire était
d'ordre mathématique ou du moins basé sur une logique
scientifique implacable. En fait, compte tenu de ce que l'on
sait aujourd'hui au travers d'autres découvertes comme celle
du
jumelage des deux tableaux de Rennes‑les‑Bains
réalisé par
Gasc, le codage est très subtil et hautement
symbolique. Il est impossible d'en déduire un quelconque
message si on a pas de bonnes bases théologiques et une
forme de pensée proche d'un homme d'église à l'époque de
Saunière et de Boudet.
Il n'existe pas une seule façon de
décoder mais sans doute plusieurs qui s'entremêlent et qui
se croisent avec d'autres indices historiques, matériels ou
allégoriques. On pourrait écrire un livre sur le statuaire
de Saunière / Boudet et sur ses différentes interprétations.
Voici quelques observations simples et évidentes que chacun
peut constater...
Nous savons que les statues, excepté le
diable du bénitier, sont
standards et appartiennent au catalogue de Giscard, mais ce
n'est pas si simple. Si l'on prend Saint Antoine, il est
évident que sa tête est spécifique et qu'elle a été
retravaillée pour ressembler à un personnage précis :
Joseph Chiron. Ceci prouve que des détails
ont été ajoutés, modifiés ou supprimés.
Mais un autre fait à prendre en compte
est le choix et le positionnement des statues. Leur
agencement semble bien orchestré et chacune guide
l'observateur dans sa quête. Une constatation facile à
observer est que
les statues, comme d'ailleurs
le chemin de croix,
sont organisées par deux.
|
Le diable et
Saint Jean Baptiste
Ces deux statues semblent s'opposer, l'une le diable,
l'autre Jésus. Tous les deux sont agenouillés dans
une position pratiquement identique mais inversée. Notons
également que le diable, Jésus et Saint Jean Baptiste
paraissent tous regarder un même point du sol au centre de
l’église et directement devant le confessionnal. |

Asmodée, le diable du bénitier |

Saint Jean‑Baptiste et Jésus |
Le socle sur lequel se tient
Saint Jean Baptiste porte les lettres Alpha
et Omega (le début et la fin de toute chose). D'origine
biblique, ces lettres se retrouvent aussi dans les parchemins.
Peut‑être que Saunière/Boudet voulaient simplement dire
qu’ici se trouvent le début et la fin de la lecture du
message après avoir parcouru l'église.
Un autre élément troublant et commun à toutes
les statues est le fait que tous les personnages portent des
vêtement splendides. Pourtant Saint Jean Baptiste est
toujours dépeint dans la Bible comme un homme vêtu
extrêmement simplement, tout comme
Jésus. Ceci est un réel mystère.
De même, la représentation du diable possède
aussi son lot d'hypothèses. De nombreux auteurs pensent
qu'il s'agit d'Asmodée, le gardien mythique du trésor du
Temple du roi Salomon. D'ailleurs son visage, sa
physionomie et sa couleur de peau semble indiquer des
origines orientales. Sa posture est aussi intrigante et tous
les chercheurs sont unanimes pour affirmer qu'elle veut nous
livrer un message.
En effet des allusions à des caractéristiques géographiques
de la région de Rennes‑Le‑Château sont facilement
observables.
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Le "O" de la main droite
Ses doigts semblent former
un cercle et certains auteurs émirent l'hypothèse d'une référence à la Source du Cercle, une petite source très ancienne
située à la sortie de
Rennes‑les‑Bains. En réalité,
Bérenger Saunière
avait fait placer un trident dans cette main, mais
celui‑ci fut retiré plus tard de peur que quelqu'un se
blesse.
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La main droite d'Asmodée
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Le siège du diable
De nombreux auteurs ont émis
l’idée que le diable aurait dû être assis pour pouvoir
prendre une telle position, ou qu'il serait assit sur un siège invisible. En inversant l'assertion, on peut interpréter ceci
comme Le
Fauteuil du Diable. Ce site
existe bel et bien, non loin de
la Source du Cercle près de
Rennes‑les‑Bains.
Il est vrai également
que ce siège invisible pourrait
être un petit tabouret, une sellette, ou une selle. Or,
la prononciation de "selle" est « sel » ; le sel dans sa
forme latine « sal » apparaît dans l’un des codes du
grand parchemin : "Panis Sal".
|

