Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Antoine Bigou - Rennes-le-Château Archive

Antoine Bigou

Prêtre de Rennes‑le‑Château

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

   Certains personnages de Rennes eurent un succès certain durant des années, puis quittèrent le devant de la scène pour céder la place à d'autres plus impliqués dans l'énigme. Ainsi va la recherche historique qui avance inexorablement vers plus de vérité. Surtout nous avons ici un bel exemple montrant comment certaines thèses se construisent années après années sur une seule intuition pour ensuite être remises en doute à la publication d'un simple extrait de décès. En effet, alors que tous les auteurs voient Antoine Bigou à la fin de sa vie en Espagne, à Sabadell, son supposé séjour hispanique permit d'alimenter de nombreuses hypothèses selon lesquelles le Secret aurait franchi la frontière espagnol avant la Révolution. Or voici qu'un document prouve sa disparition en France, remettant sa biographie en question. Une partie de son histoire est donc à reconstruire...

 

   C'est Gérard de Sède qui, dans son livre "L'Or de Rennes", révéla au public ce prêtre, l'un des prédécesseurs de Saunière, contemporain de la Marquise de Hautpoul, elle‑même descendante de la famille des Hautpoul et dont le château est encore visible à Rennes‑le‑Château...

 

 

Sa vie

Antoine Bigou


Il naquit le 18 Avril 1719 à Sournia
Il fut curé de Rennes‑le‑Château de 1774 à 1790
Il prêta serment avec restriction le 20 février 1791 ce qui lui fut refusé.
Il serait mort selon certains le 21 mars 1794 à Sabadell en Espagne...

 

    Antoine Bigou prit la succession de son oncle, Jean Bigou, en tant que curé de Rennes‑Le‑Château en 1774. Quant à son oncle, il fut également prêtre de cette paroisse de Rennes en 1736.

 

   Rapidement orienté par ses prédispositions à la prêtrise, il commença sa carrière dans le petit village du Clat. Puis c'est son oncle qui, proche de la retraite, le nommera curé adjoint à Rennes‑Le‑Château. Nous sommes alors le 9 novembre 1774.  Son oncle décèdera le 30 septembre 1776.

 

   Cette succession permit à Antoine Bigou d'acquérir en héritage quelques terres et ceci vint se cumuler avec d'autres achats qu'il fera aussi avec sa sœur Gabrielle, augmentant ainsi son patrimoine. Bien que propriétaire d'une maison, il vivra tous le long de sa carrière dans le presbytère de Rennes.

 

   En 1790, la Révolution fait rage et les prêtres qui n'ont pas pactisé avec la République sont soupçonnés de trahison. Par un décret du 29 novembre 1791, la sanction prévue pour un homme d'Église est la suppression de sa pension et deux ans de prison. Or Bigou qui fut probablement un prêtre à fort caractère, voulut certainement montrer sa désapprobation. Il prêta alors Serment à la République mais avec des restrictions. Cette provocation lui coûtera tout  de même puisqu'il sera épinglé parmi d'autres comme prêtre réfractaire et risquera la déportation selon une loi du 26 août 1792.

 

   Antoine Bigou n'eut alors plus le choix et selon la légende, il se mit à fuir la République à 73 ans pour se réfugier en Espagne à Sabadell et il y mourut en 1794. Nous verrons que ceci est aujourd'hui à remettre en question.

 

Ses liens avec l'affaire de Rennes

    Mais ce parcours n'est pas celui qui retint tout d'abord l'attention des chercheurs. En fait, Antoine Bigou fut selon Gérard de Sède et Pierre Plantard le chapelain et le confesseur de la Marquise d'Hautpoul‑Blanchefort, Marie de Nègre d'Able, également appelé la Marquise de Blanchefort.

 

   Voici donc comment le récit d'Antoine Bigou fut présenté par ces premiers chercheurs. Nous savons aujourd'hui que certains détails ne sont plus recevables.

  

   A la veille de la mort de la Marquise, le 17 janvier 1781, la dernière descendante des Seigneurs de Rennes aurait confié à Bigou un très grand secret de famille ainsi que des documents. Il aurait même mis à jour à sa demande des parchemins cachés dans l'église Saint Pierre, la seconde ancienne paroisse de Rennes située au sud du village. La Marquise lui aurait aussi demandé de transmettre ce Secret à une personne digne. Ce Secret serait ainsi à l'origine de l'énigme de Rennes‑Le‑Château.