Le fauteuil du diable près de
Rennes‑Les‑Bains |
Le torse du diable
Sur l'un des côtés de son torse,
son muscle pectoral est mal formé : il est plus plat que
l’autre. On pourrait le qualifier de "Plat d'une Côte".
Or cette expression légèrement transformée donne Pla
de la Coste, ce qui est le nom d'un plateau
surplombant Rennes‑les‑Bains.
|

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La main gauche du diable
Le diable place les 5 doigts de sa
main gauche sur sa cuisse droite comme s'il voulait les
mettre en évidence. Le chiffre 5
serait‑il important ?
La main n’est pas
posée à plat sur la cuisse, mais légèrement relevée.
|

La main gauche d'Asmodée
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Des griffes énigmatiques
Un trait remarquable de ce diable est sur
son aile gauche.
5 petites marques qui ressemblent à des
cicatrices ou à des égratignures cicatrisées sont
discrètement gravées. Il n’y aucun doute qu’elles ont
été placées là intentionnellement par l’artisan et,
puisque Saunière était si rigoureux dans ses
instructions, ces marques ont certainement été placées
là parce qu’il l’avait ordonné.
Ces marques au nombre de
5 semblent être dessinées pour attirer
l'attention, car le diable a la main gauche placée sur
sa jambe droite d’une façon qui suggère aussi le chiffre
5.
|

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Saint Roch et Sainte Germaine
Ces deux statues semblent se compléter.
Saint Roch regarde Saint Jean, alors que
Sainte Germaine regarde Sainte Marie-Madeleine. Les deux saints possèdent un animal au
regard attendrissant. Tous les deux ont eu une vie
extrêmement modeste, mais ils sont représentés ici avec de
riches habits comme si leur condition avait brusquement
changée. Tous les deux montrent l'objet du miracle, l'un une
blessure qui causa sa maladie, l'autre des roses qui étaient
à l'origine du pain pour les pauvres. |

Saint Roch |

Sainte Germaine de Pibrac |
Saint Antoine L'Ermite et Sainte Marie Madeleine
Saint Antoine l'Ermite, comme de
nombreux saints, a mené une vie extrêmement austère. Ses
riches vêtements, quasiment princiers, sont donc tout à fait
déplacés sur ce personnage qui passa la majeure partie de sa
vie au fond du désert égyptien et dans la pauvreté. A côté
de lui, un petit cochon paraît heureux d’être couché à ses
pieds et les origines de cette symbolique sont confuses,
d'autant que Saunière/Boudet ont ajoutés des petites
défenses signifiant ainsi qu'il s'agit d'un sanglier. |

Saint Antoine Ermite
|

Sainte Marie‑Madeleine
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Or il existe un autre saint pour lequel ce
petit cochon est très significatif. Il s’agit de Saint
Antoine de Galamus. Celui‑ci vivait à l'ermitage de
Galamus, dans une grotte creusée à flanc de montagne et
à une hauteur de 576m. Pendant toute sa vie il combattit le
démon et, un jour, ayant réussi à le maîtriser, il le
condamna à prendre la forme d’un cochon et à rester à ses
côtés jusqu’à la fin de sa vie. Nous savons d'ailleurs
aujourd'hui que cette hypothèse est confirmée car son
apparence physique rappelle Joseph Chiron, ermite de Galamus,
Alors que Saint Antoine tient un bâton et un
livre, Sainte Marie Madeleine tient une imposante croix
rustique et le vase à parfum. Comme toutes les autres
statues, elle porte des vêtements resplendissants.
Le personnage de Marie Madeleine est
omniprésent dans l'imagerie de Saunière. On la retrouve dans
la dédicace de son église ou dans le nom de sa Tour,
la Tour Magdala.
Appelée également Marie de Magdala, des thèses
sérieuses ont montré que Jésus aurait pu être marié à
Marie de Magdala:
Jésus se trouvait à Béthanie,
dans la maison de Simon le lépreux,
lorsqu’une femme vint vers lui portant une
jarre d’albâtre contenant un onguent des
plus coûteux, qu’elle versa sur sa tête,
alors qu’il était à table. (Mathieu 26:6) |
Dans la tradition juive ainsi que dans de
nombreuses autres cultures de la région, l’onction de la
tête ne pouvait être accomplie que par l’héritière, la
prêtresse royale ou la fiancée du roi. La scène indique donc
ici que la personne oignant la tête de Jésus est en
fait son épouse Marie de Magdala. S’il en est ainsi,
on peut se poser de nombreuses questions quant à la
symbolique de la statue.
A ses pieds se trouve un crâne auquel
il manque deux canines, posé sur les pages d’un livre
ouvert. Le crâne paraît regarder dans la direction de
Sainte Germaine.
|
Saint Joseph et la vierge Mère
Ces deux statues sont intéressantes du fait qu’elle comportent chacune une représentation identique
de l’enfant Jésus. Normalement, les églises en ont une,
mais deux et si proches l’une de l’autre est plutôt
inhabituel. En fait, l'église de Saunière contient 3
représentations avec Saint Antoine de Padoue
qui porte aussi l’enfant Jésus. Pour Saint Antoine de Padoue
et Saint Joseph l’enfant est tenu par la main gauche, tandis
que Marie tient l’enfant par la main droite. D'autre part,
les statues de Joseph et de Marie sont presque le reflet
l’une de l’autre comme pour signaler une symétrie. |

Saint Joseph et l'Enfant Jésus |

La Vierge Marie et l'Enfant Jésus |
Joseph porte des vêtements splendides. Sa
main droite soutient Jésus, mais il tient aussi rassemblés
des plis de ses vêtements. Dans la main droite, il tient
un petit bouquet
de lys que l'on trouve aussi chez Saint Antoine
de Padoue et qui est symbole de pureté associé à Jésus.
Nous avons vu que les regards étaient
importants, emmenant le visiteur à lire chaque personnage
dans un ordre précis. Ici
les deux personnages regardent l’autel qui serait
donc le point important, là où est représenté Marie‑Madeleine dans sa grotte... Jésus tient les deux bras étendus vers l’autel en
signe de bienvenue.
Les 2 enfants Jésus
A gauche on peut observer
Joseph, le "père" terrestre de Jésus et sur la
droite
Marie "Mère" spirituelle qui d'habitude, porte
l'enfant. Mais là où l'église de Rennes‑Le‑Château
se démarque des représentations habituelles c'est que Joseph porte
aussi l'enfant Jésus. Nous nous trouvons donc devant les
"parents" terrestres portant l'un et l'autre
l'enfant et se faisant face.
Que faut‑il comprendre ? Il est impensable que Bérenger Saunière,
prêtre d'exception, n'ait pas vu l'ambiguïté qu'il allait
soulever. Ce message est donc délibéré, mais quel est‑il ?
L'idée la plus évidente et en même temps la plus audacieuse
est celle de la thèse du frère de Jésus, voir de son
jumeau. Bérenger Saunière aurait utilisé ces statues
pour suggérer une allusion voilée concernant l'idée que Jésus n’aurait
pas été enfant unique mais aurait eu un frère...
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De gauche à droite, la chaire et
Saint Luc, Saint Joseph, l'autel et Marie Madeleine,
Sainte Vierge Marie, Saint Antoine de Padoue. Joseph et
Marie tienne face à face chacun l'enfant Jésus
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La mise en place de ces statues de
style Saint‑sulpicien
n'a pas été faite sans raison. Le croire serait
stupide. |
Le codage de l'église n'en
finira jamais d'étonner.
Si l'on isole les initiales des 5 statues qui entourent
Marie Madeleine et que l'on trace un
M on obtient le mot
mythique
GRAAL :
-
Sainte
G
ermaine
-
Saint
R
och
-
Saint A
ntoine de Padoue
-
Saint
A
ntoine l'ermite
-
Saint
L
uc sur la chaire
De plus ces statues
forment le M autour de la statue de
Marie
Madeleine. Le
M
est d'ailleurs une lettre que l'on retrouve régulièrement
tout au long de l'affaire, comme par exemple sur
les habits de prêtre de Saunière ou sur
la
fresque de Cocteau
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Si l'on extrait les initiales des 5 saints en dessinant un M
autour de Marie‑Madeleine,
le mot GRAAL apparaît
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