 

   Mais à cette époque, la France vit une période de malaises politiques et sociaux qui devront la conduire à la Révolution de 1789. C'est ainsi que l'abbé Bigou, profondément troublé par ce qu'il apprit, décida de cacher ces documents précieux. Il dissimula ceux‑ci dans l'église de Rennes‑Le‑Château. Ils seront découverts par Saunière un siècle plus tard. En 1791, il posa également  une dalle sur la tombe de la Marquise. Cette dalle proviendrait d'un tombeau situé au hameau des Pontils et il fit graver d'étranges signes comme : "ET IN ARCADIA EGO" qui peuvent se traduire par : "Je suis aussi en Arcadie".

 

    Il élabora aussi la stèle de la Marquise sur laquelle Bérenger Saunière se serait acharné plus tard à effacer l'épitaphe. Il posa enfin face contre terre devant l'autel : la dalle dite des Chevaliers. A l'heure de la Révolution française et en raison de ses connotations religieuses, il considéra plus sage d'agir de la sorte pour la cacher et la protéger.

 

   Peu de temps après, en 1792, Il fut déclaré prêtre réfractaire  et se réfugia à Sabadell, en Espagne, en même temps que Mgr de la Cropte de Chanterac, évêque d'Alet, et  l'abbé Cauneilles, curé de Rennes‑les‑Bains. Il mourut 18 mois plus tard le 21 mars 1794, mais auparavant, il réussit à transmettre le Secret de la Marquise à un autre prêtre exilé...

 

   Nous savons aujourd'hui que très probablement la stèle et la dalle de Blanchefort, telles que nous les connaissons, ont été dessinées volontairement à des fins de codages. Quand aux parchemins connus aujourd'hui leur provenance serait non pas de Bigou puis de Saunière, mais de Noël Corbu qui les aurait transmis à Plantard puis à Gérard de Sède.

 

A propos du lieu et de la date de son décès...

 

    Du nouveau... Ce qui n'enlève rien au mystère de Bigou, mais qui rétablit une vérité... On ne peut que s'en féliciter...


Acte de décès d'Antoine Bigou, prêtre de Rennes‑le‑Château

 

    Un « aimable correspondant », bien connu de la communauté des chercheurs, vient de nous communiquer un élément très intéressant à propos de l’affaire de Rennes et de l'abbé Bigou.

 

Voici son commentaire :

 

   Parlant de l’abbé Antoine Bigou, curé de Rennes‑le‑Château, M. René Descadeillas, dans son  livre "Rennes et ses derniers seigneurs" (Privat, 1964 ; réédition Pégase, 2007), p. 140, souligne qu’en septembre 1792, ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du Clergé, prit le parti d’émigrer, en même temps que d’autres confrères de la région. M. Descadeillas remémore ainsi l’exil de l’évêque d’Alet, Mgr de la Cropte de Chanterac, dont ses derniers jours  s’achevèrent tristement à Sabadell, dans la banlieue de Barcelone.

 

   Insistant sur l’âge avancé de l’abbé Bigou, M. Descadeillas se persuade néanmoins que ce brave curé « passa lui aussi la frontière dans les premiers jours de septembre 1792 ».  Et que, fatalement, il mourut en Espagne, puisqu’on perd  ensuite sa trace.

 

   Par la suite, sous la Restauration, ses héritiers déposèrent un dossier d’indemnisation, espérant obtenir quelques subsides pris sur le « milliard des Emigrés », système compensatoire mis en place par le gouvernement de Charles X, destiné à dédommager les émigrés dont les biens avaient été confisqués pendant la Révolution. Or, l’Histoire ne s’écrit pas avec des « si » ou des « peut‑être », mais avec des preuves.

  

   C’est ainsi qu’il vient d’être prouvé que l’abbé Antoine Bigou n’est pas mort en Espagne ; mieux, il n’a même pas quitté la France ! En fait, il est décédé, le 20 mars 1794, à Collioure, en Roussillon, dans l’actuel département des Pyrénées‑Orientales. Le lendemain, 21 mars, il fut procédé à la cérémonie funèbre en l’église paroissiale de Collioure en présence de deux prêtres et à son inhumation probablement dans le cimetière communal ; son décès fut déclaré le jour même.

 

   Il va donc être difficile, sinon périlleux, d’expliquer désormais de quelle façon l’abbé Bigou a‑t‑il pu laisser derrière lui un énigmatique grimoire expliquant tout sur le secret que lui aurait confié la Marquise d’Hautpoul‑Blanchefort au seuil de sa mort... Et de quelle façon est né un tel courant ésotérique à la suite des révélations qu’il aurait faites auprès de certains de ses confrères exilés à Barcelone ou à Figuères...